Une action politique entreprise par un gouvernement français auprès des autres pays européens pour réorienter l’europe vers une europe plus démocratique et plus sociale
[color=navy]Frannçois Mitterrand, élu le 10 mai 1981 président de la République française, devait le rester jusqu’au 17 mai 1995, soit pendant deux septennats. Son partenaire allemand a été brièvement Helmut Schmidt puis son successeur à la chancellerie Helmut Kohl, à partir du 1er octobre 1982. Cette nouvelle équipe franco-allemande va jouer un rôle déterminant dans la poursuite de l’intégration européenne.
[bgcolor=#FFFF99]Dans les deux premières années de son septennat toutefois[/bgcolor], Mitterrand avait tenté d’équilibrer le tête-à-tête avec l’Allemagne, qu’il jugeait trop exclusif, en se rapprochant de Londres, comme jadis Pompidou. Allait-on vers un nouveau « trilatéralisme » ? Cela se révéla impossible en raison des exigences de Margaret Thatcher sur la réduction de la contribution britannique et sur la baisse des prix agricoles. Sur ces sujets, Paris et Bonn se rapprochèrent, n’hésitant pas à passer outre au veto britannique en mai 1982. La coopération franco-allemande s’affirma à nouveau, mais plutôt sur la base de la convergence des intérêts immédiats que sur les grands projets pour l’Europe.[bgcolor=#FFFF99] D’autant plus que des divergences de fond se manifestaient.
La politique européenne du gouvernement socialiste différait profondément de celle de Giscard. Sur le plan économique, Mitterrand voulait garder la maîtrise de la politique nationale pour mettre en œuvre le socialisme en France au sein d’une Europe qu’il jugeait trop libérale. Il réclamait la création d’un « espace social européen », une relance pour lutter contre le chômage et une protection commerciale plus forte à l’égard des États-Unis et du Japon. Ces propositions furent mal accueillies par les partenaires hostiles à des mesures dirigistes.[/bgcolor] Sur le plan des institutions Mitterrand récusait toute supranationalité et invoquait même l’« arrangement » de Luxembourg de 1966 sur le droit de veto. Aussi l’initiative d’une relance européenne visant le renforcement des institutions et surtout du Conseil européen, la limitation du droit de veto, le développement d’une politique étrangère commune et d’une concertation sur les questions de sécurité, vint-elle des gouvernements allemand et italien. Un « moteur » germano-italien allait-il remplacer le « moteur franco-allemand » ? En fait, le projet souleva beaucoup de réticences. La France et la Grande-Bretagne étaient opposées au renforcement des institutions. L’Italie donnait la priorité, comme la France, au développement de politiques communes. Aussi le Conseil européen de Stuttgart (18-19 juin 1983) dut-il se borner à adopter une Déclaration solennelle sur l’Union européenne sans créer de nouveaux engagements.
Cependant le couple France-Allemagne allait se reformer rapidement avec le tournant de la politique économique française. La relance pratiquée par le gouvernement socialiste à contre-temps de ses partenaires européens se traduisait par le déficit croissant du déficit du budget et de la balance des paiements. La France dut avoir recours au soutien monétaire de l’Allemagne en promettant de pratiquer une politique plus rigoureuse. De son côté, Mitterrand n’hésita pas à donner son soutien politique au nouveau chancelier Kohl, critiqué par les neutralistes de gauche, en prononçant devant le Bundestag, le 20 janvier 1983, un discours conseillant aux Allemands d’accepter l’implantation sur leur sol des fusées américaines, pour répliquer à le mise en œuvre de nouvelles fusées soviétiques, intervention qui aida le gouvernement démocrate-chrétien de remporter les élections du 6 mars suivant. D’autre part, le président Mitterrand choisit de ne pas continuer la politique socialiste en sortant du SME et en rétablissant le protectionnisme, et de rester dans le SME et le marché commun grâce à l’aide communautaire et en acceptant de pratiquer une politique de rigueur. L’aide allemande fut alors déterminante. Le couple franco-allemand se reforma et allait jouer un rôle décisif dans l’élaboration de l’Union européenne, après avoir fait adopter par le Conseil européen de Fontainebleau (25-26 juin 1984) les mesures sur le budget et la réforme de la politique agricole, nécessaires pour sortir du blocage des Communautés.
[bgcolor=#FFFF99]Sur les institutions, Mitterrand s’affirmait désormais très européen. Il approuva en principe le projet Spinelli de Constitution de l’Union européenne adopté par le Parlement européen le 14 février 1984.[/bgcolor] Les gouvernements n’en firent pas un objet de négociation, mais en tinrent compte pour se décider à réviser enfin les traités communautaires pour instituer l’Union européenne dont le principe avait été adopté en 1972. A la conférence intergouvernementale réunie à cette fin, les intérêts français et allemands ne coïncidaient pas sur les problèmes techniques mais l’impulsion politique des deux pays s’avéra indispensable pour la signature de l’Acte unique européen (AUE) signé les 17 et 28 février 1986 qui prévoyait essentiellement l’ouverture du grand marché intérieur pour 1992, les progrès institutionnels se limitant à l’extension du vote majoritaire au Conseil assorti d’une procédure de coopération avec le Parlement seulement pour les décisions de mise en œuvre du grand marché. La création d’un secrétariat général de l’Union européenne souhaitée par la France et l’Allemagne n’avait pas été acceptée par leurs partenaires, à commencer par les Britanniques, mais le traité consacrait le rôle du Conseil européen.[/color]
[color=#111100]Source : Le couple franco-allemand et l’Europe
par Pierre GERBET, professeur émérite des Universités à l’Institut d’études politiques de Paris. http://www.ena.lu/?lang=1&doc=19756
Le gouvernement français, Mitterand, les socialistes français bien essayé de réorienter la construction européenne en 1981-1982 ( appuyés à l’intérieur du pays par le PCF et les chevenementistes ) vis à vis de leurs partenaires vers une europe plus sociale.
Sandy, dans ton message 8415, tu étais peut-être intoxiqué par la propagande de ton parti, mais maintenant que tu as lu et que tu es honnête, tu peux leur dire : [bgcolor=#FFFF99]« Hé, les gars, il y a déjà Mitterrand et son gouvernement qui se sont coltinés en 1981-1982 une tentative de réorienter la construction européenne, alors nous ne pouvons pas dire que cela n’a jamais été fait ! » [/bgcolor]
Eh oui, les gens aux prises avec la « construction européenne » n’ont pas attendu Sandy comme le messie pour qu’il daigne la réorienter, bien sûr qu’ils ont agi ! Je t’en ai déjà trouvé un exemple référencé et argumenté.
Maintenant que tu as avancé, tu peux te poser la question : « Pourquoi cette volonté de réformer la logique de la construction européenne n’aboutit jamais ? ».
Bon questionnement.
Gilles
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