55 Contrôle citoyen du fonctionnement des pouvoirs : projet d'association "loi de 1901" - 1789PLUS.ORG - (comités citoyens tirés au sort)

Téhach,

[bgcolor=#FFFF99]Tous les citoyens à titre individuel ont le droit d’assigner l’administration en justice devant les tribunaux administratifs, et ceux-ci ont dégagé par leur jurisprudence beaucoup de règles protectrices du citoyen. La procédure de la juridiction administrative est peu coûteuse parce que c’est une procédure écrite et qu’on peut la mener soi-même sans avocat pourvu qu’on ne demande pas d’argent à l’État.[/bgcolor]

L’une des tâches des « comités civiques » fonctionnant dans le cadre de la nouvelle association serait justement d’aider les citoyens à présenter leurs recours à la juridiction administrative (judiciaire occasionnellement) pourvu que ce soit des recours sérieux mettant en jeu des questions d’intérêt général. Je vous renvoie à la petite expérience que nous avons commencée ici avec Frigouret.

L’association aurait tous les pouvoirs décisionnels qui concernent son propre fonctionnement – y compris celui de s’organiser comme elle l’entend, de se saisir d’une question d’intérêt public, de faire des recommandations et d’aider les citoyens à déclencher les procédures correspondantes.

Par contre, l’association n’aurait en effet aucun pouvoir décisionnel (coercitif ou autre) engageant les citoyens, pour la raison qu’à mon avis (ce n’est pas celui de tout le monde ici comme vous aurez pu le constater) seuls des élus ou des autorités directement ou indirectement nommées par les élus peuvent prendre des décisions au nom des citoyens.

C’est bien parce que l’association ne prendrait pas de décisions, coercitives ou autres, engageant les citoyens que ses comités et son assemblée pourraient être composés à tous les niveaux par tirage au sort, l’élection ne concernant que les « coordonnateurs » des comités et de l’assemblée.

Alors, à quoi bon cette organisation, demandez-vous ?

À exercer effectivement (donc collectivement) la démocratie participative à tous les niveaux : repérer les situations à corriger, faire les recommandations correspondantes, dialoguer avec les autorités et (ce que vous oubliez) aider à déclencher les procédures prévues par la constition et par la loi, en particulier l’article 34-1 de la constitution relatif au nouveau référendum d’initiative parlementaire et citoyenne quand il sera opérationnel (bientôt j’espère).

Mais si vous avez des modifications ou un autre système à suggérer, faites-le, je vous en prie. Notez cependant que si vous voulez un organisme dont les décisions engageront les citoyens, alors il s’agira d’un organisme constitutionnel et il faudra modifier la constitution : c’est une autre question.

Il est question ici d’une association « loi de 1901 ». JR

Rapports de la proposition de nouvelle association avec les « comités de quartier » existants et la loi du 24 février 2002 sur les comités de quartier

Je viens juste de lire un article dans Le Monde du 28 décembre concernant l’expérience faite à Amiens des comités de quartier.

Le projet proposé ici est à mettre en rapport avec la loi du 24 février 2002 sur les comités de quartier (http://fr.wikipedia.org/wiki/Comité_de_quartier) et l’expérience antérieure de diverses villes (Marseille, Amiens…– pour Marseille, voir http://www.confederationciq.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=35&catid=46&Itemid=27).

L’association proposée ici recouvrirait l’action des comités de quartier actuels fonctionnant dans le cadre de la démocratie de proximité et la développerait systématiquement jusqu’au niveau national et même européen.

Il faudra voir la loi de près. JR

Comme indiqué dans le lien que vous avez fourni, les conseils de quartier (loi de 2002) remettent en question les comités de quartier (assos spontanées). Les conseils de quartiers s’expriment sur des questions fermées proposées par le maire (enfin, c’est comme ça que ça se passe ici). En pratique, sous couvert de « démocratie participative », ce sont des outils de manipulation et des obstacles pour faire comprendre votre proposition et motiver des gens à y participer.

La loi de 2002 sur les conseils de quartier devrait être abolie ou du moins amendée : la nouvelle association y contribuera !

La loi de 2002 concerne bien les conseils de quartier, et non les comités de quartier (contrairement à ce que j’avais écrit par erreur), et elle tend en effet à mettre en cause les « comités de quartiers » qui fonctionnaient déjà sous le régime de la loi de 1901. Elle y tend, mais elle n’y arrivera probablement pas.

