3A2b Les mandat devraient être non renouvelables (ou peu)

Bonjour à tous, ceci est mon premier post.
Je pensais lire beaucoup plus de sujets avant de participer activement mais le nombre de sujets est trop vaste et je vais finalement participer au long des lectures au risque d’aborder des points déjà vus.

Je vais prendre pour la forme la position opposée afin de voir si elle est absurde. Et également pour éviter qu’un seul point de vue soit évalué sur ce sujet.
Optons pour des mandats très longs voir illimités. Nous aboutissons à un mandat royal.

Les gains sont les suivants :

  • L’élu ne cherche pas à se faire bien voir pour être réélu ou ne pas être démis sans faute lourde.
  • Il ne cherche pas à s’enrichir puisqu’il n’aura pas d’autre vie à suivre.
  • La liberté des média est plus facile à maintenir, le pouvoir n’a pas la nécessité de l’accaparer. Seules les tentatives de désinformation massives sont à endiguer.
  • Les relations extérieures sont facilitées par la continuité

Les problèmes sont :

  • l’entêtement dans une mauvaise politique
  • la tour d’ivoire du dirigeant

Je pense que la politique peut être une vocation. Il est difficile de trouver les moyens de faire un métier classique et de participer à la vie politique.
Cette solution permet à un homme désireux d’aider le peuple de le faire sans crainte du lendemain.
Un gros turnover des mandats favorise les riches qui seuls ont les reins assez solides pour tenter l’aventure.

La cause du manque de diversité sociale parmi les élus n'a à mon avis rien avoir avec le problème d'interruption de carrière, j'affirme même à mon avis que la plupart des gens ne pensent absolument pas à ce qu'ils feront dans 5 ans ...
...et pourtant:
Il est difficile de trouver les moyens de faire un métier classique et de participer à la vie politique.
Je suis persuadé qu'un artisan, ou un professionnel libéral (médecin, architecte, infirmière ...), un paysan, un patron de PME, un commerçant ayant sa propre boutique, ... TOUS pensent que s'ils ont une affaire qui marche, ils ne peuvent pas la laisser tomber pendant 5 ans. Ce qui laisse les toquards et les loosers, qui, eux, n'ont rien à perdre à se lancer dans la politique. Et, comme le dit Jaques, ceux qui n'ont pas besoin de se poser la question car ils ont la sécurité de l'emploi.
Optons pour des mandats très longs voir illimités. Nous aboutissons à un mandat royal.
Ca dépend: si on combine des mandats longs non renouvelables avec des mandats révocables, on aboutit à un système sans corruption et stable. Par exemple, imaginons des élections tous les ans où on renouvelle 10% de l'assemblée avec des mandats de 10 ans. Si lors de chaque élection on peu, en plus de voter pour des élus, voter CONTRE certains élus, on peut retirer les élus pourris et les remplacer par les nouveaux. (Du coup, il faut élire un peu plus de 10% de l'assemblée, pour compenser les mandats révoqués.)

C’est, aujourd’hui, mon système favori. Ce qui n’empêche pas la collégialité.

Je pense que la politique peut être une vocation.
NON !!! Si ma vocation est d'être pompier, ce n'est pas à la société de se mettre en 4 pour satisfaire MA vocation. Si quelqu'un veut être utile à la société, il peut être élu pendant quelques années, puis il fait autre chose pour être utile. Il est inconcevable que "être élu" puisse être considéré comme une "vocation". Ca ouvrirait la voie à tous les bonnimenteurs qui promettraient n'importe quoi au nom de leur vocation, puis, une fois élus, feraient tout autre chose que ce qu'ils avaient promis... tiens, euh, où eskeu j'ai vu ça...?
Un gros turnover des mandats favorise les riches qui seuls ont les reins assez solides pour tenter l'aventure.
Ca, je comprends pas.

Concernant la longueur des mandats, je suis vraiment pour un mandat très long pour le président et ses ministres. Par exemple un mandat illimité révocable annuellement si 4/5emes des votants veulent le départ de la personne.

Ce qui me fait penser que la politique est une vocation c’est la masse d’information et l’habitude de leur gestion qui est nécessaire à l’exercice de la fonction. savoir gérer les ambitions est également une expérience à avoir. Il est impossible d’être opérationnel sans pratique. Déjà ici, pour l’écriture il y a des heures de lecture. Participer correctement est un exercice à mi temps, sinon on expose plus des opinions que des idées.

