Bonjour,
chers amis d’EUROPE DEMOCRATIE ESPERANTO FRANCE, ce qui se joue le 21 mars au siège d’ Espéranto France est capital pour notre avenir. Nous allons choisir notre programme de campagne pour ces élections européennes. Puisque j’en présente un, je me permets ici de préciser le discours et l’argumentaire qui soutiennent ma proposition. Pour ce faire, je vais bien entendu dire ce que je reproche aux deux autres propositions, et préciser les éléments de stratégie qui me semblent pertinents quelque soit le résultat du 21 mars. Ensuite je développerai uniquement le premier axe de mon programme électoral, à savoir l’Europe et son PLAN C. Les deux autres parties, à savoir la démocratie au service des Droits de l’Homme, et l’espéranto pour réaliser les droits linguistiques de nos concitoyens sont communément comprises et feront l’objet d’une communication ultérieure pour préciser certains points si ce programme était retenu.
Pour commencer, je dois dire que je suis assez déçu par cette campagne interne, et j’ai vraiment l’impression d’avoir été le seul à défendre avec conviction un programme, à proposer un projet cohérent pour l’Europe. Cohérente, on ne peut pas dire que la motion « pour une Europe citoyenne » l’est. Elle renvoie au programme élaboré sur le site Internet Wiki de la fédération, mais dès qi’il s’agit de le défendre, les nombreux signataires partent en courant. Le plus amusant a eu lieu après la dernière conférence vocale de la fédération, lorsqu’un soutien de cette motion m’a affirmé sans rire que si la motion « pour une Europe citoyenne » passait, on en changerait évidemment le programme avant de le présenter aux électeurs. Ceux qui ont voté par voie postale vont être contents…
Maintenant, je reconnais que leur programme est indéfendable en l’état. La perle étant l’alinéa 3.4, qui affirme que l’assemblée constituante doit être élue, donc par un système électoral qui ne laisse aucune chance à ceux qui ne maitrisent pas au moins une langue dominante de l’Union, mais qu’ensuite ceux qui auront été élus « ne devront pas subir de discrimination linguistique. » Ce bon goût me rappelle celui de ceux qui affirmaient sans honte au temps de l’Apartheid en Afrique du Sud, que dans les bus réservés aux blancs, il n’y avait pas de discrimination raciale. Je dis bien, à l’intérieur des bus.
Un autre reproche que je ferai à l’encontre de ce programme, c’est qu’il mentionne explicitement l’espéranto comme langue solution aux déboires linguistiques de l’Union. Et il se base principalement là dessus. C’est une erreur. C’est une erreur, parce que selon une étude d’Espéranto France, seuls 40% des français savent que l’espéranto est une langue. Cela veut dire que plus d’un français sur deux n’est pas en position de comprendre un discours basé sur l’espéranto. Et pensez vous vraiment que les médias qui traversent une crise sans précédent bien que soigneusement camouflée vont s’amuser à relayer des informations incompréhensibles par le plus grand nombre ? J’en veux pour preuve le positionnement de Denis-Serge Clopeau, qui est allé au bout de la démarche en 2004, qui a d’ailleurs ramené le meilleur score; et qui maintenant pense qu’EDE doit clairement prendre une posture protestaire. En effet, si on ne dit rien de significatif contre le pouvoir en place, le pouvoir peut rester en place et donc inutile de voter pour nous.
J’arrive maintenant à la motion présentée par Didier Janot, notre président. Autant le dire tout de suite, je trouve que cette proposition est sérieuse. Elle ne part pas dans tous les sens, elle se focalise sur la démocratie linguistique, elle ne mentionne pas explicitement l’espéranto. Cependant elle est dangereuse. Très dangereuse. Pour nous. Pour être plus précis je dirai qu’elle est risquée, très risquée. Je m’explique.
