4B Pas de guerre sans l'accord direct du peuple et du Parlement

Oui, réserve faite du cas urgent de la légitime défense (réserve exprimée fortement dès le premier texte de ce fil), c’est l’engagement des forces armées du pays (et pas la guerre elle-même) qui devrait faire l’objet d’une consultation populaire.

Bonjour Jacques :confused:

Je n’ai pas le temps d’argumenter en ce moment, pardon (conseils de classe imminents). Je signale simplement, —et c’est un exemple parmi bien d’autres—, que [bgcolor=#FFFF99]le Président de la République engage nos forces, en ce moment même, et sans même nous en parler, en Afrique contre des humains commodément qualifiés de « rebelles ».[/bgcolor] Que dit votre théorie de la guerre illégale en dehors de la légitime défense à propos de cette situation de la France en Afrique ? L’engagement par traité d’« assister des États amis » vous suffit-il comme protection contre les abus ?

L’argument que la guerre hors le cas de légitime défense est illégale n’est évidemment pas de nature à me rassurer (et je ne comprend pas que cela vous suffise, vous qui prêtez d’ordinaire tant d’attention aux détails).

Le cas des américains, qui voient tous les jours leurs chers enfants envoyés au massacre le plus inutilement du monde pour satisfaire les caprices d’un fou furieux et sa bande de cupides complices, et sans avoir rien à dire !, est un autre exemple qui illustre bien ce dont je veux que les citoyens puissent enfin se protéger, et ils le pourront s’ils écrivent eux-mêmes les règles du contrôle des pouvoirs.

Bien sûr, si, par référendum, nous décidions, à travers des articles de Constitution parfaitement confiants dans nos futurs gouvernants, d’accepter aveuglément d’aller à la boucherie sans même avoir à en être informés, je me plierais comme il se doit à la décision majoritaire. Mais je trouve inacceptable qu’on nous impose aujourd’hui cette servitude aveugle et dégradante sans référendum.

Amicalement.

Étienne.

Interventions armées

Bonjour Étienne (2328).

Je vous soumets les deux cas suivants :

  1. Dans un pays Y, pour des raisons politiques, une chasse aux ressortissants français est soudain organisée ou tolérée par les autorités locales. il y a des morts, ou bien il risque d’y en avoir.

  2. Le pays X a conclu avec la France un accord de défense dûment ratifié par une loi et entré en vigueur. Ce pays est soudainement attaqué par une puissance extérieure : il demande notre aide militaire en application du traité.

Dans le premier cas, je suppose que vous considéreriez qu’il y a « extrême urgence » (incidemment. comment définissez-vous l’ « extrême urgence » par rapport à l ’ « urgence » simple, et qui déciderait qu’il y a extrême urgence ? Pas le peuple par référendum, quand même ?)

Dans le second cas, envisageriez-vous d’organiser un référendum avant d’intervenir ? Par exemple, lorsque l’Allemagne a envahi la Pologne en 1939, auriez-vous procédé par référendum ?

À mon avis, le « grand principe » tel qu’il continue de se présenter en tête du présent forum est manifestement irréaliste, et il fait du tort à l’ensemble du projet.

D’abord, il devrait s’agir d’ « intervention armée » et non de « guerre » - mais sur ce point nous sommes déjà d’accord, je crois, même si le libellé n’a pas encore été changé.

Ensuite, les interventions armées (sauf celles des agresseurs) se font toujours dans l’extrême urgence, et je ne vois pas toujours pas la possibilité d’organiser un référendum dans ces conditions.

On pourrait peut-être imposer le référendum pour la ratification de tout traité impliquant des actions armées au titre de la légitime défense ?

Par ailleurs, une fois l’action militaire engagée par le gouvernement , le parlement ou le peuple directement (projet de loi citoyen) pourrait y mettre fin ? Difficile à gérer, mais plus raisonnable, me semble-t-il.

Amicalement. JR

« Urgent » n’induit pas « irréparable »

Je propose de remplacer le titre de ce volet par une formule du genre :

« Toute intervention des armées est votée par le Parlement. Elle déclenche la mise en place d’un référendum dans un délai de sept jours »

Un référendum pour décider de la poursuite ou de l’interruption de la mobilisation, évidemment.

