Une sorte de pensée unique nous apprend dès l’enfance, comme on inculque un catéchisme, que le droit de propriété est fondateur, intouchable. À tel point que la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 le pose en droit « naturel et imprescriptible » (article 2), puis « inviolable et sacré » (article 17). C’est pourtant peut-être une erreur grave dans la hiérarchie des valeurs.
Bien sûr, le droit de propriété est important, mais en le plaçant avant même le bonheur des hommes, de tous les hommes, avant même le respect des autres, le respect de la non douleur des autres, alors oui, on admet, on organise, on programme le malheur des hommes, le malheur du plus grand nombre, y compris d’ailleurs celui de la plupart des propriétaires eux-mêmes qui, souvent, sont aussi des travailleurs.
Pour donner une très précieuse liberté à tous, on a su la tempérer : on n’est pas libre de faire n’importe quoi, on n’est pas libre de tuer, pas libre de voler, on n’est pas libre de tricher, violenter, etc. Ce sont ces limites qui garantissent au plus grand nombre une certaine liberté, une liberté raisonnable.
[b]Il faudrait également tempérer le droit de propriété, comme on a su tempérer la liberté, pour assurer à tous un droit de propriété raisonnable, au lieu d’un droit de propriété de barbare, complètement immoral, laissant le champ libre à tous les égoïsmes les plus primaires.[/b]Je ne suis pourtant ni collectiviste, ni révolutionnaire :)
Le Conseil d’État lui-même admet des limitations légitimes au droit de propriété, droit important certes, mais qui ne mérite sûrement pas une prééminence absolue sur toutes nos valeurs, sauf évidemment pour ceux qui possèdent déjà beaucoup et qui ne veulent rien perdre.
Comme tout le monde, je tiens au droit de propriété, à la fois comme un excellent moteur de motivation qui incite à l’effort, et surtout comme une garantie de tranquillité pour l’avenir : quand un individu est propriétaire, il peut envisager l’avenir, le sien et celui de sa famille, de façon sereine, à l’abri de l’éviction. Il a l’esprit plus libre pour philosopher et s’élever
Mais je tiens plus encore au bonheur des hommes, celui pour lequel le droit de propriété n’est qu’une condition, pas un droit supérieur.
Lire la suite de cet argumentaire sur ce point à : Grands principes d’une bonne Constitution, point IVD
[b]Synthèse des arguments échangés :[/b] (que je devrais normalement tenir à jour en fonction de nos échanges) Vous pouvez sans doute m'aider en me proposant une nouvelle synthèse de temps en temps.Synthèse des échanges du blog (janvier 2006)
[synthèse produite par Sam, le 24 septembre 2006]
Je passerai à la partie forum ensuite
- Place / légitimité du sujet dans la constitution
- le lieu cardinal où sont définis les pouvoirs, et où devraient l’être aussi les contre-pouvoirs, c’est la Constitution. (Etienne - 18/01)
- le but de la Constitution, c’est d’organiser les pouvoirs. Il ne faut pas laisser de côté le pouvoir économique, dont les autres pouvoirs dépendent largement, comme avec les médias, ou les lobbies. (Jacques - 19/01)
- Depuis la guerre, les entrepreneurs sont dans des conditions favorables qu’ils doivent largement aux politiques sociales des Etats (paix, salariés éduqués et en bonne santé), outre le fait qu’ils bénéficient de structures (réseaux de transport et circuits financiers développés) et d’un cadre économique (gouvernements à leur écoute ; économie de marché, de libre entreprise, et de libre circulation des capitaux et marchandises) favorables à leur activité et créés et entretenus par l’Etat (les Etats). (Jacques - 20/01) [Ces divers droits et pouvoirs justifient une contrepartie en devoirs et contre-pouvoirs]
- Ce qui se fait déjà en matière de réglementation de la propriété privée
- Il n’est pas tant question d’abandonner toute idée de propriété privée, mais plutôt de « gérer » ce droit. (Laure – 16/01). [1]
- fiscalité : l’imposition des revenus introduit déjà une réglementation. (Jacques Roman - 18/01) [2]
- le droit de tous les pays de l’UE contient déjà le mécanisme d’ « expropriation pour cause d’utilité publique moyennant une juste et préalable indemnité ». (Jacques Roman - 18/01) [3]
- Distinguer la propriété de biens d’usage et la propriété des moyens de production
- Distinguer les biens d’usage (si je suis propriétaire de ma maison cela ne nuit pas à un autre) des biens productifs (le travail d’autres personnes est impliqué). (Nadège Faussonier - 17/01)
- Etienne (18/01) signale qu’il se focalise ici sur la propriété des moyens de production, face à laquelle il place un droit des travailleurs.