« Les Sans-Œillères » est conçue comme une association « loi de 1901 » opérant en toute indépendance par rapport aux institutions officielles, et donc aux conseils de quartier institués par la loi de 2002. Il y a tout lieu de penser qu’une fois « Les Sans-Œilères » mise en place, la nouvelle association supplanterait les « conseils de quartier officiels ».

L’un des premiers projets de la nouvelle association devrait consister à faire amender la loi de 2002 et intégrer, ou du moins accueillir, les comités de quartier « loi de 1901 » existants. JR

Nécessité de la démocratie représentative, mais aussi du contrôle citoyen de l’exercice des pouvoirs

Frigouret a fait la remarque suivante sur le fil « Reprendre le pouvoir sur notre monnaie » : j’y réponds ici étant donné qu’elle touche directement au projet « Les Sans-Œillères ».

Je suis très intéressé par "sans oeillères" et même près de m'engager après quelques mises au clair. Quel serait le pourcentage d'acceptation des lois de notre parlement si elles étaient soumises au peuple?
Merci pour l'intérêt accordé aux "Sans-Œillères" !

La question posée par frigouret sous-entend que le parlement, organe principal de la démocratie représentative, se révèlerait tout aussi inefficace que les citoyens (neuf propositions d’initiative citoyenne sur 10 sont rejetées en Suisse par le peuple) si les lois qu’il adopte étaient systématiquement soumises au peuple pour approbation. Au-delà, la question implique que la procédure parlementaire (représentative) d’adoption de la loi serait dépourvue de légitimité et en tout cas pourrait être remplacée par l’approbation directe des lois par le peuple. (Frigouret me corrigera si je l’ai mal compris.)

Le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr/ – consultation recommandée à quiconque s’intéresse à ces questions de gouvernance) recense pour 2011 70 projets (gouvernementaux) et propositions (parlementaires) de loi en cours d’examen au Parlement français. Les voici (voir http://www.legifrance.gouv.fr/affichLoiPreparation.do) :

[i]1. Proposition de loi portant transposition du droit communautaire sur la lutte contre le racisme et réprimant la contestation de l’existence du génocide arménien

  1. Projet de loi fixant au 11 novembre la commémoration de tous les morts pour la France

  2. Proposition de loi relative à l’exploitation numérique des livres indisponibles du XXème siècle

  3. Proposition de loi garantissant le droit au repos dominical

  4. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-1328 du 20 octobre 2011 portant transposition de la directive 2009/38/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 mai 2009 concernant l’institution d’un comité d’entreprise européen ou d’une procédure dans les entreprises de dimension communautaire et les groupes d’entreprises de dimension communautaire en vue d’informer et de consulter les travailleurs

6.Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-1105 du 14 septembre 2011 portant transposition des directives 2009/28/CE t 2009/30/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 avril 2009 dans le domaine des énergies renouvelables et des biocarburants

  1. Proposition de loi visant à punir d’une peine d’amende tout premier usage illicite de l’une des substances ou plantes classées comme stupéfiants

  2. Proposition de loi relative aux conditions d’organisation et de sécurité de l’accueil collectif de mineurs hors du domicile parental

  3. Projet de loi organique relatif au remboursement des dépenses de campagne de l’élection présidentielle

  4. Projet de loi portant abrogation des canaux compensatoires de la télévision numérique terrestre

  5. Proposition de loi constitutionnelle visant à accorder le droit de vote et d’éligibilité aux élections municipales aux étrangers non-ressortissants de l’Union européenne résidant en France

  6. Projet de loi de programmation relatif à l’exécution des peines,

  7. Proposition de loi tendant à allonger les congés exceptionnels accordés aux salariés lors du décès d’un enfant ou d’un conjoint

  8. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-1068 du 8 septembre 2011 relative aux établissements publics fonciers, aux établissements publics d’aménagement de l’État et à l’Agence foncière

  9. Projet de loi organique relatif à la limite d’âge des magistrats de l’ordre judiciaire

  10. Proposition de loi relative à la suppression de la discrimination dans les délais de prescription prévus par la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881

  11. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-1069 du 8 septembre 2011 transposant la décision-cadre 2006/960/JAI du Conseil du 18 décembre 2006 relative à la simplification de l’échange d’informations et de renseignements entre les services répressifs des Etats membres de l’Union européenne