S’il se tient forcément un dimanche, alors disons le dimanche suivant la première semaine, … mais dans le cas d’un conflit armé, même « tout à fait extérieur », du genre à nous laisser en paix chez nous, je ne vois pas pourquoi on imposerait un dimanche, le travail peut attendre.

C’est un peu dur à formuler sur une seule ligne, mais c’est l’idée que je propose.

Proposition impraticable

Sam 2333.

Votre proposition prête, avec aggravation, aux mêmes objections déjà faites à la proposition d’Étienne. En particulier vous ne dites rien des cas de figure que je lui avais soumis.

Le principe tel que vous proposez de le rédiger est impraticable. JR

Si Etienne veux faire qq chose de positif et le constitutionnaliser … peut être mettre le droit des objecteurs de conscience ici …

Comme Etienne je suis contre la guerre … mais il faut peut être regarder aussi les leçons de l’histoire … en parti la pression populaire pacifiste des années trente a permi l’émergence du national-socialisme …

Etienne tiens à nous construire une Constitution Utopiste … c’est un beau paradoxe , par définition une Utopie est un système que l’on atteint jamais …

J’aurai préféré voire d’autres propositions …
style définir comme haute-trahison des positions d’un commissaire européen contraire au mandat de l’état qui l’a désigné …

les Commissaires européen ne son QUE des super fonctionnaires et non des dirigeant politiques et il faut limiter leur ‹ enthousiasme › …

Bonjour ,
je modère quand même mon avis , il existe l’exemple très imparfait de la constitution japonaise qui n’évoque que la notion de « défense » …
a+

En temps utile

Jacques (2334 - 2329),

Dans mon message n°1 je tenais compte :

  • de votre formule « intervention armée » - au passage, dans quel cadre entre une action armée d’un agent ou plusieurs des services secrets ?
  • du fait qu’un référendum est trop long à organiser pour répondre en temps utile à une situation d’(extrême)urgence.

Effectivement, si en contrepartie je demande que le parlement vote le déclenchement de toute intervention armée, cela ne résout rien.

Disons donc que le Parlement, lui aussi, est appelé à voter au plus tôt après le début de l’intervention armée. Il va de soi qu’il s’enquiert de savoir si cette intervention était justifiée et en termes d’urgence et en termes d’accord internationaux, et si le chef des armées n’a pas abusé de son pouvoir, chose qui justifierait sa démission.
A minima, il s’agit de dire que le chef des armées rend tous les comptes de ses décisions au parlement, qui les valide ou bien les rejette et demande alors des corrections.
On peut ainsi définir que c’est au parlement que revient le contrôle des armées, même si une part de l’exécutif est évidemment mobilisé pour exécuter, seul, suivant les modalités et les contraintes qui s’imposent. En particulier celles liées à l’urgence. (Plus globalement, on peut rappeler qu’il n’appartient pas au Parlement de définir le fonctionnement interne des armées. Il s’agit là d’un organe exécutif, et d’un cas particulier, où on ne discute pas les ordres en assemblées à tous les niveaux…)

S’agissant du référendum :

  • j’appuie votre proposition d’ "imposer le référendum pour la ratification de tout traité impliquant des actions armées au titre de la légitime défense. Puisque je souhaite le recours à ce mode pour tout traité ;

  • ma proposition d’organiser un référendum dans le cas de toute intervention armée déjà déclenchée, je la maintiens ;

  • dans ces deux cas, il y a bien évidemment débat et vote parlementaire parallèlement au référendum ;

  • la différence est que si un retrait est décidé une semaine ou deux après le début de l’intervention armée, cette situation "difficile à gérer est légitimée par la nation, sans conteste (voire doublement, avec le Parlement), donc cette voie est on ne peut plus « raisonnable ». Et même, à l’extrême, s’agissant des traités de coopération militaire, si cela entend que l’Etat doive en dénoncer un (se retirer d’un) à cette occasion, il aura cette légitimité suprême pour le faire (l’y forcer). La reconnaissance d’un traité reposant sur une loi, et une loi étant modifiable par la nation souveraine, il va de soi que ladite loi ne compte pas parmi les autres, celles sur lesquelles prime le traité.