La plupart des intervenants s'entendent pour distinguer [b]deux formes de propriété d'entreprise bien différentes : - le système traditionnel de "patronat"[/b] (qui demeure encore notamment dans les PME) dans lequel le directeur d'enteprise est aussi le propriétaire (souvent unique) voire le fondateur, et est parfois aussi salarié [b]- le système d'actionnariat massif, désimpliqué, spéculatif (appatride), ...[/b] Cette différence dans l'implication du propriétaire dans son entreprise se traduit par des [b]différences sensibles en termes de les difficultés se posant, à la fois : pour la définition d'une fiscalité juste, pour le droit des salariés à la cogestion des entreprises [/b][color=red][4][/color][b] et même pour la garantie du droit du travail et l'observation d'une responsabilité civile des propriétaires[/b].* [b]Cadre de la propriété publique : domaines à écarter du droit de propriété privé[/b] [color=red][5][/color] - [i]le vivant[/i]. (Onema - 08/01 / Jacques - 18/01) Ne peut être propriété privée et l'Etat doit être garant de son intégrité. Si les progrès de la médecine ou de l'agroalimentaire nécessitent des modifications du vivant, appropriation mercantile à proscrire pour éviter les dérives. (Onema - 08/01) - [i]l'éducation[/i], [i]l'armée[/i], [i]la police[/i]. (Onema - 08/01) - [i]l'eau[/i], [i]l'énergie[/i], [i]la sécurité[/i], [i]la santé[/i]. (Alain Guillou - 11/01) - limites à la propriété privée sur des [i]productions présentant un intérêt essentiel pour l'humanité [/i]([i]médicaments [/i]par exemple) (Jacques - 18/01) - [i]le savoir[/i]. "Les savoirs méritent d'être partagés". (Alain Guillou - 11/01/06) - Les [i]connaissances théoriques [/i](seuls les "[i]procédés[/i]" doivent pouvoir relever de la propriété privée). (Jacques - 18/01) - sur la [i]propriété intellectuelle et artistique[/i], les objectifs essentiels devraient consister à protéger l'intégrité de l'oeuvre et faire en sorte que l'artiste et l'intellectuel aient leur juste part des profits. (Jacques - 18/01) - réappropriation collective des « autoroutes de l’information » (éléments clefs des moyens de production médiatique). (Alain Guillou - 18/01/06)
- Droit des salariés à la cogestion des entreprises [4]
- accorder aux salariés un droit de regard, voire d’ingérence, dans la gestion "privée " de « leur » entreprise. (Alain Guillou - 11/01)
- pour une économie sociale et solidaire, mode de gestion d’entreprise qui replace le salarié au centre de l’entreprise, avec un schéma un homme = une voix, et finalité de profiter à tous (à l’humanité). Voir la Charte de l’économie sociale et solidaire. (Batswann - 12/01)
- ne plus permettre au propriétaire d’une entreprise de décider seul de liquider ou de vendre « son » entreprise, comme si celle-ci se résumait à son capital, en traitant comme des objets les hommes qui y travaillent alors qu’ils sont largement à l’origine de la valeur même de cette entreprise. (Etienne - 18/01)
- le travail pourrait donner des droits à propriété et un droit à participer aux décisions, droits aux résultats (impératifs). (Nadège Faussonier - 17/01)
- Nécessité d’instaurer des contre-pouvoirs y compris pour équilibrer les pouvoirs des propriétaires de l’entreprise par rapport aux salariés, mais aussi limiter le pouvoir des fonctionnaires et des syndicats. (Karine - 19/01)
- Une Constitution doit permettre aux citoyens d’intervenir sur les moyens et les fins de l’économie, et cela peut impliquer la création de nouveaux « contre-pouvoirs ». Limites à certaines propriétés privées : droit coopératif, associatif, droit d’expérimenter la « mixité public-privé », formes d’appropriation et de partage des risques inédites, mutualisation favorable aux entreprises. Olga (21/01/06)
- L’expérience montre qu’il faut un contre-pouvoir démocratique dans les entreprises pour en faire des entreprises citoyennes. (Jacques - 19/01)
- Co-propriété des entreprises ouverte aux salariés
- Au moins la moitié de l’entreprise devrait appartenir aux salariés. (Jacques - 19/01 - en fait, semble-t-il, un élément clé de la démocratie d’entreprise.)