  12. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-1012 du 24 août 2011 relative aux communications électroniques

  13. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-915 du 1er août 2011 relative aux organismes de placement collectif en valeurs mobilières et à la modernisation du cadre juridique de la gestion d’actifs

  14. Proposition de loi relative à l’abrogation du conseiller territorial

  15. Proposition de loi relative aux habitats légers de loisirs et à l’hébergement de plein air et portant diverses dispositions relatives au tourisme

  16. Proposition de loi organique portant application de l’article 68 de la Constitution

  17. Proposition de loi tendant à préserver les mandats en cours des délégués des établissements publics de coopération intercommunale menacés par l’application du dispositif d’achèvement de la carte de l’intercommunalité

  18. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-865 du 22 juillet 2011 relative à la mise en valeur des terres incultes ou manifestement sous-exploitées à Saint-Barthélemy et à Saint-Martin

  19. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-864 du 22 juillet 2011 relative à la protection et à la mise en valeur des terres agricoles dans les départements d’outre-mer, dans le département de Mayotte et à Saint-Martin

  20. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-862 du 22 juillet 2011 relative à l’organisation de l’épidémiosurveillance, de la prévention et de la lutte contre les maladies

  21. Projet de loi portant réforme des ports d’outre-mer relevant de l’Etat et diverses dispositions d’adaptation de la législation au droit de l’Union européenne dans le domaine des transports

  22. Proposition de loi relative à la simplification du droit et à l’allègement des démarches administratives

  23. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-866 du 22 juillet 2011 adaptant à l’outre-mer diverses dispositions relatives à la pêche de la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche

  24. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-863 du 22 juillet 2011 relative à la modernisation des missions des vétérinaires titulaires d’un mandat sanitaire

  25. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-840 du 15 juillet 2011 relative à la mise en conformité des dispositions nationales avec le droit de l’Union européenne sur la mise sur le marché et l’utilisation des produits phytopharmaceutiques

  26. Proposition de loi visant à la suspension de la fabrication, de l’importation, de l’exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du bisphénol A

  27. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n°2011-839 du 15 juillet 2011 relative aux assurances en matière de transport

  28. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-821 du 8 juillet 2011 relative à l’adaptation à Saint-Pierre-et-Miquelon et à Mayotte de la loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l’artisanat et aux services

  29. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-673 du 16 juin 2011 adaptant certaines dispositions du code rural et de la pêche maritime et du code de la santé publique à l’évolution de la législation de l’Union européenne dans le domaine du médicament vétérinaire

  30. Projet de loi relatif à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique

  31. Projet de loi relatif à l’Agence nationale des voies navigables

  32. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-592 du 27 mai 2011 modifiant le régime de l’épargne-logement en Polynésie française et en Nouvelle‑Calédonie

  33. Projet de loi ratifiant et modifiant l’ordonnance n° 2011-504 du 9 mai 2011 portant codification de la partie législative du code de l’énergie

  34. Projet de loi relatif à la déontologie et à la prévention des conflits d’intérêts dans la vie publique

41.Projet de loi organique relatif au statut de la magistrature

  1. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-398 du 14 avril 2011 portant transposition de la directive 2009/44/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 mai 2009 modifiant la directive 98/26/CE concernant le caractère définitif du règlement dans les systèmes de paiement et de règlement des opérations sur titres et la directive 2002/47/CE concernant les contrats de garantie financière, en ce qui concerne les systèmes liés et les créances privées

  2. Proposition de loi visant à renforcer l’attractivité et à faciliter l’exercice du mandat local

  3. Proposition de loi visant à améliorer et sécuriser l’exercice du droit de préemption

  4. Projet de loi renforçant les droits, la protection et l’information des consommateurs

  5. Proposition de loi relative à la protection de l’identité

  6. Proposition de loi visant à renforcer l’éthique du sport et les droits des sportifs

  7. Proposition de loi visant à permettre aux collectivités publiques d’obtenir le remboursement des frais d’opération de secours auprès de l’incendiaire

  8. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2010-1445 du 25 novembre 2010 portant adaptation pour les investissements réalisés dans les îles Wallis et Futuna, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie de la réduction d’impôt sur le revenu en faveur de l’investissement locatif

  9. Proposition de loi portant diverses dispositions d’ordre cynégétique

  10. Proposition de loi visant à moderniser le droit de la chasse

  11. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-204 du 24 février 2011 relative au code des transports