Note : dans la constitution des USA, c’est au Parlement que revient le pouvoir de « déclarer la guerre ».

La « loi martiale »

Ne faut-il pas aussi s’inquiéter de la possibilité éventuelle laissée à un pouvoir exécutif (ou même au Parlement) de décréter la loi martiale ?

Cela ne revient-il pas à modifier (temporairement) la constitution sans l’avis du peuple ?

Pouvoirs de guerre, loi martiale

Sam (2382, 2383).

La Constitution française (article 35) dispose : « La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement ». La Constitution états-unienne (article I-8) dispose en effet que le Congrès a « pouvoir de déclarer la guerre ».

Entre les deux formules, je choisis sans réserve la formule française : il ne manquerait plus que ça que le parlement ait le droit de déclarer tout seul la guerre !

De toute façon, la question est devenue purement virtuelle : on ne déclare plus la guerre (depuis 1945 je crois), on la fait.

Qu’on ne déclare plus la guerre est d’ailleurs un signe de progrès : cette procédure avait pour effet de mettre la guerre au rang des institutions internationales. Il y avait même un « droit de la guerre », dont on n’ose plus parler de nos jours pour la même raison. On préfère des formules comme « droit humanitaire en temps de guerre ». La guerre est maintenant connue pour ce qu’elle est : un acte de brutalité collective généralement perpétré par des États, sans dentelles ni parchemin.

Pour la loi martiale (« mesure exigée par les circonstances » au sens de l’article 16 de la Constitution), votre objection tombe d’elle-même puisque la Constitution l’autorise et qu’on ne peut donc pas parler de « modification de la constitution » : la Constitution, article 16 compris, forme un tout. JR

Je me fiche bien de ce que dit ou non la constitution en vigueur, dans le cadre de ce forum.

Je proposais de ne pas oublier de laisser en plan la possibilité, à l’avenir, pour un gouvernement, de suspendre les règles de la constitution et d’y substituer arbitrairement les siennes au prétexte qu’on est en guerre. Ne balayez pas ainsi mon « objection »… de conscience…

Une mesure « exigée par les circonstances », est-ce bien raisonnable de tolérer une formule pareille ?..

Objection de conscience

Sam 2398.

Votre « objection de conscience » (qui n’en est pas une : c’est une simple prise de position sur l’opportunité d’une clause constitutionnelle) est respectable, mais c’est le peuple qui décide, pas vous.

En 1958, il a approuvé (et non pas « toléré ») l’article 16 de la constitution actuelle. L’article 16 est dans la constitution : il ne s’agit donc pas de « suspendre les règles de la constitution ».

« Mesure exigée par les circonstances » : oui, parfaitement raisonnable. Un peu de réalisme, svp : vous oubliez que cette disposition vise le cas où le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est interrompu ; qu’est-ce que vous proposeriez d’autre ? JR

Essayons donc SVP de mener un débat constructif, nous ne sommes pas au musée, et si nous sommes ici, c’est sans doute qu’il y a bien du travail à faire pour repenser les institutions.

J’ai précisé « dans le cadre de ce forum ». Où ce sont quelques personnes qui débattent librement, et non le peuple qui décide.

Les trois quarts au moins des gens qui ont voté en 1958 sont morts. (Quant à savoir si le peuple avait lu et réfléchi attentivement à cette constitution pourtant pas si longue, vous savez ce que c’est : 99 % des gens se fichent des institutions, et/ou ne songent pas à y réfléchir par eux-mêmes.)

Pour rappel encore, le dernier qui avait eu, à l’époque, à gérer de manière autoritaire une situation « où le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est interrompu » était le Général de Gaulle lui-même. Ce qui donne quelque confiance.

Vous dites que la loi martiale viendrait d’une situation « où le fonctionnement régulier des pouvoirs publics est interrompu ». N’inversez-vous pas les causes et les conséquences ? J’ai parlé de « la possibilité […] pour un gouvernement, de suspendre les règles de la constitution et d’y substituer arbitrairement les siennes au prétexte qu’on est en guerre ».