Je ne suis pas pour une rotation forte à cause de cela. Si je comprends les craintes d’une gangrène du pouvoir, je ne veux pas construire mon avenir sur la peur des mauvais mais sur un système qui va favoriser les bons. Si le pouvoir corrompt, il faut virer les corrompus, mais uniquement quand ils sont murs.

Le système actuel à réduit progressivement les mandats, mais cela n’a pas aidé à renouveler le parc politique. Hormis aux très hautes fonctions il sera impossible d’interdire le renouvèlement des mandats faute de compétences.
Je n’ai pas encore tout lu ici mais par exemple je croyais que les mandats courts pour les juges était un problème pour leur indépendance?

Pour mieux expliquer la dernière idée précédente, un mandat court n’offre pas aux gens modeste le temps de formation et l’assurance d’un avenir dans un service public. Voila ce qui me fait dire que c’est un système qui profite aux riches pour lesquels c’est une occasion d’assoir un acquis.

Donc, comme cette constitution prévoie la garantie de l’honnêteté, la liberté et la pluralité des média. Comme elle prévoie la transparence de la gestion d’état. Le peuple pourra en toute connaissance de cause révoquer les excessifs.
Si je milite pour un mandat illimité révocable, c’est pour garantir au dirigeant la flexibilité d’action que permet l’inertie du peuple face à sa révocation.

Concernant la longueur des mandats, je suis vraiment pour un mandat très long pour le président et ses ministres
euh... tu es au courant, n'est-ce pas, que les ministres ne sont pas élus ?
Ce qui me fait penser que la politique est une vocation c'est la masse d'information et l'habitude de leur gestion qui est nécessaire à l'exercice de la fonction. (...) Déjà ici, pour l'écriture il y a des heures de lecture. Participer correctement est un exercice à mi temps, sinon on expose plus des opinions que des idées.
Des heures de lecture ... oui, c'est vrai. Mais si tu remplaces des heures de Star'Ac (ou Play-Station) par des heures de lecture, n'importe qui peut comprendre les bases de la politique.

D’autant que tu sembles oublier qu’il y a 2 assemblées dans tous les pays Européens: les députés et les sénateurs. On n’est pas obligé d’accorder la même durée de mandats pour les 2 chambres. D’ailleurs, on n’est pas obligé de les désigner par la même méthode non-plus (élections). On peut très bien élire une des chambres, avec des mandats longs révocables et non-renouvelables, et tirer au sort l’autre avec des mandats courts.

Je ne suis pas pour une rotation forte à cause de cela. Si je comprends les craintes d'une gangrène du pouvoir, je ne veux pas construire mon avenir sur la peur des mauvais mais sur un système qui va favoriser les bons.
Mais il ne faut pas non-plus construire le pouvoir sur la croyance en l'existence du Père Noël. Le pouvoir corrompt les hommes, c'est comme-ça. Il faut faire avec. Imaginer un système qui marcherait très bien si les hommes n'étaient pas corruptibles est une perte de temps. Au contraire, il faut intégrer les potentiels de corruption dans l'établissement du pouvoir.

Éjecter les puissants une fois seulement qu’ils sont corrompus pose plusieurs problèmes:

  • si leur première action est de biaiser les informations disponibles, on pourrait ne même pas être au courant de leurs magouilles (un peu comme les virus informatiques, dont la première action est de trafiquer l’anti-virus pour se rendre indétectable)
  • Comme Berlusconi ou Gyurchányi ont prouvé, même quand ils sont attrapés la main dans le sac de la corruption, les riches et les puissants ont des avocats qui peuvent faire traîner les procédures jusqu’à les rendre caducs.
  • c’est une sacré perte de temps et d’énergie que de se débarrasser des corrompus, et de réparer leurs méfaits. c’est plus simple de les anticiper. Si on estime qu’en moyenne, un élu est corrompu au bout de 10 ans, on fixe le mandat long à 10 ans, donc en moyenne un élu perd son mandat au moment où il commencerait à trop bien connaître le système.
  • On n’est pas au tribunal où la présomption d’innocence prime. Ce n’est pas aux citoyens de prouver qu’un élu est corrompu, mais aux élus de convaincre, TOUJOURS, qu’ils sont dignes de confiance.
Donc, comme cette constitution prévoie la garantie de l'honnêteté, la liberté et la pluralité des média. Comme elle prévoie la transparence de la gestion d'état. Le peuple pourra en toute connaissance de cause révoquer les excessifs.
C'est beau la foi. Mais les croyances sont une affaire privée. Si tu crois au Père-Noël, ou à une constitution qui garantisse l'honnêteté, c'est ton droit. Mais ce n'est pas un argument dans un débat sur les institutions.