- Jérome (19/01) s’y oppose. Le créateur a pris le risque initial (ce que n’ont pas fait les salariés), il a pris les décisions stratégiques, il offre du travail sur le marché aux demandeurs… et une partie de la valeur ajoutée a été allouée aux salariés en contrepartie du travail fourni. Le risque, l’initiative, le courage de ces entrepreneurs, se trouvent à l’origine des contrats de travail et leur propriété doit être protégée.
- Jacques (20/01) relativise la question des risques assumés par les seuls entrepreneurs : ce sont bien plus souvent les salariés et l’Etat social qui récupèrent les dégâts, et les actionnaires et les cadres dirigeants ont les profits en se débarrassant des risques.
- Droit de regard des citoyens sur la gestion des entreprises
- Limitation du secret relatif à la gestion de l’entreprise. Alain Guillou (15/01/06)
- Un droit de regard citoyen sur la propriété des grosses entreprises : sur ses choix de sous-traitance, de délocalisation ; sur sa politique manageriale, sur les critères de gestion.
- Droit des citoyens à la lisibilité de l’activité économique
- Nécessité de réduire le domaine d’action de tous les citoyens de l’Etat [en tant qu’acteurs économiques - propriété ou gestion d’entreprise] au domaine dans lequel le pouvoir politique de l’Etat est en mesure d’exercer son contrôle. (Samuel - 24/01)
- La Constitution ne doit pas décréter ce qui est « bon » en économie, mais elle doit permettre aux citoyens de s’en informer : voilà un bémol sur « le droit de propriété des moyens de production ». Olga (19/01/06)
- Responsabilité civile des propriétaires d’entreprises
- Pas de propriété sans responsabilité civile (dégâts sociaux et environnementaux). Alain Guillou (11/01/06)
- Responsabilité du propriétaire [d’entreprise] : exemple : la dépollution ne doit pas être laissée à la communauté. Principe qui impose des recherche des solvabilités parmi les anciens actionnaires au prorata du % et du temps de possession des parts de propriété de l’entreprise (actions). Jacques Issartial (12/01/06)
- Héritage de moyens de production
- Jérome (19/01) Protège l’héritage de moyens de production établis honnêtement.