Les seules « circonstances » qui « exigent » par elles-mêmes sont la mort ou l’indisponibilité d’un ou plusieurs élus, la rupture de canaux de communication classiques et même spéciaux, … Des cas précis.

Pas de quoi justifier une loi martiale, qui est un régime dans lequel les libertés sont abolies en bonne part, et les décisions prises autoritairement, bref, le régime de l’armée généralisé à la société entière. Pas même un « état d’urgence ».

Il suffit de prévoir ces cas, et leurs remèdes, et précisément de ne rien laisser au libre arbitre du gouvernement de ce qui peut être prévu. Il ne s’agit pas de nier les nécessités de l’ordre, y compris dans les cas où celui-ci est incompatible avec le soucis de la plus grande justice, au moment de la prise de décision. Mais il s’agit de ne pas confondre le besoin de décision, la légitimation de la décision, et la perpétuation de celle-ci.

Si une mesure est « exigée » par les circonstances, rien n’empêche que le décideur rende des comptes ensuite, dans un délai rasionnable, au Parlement, afin qu’il juge de ce qu’est l’ « exigence », et annule ou modifie le cas échéant la décision prise dans l’urgence ou dans la nécessité. Encore une fois, il me paraît essentiel de ne oublier que la nécessité d’agir parfois vite et seul n’implique pas du tout qu’une telle décision est irrévocable (et non punissable).

« Il suffit… »

Sam 2402.

Si « il suffit de prévoir ces cas et leurs remèdes, et précisément de ne rien laisser au libre du gouvernement de ce qui peut être prévu », pourquoi ne pas nous proposer les clauses à inscrire dans la constitution ? C’est bien vous qui soulevez le problème, non ? Alors, soyez « constructif », comme vous dites.

Pour ma part je trouve l’article 16 de la constitution actuelle tout à fait satisfaisant, y compris pour les besoins de ce forum. JR

[color=blue][i]Article 16 de la constitution française de 1958 :[/i]

Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier Ministre, des Présidents des assemblées ainsi que du Conseil Constitutionnel.

Il en informe la Nation par un message.

Ces mesures doivent être inspirées par la volonté d’assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission. Le Conseil Constitutionnel est consulté à leur sujet.

[b]Le Parlement se réunit de plein droit.

L’Assemblée Nationale ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels[/b].[/color]


Bonjour Jacques,

vous avez peut-être involontairement (n°2388) créé une confusion en écrivant que l’actuelle constitution autorise la loi martiale.

Ce n’est pas vrai, du moins ce n’est pas du tout ce que dit l’article 16. Je dirais même : au contraire.

La loi martiale est un régime militaire étendu à toute la société, qui se caractérise par des privations de libertés, des prises de décisions autoritaires, …
Le Président de la République étant le chef des armées en même temps que le garant de l’intégrité de l’Etat et de l’indépendance nationale, l’instauration de ce régime serait une conséquence assez logique de la guerre justiment si on ne prévoyait pas dans la constitution de lui confier une mission bien précise et encadrée dans le cas où le fonctionnement normal des institutions est rendu impossible.

L’article 16 nous dit que dans une telle situation, celui qui « veille au respect de la Constitution […] assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat, […] est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire » (article 5) est tenu de prendre des « mesures [qui] doivent être inspirées par la volonté d’assurer aux pouvoirs publics constitutionnels, dans les moindres délais, les moyens d’accomplir leur mission ». Bref, il est tenu de restaurer au plus vite la constitution, en somme. Sans pour autant pouvoir dissoudre d’autorité le Parlement (dans « loi martiale », il y a « loi »).

Je suis donc moi aussi largement satisfait par cet article 16. Et je préfère également cette manière de garantir les choses, qui ne consiste pas à « tout prévoir » des détails techniques (approche non seulement lourde, technique, mais sans doute insuffisante car on aura toujours des imprévus).

[bgcolor=#FFFF99]« Donald Kouchner: « La Guerre ! La GUERRE ! LA GUERRE ! » »[/bgcolor]
Un bon papier de Sébastien Fontenelle (qui est en colère) :
http://vivelefeu.blog.20minutes.fr/archive/2007/09/16/donald-kouchner-la-guerre-la-guerre-la-guerre.html

De mon côté, je rappelle que si nous ne pouvons RIEN faire contre la folie de nos gouvernants, même quand elle crève les yeux et même s’il est urgent de les arrêter, c’est parce que la prétendue "constitution", expressément, ne prévoit RIEN pour cela.