Zolko, si il était possible de discuter et de s’instruire sans qu’on se foute de ma gueule, je trouverais cela plus agréable.
Tes idées sont intéressantes mais la façon de les présenter ne sont pas à ton honneur et le débat ne sera pas moins bon avec de la courtoisie.

Concernant le problème de la starac, cela va être difficile de faire participer une bonne partie de la population au détriment de ses loisir (utiles ou idiots). Si nous avons fait ce choix ce ne sera pas forcément celui de la majorité. Cela revient à transformer l’éducation de consommation des citoyens en éducation civique. Et là si on y arrive on aura plus besoin d’une constitution béton.

Je ne crois pas que la rotation forcée des mandats va permettre d’empêcher la corruption du système. Un puissant va sponsoriser ses hommes de paille les un après les autres pour conserver le pouvoir à travers eux dans le plus grand anonymat.
Même un choix aléatoire finirait par être contourné.

Dans une constitution bien conçue, aucun avocat ne pourra repousser une révocation par référendum. Dans tous les cas, tout repose sur la transparence de l’information et la facilité d’action du peuple par le référendum.
Autrement dit, ce n’est pas la longueur du mandat qui pose problème mais la participation du peuple à la vie politique.

Dans tous les cas, tout repose sur la transparence de l'information et la facilité d'action du peuple par le référendum.
C.Q.F.D. Selon moi, l'histoire a montré que ni l'un, ni l'autre n'existent. Je sais reconnaître de la propagande quand j'en vois une (par exemple: tu ne t'es pas interrogé sur le nombre de publicités de supermarchés qui vantent leurs actions pour le [i]pouvoir d'achat[/i] au moment ou le [i]pouvoir d'achat[/i] est un thème électoral universel ?)

Le pouvoir corrompt. C’est juste une question de temps et de prix.

Je vois que l’on a en commun de ne pas aimer la société de consommation et que l’on est d’accord sur la corruption du pouvoir à terme.

Peux-tu statuer sur mon assertion : la longueur du mandat ne va pas apporter de garantie, seule la participation du peuple à la vie politique à une chance ?

Dans ce cas, la longueur des mandats n’est plus un problème de constitution mais un problème de loi et donc ultérieur.

Les mandats, certes, peuvent être non renouvelables (ou peu). On peut également interdire le cumul des mandats. Peut-être que le cumul des mandats, en interdiction, doit être constitutionnellement inscrit (comme l’interdiction du cumul de mandat de parlementaire et de ministre prévue à l’article 23 de la Constitution). Mais la durée et la « rénovabilité » (barbarisme, pardon) d’un mandat ne doit-il pas être prévu par une loi organique qui viendrait s’accoler à l’article ici-présent?

Il a été démontré, autant par les organes de presse, que par des politiciens aguerris, que par des auteurs bien-pensants, que le cumul des mandats creuse toujours plus le fossé entre le représentant et le représenté. Pensons par exemple à Monsieur Juppé, qui est Ministre d’Etat (qui n’est qu’une marque distinctive), Maire, Conseiller général du Poitou-Charentes et j’en passe. Comment fait-il pour tout gérer? Oui, il a une équipe de collaborateurs très pointue, sûrement des ENArques. Mais cela n’empêche pas qu’il s’enferme sûrement dans une « tour d’ivoire », ce qu’on reproche également aux Présidents de la République qui ont été en mandat trop longtemps (je pense à Mitterrand ou Chirac, voire VGE).

Par contre, en prenant en compte l’évolution des moeurs, la possibilité d’avoir besoin pour un certain temps de mandats plus longs d’un an, ou alors de permettre, parce que le jeu politique a prouvé qu’il ne menait plus à la perversion grâce à un mode parfait de gouvernance, le « rénovabilité » des mandats, en fixant bien entendu le nombre maximum d’années, et le nombre de renouvellement possible dans un mandat (comme par exemple, la Constitution laisse à une loi organique le droit de fixer le nombre de députés et de sénateurs, tout en fixant une limite à ne pas dépasser pour éviter de se retrouver avec 1000 députés ou 800 sénateurs…) n’est pas une mauvaise idée. (N.B. : je viens de relire la phrase, elle est forte confuse ou alors très compliquée).

Également, pourquoi ne pas permettre la possibilité à un ancien député d’être Président de la République par la suite? Et ensuite les faire retourner à la vie civile, en interdisant plus que deux ou trois mandats différents (en interdisant leur cumul bien entendu!)