A priori, la posture des chevaliers de la démocratie linguistique contre l’invasion du tout-anglais semble des plus confortables. Et elle l’est, tant que l’UMP ne vient pas nous la ravir. En effet, il est inutile d’être un expert en sciences politiques pour savoir que le parti en place ne va pas garder lontemps les sommets qu’il affiche dans les sondages. Cette campagne européenne promet d’être très difficile pour lui, et la débandade qui s’annonce risque d’être à l’image de celle de la motion « pour une Europe citoyenne » durant notre campagne interne. Pour redorer son blason en fin d’élection l’UMP va chercher des voix partout, et ce qui me gêne, c’est que nos voix seront à la portée de leur main. En effet, « le droit à travailler en français » que défend Didier, c’est à Jacques Toubon qu’on le doit, et il est à droite. Donc maintenant il suffit à l’UMP de faire examiner par le parlement les amendements renforcant la loi Toubon proposés par le sénateur de l’Oise Philippe Marini, et il n’y a plus aucune raison de voter pour le programme de Didier, vu que le pouvoir en place a pris le problème à bras le corps. Bien sûr, même si c’était une bonne chose pour la langue française, ce serait une fourberie supplémentaire de l’UMP, toujours au service du tout-anglais dans les admnistrations et dans l’éducation. Mais ils n’hésiteront pas, j’en veux pour preuve l’attaque imparable de l’obscur Fénech à l’encontre de la France en Action lors des dernières législatives. Certes le tricheur a maintenant des problèmes avec la justice, mais la France en Action, elle, n’a pas dépassé le pourcent alors qu’elle était bien partie pour le faire.
Oui, il va faloir être très prévoyants et prudents lors de ces élections, sinon, on va à la catastrophe. Ce qui m’inquiète le plus ce sont les finances. Il faut comprendre la situation très inconfortable dans laquelle nous sommes du fait de notre capacité à imprimer et acheminer uniquement 20% des bulletins de vote. Si nous faisons en dessous du pourcent, pas de problème, nous aurons nos voix. Mais si nos amis RG informent le pouvoir en place que nous sommes crédités de nombreuses intentions de vote, les choses se compliquent. Elles se compliquent à un point, que pour les raisons que j’ai exposées plus haut, les présidents de commissions électorales risquent d’avoir des consignes très claires pour assurer l’égalité des électeurs devant le vote, garantie par le code électoral. Comme EDE n’est pas capable de fournir un bulletin par électeur, il y a un risque intolérable que certains puissent voter pour EDE et d’autres non. La solution de sagesse est donc de refuser tous les bulletins de vote EDE, afin que tous les électeurs soient sur un pied d’égalité. Tous les coups sont permis, et pour nous cela signifie zéro pourcent.
Que faire ? Tout d’abord c’est à l’association de financement de faire les appels à don nécessaires. Je ferai remarquer que ce sera tout de même plus facile avec le programme que je présente. En effet, je me mets à genoux pour que vous compreniez que la grosse majorité des espérantistes ne veulent pas d’un parti espérantiste. Je sais, cela parait paradoxal mais c’est comme ça. Et à y regarder de plus près cela me parait presque normal. L’ espéranto est encore considéré comme un hobbie, donc pour beaucoup, un parti espérantiste, c’est comme un parti des joueurs d’échecs. Oui, si les européens jouaient plus aux échecs et regardaient moins la télé, l’Europe s’en porterait mieux. Mais les joueurs d’échecs ne veulent pas être catalogués « partisans du parti des échecs » par leurs proches et moins proches, parce que peut-être jugent-ils qu’il y a d’autres sujets plus importants en Europe, et ils ont raison. Dans le programme que je présente, l’espéranto n’est que la cerise sur le gâteau; dans ce programme, même ses adversaires sont d’accord pour le dire, il y a du contenu. Et les espérantistes qui donneront de l’argent, beaucoup d’argent pour nous soutenir ne le feront pas pour l’espéranto, mais pour l’Europe.
Mais même avec ça, on imprime pas tous nos bulletins. Où va-t-on chercher le reste ? Je serais tenté de citer un dicton auvergnat qui dit qu’il faut prendre où y a. Et malgré la crise qui touche aussi l’Asie, je pense qu’il reste un peu au Japon tout de même. Et comme par hasard le mécène japonais Etsuo Myoshi fait partie des signataires d’un appel soutenant sans réserve le programme que je présente. Tout de même, il faudrait peut-être lui en toucher deux mots.
Imaginons que cela ne suffise pas, où va-t-on chercher le reste ? Eh bien figurez vous qu’il y a un milliardaire dont une des langues maternelle est l’espéranto. Il s’appelle Georges Soros, et il a participé à une réunion du conseil d’admnistration de l’organisation mondiale de la jeunesse espérantiste quelques décénies avant que j’en prenne la présidence. Georges Soros ne donne pas un sous pour l’espéranto, par contre il est très généreux pour les projets qui promeuvent son idéal, la société ouverte. Et comme par hasard le PLAN C qui fait partie du projet que je défends est un moyen pour récrire les règles du jeu d’une société où vivent 500 millions d’individus. Je pense qu’il faudrait contacter Georges Soros aussi.