Je prétends — et je m’étonne d’être quasiment le seul à le faire — que la cause majeure de cette lacune centrale tient simplement aux auteurs de cette « constitution » : les hommes au pouvoir, à la fois juges et parties dans le processus constituant, ont toujours pris soin de ne jamais instituer le vrai contre-pouvoir qu’aurait été le référendum d’initiative citoyenne, le RIC.

À l’évidence, ce refus d’instituer le RIC ne satisfait pas du tout l’intérêt général, mais bien plutôt le seul intérêt personnel des hommes au pouvoir.

Pourtant, tout ça n’est pas vraiment de leur faute, mais de la nôtre, de notre négligence sur l’essentiel, de notre manque de courage à prendre en charge nous-mêmes, concrètement, l’acte constituant : c’est nous qui devrions être vigilants et qui devrions ne pas les laisser faire.

Tant qu’on laissera définir les institutions, françaises ou européennes, par les hommes de partis (qui sont quasiment tous des hommes de pouvoir, passés, présents ou à venir), ça continuera ainsi et nous (les autres) resterons impuissants.

Et les guerres reviendront, encore et toujours, comme des rouleaux compresseurs, voulues par les marchands de canons qui manipulent nos « représentants » et les « journalistes » comme des marionnettes (et nous avec).

La Constitution est un acte de défiance, un outil essentiel pour affaiblir les pouvoirs. Mais, si on laisse écrire la « Constitution » par ceux-là même dont le pouvoir doit être limité par elle, ils trichent, évidemment, et la prétendue « constitution » n’en est pas une : elle n’est alors qu’une parodie, un simulacre.

Tant que durera cette négligence citoyenne, la prétendue « constitution » ne sera que le reflet — et le fixateur — des rapports de forces existants — comme le soulignait bien Ferdinand Lassalle dans son intéressant discours « Qu’est-ce qu’une constitution ? » (un tout petit livre aux éditions Sulliver, 1999) —, au lieu d’être, comme elle le devrait, un frein universel aux abus de pouvoir, quels qu’ils soient, que tout rapport de force permet.

Toutes les autres luttes sociales sont, d’avance, rendues vaines par cette défaite-là, au plus haut niveau du droit. Le contrôle du processus constituant par les citoyens sans parti devrait être une priorité absolue pour tous ceux qui combattent l’arbitraire.


Vous pouvez réagir ici :
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2007/09/17/82-retour-de-la-guerre-et-impuissance-des-citoyens-museles-par-une-fausse-constitution

[bgcolor=#FFFF99]« Maladies non diagnostiquées et guerre radiologique »[/bgcolor]
par Asaf Durakovic (Uranium Medical Research Center (Washington D.C., États-Unis)) :

[color=black]« L’expérimentation et l’usage de la bombe atomique, puis des munitions et blindages à l’uranium appauvri, ont irradié les lieux d’expérimentation et les théâtres d’opération. Des maladies nouvelles ont atteint aussi bien les soldats de l’Alliance atlantique qui maniaient ces armes, que leurs ennemis, ou que les populations civiles. Longtemps après le retour de la paix, les radiations continuent à contaminer ceux qui y sont exposés.

Bien que les gouvernements « occidentaux » aient volontairement entravé le plus longtemps possible la recherche médicale en cette matière, une abondante documentation a été amassée au cours des ans. Nous publions une longue synthèse dans laquelle Asaf Durakovic dresse le bilan des connaissances actuelles de cette catastrophe sanitaire. Désormais, la manière dont les pays de l’OTAN font la guerre peut aussi tuer leurs propres ressortissants en temps de paix. (…) » [/color]

(Nous sommes tous concernés, directement, personnellement, par l’horreur indicible décrite dans cet article : lire la suite …)


Mon commentaire :

C’est curieux, ce risque majeur n’intéresse pas les « journalistes professionnels » (oxymore ?), qui préfèrent nous distraire avec la chronique judiciaire des pauvres, une vision people et gaie des riches, et surtout, des jeux à gogo.