- Il n’y a pas de « mérite » qui vaille dans le fait de recevoir une fortune à la mort de ses parents. Une taxation importante par des droits de succession élevés est nécessaire. (André – 20/01)
- Les droits de succession sont très élevés et expliquent les difficultés de nombreuses PME : les héritiers d’une PME ont rarement la trésorerie nécessaire pour s’acquitter des droits de succession exigibles très rapidement et sont alors obligés de brader l’entreprise en catastrophe, et s’il n’y a pas de repreneur, ils la mettent en liquidation. Les salariés seront alors licenciés. (Pierre - 20/01)
- Droits et devoirs d’un propriétaire de terres
- je dois déneiger ma portion de trottoir, je dois entretenir les berges du cours d’eau qui traverse mon jardin. (Onema - 16/01)
- le propriétaire d’un terrain ne doit pas pouvoir (de son seul choix) en réserver l’accès à certaines personnes (des chasseurs qui loueraient ce droit, par exemple) (Onema - 16/01)
- Mesure qui ne doit pas laisser qui veut pénétrer sur ces terres. Thom (17/01/06)
- Pour les chemins entre deux parcelles de terre, il relève de la responsabilité des riverains de les entretenir. (Thom - 18/01)
[i][color=purple]* [u]Extraits de la Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen, de 1789[/u] :[/color][1] Article 2 : Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression.
[2][color=purple]- article 13 : Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
- article 14 : Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.[/color]
[3] [color=purple]Article 17 : La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n’est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l’exige évidemment, et sous la condition d’une juste et préalable indemnité.
- Extraits du Préambule de 1946 (partie intégrante de l’actuelle Constitution française) : [/color]
[4] Article 8 : Tout travailleur participe, par l’intermédiaire de ses délégués, à la détermination collective des conditions de travail ainsi qu’à la gestion des entreprises.
[5]
[color=purple]- article 9 : Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité.
- article 10 : La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.
- article 11 : Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence.
- article 13. La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat.[/color][/i]
[color=red][b]Synthèse des échanges du forum (au 23/09/2006)[/b][/color] [color=green][synthèse produite par Sam17, le 25 septembre 2006][/color]
- Légitimité / formulation du volet dans une constitution
- L’expression du TCE « a le droit de jouir de la propriété » apporte une restriction par rapport à l’expression « a le droit à la propriété » utilisée dans la Déclaration universelle. [1] La reformulation est dangereuse. (Jacques Roman - 15/02)
- Aucun des deux pactes internationaux (sur les droits civils et politiques, sur les droits économiques et sociaux), grands instruments d’application de la Déclaration universelle au niveau mondial, ne contient de disposition au sujet du droit de propriété. Ce pour des raisons historiques (désaccord) et encore au présent. (Jacques Roman - 15/02)
- Ne pas « limiter » un droit existant et universellement reconnu (propriété [2]) « pour créer » un droit des travailleurs sur l’entreprise. Plutôt créer un droit nouveau des travailleurs qui s’étendra automatiquement jusqu’à la limite acceptable du droit de propriété. Pour le titre du volet, non pas « limiter le droit de propriété par… », « équilibrer le droit de propriété avec… » ou « refonder le droit de propriété… », plutôt « créer un droit des salariés sur leur entreprise, et… » (Jacques Roman - 16/05) Accord de Alain Guillou, Etienne, pour revoir la formule [d’alors] « limiter le droit de propriété… »
- Dégadézo et Jacques Roman (17/08) proposent de ne pas conserver ce sujet dans ce projet, sans en rejeter nécessairement la pertinence.