  12. Proposition de loi tendant à assurer une gestion effective du risque de submersion marine

  13. Proposition de loi visant à interdire l’utilisation des phtalates, des parabènes et des alkylphénols

  14. Proposition de loi visant à renforcer les droits des consommateurs en matière de démarchage téléphonique

  15. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2010-1579 du 17 décembre 2010 portant diverses dispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne dans le domaine des déchets et l’ordonnance n° 2011-253 du 10 mars 2011 portant modification du titre V du livre V du code de l’environnement

  16. Proposition de loi tendant à encadrer le financement public des plans sociaux

  17. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2011-91 du 20 janvier 2011 portant codification de la partie législative du code minier

  18. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n°2011-78 du 28 janvier 2011 relative aux conditions dans lesquelles certains actes peuvent être réalisés par des personnes n’ayant pas la qualité de vétérinaire

  19. Projet de loi constitutionnelle relatif à l’équilibre des finances publiques

61 .Projet de loi fixant le nombre des conseillers territoriaux de chaque département et de chaque région

  1. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2010-1512 du 9 décembre 2010 portant adaptation du droit des entreprises en difficulté et des procédures de traitement des situations de surendettement à l’entrepreneur individuel à responsabilité limitée

  2. Proposition de loi relative à l’installation de panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération en langue régionale

  3. Proposition de loi sur les sondages visant à mieux garantir la sincérité du débat politique et électoral

  4. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2010-1511 du 9 décembre 2010 portant transposition de la directive 2007/36/CE du 11 juillet 2007 concernant l’exercice de certains droits des actionnaires de sociétés cotées

  5. Proposition de loi relative à l’atténuation de responsabilité pénale applicable aux personnes atteintes d’un trouble mental ayant altéré leur discernement au moment des faits

  6. Proposition de loi relative à l’établissement d’un contrôle des armes à feu moderne, simplifié et préventif

  7. Proposition de loi relative au patrimoine monumental de l’État

  8. Projet de loi ratifiant l’ordonnance n° 2010-1307 du 28 octobre 2010 relative à la partie législative du code des transports

  9. Proposition de loi relative au suivi des enfants en danger par la transmission des informations[/i]

Sur les 70 projets ou proposition de loi listés ci-dessus, 32 (d’après moi) sont susceptibles de retenir l’attention d’une partie substantielle du public : 1, 2, 3, 4, 7, 9, 11, 12, 13, 15, 16, 22, 28, 29, 31, 36, 40, 41, 43, 45, 46, 51, 53, 55, 57, 60, 62, 63, 64, 66, 68, 70.

Les autres projets et propositions ou bien ont une portée formelle (codification de textes existants – pas des lois nouvelles par conséquent) ou une portée locale (dispositions relatives à Mayotte, à la Nouvelle-Calédonie, etc.), ou bien transposent des directives européennes conformément aux pouvoirs que des traités dûment ratifiés ont délégués à l’Union européenne, ou bien concernent des questions essentiellement techniques (par exemple, le projet 65). À première vue, aucun d’entre eux ne me semble excéder le domaine de compétence du Parlement (nous en sommes redevables à la réforme fondamentale apportée par la constitution de 1958 dans la répartition des rôles de la loi et du règlement).

Trente-deux projets ou propositions de loi sur 70 (en 2011) susceptibles d’ intéresser d’emblée une partie substantielle du public, c’est une proportion à laquelle je ne m’attendais pas personnellement.

En effet, j’avoue avoir eu jusqu’ici la vague impression que le parlement français légiférait à tort et à travers sur des questions qui ne le concernait pas vraiment. À la lecture de la liste ci-dessus, l’impression me paraît maintenant inexacte : d’abord, 70 textes examinés au cours d’une année ("examinés", notons-le bien, et non pas « adoptés »), ce n’est pas excessif, surtout si tous ces textes sont pertinents à un titre ou à un autre, ce qui me paraît être le cas comme je l’ai dit.

Cela étant, on sera d’accord je pense que dans un système de démocratie directe authentiquement démocratique un seuil de participation électorale et un seuil de votes positifs s’imposent pour l’adoption valable par les électeurs d’un projet ou une proposition de loi appelés à exprimer la volonté générale.

