@Sandy (#131)
Ligne 1 : On en revient à la diversité (donc on est d’accord). Le problème, c’est que la diversité n’est pas automatique, et comme je disais, des malins peuvent s’accaparer l’audience.
Ligne 2 : Oui. Voir idée plus bas
Ligne 3 : En amont tu parlais d’imposer des débats aux medias existants et à succès. Le par qui et le comment ne sont pas résolus et je persiste à penser que dérive est possible. Même en démocratie réelle si le problème n’est pas étudié avec la plus grande attention.
Une idée :Quand un media monte en puissance, « on » ( « on » peut être la loi ) peut lui « imposer » quelques journalistes tirés au sort et à mandat court (statutairement impossibles à censurer), dotés d’un volume ( colonnes ou temps) prédéterminé, financés par la communauté. Le hasard assurant à travers le temps la diversité. Dans ce schéma ,la liberté de définir par ailleurs une ligne rédactionnelle reste entière, ce qui n’est pas rien. ça peut donner des articles nuls ou débiles, mais c’est le risque, qui est bien moins grand que celui des articles brillants qui noient le poisson, et le poisson, c’est nous.
Presque hors sujet : il y a des années, j’avais créé un journal (national) et nous tentions d’ouvrir au citoyen lambda des pages en écriture libre. ça démarrait bien ( un tailleur de pierre, un handicapé, nous avaient livré des pensées inattendues) mais le PFH a fait capoter
Les medias constituent un pouvoir, le pouvoir d’influencer les esprits, de cacher, de déformer, c’est un pouvoir immense, peut être le plus impactant de tous les pouvoirs, car il permet sans violence, ni lutte, ni coercition, de faire glisser le peuple là où on veut qu’il dorme ou pire/mieux encore s’active à être complice. Et c’est bien pour ça que nous réfléchissons à rendre ce pouvoir à la démocratie et à en limiter les abus. Ce n’est pas simple car par ailleurs la liberté de la ligne rédactionnelle est essentielle.
@ Ana,
Je comprends pourquoi on ne se comprend pas …
D’abord ce qui pose problème ce sont les médias de masse seulement. Les problèmes démocratiques se posent uniquement quand le média acquiert une grande audience, car il se peut très bien que pour beaucoup de personnes cela soit leur seule source d’information, et il n’y a pas de démocratie possible si on ne peut parler à l’ensemble des français.
De plus, influencer les esprits n’est pas un pouvoir, tu confonds avec les super pouvoirs des héros de comics
Le vrai pouvoir des médiacrates c’est justement de contrôler arbitrairement l’accès à ces médias de masse.
C’est un pouvoir par nature illégitime car la seule source de légitimité c’est la volonté du peuple et c’est tout le contraire de l’arbitraire.
Ce qu’il faut faire pour détruire leur pouvoir c’est « simplement » de libérer cet accès à toutes les opinions, c’est à dire de recréer en fait le fameux iségoria de l’Athènes antique.
Par exemple, si c’est le médiacrate qui décide arbitrairement qui vient s’exprimer sur son média, il a le pouvoir d’empêcher à tout un tas de personnes aux idées différentes des siennes de les exprimer auprès des gens à travers ce média, on en revient donc à ce que je t’ai expliqué au tout début de ma réponse. Il n’y a pas de démocratie si on ne peut pas parler à l’ensemble de la population.
Il suffit par exemple de donner aux différents groupes politiques un droit constitutionnel qui leur permet de faire intervenir dans n’importe lequel des médias de masse de leur propre initiative l’un de leur porte parole pour retirer son pouvoir au médiacrate et le rendre au peuple.
Et n’importe quel groupe politique pourrait prétendre à ce droit ( ainsi qu’à d’autres, comme les financements publics par exemple ) à condition d’avoir le soutien de suffisamment de citoyens.
En rendant le droit d’isegoria aux citoyens on détruit en même temps le pouvoir illégitime des médiacrates, tu comprends ?
Sinon, imposer des journalistes je ne crois pas que ce soit la solution, cela nous rammène aux mêmes problèmes qu’avec les élus. Je crois sincèrement qu’il faut laisser à tous la possibilité de faire son média pour y propager ses idées librement, je crois plutôt en la pluralité. Donc déjà cela suppose d’interdire la concentration de la propriété des médias, mais ça déjà beaucoup de monde le dit. Je pense qu’il faut aussi financer des médias avec de l’argent public, après il faut voir sous quel statut.
Et évidemment, c’est la loi qui fixerait ces financements, et la loi serait la même pour tous les médias, il faut éliminer tout arbitraire, sinon effectivement on risque de créer un nouveau pouvoir nocif.
Il faut aussi se poser la question des services publics, je pense que déjà les services publics, seuls, devraient pouvoir permettre à toutes les opinions de s’exprimer. Donc peut être faut il plus de médias publics tout simplement.
Au niveau de la télévision, il faudrait clairement renationaliser TF1, et donner aux citoyens un moyen de contrôler les médias publics sans passer par la représentation politique.
Comme je t’ai dis je n’ai pas toutes les réponses, surtout techniques, donc tout reste à discuter, mais il y a quand même déjà des principes à discuter justement.