Mais dans tous les cas je le répète, priorité totale aux bulletins de vote. Tant qu’on en finance pas 100% on ne met rien pour le reste, pas même les professions de foi. Et puis franchement, j’espère que ceux qui s’imaginent que l’oeil de l’électeur va être attiré par nos professions de foi en A7 noir et blanc en raison de leur originalité par rapport aux autres dix fois plus grandes et en couleur de la concurrence se rendent compte du ridicule de ce qu’ils soutiennent.
Reste évidemment la sempiternelle question, met-on le logo sur le bulletin de vote ? Je répondrai simplement, cela dépend de ce qu’on décide le 21 mars. En fait, soit on l’utilise tout le temps, soit on l’utilise jamais durant la campagne. Et qu’une chose soit claire, même une apparition en continu sur le film de campagne n’est pas suffisante pour donner à notre logo la notoriété nécessaire pour qu’on le mette sur le bulletin de vote. Il faut beaucoup plus. Il faut, que le logo soit mis à disposition de tous les militants qui veulent le mettre en avatar de leurs contributions sur les forums de discussions Internet. Il faut le voir sur toutes nos affiches, sur tous nos tracts, sur tous les supports d’information que la créativité des militants saura inventer. Il faut qu’il soit partout ou nulle part. Profitons de l’AG pour trancher cette question.
Profitons de l’AG pour préparer des alliances aussi. Car avec le PLAN C on a pas que des ennemis, on a des amis aussi. Pour preuve le RIC (Rassemblement pour l’Initiative Citoyenne) d’ Yvan Bachaud et l’Union Des Gens d’Alain Mourguy qui ont déjà intégré le PLAN C à leur programme et qui n’imprimeront pas de bulletins de vote, ou très peu. Ce qui veut dire qu’ils vont faire de la propagande proche de la nôtre et je suis évidemment en relation avec eux en tant que responsable de la campagne audiovisuelle EDE France pour coordonner nos films de campagne. Aussi s’il leur manque quelques candidats pour avoir accès à la campagne audiovisuelle officielle je pense qu’il serait de bon ton de leur donner un coup de main.
On arrive au programme. Je sais, ce discours est long, mais après l’AG tout va aller très vite et je peux vous dire que nombreux d’entre nous verrons à peine le temps passer jusqu’à début juin. Tout va se passer comme dans un rêve, où on ne sait pas si on est vraiment éveillé, on fait plein de choses, mais on sent les évènements autour de nous qui s’accélèrent, on doit parfois lâcher prise, d’ailleurs parfois, on n’a pas le choix. Mais on fait quelque chose de grand, de grand pour l’Europe, de grand pour nous, pour nos enfants, pour nos amis, pour nos ennemis, pour la nature, pour la compréhension entre les peuples, pour l’espéranto. Tout est déjà planifié, nous n’avons plus qu’à agir. Nous n’avons qu’à réaliser le PLAN C pour doter enfin l’Europe d’une constitution qui ne soit pas un outil supplémentaire au service des puissants mais au contraire le signe de la libération, de l’émancipation des peuples européens, qui dans ces temps troubles auront su livrer les citoyens au FRONT PLAN C pour sauver l’Europe et les européens.
Un préalable au PLAN C est l’abandon du traité de Lisbonne. Autant le dire tout de suite, toutes les forces politiques qui soutiennent le traité de Lisbonne sont des ennemies des droits de l’homme. Car la question n’est plus de savoir si ce traité est bon ou pas. La question est de savoir si on respecte l’article 21.3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui garantit à tout peuple le droit à l’auto-détermination. Le peuple irlandais a clairement dit non à ce traité, comme l’avaient fait les peuples français et hollandais au sujet du défunt TCE dont le traité de Lisbonne n’est qu’un rhabillage maladroit. Déguiser un cadavre, franchement, on voit là clairement l’esprit tordu qui règne dans les cervaux de l’alliance PPE (national) PSE (socialiste) et des « Europeans Greens » sur les questions institutionnelles. Et en plus ils bafouent les droits de l’Homme qui sont sensés nous prévenir des totalitarismes. C’est bien les poussins, continuez comme ça, et on va bien rire quand vos militants vont essayer de vous justifier sur les marchés, quand vos responsables vont bafouiller sur les plateaux de télé, quand vous allez vous prendre la claque électorale que vous méritez.
Cependant on est tous d’accord, l’Europe a besoin d’une constitution. Ceux qui n’en sont pas encore convaincus pourront considérer par exemple que sans Europe au dessus des Etats, ces derniers polluent autant qu’ils le veulent (ils sont souverains) mais tout le monde en subit les conséquences. Sans Europe au dessus des états nos nations ne peuvent entretenir un enseignement supérieur et une recherche scientifique pouvant rivaliser à terme avec les Etats-Unis ou la Chine. Et si on n’est pas à la hauteur au niveau de l’innovation, qui va tirer notre économie ?