Sur cette base, comme la règle de la majorité est au cœur de la démocratie (directe ou indirecte), je trouverais quant à moi assez naturel et arithmétiquement satisfaisant que le seuil de participation soit fixé à la majorité (la moitié + 1) des électeurs inscrits, et le seuil d’adoption à la majorité (la moitié + 1) des votants. Au final, l’approbation populaire d’une loi requerrait donc au minimum (sauf erreur) le vote affirmatif du quart + 2 des électeurs inscrits – minimum à mon avis très raisonnable. Rien, d’un autre côté, n’empêcherait des électeurs plus nombreux d’abroger la loi ou de s’opposer à son application.

Dans ces conditions, pour répondre à la question précise de frigouret, je crois que, comme la plupart des projets et propositions de loi visés plus haut ne sont pas susceptibles de retenir l’attention d’une partie substantielle de l’électorat (contrairement à ce qui se passe, par définition, pour les textes d’initiative populaire), on peut à vue de nez considérer que les projets parlementaires qui recueilleraient l’approbation des électeurs (lesquels ne se dérangeraient pas souvent ou du moins s’abstiendraient) seraient deux fois moins nombreux en proportion que les projets issus de l’initiative populaire. Si tel est le cas, cinq textes parlementaires sur 100 seulement seraient approuvés par les électeurs.

Évidemment, la démocratie parlementaire deviendrait impossible à exercer. La démocratie représentative se réduirait alors à élire un pouvoir exécutif chargé de gouverner par décret, les électeurs ayant toujours la faculté de révoquer le gouvernement quand vraiment ils en auraient assez. Autrement dit, l’expression de la volonté générale ne porterait plus que sur l’élection (ou, au diable ne plaise ! le tirage au sort) des membres d’un pouvoir exécutif qu’on souhaitera tant qu’on voudra honnête et compétent.

Si d’autres issues sont envisageables, prière de dire lesquelles.

Même en Suisse, c’est l’Assemblée fédérale qui généralement adopte la loi : les initiatives populaires,dont 90 %, comme on l’a dit, sont rejetées par le peuple, ne représentent qu’une petite partie des lois adoptées dans ce pays. Aussi, quand on prétend que la Suisse vivrait sous le régime de la démocratie directe et la France sous le régime de la démocratie représentative, on commet, sinon une erreur, du moins une forte exagération : le fait est que la Suisse a quelques procédures de démocratie directe d’avance sur la France, mais ça n’en est pas moins, au fond, une démocratie représentative, comme la France. (J’ajoute : il faut voir avec quelles précautions de Sioux les initiatives populaires sont traitées en Suisse : pour la fameuse récente initiative relative à l’interdiction de construire des minarets, aller sous http://www.euroconstitution.org/forum/viewtopic.php?f=195&t=1594&p=1814#p1814.)

On ne peut rien (à mon avis) contre cette réalité, mais ça n’empêche pas les citoyens de pouvoir surveiller en permanence leurs représentants officiels et non officiels (gouvernants, juges, médias, grandes sociétés commerciales, ONG, etc.), ce qu’ils ne font pas actuellement.

Pour cela, une organisation composée des citoyens de base et fonctionnant indépendamment de tout pouvoir officiel serait la mieux placée pour observer, recommander et le cas échéant aider à déclencher collectivement les procédures de recours ouvertes à tous les citoyens en cas de problème persistant.

Dans cette optique, le tirage au sort des comité civiques à tous les niveaux serait non seulement légitime (parce que l’association ne prendrait aucune décision engageant les citoyens et se garderait d’entraver le fonctionnement des organismes surveillés), mais encore très efficace car parfaitement adaptée à la nécessité de disposer en tout temps d’un réservoir inépuisable de bonnes volontés partout sur le territoire.

Tel est (selon moi) la vraie recette d’une démocratie participative pleinement fonctionnelle : à part cela, la future association sera, dans le respect de la constitution et de la loi, ce que sa quarante-cinquaine de millions de membres (potentiels) voudront qu’elle soit. JR

Reponse argumentée!
Sauf que la loi n’est pas l’apanage de l’assemblée fédérale en suisse, le Canton est aussi source de loi. Il serait intéressant de connaître les statistiques cantonales sur les initiatives populaires, je suppose que les cantons en sont pourvus?

Je suis toujours convaincu que l’abandon de la citoyenneté actuel est dangereuse et que « sans oeillères » est une bonne idée. C’est peut être une résurrection des corps intermédiaires , eradiqué par le jacobinisme.

