31 Un système de VOTE OPEN SOURCE

Vexillum,

Les élections des bureaux des associations et plus généralement le fonctionnement des associations peuvent donner lieu à des votes publics et non secrets parce qu’ils n’impliquent pas de décisions de la même nature que celles des citoyens concourant à la formation de la volonté ngénérale. Les associés peuvent toujours se retirer de l’association ; les citoyens ne peuvent pas se retirer de la communauté civique.

Les enjeux et les risques de pression ne sont pas les mêmes. Le risque d’atteinte à la liberté d’opinion et de conscience individuelle est très faible dans le cas des votes associatifs.

En fait, la question se pose à l’inverse: ne faudrait-il pas plutôt généraliser l’obligation du vote secret, y compris dans les associations ?

En général, je crois que non. Pourtant, un des cas les plus significatifs est celui des votes syndicaux : les décisions prises à main levée lors de réunions syndicales, concernant par exemple la poursuite d’une grève manifestement soutenue par l’énorme majorité des votants, sont-elles vraiment libres ?

Voici un aveu personnel : je me suis trouvé une fois seul opposant à main levé dans une réunion syndicale de deux- ou trois-cents personnes. J’ai levé la main sans hésiter parce que j’étais au premier rang de l’assistance et que je ne voyais pas les autres ; je pense que si j’avais été au dernier rang et que je me sois vu tout seul, je me serais abstenu au lieu de voter non.

En matière politique, la liberté et la sincérité du vote sont essentielles, parce que le fonctionnement d’une société démocratique repose sur la majorité des opinions individuelles.

Seul l’anonymat garantit que la plupart de gens de voteront selon leur conscience, ce qu’on attend d’eux pour pouvoir mettre en place des politiques conformes à la volonté générale JR

Votes Internet fiables, vérifiables et anonymes : voilà ce qu’il nous faut !

Sans possibilité de vote Internet, adieu la démocratie directe effective ! On ne pourrait pas consulter autant de fois que nécessaire par référendum-papier 45 millions d’électeurs.

Reste à assurer la fiabilité, la vérifiabilité et l’anonymat du vote Internet. Pour cela :

– Séparer les opérations de vote électronique des opérations d’enregistrement des votes : les votes doivent être enregistrés sur un serveur passif à mémoire non modifiable, avec contrôle systématique à chaque accès ;

– Faire en sorte que chaque électeur puisse à tout moment jusqu’à l’annonce des résultats officielles vérifier au moyen d’un identifiant et d’un mot de passe l’exactitude des données concernant son vote (et aussi qu’il puisse procéder à des contrôles comparatifs des résultats et des listes électorales, à tous les niveaux) ;

– En cas d’inexactitude affectant les résultats dans un cas ou une circonscription donnés, se donner les moyens de procéder à une élection-papier classique.

Thierryb pense-t-il que ce soit impossible ? Pour le démontrer, il me semble qu’il faudrait faire des tests sur les systèmes qui ont déjà été utilisés en France, en Suisse ou ailleurs.

Est-ce que des tests de ce genre ont déjà été réalisés (par des cybersceptiques de préférence) ? JR