Bref, l’Europe a besoin d’une constitution. Mais qui doit l’écrire ? Pas les politiciens et les juristes professionnels car ils ont déjà échoué. Et on a pas le temps d’attendre. Les seuls qui sont capable de relever le défi, d’écrire un texte acceptable par un maximum de peuples européens, ce sont les citoyens. Oui, mais comment les choisir ? Déjà, pas par l’élection, parce qu’une élection, elle est gagnée par des politiciens professionnels. Normal, c’est leur métier. Bon c’est sûr, en juin 2009 ils vont se prendre une claque. Mais il faut dire que leur bilan est honteux, déguiser un cadavre pendant que l’Europe a besoin d’urgence d’une constitution n’est pas une activité digne. Alors qu’à une élection pour la constituante, comme l’enjeu est de redéfinir les règles du jeu ils sont blancs comme neige, et ils peuvent utiliser leur expérience du pouvoir comme argument massue contre les pauvres citoyens.
Mais si les constituants ne sont pas élus, pourront-ils être choisis, et si oui, par qui ? Répondons déjà à cette deuxième question, cela nous servira par la suite. S’ils doivent être choisis, il doivent l’être par une entité qui représente les peuples européens, car c’est à eux qu’appartiennent les souverainetés. Pas par les parlements nationaux, car il s’agit tout de même d’une constituante européenne, mais bien par le Parlement européen, d’autant plus que cette fois-ci il contiendra moins de politiciens professionnels que d’habitude.
Donc, le Parlement européen désignerait une commission parlementaire chargée de choisir les constituants… j’espère que vous avez eu un doute en lisant la phrase précedente car cette solution n’est pas sage du tout. D’une part il est hors de question que certains constituants soient aussi des europarlementaires, car le cumul des mandats, c’est pas bien du tout; et aussi je vous laisse imaginer la pression pour désigner la commission parlementaire, où les rares politiciens professionnels qui siègeront dans l’hémicycle sauront de toute façon tirer leur épingle du jeu, car c’est leur métier. Mais de toute façon après, même si la commission est composée d’honnêtes gens, c’est l’avenir de l’Europe qui se joue, il y a une pression énorme sur ce groupe d’individus, fragiles, si fragiles.
Et on leur demande de nommer les constituants. Pour n’importe qui ayant suivi quelque peu la Miterrandie, la Chiraquie et maintenant la Sarkozie, il est clair que le copinage est de mise et que cette désignation ne donnera rien de bon. Je dirai même que ce sera pire, puisque les élus pourront alors commander à leurs amis les avantages habituels de ceux qui écrient les règles pour eux-même: salaires, avantages en nature, régimes de retraire hallucinants comme celui des députés français qui reçoivent 1500 euro par mois en plus à la retraire, du moment qu’ils ont effectué un mandat de cinq ans. Cinq ans. Et après bien sûr ils sont sans pitié pour les cheminots qu’ils jettent en pâture à l’opinion publique lorsque ces derniers ont l’outrecuisance de protester contre le recul de leurs droits à la retraite.
Non, le seul moyen de s’en sortir, c’est le tirage au sort. Je sais que cette solution pourra paraitre choquante à celles et à ceux qui n’ont pas du tout suivi la campagne interne, mais vous aurez beau tourner le problème dans tous les sens, y réfléchir à tête reposée durant des semaines entières, mais rien n’y fera. Dans ce bas monde, le seul moyen de désigner sans discriminer, c’est de tirer au sort. Peut-être arrêtez vous la lecture de ce texte ici, mais vous verrez, dans deux ou trois semaines maximum vous la reprendrez, parce qu’il n’y a aucun autre moyen.
Donc, la commission parlementaire va organiser le tirage au sort de quelques centaines de citoyens pour former l’assemblée constituante. C’est la seule solution. Sinon c’est l’impasse, sinon c’est l’illusion, sinon c’est la mort de l’Europe.