Pour les sans oeillères le tirage au sort éviterait le "noyautage " des conseils de quartiers( ou communaux) par des groupuscules qui s’en sont fait une spécialité(les partis politiques).Il faudrait veiller aussi à ce que le tirage au sort soit fait dans de bonnes conditions par exemple qu’il soit surveillé par un autre conseil de quartier lui aussi tirer au sort.

J’ai l’impression que JR nous reinvente le fédéralisme libertaire sans le savoir.

Jacques, même si on pourrait ergoter sur la liste exacte des textes de l'an dernier susceptible d'intéresser les français, ou sur le taux de participation limite (après tout, bien des élus le sont avec moins de 50% de participation et bien des lois sont votées par guère plus d'une dizaine de députés), je suis en gros d'accord avec vous.

Pouvez vous quand même nous indiquer comment vous arrivez au résultat suivant ?

Si tel est le cas, cinq textes parlementaires sur 100 seulement seraient approuvés par les électeurs
1) C'est, comme je l'ai dit, un résultat à vue de nez fondé sur l'intuition plus ou moins arithmétique que si les électeurs n'approuvent que 10 projets sur 100 qui retiennent l'attention d'une partie substantielle de la population, ils en approuveront sensiblement moins si la moitié des projets laissent le public indfférent. Pour faire simple, j'ai divisé par deux (5 projets approuvés au lieu de 10), mais il s'agit d'un chiffre tout à fait discutable, je le reconnais.
  1. Mon calcul des seuils ne contredit pas votre observation que bien des élus le sont avec moins de 50 % des voix (en tout cas dans l’hypothèse de la proportionnelle, puisque le problème ne se pose plus en cas de scrutin uninominal à deux tours – comme pour la présidence de la République). Au contraire : le système institutionnaliserait un seuil de 25 % + 2 électeurs pour l’adoption d’une loi ; il pourrait même paraître laxiste s’il ne permettait pas à 25 % + 3 électeurs d’abroger la loi ainsi votée ou de s’opposer à sa mise en application.

Pourriez-vous donner l’exemple d’une loi qui n’aurait été adoptée (je ne dis pas « votée ») que par une dizaine de députés ? C’est l’adoption qui compte, pas le vote en première ou deuxième lecture par une des deux chambres. JR

Pourriez-vous donner l'exemple d'une loi qui n'aurait été [i]adoptée[/i] (je ne dis pas "[i]votée[/i]") que par une dizaine de députés ? C'est l'adoption qui compte, pas le vote en première ou deuxième lecture par une des deux chambres. JR
Je n'ai pas vraiment le temps de chercher. Vous avez sans doute raison sur l'écart entre le vote en première lecture et l'adoption (mais le rejet en première lecture n'a-t-il pas de conséquences ?). D'après http://www.lepetitjournal.com/content/view/39516/ : "projet de loi sur l’immigration, 23 députés étaient présents [u][i]lors de son adoption[/i][/u] en septembre 2007". C'est plus de 10 mais du même ordre de grandeur. Il serait intéressant de trouver une statistique sur le sujet.

Il faut voir la chose autrement à mon avis.

Si un projet de loi n’est voté que par 23 personnes en première lecture, c’est souvent une indication d’inintérêt ou d’hostilité de la part de la représentation nationale – donc un véritable signe politique.

D’un autre côté, le fait qu’un tel projet ait pu être mis à l’ordre du jour du parlement et que les députés qui le souhaitent aient la possibilité d’aller plus loin doit être tenu non pas comme une marque d’inefficacité du parlement mais bien comme une garantie démocratique pour les citoyens minoritaires, qui peuvent ainsi se faire entendre au parlement grâce à l’initiative d’une poignée de députés.

L’absentéisme des députés en séance publique n’est donc généralement pas une preuve d’incurie, plutôt une attitude pragmatique salutaire, surtout quand il y a mieux à faire ailleurs.

Dans ces conditions, il y aurait très peu d’indications utiles à tirer des statistiques de cet absentéisme (mais elles doivent exister). JR

Dans ces conditions, il y aurait très peu d'indications utiles à tirer des statistiques de cet absentéisme (mais elles doivent exister). JR
Oui, elles existent. Il est facile de connaître l'assiduité de chaque député.

Nous ne parlions pas de cela mais bien de statistiques de participation au vote lors de l’adoption des lois.

C’est bien de ça que je parlais aussi : de l’absentéisme lors des votes.

