Et de tous temps, même si de nos jours c’est moins marqué, la France a été une interface commerciale entre zones méditerranéenne et germanique. Il suffirait que l’on bloque quelques autoroutes, et on causerait des perturbations de distribution dans presque toute l’Europe. Ce rôle de carrefour n’est pas négligeable, et un changement politique qui, par exemple, ferait que l’on taxerait lourdement les marchandises qui ne font que passer sur le territoire pourrait provoquer des froncements de sourcils menaçants même en dehors de l’Europe, je pense.
Par contre, pour ce genre de situation où une guerre ouverte est à exclure quasiment entièrement, il y a un risque de subversion par l’étranger sous forme de pseudo révolte populaire. Par chance, on a pas de divisions claniques ou tribales, même si les ingérences de pays dits musulmans (réputés pour leur proximité avec la CIA) dans nos « quartchiers » commencent à sentir le souffre, donc une scénario à la libyenne semble peu probable. Dieu merci, on a pas non plus de groupuscules terroristes, même si on a déjà vu des services secrets en monter de toutes pièces afin de servir des intérêts peu avouables. Mais une pseudo dissidence radicale purement politique, ça c’est possible. Et c’est dangereux, car l’intérêt même de ces méthodes de combat new-age c’est qu’elles sont très discrètes, et les détecter efficacement implique, quelle ironie, une violation des libertés comme nos régimes illégitimes en ont fait le choix.
Imaginez, par exemple, après la proclamation d’une nouvelle Constitution vraiment démocratique, et donc qui se mettrait en travers de la route qui mène au profit pour certains, à la ruine pour la majorité, que la population, pas encore habituée ni attaché à ce nouveau système par ailleurs tout fragile et timoré, encore en construction et en pleine expérimentation, pas à 20% de sa pleine capacité légale, se retrouve hypnotisée (la population) par quelque émissaire douteux (et dans ce rôle je vois bien Mélenchon, par exemple) ayant dans la bouche un discours efficace et intellectuellement confortable, dénonçant ce changement de régime (le qualifiant de putsch, de conspiration fasciste, de délire hippie, que sais-je, le mensonge n’est franchement pas un outil qu’il leur déplaît d’utiliser), exhortant à la grève, etc. Par les restes des médias (qu’on ne peut quand même pas abolir du jour au lendemain), des syndicats tels qu’on les connaît, il serait possible de mettre en place une grève généralisée, faussement populaire (s’appuyant en réalité sur la corruption et la nostalgie des privilèges, et utilisant la menace et le chantage sinon la violence), qui ferrait boule de neige, décrédibiliserait le nouveau régime, et obligerait à réintégrer les affreux et à devoir transiger et parlementer avec eux, on sait pour quelle issue.
C’est ça le genre d’attaque que l’on est le plus suceptible de subir, et contre ça, ni les citoyens miliciens, ni l’armée ne peut faire quoi que ce soit. C’est ça qui me fait peur, car un Etat de droit est désarmé contre ce genre d’attaque, et seule la résilience doctrinale/idéologique de la population, ainsi que sa capacité à rendre silencieux ces meneurs suspects et à immobiliser ses « troupes » occultes, peut faire la différence. Mais pour en arriver là, il faut des dizaines d’années, pendant lesquelles la supériorité de ce système aura été unanimement constatée. Mais si dans le même temps il y a des mesures qui sont prises diplomatiquement et commercialement contre nous, la période de démocratie véritable sera associée à de très importantes difficultés dans le quotidien, et là encore le régime sera décrédibilisé. Les choses sont tout de même assez bien verrouillées, et indéniablement les affreux ne sont pas tombés de la dernière pluie, et ont déjà quelques coups d’avance.