- Tous les textes relatifs aux droits fondamentaux (droits « naturels ») [1] rangent le droit de propriété (usus, fructus, abusus [3]) parmi ces droits. La France est juridiquement liée par ces instruments internationaux et toute redéfinition nationale devra être négociée et approuvée sur le plan international avant de passer dans une constitution nationale. Il est donc hors de question de faire de ce droit une simple « convention sociale » et d’en modifier la définition dans une constitution nationale ou européenne. (Jacques Roman - 05/09)
- C’est sous l’angle de l’expropriation pour cause d’utilité publique qu’on peut recadrer la présente discussion - si on tient à la poursuivre, ce qui n’est pas vraiment nécessaire : l’essentiel a déjà été dit dans des instruments supérieurs à la constitution elle-même et que les détails d’application relèvent bien plutôt de la loi organique ou de la loi ordinaire. (Jacques Roman - 05/09)
- (Dans notre système actuel) des lois peuvent facilement modifier les droits et les limites de la propriété… c’est plus difficile quand c’est constitutionnalisé. (AJH - 12/09)
- Le droit de propriété est déclaré « droit naturel » dans la DDHC de 1789 parce que ses rédacteurs étaient avant tout des « bourgeois ». Cette déclaration pas indépassable. Je remets en cause la propriété comme droit naturel, mais une « certaine » propriété (usus et abusus) est nécessaire, vitale même. Mais cette propriété ne peut être que le résultat d’une convention, d’un contrat, pas un droit naturel. En quoi la propriété que j’ai sur la pomme que je mange est-elle un droit « naturel », la propriété d’un objet acheté est le résultat d’un contrat. (Colonna - 10/09)
- La propriété privée n’est pas un droit naturel et d’autre part elle se doit d’être limitée (AJH - 10/09)
- Il n’est pas question de décider ici de quoi l’on peut être propriétaire ou non, cela est du ressort du législatif. (Colonna - 11/09)
- Propriété publique / bien public
- La propriété privée d’un bien collectif est insupportable (Alain Guillou - 03/04)
- Le droit de propriété historiquement posé par les Constitutions n’était pas défini exclusivement sous une forme privée, et même son aspect éventuellement collectif était évoqué comme tout aussi inaliénable. (Alain Guillou – 16/08)
- La propriété publique est un fondement de l’Etat social, les biens concernés renvoient à des droits fondamentaux. (Sam17 – 22/09)
- Bien immobilier national
- « La propriété des citoyens » (immobilier) : l’achat de terrains par des personnes étrangères [du moins massivement] pose un réel problème. Propose que les terrains, qui appartiennent à tous les français, soient gérés par un organisme d’Etat et soient loués. Beaucoup de problèmes trouveraient solution, et au présent déjà, dans tous les cas locatifs, le territoire reste propriété entière de la nation. José Maria (04/04)
- b propriété (privée / publique) du vivant[/b]
- L’homme n’ayant pas créé le vivant, celui-ci ne peut être la propriété de personne (José Maria - 04/04)
- N’ayant pas de propriété sur la nature, on n’a pas le droit de la détruire (polluer un terrain ; raser une forêt). (AJH - 11/09)
- b propriété des biens naturels (hors vivant)[/b]
- l’eau, l’air, le sous-sol et autre patrimoines [naturels] nationaux sont propriété de tous les citoyens (José Maria -04/04)
- b propriété des « biens » naturels et solidarité / interdépendance intergénérationnelle et internationale [/b]
- Nous ne sommes pas propriétaires de la terre, ce sont nos enfants qui nous l’ont prêtée. (citation faite par José Maria - 04/04)
- Détruire une parcelle de la nature revient à porter préjudice à autrui, quelque part, ailleurs dans l’espace ou dans le temps. La Nature est comme une grosse pendule dont chacun des millions de rouage est utile, aussi les individus ne peuvent-ils s’approprier un rouage [tout du moins en abuser, avoir le droit de le détruire]. (AJH - 11/09)
- Propriété privée de biens d’usage
- La propriété collective [injustifiée, arbitraire] d’un bien privé est insupportable (Alain Guillou - 03/04)
- « La propriété individuelle » doit être inaliénable, dans le respect des lois. (José Maria - 04/04)
- Seth (06/08) admet qu’une personne puisse être propriétaire de son lieu de vie.