Beaucoup de choses dans ce message de JR.
Démocratie directe
Pour moi elle n’a rien à voir avec internet. Elle nécessite simplement que chacun puisse exprimer son opinion avant le vote, que chacun soit convaincu que tous les autres ont en tête tous les arguments des uns et des autres. Et ça, internet ou pas, ça n’est possible que dans des assemblées (réelles ou virtuelles) de quelques centaines de personnes au maximum. Ce n’est pas un hasard, ni un problème financier ou logistique qui fait que toutes les assemblées législatives dans le monde respectent ce seuil.
Fiabilité
Au delà du fait qu’enregistrer dans une mémoire non modifiable est un oxymore, le fait d’éviter de falsifier a-posteriori les votes ne retire pas la possibilité de les falsifier a-priori, l’équivalent de changer le contenu de l’enveloppe au moment où on la ferme ou au moment où on la glisse dans l’urne.
Le « contrôle systématique » suppose de faire confiance au contrôleur, que celui ci soit un humain (qui aurait accès à l’ensemble des données), ou un programme (qui nécessiterait, récursivement, un « contrôle systématique » par un humain ou un programme qui …).
Vérifiabilité
Le fait de pouvoir relire son vote ne signifie en aucune manière pouvoir s’assurer que c’est bien ce vote qui a été comptabilisé. En fait vérifier un vote électronique est l’équivalent de la lecture dans le journal local des résultats par bureau (si votre candidat a 0 voix vous savez qu’il y a eu falsification, sinon vous ne savez rien).
Anonymat
C’est le point le plus facile à résoudre techniquement. Pour qu’il soit effectif il faut quand même que les citoyens aient une culture suffisante en cryptographie (voir le message http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=10644#p10644 ). Le plus gros problème avec l’anonymat c’est qu’il constitue une contrainte rédhibitoire pour les deux points précédents (dans le cas d’un vote purement électronique).
Point de vue du conseil fédéral suisse
Relire le message http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=10643#p10643

Mon opinion
Il est possible d’avoir un vote électronique avec un niveau de fiabilité et de vérifiabilité équivalent au vote papier (voire meilleur) … en le doublant d’un vote papier, la machine à voter produisant un bulletin à glisser dans une urne transparente surveillée par tout citoyen qui le désire depuis le premier vote jusqu’au dépouillement de son contenu.
Toute autre solution n’est qu’un compromis qui peut être acceptable pour des raisons écologiques, économiques ou autres mais en aucun cas démocratiques.

Pour répondre aux remarques de lanredec, le seul moyen est d’organiser des tests.

Si les cybersceptiques parviennent à démolir ou contourner un système de cybervote ou ses résultats, alors il faut en rester au système de vote-papier actuel.

Pour le moment, nous nous tronvons en présence d’affirmations et de craintes : pas de faits.

Rapport du Conseil fédéral (gouvernement) suisse sur les essais de cybervote en Suisse

Sous

http://etienne.chouard.free.fr/forum/post.php?action=post&tid=239

je signale une erreur d’interprétation de Gilles concernant la portée du rapport du Conseil fédéral hyperliennisé dans un message antérieur. En résumé, le rapport du gouvernement suisse conclut à la possibilité d’utiler le système de cybervote avec toutes les garanties de sécurité nécessaire : pas le contraire !

Je saisis l’occasion pour suggérer à nouveau de mettre sur ce fil le contenu de l’ancien fil 'Vote électronique (vote Internet)" : nous y gagnerions en simplicité et en efficacité. JR

Pour répondre aux remarques de lanredec, le seul moyen est d'organiser des tests.

Si les cybersceptiques parviennent à démolir ou contourner un système de cybervote ou ses résultats, alors il faut en rester au système de vote-papier actuel.


Je n’ai aucune envie de créer une société de production de machine à voter. Mais je n’ai aucun doute sur le fait qu’il est facile, une fois obtenu un contrat de fourniture de telles machines de les livrer équipées d’un logiciel de backdoor. Souvenez vous des Exocets argentins de la guerre des Malouines.

Je n’ai aucune envie de cambrioler le local où sont stockées les machines à voter de ma commune mais je n’ai aucun doute sur le fait que c’est possible d’une façon qui ne laisse pas de traces. Et les gens qui ont intérêt à maîtriser le résultat des élections ont sûrement plus facilement accès à ce local que le citoyen moyen.

Je n’ai aucune envie de subtiliser les disquettes contenant les résultats des machines à voter mais je n’ai aucun doute sur le fait que la personne chargée du transport de ces disquettes du bureau de vote à l’endroit où elles sont dépouillées n’aurait aucun mal à les remplacer par d’autres. Et si ce sont des fichiers transitant par internet c’est encore plus facile.

