[b]Capitalisme et avidité[/b]
Sandy (7201).
Ce qui fait la différence entre l’avidité ordinaire et éternelle et l’avidité capitaliste, c’est que dans le second cas l’avidité est institutionnalisée, prônée, proclamée bonne en soi et présentée comme la solution de choix des problèmes sociaux. JR
Je n’aime pas contredire les gens, qui n’aiment guère cela, et c’est pourquoi la plupart du temps je m’abstiens de participer à des discussions stériles,… mais là… qu’est-ce que vous entendez par avidité ? Pourquoi la diviser en catégories et lui prétendre des qualificatifs tels que « ordinaire » (quelle serait donc l’extraordinaire ?) et même l’éternelle ?
[bgcolor=#FFFF99]Chez les animaux (dénués de raison), il y a bien une avidité ordinaire et éternelle (qui n’est quand-même pas partagée entre toutes les espèces) qui les pousse à bouffer tout de suite ou même ramasser pour plus tard tous les aliments qu’ils trouvent, des fois jusqu’à bouffer tant, quand l’occasion se présente, qu’ils en meurent d’indigestion[/bgcolor]… et même à se battre férocement pour être celui qui aura l’honneur de bouffer le plus, organisant le partage strictement par ordre hierarchique des rapports de force entre individus.
Chez les humains, ce comportement hiérarchisé se donne aussi entre ceux qui fonctionnent à un niveau intellectuel primaire (pour ne pas dire qu’ils fonctionnent sans rationalisation intellectuelle du tout), mais il faut dire que ce n’est pas du tout le cas des couches élitistes de la population… ceux-là suivent une logique bien précise et rationnellement établie, même si dans bien des cas ils suivent par éducation (socialisation dans les entourages sociaux qui leur sont propres) des stratégies dont ils reconnaissent les mécanismes mais ignorent en conscience les raisons d’être.
C’est trop facile que de prétendre que l’avidité est inévitable parce que inscrite dans les gènes de l’espèce… l’importance des gènes dans le comportement est reléguée à un second plan du moment qu’une capacité suffisante de rationalisation et d’abstraction permet d’optimiser des stratégies de survie. La rationalisation et l’abstraction des stratégies qui prennent en compte une projection dans le temps (l’éternel est le but plus ambitieux qui soit) et le fait d’intérioriser qu’il y a d’autres individus en compétence [concurrence ? ÉC] directe qui disposent d’au moins autant de capacité intellectuelle de rationalisation que soi-même, mène vers l’anticipation du besoin d’implémenter la stratégie de survie la plus performante possible, hors de n’importe quelle considération logique, éthique ou autre. La logique finalement appliquée termine par sembler inhumainement cruelle… par nécessité structurelle… les scrupules étant un frein à la performance qu’on ne peut guère se permettre dans un entourage purement compétitif ou être le second équivaut à une défaite (dépendre -rien d’autre que pour la survie- d’une bienveillance qu’on ne peut logiquement lui attribuer vues les logiques qui sont mises en jeu… de quelqu’un plus fort que soi).
Comprendre que chez les humains l’avidité n’est que résiduellement une motivation génétique (tout comme la nécessité de procréation, qui avec 6 milliards d’individus n’est rationnellement plus une question de survie de l’espèce humaine, bien qu’elle constitue une préocupation présente chez quelques sub-espèces comme celle communement dénommée WASP (white anglo-saxon protestant) qui voit dans la diminution de son nombre relatif une menace pour sa domination globale culturelle, économique, etc. vis-a-vis des autres (noirs, jaunes, rouges, bruns, enfin… tout ce qui n’est pas blanc-pur et/ou culturellement assimilé et plus précisement tout ce qui ménace justement la continuité du modèle compétitif dans lequel le WASP s’est spécialisé et dont il a besoin pour rationnaliser son comportement de prédateur comme inévitable et donc excusable malgré tous ces défauts) est essentiel si l’on veut changer le comportement de ceux qui par leur pathologie rationnelle empoisonnent l’environnement de ceux qui comme nous voyons le futur plutôt dans des structures collaboratives que compétitives.
Le capitalisme n’est pas un système planifié dont on peut changer la structure… c’est un entourage individualiste strictement darwinien qui s’optimise tout comme dans la nature par le « survival of the fittest », dans ce cas précis pas seulement physiquement, mais aussi dans un degré de magnitude supérieur… intellectuellement.