- L’homme aurait besoin de pouvoir user et abuser de certains biens : vêtements, logements, etc. pour ne pas vivre dans une certaine angoisse : ce n’est pas sûr. Colonna (31/08)
- Il ne peut exister qu’une propriété partielle : c’est la part de son activité dans la création d’un bien matériel. (Colonna - 31/08)
- Pour les biens immatériels, la propriété n’a aucun sens car on ne peut ni définir la réalité de ce bien ni (sauf de façon arbitraire) la part qui revient de droit à un individu dans la création du bien. C’est souvent sur la matérialisation du bien que porte le droit de propriété. (Colonna - 31/08)
- Il est anormal que certains (personnes physiques ou morales) puissent s’approprier n’importe quelle quantité de sol, bien national, pour en tirer un profit privé. (AJH - 05/09)
- [Un bien meuble [3], étant toujours nécessairement] un produit naturel transformé, ne peut être la propriété des personnes qui ont travaillé à l’extraire et à le transformer. Mais ces personnes doivent être rémunérées [par l’Etat-collectivité] pour leur travail. (AJH - 11/09)
- Si leurs choix est d’être propriétaire de leur habitation, les citoyens doivent avoir à payer un loyer (similaire à l’impôt foncier actuel) d’utilisation du foncier à la collectivité (bail emphytéotique [3] sans limitation de durée). (AJH - 12/09)
- Il faut distinguer la réglementation (imposition) de la propriété des biens d’usage suivant l’usage qui en est fait : état non marchandé, de marchandise, lors d’un legs, don, …(Sam17 – 22/09)
- Propriété privée de biens de production
- Pour celui qui participe à l’accroissement de la société en investissant, il est normal qu’un taux de rentabilité s’associe à la prise de risque. Mais le simple rentier, spéculateur, « ne mérite pas salaire ». (Distingue le cas des PME/PMI, peu concernés par la pure spéculation.) José Maria (04/04)
- Accorder la participation de tous les employés d’une entreprise au capital, par le biais de valeurs type stock options, distribués en proportion du salaire et de l’ancienneté (entreprise moins OPAble qu’avec des stocks options réservés à la seule direction). Ces actions doivent donner droit de vote au CA et d’influencer la marche de l’entreprise (propriété qui devrait être régie par des lois). (José Maria - 04/04)
- Alain Guillou (16/05) n’est pas favorable à l’idée de l’actionnariat salarié comme mesure isolée, dans un système où salariés qui continuent à devoir se battre pour défendre leur pouvoir d’achat tout en conquérant d’autres « avancées collectives ».
- Rejette intuitivement la propriété individuelle (« privée ») des moyens de production et considère qu’ils doivent appartenir « en indivis » à chaque citoyen. (AJH - 05/09)
- Les « outils de production » (foncier agricole ou industriel, sous-sol, bâtiments d’exploitation, outillages, etc.) devraient être mis gracieusement à la disposition des coopératives et des entrepreneurs sous réserve de la pertinence de leur projet. De ce fait, la propriété privée du capital productif disparaît, ainsi que l’actionnariat et la Bourse, puisque l’ensemble de la population est « copropriétaire indivise ». (AJH - 12/09)
- Entreprise et protection du sens du travail pour l’humain et pour la communauté
- La garantie pour les uns de la propriété privée de moyen de production ne doit pas nuire au droit de chacun de faire un travail qu’il aime, qui le fait s’accomplir, et ne devrait pas pénaliser, mais au contraire favoriser les métiers qui ne créent ni violence économique ni pollution. (Sam – 28/02)
- La loi (sur les CE notamment) devrait permettre d’engranger un bien-être collectif et surtout une autre dignité citoyenne au travail, à savoir tout ce qui peut transformer le travail salarié en lui donnant du sens. Le salariat actuel n’est pas l’horizon indépassable. Son évolution vers une situation plus digne d’être vécue par les humains développés devrait commencer avec la notion de démocratie participative, et la visée autogestionnaire. (Alain Guillou – 16/05)
- Responsabilité civile des propriétaires d’entreprise