Nous sommes fous de laisser quiconque décider la guerre sans nous consulter directement.
Il est urgent d’instituer un vrai contrôle des hommes au pouvoir, y compris médiatique.

Cela n’est absolument pas possible sans leur reprendre l’acte d’écriture de la Constitution,
le processus constituant doit impérativement être assaini, désintéressé.

Or, les partis politiques, à la fois juges et parties dans un processus constituant,
sont structurellement incapables de vouloir cet assainissement.

Il n’y a donc pas d’issue hors la prise de conscience générale de ce verrou majeur.

Étienne.

Les plus beaux textes , les plus belles Constitutions, les plus belles religions , rien n’y fait: ce sont les actes qui écrivent l’Histoire, et la motivation parfois inavouable de ces actes , on la dissimule derrière des mots, avant, pendant et après les crimes avérés.

Si l’on s’arrête à ce constat , on est mal, et l’on abandonne « l’écriture par et pour le peuple…etc… »

Mais si l’on fait ce constat, c’est pour [bgcolor=#FFFF99]comprendre pourquoi il est difficile d’entrainer une masse significative d’un peuple dans cette « volonté d’écriture »[/bgcolor] : l’esprit critique du peuple en question s’exerce à son propre détriment, faute d’animateurs capables de lui rendre sa confiance en lui-même: « en face », il y a des « leaders » qui s’évertuent à cultiver l’autodérision du peuple, des « humoristes » qui s’enhardissent jusqu’aux pires négationismes, [bgcolor=#FFFF99]bref, une vieille « lutte de classe » masquée sous les oripeaux d’une fausse virginité idéologique: « l’apolitisme »![/bgcolor]

Il est difficile face à cette drôle de guerre, de renoncer à des types d’organisation du passé, les fameux partis, car [bgcolor=#FFFF99]un peuple privé de la confiance en soi minimale requise pour « exister » se croit incapable d’inventer de nouvelles formes d’organisation pour résister, incapable donc de créer « sa Constitution propre ».[/bgcolor]

En somme , ce qui est entretenu par « les dominants », c’est [bgcolor=#FFFF99]la peur de soi , la peur du peuple, la peur de l’autre[/bgcolor], et donc, le recours aux logiques de guerre avec des « chefs protecteurs ».

La mobilisation pour dénoncer l’illégitimité des institutions restera faible si on la présente comme « seule essentielle », et si on l’isole dans cette « splendeur théorique », de tous les ressorts qui peuvent faire bouger un peuple: comment vaincre la tétanie ? [bgcolor=#FFFF99]Il ne suffit pas de mettre le doigt sur « l’erreur fondamentale » (la confusion des pouvoirs …) pour scandaliser et faire se lever « 60 millions de juristes »(comme certaines associations peuvent émouvoir « 50 millions de consommateurs » !).[/bgcolor]

Le fameux « sens de l’injustice » n’est pas mis automatiquement an alerte par la dénonciation d’une « faute logique »: [bgcolor=#FFFF99]l’aberration consistant à faire écrire les règles du pouvoir par les hommes de pouvoir, elle ne scandalise que ceux qui , comme ici sur ce site, deviennent eux-même en quelque sorte des « pros », autodidactes peut-être, mais en fait « un détachement avancé » … pour ne pas dire « une avant-garde », et donc, en tant que telle, susceptible d’animer… son parti-pris… son parti ![/bgcolor]

Les textes de l’ONU ont le mérite d’exister, mais le défaut de n’être que « tigres de papier » : pour qu’Israel applique les résolutions de l’ONU, il faudrait bien plus que ces « résolutions », il faudrait une efficacité organisationnelle qui manque aux mouvements populaires actuels, il faudrait pouvoir mobiliser bien plus de 25000 manifestants à Paris le jour où se commet le viol du peuple GAZAOUI !

Le jour où le peuple gagnera le droit d’écrire lui-même "sa " constitution, ce jour là, les dominants établiront un régime facho, car c’est pour les dominants une ardente obligation de punir les « médiocres » qui prétendent instaurer un droit autre que celui des dominants: les glissements sémantiques font qu’on définit un pouvoir criminel comme « une démocratie »…Or il n’y a pas de liberté digne de ce nom pour un peuple qui en domine un autre.