Cette assemblée sera chargée de réexaminer tous les traités et toutes les institutions européennes actuelles, et de rédiger un projet de texte organisant ces institutions sous la forme d’un traité ou d’une constitution (projet qui pourra, éventuellement, comporter des options). Commençons par le début. Oui, l’assemblée constituante s’auto-organisera et elle va commencer par regarder l’existant histoire de ne pas réinventer la roue, histoire de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, histoire de respecter l’oeuvre de ceux qui ont mis leur intelligence et leur énergie au service de l’idéal européen, qui je le rappelle, était de garantir la paix dans notre Europe traumatisée par deux boucheries successives. Bref, Parlement européen, Commission européenne, Banque Centrale, Conseil Européen, et autres: qu’est-ce qu’on garde, qu’est-ce qu’on jette ? On a quand même l’air moins malin quand on se pose ce genre de question, vous ne trouvez pas ? La BCE par exemple, c’est sûr qu’elle n’a pas bonne presse. L’arrivée de l’euro coïncide avec une baisse du pouvoir d’achat indiscutable, alors que les actionnaires de cette même BCE, les grandes familles, toujours les mêmes, s’en mettent plein les poches.
Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Quel est votre regard citoyen sur l’économie ? On jette l’euro ? Réfléchissez bien, et surtout, formez vous, vous allez peut-être être tiré au sort pour participer à la constituante. Comment ça vous n’avez pas le temps de vous former ? Vous n’avez donc aucune envie de comprendre le monde dans lequel vous vivez, voir comment vous pourriez l’améliorer pour qu’il engendre moins de souffrances ? Et bien si, trouvez le temps, regardez moins la télé s’il le faut, mais trouvez le temps, et l’énergie. Cependant je ne puis m’opposer à la multitude qui a vraiment autre chose à faire qu’à travailler quelques semaines avec des européens de tous bords au futur de l’Europe. Je comprends très bien cela, je comprends très bien que l’on ne puisse pas avoir envie d’être un constituant. C’est pourquoi je pense que le tirage au sort doit avoir lieu parmi les volontaires. Mais ce sera à la commission parlementaire à trancher sur cette question.
Passons rapidement aux éventuelles options que pourra proposer le futur texte constitutionnel. On le voit bien, rares sont les pays dans l’Union actuelle qui sont soumis exactement aux mêmes règles, certains sont dans l’euro, d’autres non, certains ont des dérogations inimaginables pour d’autres, etc. Si bien que la soit-disant Union est en fait un “patchwork” où les exceptions paraissent parfois plus nombreuses que les règles, car des arrangements de dernière minute sont décidés au cas par cas pour faire passer chaque traité européen en force pour les pays qui n’en veulent pas. Donc l’idéal est de voir à l’avance - gouverner c’est prévoir - les éventuels degrés d’intégration différents que seront prêts à accepter les différents peuples européens, histoire que le traité ou la constitution proposée soit pour une fois la même que ce qui sera finalement ratifié.
Le PLAN C - C comme citoyen si vous ne le saviez pas - prévoit ensuite que le projet de constitution sera soumis à référendum dans tous les états membres. Membres de l’Union européenne à priori, mais comme ce n’est pas précisé on peut penser qu’il s’agit des membres du Conseil de l’Europe, un peu plus nombreux. Il y a beaucoup à dire sur le sujet. Tout d’abord, il faudrait que la fédération EDE fasse une étude sur les possibilités pour organiser des référendum dans chaque pays d’Europe. Voir dans quels pays cela va être facile, et dans quels autres c’est à peine possible. Ensuite, après le tirage au sort, il faudra bien organiser la pression citoyenne dans tous les pays pour que les référendum aient lieu. Là EDE qui aura bien payé de sa personne durant les élections pourra se contenter d’aider en retrait les RIC nationaux et autres mouvements citoyens. Et là aussi soyons lucides, certains pays refuseront toutes les options proposées, ils quitteront l’Europe ou ils préfèreront rester avec deux ou trois pays avec les règles de l’Union actuelle. Mais c’est ainsi, on ne peut rien contre la volonté d’un peuple. Mais avec le temps, elle peut changer.
Voilà, je crois que j’ai dit ce que je voulais dire sur l’intendance de la campagne et le PLAN C. Certains pourront se plaindre avec raison que je n’ai pas été équilibré dans le rapport gauche-droite, mais c’est parce que je n’ai pas abordé la deuxième partie du programme qui concerne la démocratie et les droits de l’Homme. Il est clair que si une question tombe sur le cumul des mandats lors de l’assemblée générale, rien ne retiendra mon bras contre le PS, et vous pourrez faire durer le supplice aussi lontemps que vous le voudrez, j’ai beaucoup à dire sur le sujet. J’espère cependant que nous aurons une AG constructive, et qu’elle nous permettra de respirer avant une bataille qui s’annonce terrible. Pour nos adversaires. Si j’ai une promesse à vous faire c’est que vous n’aurez jamais vu un truc pareil. On va faire beaucoup plus que le pourcent.
Amicalement,
Bertrand Hugon