À nouveau : l’assiduité lors des premiers votes n’est pas un indication absolue du sérieux d’un député : par contre, lors du vote d’adoption (le dernier), l’absentéisme ne serait pas un bon signe. JR

JR

C'est bien de ça que je parlais aussi : de l'absentéisme lors des votes.

À nouveau : l’assiduité lors des premiers votes n’est pas un indication absolue du sérieux d’un député : par contre, lors du vote d’adoption (le dernier), l’absentéisme ne serait pas un bon signe. JR


Cela ne veut strictement rien dire avec la discipline de vote des partis. Seuls certains textes de lois très controversés laissent une place aux votes personnels, mais habituellement tout est réglé longtemps avant le vote officiel.

Il semblerait d’après les journaux en ligne de ce matin que la taxe Tobin a déjà été intégrée au code général des impôts en 2001 par 35 députés contre 16 (mais que le décret définissant le taux n’a jamais été passé). Soit un taux de participation de moins de 10%.

C'est bien de ça que je parlais aussi : de l'absentéisme lors des votes.

À nouveau : l’assiduité lors des premiers votes n’est pas un indication absolue du sérieux d’un député : par contre, lors du vote d’adoption (le dernier), l’absentéisme ne serait pas un bon signe. JR


Cela ne veut strictement rien dire avec la discipline de vote des partis. Seuls certains textes de lois très controversés laissent une place aux votes personnels, mais habituellement tout est réglé longtemps avant le vote officiel.

Ce n’est pas de la discipline de parti, c’est soit de la corruption ( chantage pour une rééelection / financement ou autocensure ), soit qu’ils partagent l’idée, soit des députés godillots qui ne savent même pas ce qu’ils votent et qui font juste acte de présence en suivant la consigne de leur groupe à l’assemblée.

Les propositions de lois 2,4,7,8,11,13,20,21,23,24,25,27,29,30,33,36,38,43,44,47,50,51,53,54,56,57,58,59,62,63,67 soit environ la moitié , auraient dû, selon la règle de subsidiarité qui veut que les problèmes se règlent au plus petit niveau possible , relever de juridictions inférieures (communales, régionales…). Ma liste est bien entendu approximative n’étant pas légiste moi même.

Volonté générale, subsidiarité, décentralisation, idéologies

Frigouret (37),

Pour le moment, la « règle de subsidiarité » n’existe pas : c’est une proposition.

Mais en supposant qu’elle soit en vigueur, je ne vois aucun intérêt, beaucoup d’inconvénients et parfois aucune raison à « subsidiariser » les questions faisant l’objet des projets de loi que vous énumérez, questions qui intéressent un nombre substantiel de citoyens ou résidents français où qu’ils se trouvent en France.

Par exemple, le projet 2,concerne les « morts pour la France » et pas les « morts pour la commune ». Pourquoi faudrait-il prendre (ou ne pas prendre) 37 000 arrêtés municipaux pour régler cette question plutôt qu’une seule bonne loi nationale ? Pour quelle raison et de quel droit une commune ou une région devrait-elle légiférer le traitement accordé aux « morts pour la France » sur son territoire?

Dans le cas du projet 4 : le repos dominical n’est-il pas une question qui intéresse tous les Français ? Là encore, pourquoi 37 000 arrêtés, dont certains, je suppose, supprimant cette institution ?

Dans le cas du projet 7 (première prise de drogue), comment concilieriez-vous la possibilité d’une loi communale ou régionale dépénalisant ou pénalisant la première prise avec la nécessité d’un code pénal fondé sur le droit fondamental de tous les individus à l’égalité devant la loi ?

Etc., etc.

La subsidiarité ne peut viser que les situations intéressant exclusivement une seule commune ou région : par exemple, la construction d’une école communale, le changement d’appellation d’une rue, ou le régime de la distribution d’eau (pourvu qu’il n’affecte pas les autres communes). Dans ce cas, d’ailleurs, il ne s’agit pas vraiment de subsidiairité mais plutôt de décentralisation.

Pour régler les questions vraiment locales, il y a les arrêtés municipaux ou régionaux, mais les projets de loi que vous citez ne concernent pas des questions locales, et aucun arrêté ne devrait aller à l’encontre de la volonté générale de la nation, laquelle s’exprime, justement, par la loi et par la loi seulement, ni enfreindre le principe de l’égalité en droits de de tous les citoyens.