Le droit pur est donc une dangereuse abstraction si l’on oublie que l’homme est fait pour penser, donc réfléchir , donc remettre en cause sans fin ses « tables de la loi »: rien ne peut rester « gravé dans le marbre », si l’on veut respecter un quelconque « devenir humain » , sur cette planète qui n’obéit pas à « nos lois », mais à des développements toujours plus complexes que les développements « linéaires » de notre logique cartésienne.

La revendication salaire emploi culture ne fait qu’un: il s’agit dans la rue comme dans les institutions, d’écrire concrètement « le droit d’intervention directe du peuple sur sa condition » : le « droit de grève » fut obtenu d’abord par la pratique de la grève victorieuse: c’est cela que nous enseigne l’Histoire, et on ne saurait falsifier ce fait : toute victoire dans l’une de ces 3 revendications, même partielle, est un bout de cette « écriture », car rien ne s’écrit ailleurs que dans l"Histoire en marche", et il suffit pour s’en convaincre de voir quel viol permanent des lois pratiquent les dominants, même si ces lois c’est eux qui les avaient écrites: ils en "écrivent " d’autres dans la pratique: le « droit de propriété » est une sacralisation d’un vol originel…

C’est un magnifique plaidoyer Aïda, il me semble qu’il n’y a rien à enlever à vos propos, ils sonnent tous très justes, ce que j’aime surtout c’est cette disponibilité au mouvement de la vie qui s’exprime , la suprême attitude à mon sens, cette interrogation du monde objectif avec acuité, sans hermétisme, sans sclérose, une circulation qui opère en quelque sorte, la vie quoi, cette histoire en marche, qui s’écrit et se lit au travers des actes qu’elle fait naître , un acte est soutenu par une volonté, volonté elle-même sous-tendue par une socio -culture qui nous « fait » être ce que nous sommes, c’est cela aussi qu’il faut interroger, le hasard est une variable dont il faut tenir compte heureusement ,tout n’est pas entièrement déterminé, c’est la seule brèche dans laquelle nous pouvons nous inscrire, réussir à trouver un compromis acceptable entre un texte qui protège a minima des roueries des dominants, les piéger à leur propre piège en quelque sorte , avec un bémol bien sûr, car on sait pour les avoir vécu , tous les dénis de droit dont ils sont capables tout en se réclamant de ce même droit hypocritement , bientôt ils n’en n’auront cure de ce droit, il pourra bien dire ce qu’il veut , tout et son contraire, n’est-ce-pas déjà comme cela, ils agiront de plein droit , sans demander , ils appliqueront leurs lois, celles qui sont au service de leur survie et dans le plus grand mépris de tous les autres individus .

Un engagement souple et ferme à la fois, ça me semblerait être le mieux, la posture la plus adaptée pour ce monde qui s’en va à vau l’eau , ne trouvez-vous pas? mais pas de rigidité, pas de croyance absolue, laisser aller le fleuve et faire ce qu’il faut quand il faut, raisonner par la négative, ne pas trop savoir ce qu’est la liberté, mais savoir en revanche ce qu’elle n’est pas, ce que nous vivons dans ce monde n’est pas la liberté et donc d’essayer de nous débarrasser de tout ce qui contrevient à sa respiration ,tant que nous le pouvons encore un peu merci AÏda, mais ce qui est inquiétant aussi, c’est que bientôt, contrevenir à cette marche implacable des dominants sera lue comme un acte terroriste et sera justiciable de sanction , et l’on risquera alors de ne plus entendre que la voix assourdissante de ce nouvel ordre du monde…le fil du rasoir, voilà notre posture, il me semble que notre époque a cela de particulier qu’elle est le dernier lieu d’un possible et bien hypothétique renversement, mais encore un frémissement de possible autrement malgré tout, j’ose encore l’espérer , dans très peu de temps tout cela sera balayé si nous ne faisons rien… il n’y aura plus que ce nouvel ordonnancement du monde terrifiant et mortifére!