Bonne journée, Antoine.

[bgcolor=#FFFF99]Nécessaire ROTATION DES CHARGES[/bgcolor],
Exemple d’effort pédagogique populaire :slight_smile: :

[align=center]« Les couches et les politiciens
devraient être changés souvent,
pour les mêmes raisons. »
[/align]

Étienne.

Les idées des mandats courts et non renouvelables,
de reddition des comptes et de révocabilité à tout moment,
ne sont pas des idées neuves.
:slight_smile:

[size=25][bgcolor=#FFFF99][b]QUI VEUT ÊTRE CHEF ? Administration indienne et démocratie directe.[/b][/bgcolor][/size]

Texte de B. Traven, dans son livre « INDIOS » :

« À l’occasion de la fête d’investiture, pendant que les cloches sonnent, on fait brûler des feux d’artifice. Il y a de la musique, les gens dansent dans un vacarme joyeux. Le nouveau chef élu est, devant le portail du cabildo, présenté par les délégués de sa tribu au chef sortant et à ses conseillers. Avec cette présentation est terminé l’examen des documents électoraux. Le chef sortant fait un discours, rédigé sous forme de poésie, en langue indienne vraisemblablement très ancienne. Le nouveau chef y répond avec modestie et courtoisie. Son discours est également formulé en langue indienne et utilise des rimes qui ont très probablement été prévues pour ce genre de cérémonie il y a mille ans ou davantage.

Quand après de nombreux cérémonials le bâton lui est enfin remis, on apporte une chaise. Cette chaise est basse. Elle est faite d’un bois aux entrelacs multiples, ressemblant à du raphia. Le siège est percé à la dimension d’un postérieur d’homme. Au milieu des rires, des joyeux quolibets et des plaisanteries grivoises des hommes qui assistent en foule à la cérémonie, le nouveau chef abaisse à demi son pantalon de coton blanc et pose son derrière dénudé sur l’ouverture de la chaise. Il tient dans sa dextre le bâton d’ébène à pommeau d’argent représentatif de sa fonction et siège, plein de dignité, le visage tourné vers les hommes de la nation rassemblés devant lui. Il est assis, sérieux, majestueux, comme s’il allait procéder solennellement à son premier acte officiel. Les plaisanteries et les rires des hommes qui l’entourent se taisent un instant. On a l’impression que tous veulent écouter avec recueillement les premières paroles importantes de leur nouveau chef.

À ce moment arrivent trois hommes envoyés à cette fête par la tribu qui aura à élire le cacique l’année suivante. Ces hommes portent un pot de terre dont les flancs sont percés de nombreux évents. Le pot est empli de braises qui rougeoient avec vivacité, attisées par le moindre souffle d’air. [bgcolor=#FFFF99]Dans un discours en langue indienne, dit en vers, l’un des hommes explique le but de l’acte qu’il va accomplir. Dès qu’il a terminé son discours, [b]il place le pot plein de braises sous le postérieur dénudé du nouveau chef.[/b][/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99] Dans son discours, il a expliqué que ce feu placé sous le derrière du chef dignement assis sur son siège officiel doit lui rappeler qu’il n’y est pas installé pour s’y reposer, mais pour travailler pour le peuple. Il doit demeurer vif et zélé même lorsqu’il est installé officiellement. En outre, il ne doit pas oublier qui a glissé ce feu sous son séant, c’est-à-dire la tribu qui désignera le cacique de l’année à venir, et ceci pour lui mettre en mémoire qu’il ne doit pas se cramponner à sa place, mais la céder dès que son mandat sera écoulé, afin d’éviter un règne à vie ou une dictature qui serait néfaste au bien du peuple. S’il venait jamais à s’accrocher à son poste, on lui mettrait sous les fesses un feu si grand et si long qu’il ne resterait rien de lui ni du siège.[/bgcolor]

Dès que le pot empli de braises ardentes a été glissé sous le siège, des maximes rimées sont dites par un homme de la tribu dont l’élu se retire, un homme de la tribu qui élira le jefe l’année suivante et un homme de la tribu dont est issu le cacique nouvellement investi. [b]Tant que la récitation des sentences n’est pas terminée, le nouveau chef ne doit pas se lever de son siège. La durée de l’épreuve dépendra de la popularité ou de l’impopularité de l’élu parmi ses frères de race.[/b] Les récitants pourront soit psalmodier les rimes lentement et précautionneusement, ou bien les dire avec toute la hâte permise sans trahir ouvertement leur intention. Lorsque l’homme qui doit parler à son tour a l’impression que ceux qui l’ont précédé ont été trop rapides, il a le droit de réparer le dommage très largement par une lenteur redoublée de son discours.