- Pour qu’on puisse considérer que c’est au nom de l’intérêt commun que l’on favorise le droit d’entreprendre [2] : tout citoyen doit pouvoir [en appeler à la responsabilité civile] de l’investisseur et évaluer la répartition des bénéfices produits, et que le « bien commun » [généré indirectement par le développement de bien privé] soit rattaché à un « peuple » donné. (Sam 28/02)
- L’investisseur doit être identifiable et domiciliable (personnes identifiables et responsables au sein des personnes morales) (Sam – 28/02)
- Le domaine d’action d’un investisseur ne doit pas s’étendre au delà du domaine de contrôle des pouvoirs politiques. (Sam – 28/02)
- Non aux Sociétés Anonymes qui déresponsabilisent les investisseurs. Les actions doivent être nominatives. En cas de manquement à la législation de la part de l’entreprise, tous les propriétaires restent solidaires du PDG sur la partie économique. Une loi sur le non cumul de fonctions devrait permettre que les PDG ne se protègent pas entre eux en siégeant au conseil de gestion d’entreprises concurrentes. (José Maria - 04/04)
- Dans un système [écosociétal] où c’est l’utilité collective qui détermine les priorités, le produit de la production des uns ne peut nuire arbitrairement à celui de la production des autres. (AJH - 11/09)
- Propriété privée régulée par l’impôt
- L’impôt vise tout enrichissement sans exception (vente, plus-values, location, cession, transmission aux héritiers, TVA, impôts sur les revenus, sur les sociétés, taxe foncière, taxes environnementales, etc.) et apporte donc une restriction majeure à l’exercice du droit de propriété. C’est à la loi qu’il incombe d’explicite les limites de ce droit. Cela vaut également pour les limites non financières du droit de propriété : par exemple, l’existence de comités d’entreprise ou l’interdiction d’expulser pendant certaines périodes de l’année un locataire qui ne paie pas son loyer constituent des limites du droit de propriété. Jacques Roman (05/09)
- Propriété des moyens de production et démocratie d’entreprise
- Pour une Constitution qui impose la démocratie dans l’entreprise, rendant enfin possible une juste répartition des richesses. Cette lutte institutionnelle devrait être prioritaire : à quoi bon obtenir une hausse des salaires ou une amélioration des conditions de travail, si la tutelle des actionnaires perdure et leur permet aussitôt de récupérer, progressivement, les gains de cette prétendue « victoire » ? (Etienne - 15/05) (Appui d’Alain Guillou - 16/05)
- Propriété des moyens de production et démocratie
- Il faut lutter [dans l’autre sens] avec des moyens institutionnels contre le système d’actionnariat actuel pour que les salariés puissent continuer d’ « obtenir une hausse des salaires ou une amélioration des conditions de travail ». (Sam17 - 31/05)
- Pour un « droit d’ingérence » (pris au même sens qu’une « désobéissance civique ») qui traduise le droit et le devoir des citoyens de s’occuper des affaires qui ne leur appartiennent pas mais qui concernent leur dignité. (Alain Guillou – 16/08)
- Parmi les biens produits, certains constituent un bien public : [eau dépolluée] ; produits culturels, notamment certains dont la production exige un mode de hiérarchie spécifique, régi par la règle de la reconnaissance des pairs (science, presse …) (Sam17 – 22/09)
- Héritage de la propriété d’un bien privé
- Seth (06/08) propose que la succession d’une propriété et de l’épargne d’une seule personne soit limitée (par loi) à la seule génération suivante. Idem pour une société civile ou commerciale.
- Les transmissions d’épargne doivent être limitées à une génération, afin d’empêcher le cumul générationnel, générateur d’importantes inégalités. (AJH - 12/09)
- Le droit de succession n’est qu’un droit secondaire découlant directement de l’élément abusus du droit de propriété : on peut vendre, céder - et naturellement on peut céder (transmettre) par préférence à ses enfants et à ses autres proches. [Droit qui ne s’affranchit pas du principe de l’expropriation (partielle) pour cause d’intérêt public] (Jacques Roman - 05/09)
- Recherches de définitions de la propriété privée
- Le droit de propriété [3] est le droit le plus étendu que l’on puisse avoir sur une chose tant qu’on en fait pas un usage prohibé par la loi. On l’appelle pleine propriété pour le distinguer de l’usufruit et de la nue propriété.