Le principe de la décentralisation (ou du fédéralisme, comme vous voudrez) ne se justifie pas par lui-même, simplement en l’énonçant, sans quoi ce ne serait rien d’autre qu’une idéologie : il faut montrer si, quand et où son application est utile. JR

Le principe de la décentralisation (ou du fédéralisme, comme vous voudrez) ne se justifie pas par lui-même, simplement en l'énonçant, sans quoi ce ne serait rien d'autre qu'une [i]idéologie[/i] : il faut montrer si, quand et où son application est utile. JR
C'est tout de même étonnant, cette inversion du sens mise en évidence ici :

Ce qui est naturel, c’est que les humains sont répartis et que chacun d’eux décide de sa vie, de par sa liberté et son libre-arbitre, qui sont les principes fondateurs de la vie.

Ce qu’il faut démontrer, c’est que la « centralisation » soit utile à chaque humain, sinon ce n’est qu’une idéologie.

Et il faut surtout démontrer que chaque humain l’ait acceptée explicitement et formellement. Et en toute connaissance de cause des conséquences, car sinon ce serait un abus de faiblesse.

Au lieu de quoi, la centralisation est imposée à chaque petit humain, parce que les parents de ses parents … de ses parents se sont laissés bernés par de beaux parleurs sans en comprendre les conséquences ?

La vraie phrase serait donc :
« Le principe de la centralisation (ou du fédéralisme, comme vous voudrez) ne se justifie pas par lui-même, simplement en l’énonçant, sans quoi ce ne serait rien d’autre qu’une idéologie : il faut montrer si, quand et où son application est utile. »

Et bien moi je pense que la France est une république divisible. Et que non la loi ne doit pas être la même pour tous mais qu’elle doit refléter les aspirations et les réalités des républiques qui composeraient une France fédérale. La multiplication et la division n’étant qu’une même opération, le principe d’indivisibilité a pour pendant le principe " d’inmultiplicité" ce qui a été démenti cent fois depuis la création de la république française , voit la colonisation par exemple. Ce pour quoi je relativise grandement le dictionnaire Cornu.
Et pour rester sur l’exemple du projet 2 concernant les morts pour la France, je prétend que le 11 novembre est un symbole que chaques « pays de France » devraient pouvoir accepter ou refuser . Et que l’institution du repos dominical devrait dépendre du traditionalisme catholique de tel ou tel « pays de France » Ect Ect
Je renouvelle malgré la différence de nos opinions, sinon qu’elle tristesse et qu’elle pauvreté, mon soutien à"sans oeillères".

[...] Ce qui est naturel, c'est que les humains sont répartis et que chacun d'eux décide de sa vie, de par sa liberté et son libre-arbitre, qui sont les principes fondateurs de la vie."
Si ce n'est pas là une conclusion idéologique à l'état pur, alors l'idéologie n'existe pas !

Dans l’état naturel, au contraire, dès que les humains se sont trouvés à plus de trois, ils ont constitué une tribu. La tribu est la négation de l’individualisme et de la « répartition » comme je pense que bernardd entend ces deux notions : ou bien on en était exclu et l’on mourait encore plus rapidement que d’habitude, ou bien la loi impitoyable du plus fort, aidé par une superstitition omniprésente, s’exerçait sur pratiquement tous les actes de la vie. Il y a encore des tribus, de nos jours (pas forcément là où l’on croirait) et il n’y a qu’a les voir fonctionner pour se faire une idée de l’état de nature et du tout petit rôle qu’y joue le fédéralisme !

En fait, l’individualisme et la « répartition » n’ont globalement jamais été aussi affirmés qu’en ce début d’année 2012 : on est plus libre aujourd’hui à New York ou à Paris qu’il y a 25 000 ans dans une forêt quasi dépeuplée. Tels sont les faits.

Quant à la possibilité d’une île déserte…

Il serait pourtant facile de trouver des arguments en faveur du fédéralisme et de la décentralisation, comme en faveur de la centralisation. Mais dire « fédéralisme » et s’arrêter là parce que le mot fait gentillet ou du moins inoffensif relève, je le répète, de l’idéologie pure et simple : idéologie du reste inconsciente, sinon bernardd n’opposerait pas à mon affirmation antérieure une affirmation inverse et de même force avec laquelle je ne peux qu’être d’accord vu ce que j’ai dit au sujet de l’idéologie. JR