Le chef, quelles que soient ses sensations, ne doit manifester d’aucune manière, grimace ou geste, les effets de la chaleur sur sa personne. Bien au contraire, lorsque tous les aphorismes ont été récités, il ne se relève pas immédiatement, heureux d’en avoir terminé avec la séance de réchauffage ; il reste au contraire assis un bon moment pour bien montrer qu’il n’a pas l’intention de fuir devant les peines que l’exercice de ses fonctions pourraient lui préparer. Assez souvent il se met même à plaisanter, ce qui augmente la gaieté des hommes qui le regardent et attendent avec impatience qu’il laisse apparaître son inconfort pour pouvoir se moquer de lui. Mais plus les plaisanteries sont alertes, plus longtemps il reste assis et plus le respect et la confiance qu’il inspire grandissent. Il cherche à reporter le ridicule sur les autres. Il dit à l’un : « Alors, gringalet, tu n’as pas de poumons, comment veux-tu donner à ta femme les moyens de faire une bonne soupe si tu es trop faible pour souffler sur le feu sous mon cul pour que je me réchauffe un peu. Hé ! toi, Eliseo, viens ici gratter la glace qui se dépose sur mon derrière. »

[bgcolor=#FFFF99] Les braises sont à peu près éteintes. Le chef se lève lentement. La glace dont il parlait n’est cependant pas tout à fait inoffensive. La peau est couverte de grosses cloques et, en de nombreux endroits, de plaques noirâtres que l’on peut sentir de loin. Un ami s’approche de lui, lui enduit les fesses d’huile et lui applique un pansement de feuilles écrasées tandis qu’un autre lui offre de grands verres de tequila. Pendant de longues semaines, le nouveau chef n’oubliera pas sur quoi il est assis. Pendant les premiers mois qui suivent son entrée en fonction, cela l’aide considérablement à gouverner selon les désirs exprimés par la nation au cours de son élection. Dans presque tous les cas, il reste suffisamment de cicatrices sur cette partie cachée de son individu pour qu’il puisse prouver jusqu’à l’âge le plus avancé, grâce à un document inaltérable, qu’il a eu l’honneur d’être élu une fois chef de sa nation, mais aussi pour le soustraire à la tentation de se faire élire à ce poste une seconde fois, ce qui serait contraire aux mœurs de son peuple.[/bgcolor]

[bgcolor=#FFFF99] On pourrait très sérieusement conseiller aux prolétaires de mettre en application cette méthode d’élection indienne éprouvée, en particulier à l’égard des fonctionnaires de leurs organisations syndicales et politiques.[/bgcolor] Pas seulement en Russie, où c’est le plus nécessaire, mais aussi dans tous les pays où Marx et Lénine sont les saints qu’on honore. Les prolétaires en lutte pourraient obtenir des résultats utiles avec bien plus de certitude en mettant chaque année sous les fesses de leurs dirigeants un feu bien attisé. [bgcolor=#FFFF99]Aucun chef n’est irremplaçable. Et plus rapidement les nouveaux dirigeants se succèdent sur le siège ardent, plus vivant reste le mouvement. Ne sois pas timoré, prolétaire. Et encore moins sentimental.[/bgcolor] »

[i]Source : http://terre-et-liberte.net/spip.php?article19[/i]

À vrai dire, être chef devrait être considéré comme une corvée nécessaire. Et chaque citoyen devrait être dans l’obligation d’exercer des fonctions de responsabilité publique au cours de sa vie.

Le problème du cumul ou du renouvellement des mandats n’en est un que pour les fonctions qui donnent un pouvoir personnel. Si le mandataire n’a pas de pouvoir (par exemple s’il n’est qu’un porte-parole, un facilitateur des échanges entre des citoyens trop nombreux pour former une assemblée générale unique) il peut être corrompu, ça n’a aucune importance. Prenons le cas des rois du nord de l’Europe. Leur seul pouvoir est de refuser de promulguer une loi. Et ce pouvoir leur est retiré par un simple deuxième vote du parlement. Conséquence : les rois ont beau être nommés à vie par la roulette génétique (une des formes de la stochocratie, soit dit en passant), et non révocables, ces pays sont parmi les plus démocratiques. Et qui plus est leurs déficits de démocratie ne sont pas liés à cette fonction.

Je sens que je me rapproche dangereusement d’une nouvelle discussion sur le mandat impératif, donc j’arrête ici.