Il se decompose en : droit d’usage (usus) ; droit aux fruits (fructus) : loyers, récolte d’un champs, dividende d’une action… ; abusus : le droit de transformer la chose, la détruire… (AJH – réf. son site)- Il faut différencier le droit de propriété des biens meubles, de celui des biens immeubles [3] et dans ceux-ci les biens immeubles nécessaires (pour se loger ou travailler), des biens superflus (pour « capitaliser » ou en tirer un revenu). . (AJH - 05/09)
- « La propriété, c’est le droit d’user d’un bien, d’en percevoir les revenus quand on ne l’utilise pas soi-même, et d’en disposer (transformer, détruire, aliéner). » (Jacques Roman - 31/08)
- Il faut d’abord bien savoir ce que signifie propriété. Propose : « une chose matérielle est propriété d’un individu si celui-ci l’a produite ex-nihilo à partir de matériaux dont la production n’a nécessité l’intervention d’aucune autre personne. » (Colonna - 20/08) - Définition similaire à celle de Locke (John Locke — Wikipédia … .A9t.C3.A9) : la propriété est une convention, pas un droit « naturel », sauf pour un bien totalement créé par un individu. (Colonna - 03/09)
- Dans le cas d’une production par plusieurs individus on pourrait étendre ce concept à une « propriété fragmentaire naturelle » : chaque individu participant à la production d’un objet est le propriétaire d’un « fragment » de cet objet. Dans les autres cas, chaque fois que l’on doit user et « abuser » d’un bien matériel pour vivre, on parlera de « propriété de concession », ce n’est pas la propriété naturelle. C’est une propriété « convenue » par des règles sociales. Ses attributs peuvent évoluer dans le temps. (Colonna - 11/09)
- [Rép.] Pourquoi limiter la propriété aux biens matériels ? - Il n’y a pas beaucoup de propriétés créées ex nihilo à partir de matériaux dont la production n’a nécessité l’intervention d’aucune autre personne. Et si le bien a été acquis contre compensation ? (Jacques Roman - 31/08)
- [Rép.] La définition de la propriété que vous donnez est une convention sociale, c’est une concession faite par la société à un individu d’usus, abusus et d’usufruit sur un bien matériel. (Colonna - 31/08)
- Les discussions philosophiques sur la nature et l’origine du droit de propriété sont intéressantes mais n’aboutiront ici à rien de concret. (Jacques Roman – 05/09)
- [Seule certitude] philosophique : nous sommes arrivés sans rien et nous repartirons sans rien. La seule vraie question - dans le présent contexte - est d’organiser juridiquement au mieux, dans l’intérêt de tous, l’exercice du pouvoir éphémère que chacun de nous peut avoir sur les choses. (Jacques Roman - 05/09)
- Je crains qu’on ne puisse définir la propriété, et qu’il faut donc dans ce cas définir les différentes formes de propriétés. AJH (12/09)
- Le Problème de la propriété… est « le plus grand que puisse se proposer la raison, le dernier qu’elle parviendra à résoudre » (Proudhon - cité par Sam17 – 22/09)
- Il nous faut éviter de traiter de la propriété au sens large, et nous focaliser séparément sur plusieurs notions distinctes : propriété publique ; propriété privée de biens d’usage ; propriété privée de biens de production. Parmi ceux-ci, par ailleurs, il faut distinguer des statuts (droits et devoirs associés) suivant : la nature du bien (relativement aux droits fondamentaux) ; le mode de production ; l’état d’usage. (Sam17 – 22/09)
[i][color=red][1][/color] [color=purple]- Article 17 de la Déclaration universelle : "1) Toute personne, aussi bien seule qu'en collectivité, a droit à la propriété. 2) Nul ne peut être privé arbitrairement de sa propriété". - Article 1 du Protocole 1 de la Convention européenne des droits de l'homme et des libertés fondamentales : "Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens".[/color][2] La notion libérale de [/i]main invisible[i] implique - qualitativement - qu’une recherche d’enrichissement personnel induit aussi un enrichissement de toute la communauté.
[3] Site (wiki) [/i]Ecosociétalisme[i] (AJH) / Volet Droit (et nature) des biens : [/i] Droit des biens — Wikipédia