Pourquoi oublions-nous de traiter la 2ème catégorie d’Élus ? Les Élus culturels/artistiques. Ils sont pourtant au fondement la vision élective.
Les artistes sont bien une autre catégorie de représentants. Nous parlons bien au théâtre de « représentation ». Et le théâtre et le cinéma sont bien deux arts de la représentation. La classe politique actuelle et les stars (people ou téléramesque) ne sont que les faces d’une même médaille.
Je dis : « pourquoi oublions-nous de traiter », car j’ai sagement vérifié que ce sujet n’était pas encore abordé dans ce forum.
Parmi les champs de militance politique et de transformation sociale radicale que je pratique quotidiennement, il en est un qui trouve des échos et des relais hyper limités (contrairement au nucléaire, anticapitalisme et cie), alors que cela me paraît tout à fait central.
C’est ce que j’appelle la militance culturelle. C’est à dire, militer pour une égalité culturelle et artistique réelle.
Je ressens que les champs d’intervention de E. Chouard m’offrent une nouvelle possibilité d’expliquer le caractère central de cette lutte, tout simplement parce que « la cause des causes » dont E. Chouard parle est strictement la-même. Et que le champ culturel évolue en parallèle du champ politique. La « société du spectacle » (Guy Debord) avec « Les stars » (Edgar Morin) étant un des visages principaux de la société capitaliste.
Les artistes étant LA deuxième catégorie méconnue d’élus « représentants frauduleux » qu’il faut traiter en même temps que la première catégorie. Je pense même que cette catégorie est encore plus perverse et peut-être à l’origine des maux, puisque souvent non perçue en tant que telle. La manipulation est donc parfaite. Et dans cette catégorie s’ajoute le problème du fanatisme humain. C’est pourquoi d’ailleurs la première catégorie d’élus (élus politiques) utilisent de plus en plus le système de la deuxième catégorie (élus culturels).
La culture officielle, les artistes « autorisés » par le pouvoir utilisent donc aussi une sorte de système électif tout aussi corrompu qui engendre, aussi, une caste culturelle que l’on peut nommer également : oligarchie aristocratique (mais dans sa version « culturelle »). Majoritairement, les « élus artistiques » sont mêmes choisis par les élus politiques (double peine donc). Même problème de fossilisation, sédimentation.
L’égalité culturelle et artistique réelle n’existe pas MAIS, comme la démocratie, elle nous est vendue, on nous demande d’y croire, alors qu’on nous propose exactement son contraire. (Voyez comme tous les schémas sont identiques !)
Les solutions pour obtenir l’égalité politique réelle seraient pratiquement les mêmes que pour obtenir l’égalité culturelle réelle. (Tirages au sort, contrôles etc.)
Les objections et réfutations de ces objections ressemblent également (« On tombera que sur des incompétents » etc.). Je pense néanmoins que dans le champ culturel et artistique, on doit partir de volontaires et que l’ostracisme ne peut pas fonctionner.
Si nous gagnons prochainement sur le terrain de l’égalité politique réelle, mais qu’il perdure l’ancien système pervers dans le champ culturel et artistique, alors, ce que nous aurions gagné resterait menacé en permanence.
C’est comme pour la peine de mort, c’est l’idée philosophique profonde qu’il faut extirper pour gagner entièrement.
Nous avons combattu localement dans le champ dont je vous parle. Cela a donné : le manifeste des artistes atterrés et le site http://www.jerepetedansmacuisine.net. Le manifeste est très pratique et centré sur le local, il manque la réalisation d’un document plus général (et d’un site) pour remettre en cause l’ensemble du système culturel actuel dans ses fondements (qui fera donc le lien avec l’égalité politique réelle comme j’ai tenté de vous le faire ici).
J’ai dit que nous avions peu d’échos et de relais à plus grande échelle. Sauf le « Inculture (I) » de F. Lepage qui rayonne heureusement de plus en plus.
J’aimerais voir comment le traitement de cette autre catégorie d’Élus pourrait être fait dans ce projet constitutionnel.
Amitiés.
Sylvain Rochex