Alors, oui, ce ne sont que des affirmations et des craintes et pas des faits tant que personne n’a été condamné. Mais il ne suffit pas que le système soit inviolable, ou n’ait pas encore été violé, il faut aussi que la plupart des électeurs en soient convaincus.

Si vous voulez tester la possibilité d’échanger discrètement un ordinateur contre un autre dans une cave pendant les deux mois précédant une élection ou une boîte de disquettes contre une autre dans le secret de votre coffre de voiture, c’est facile à organiser chez vous. Le faire avec une urne dans un bureau de vote ouvert à tous pendant les quelques heures de la consultation c’est aussi facile à simuler en rameutant tous ses copains. Mais vous ne prétendrez pas que l’un ne nécessite pas une compétence en prestidigitation d’un tout autre niveau que l’autre. Et ça la plupart des électeurs peuvent s’en convaincre.

Le vote électronique en Belgique: un choix légitime? Par Pascal Delwit,Erol Külahci,Jean-Benoit Pilet Le vote électronique en Belgique: un choix légitime? - Pascal Delwit, Erol Külahci, Jean-Benoit Pilet - Google Livres

Sécurité des systèmes de vote Internet

Lanredec,

Je crois que vous confondez vote Internet (cybervote) et vote au moyen de machines à voter (électroniques ou non).

D’autre part, vous en êtes resté, semblerait-il, à des technologies anciennes : les disquettes, ça fait un bail que ça n’existe plus, le stockage style iCloud ou Skydrive devient rapidement la règle… Dans ces conditions, il y a de moins en moins de matériels à voler ou échanger.

De toute façon, la solution, sur le plan de la sécurité, réside probablement dans le cloisonnement des logiciels et des informations, dans la duplication des programmes, des listes électorales et des listes de résultats, et surtout dans la possibilité du contrôle citoyen individuel permanent, avec passage à la consultation-papier classique au moindre soupçon d’erreur ou de fraude pouvant affecter les résultats.

Pour simplifier: 1) si chaque votant peut vérifier à partir de la liste publique de résultats que le résultat correct a bien été enregistré dans sa ligne codée (anonyme), et 2) si toute personne peut vérifier à partir de la liste électorale publique que la liste des résultats codés ne comprend pas d’autres votants que les inscrits, il semblerait que toute fraude ou erreur significative sera immanquablement détectée par les citoyens eux-mêmes dans les minutes qui suivront la clôture du vote.

De plus :

[b]Supposons que ce soit aussi facile que vous le dites de contourner les systèmes électroniques : comment expliquez-vous que les banques et les bourses utilisent de plus en plus régulièrement ces systèmes pour des opérations financières considérables beaucoup plus complexes et étalées dans le temps et qu’elles ne soient pas toutes en faillite depuis belle lurette ?

Il faudrait qu’il y ait des différences fondamentale entre les deux types d’utilisation.

Quelles sont-elles à votre avis ?

Pensez-vous que le public ne soit pas convaincu que ces systèmes bancaires fonctionnent convenablement ?[/b]

La sagesse commande d’effectuer des tests d’attaque systématiques : c’est le seul moyen de prouver que le cybervote est suffisamment sûr… Mais ne nous faisons pas d’illusion : sans cybervote (avec débat préalable approfondi), la démocratie directe restera limitée à quelques référendums.

Que faites-vous du rapport du gouvernement suisse ?

Que concluez-vous du fait que (d’après les informations disponibles) le passage au vote électronique n’a pas soulevé d’objection majeure de la part de la population suisse ? JR

Je crois que vous confondez vote Internet (cybervote) et vote au moyen de machines à voter (électroniques ou non).
Rassurez vous, je connais très bien les facilités de détournement et les difficultés de contrôle que le vote Internet ajoute aux machines à voter. Par ailleurs je pratique (malheureusement) l'un comme l'autre depuis un moment.
D'autre part, vous en êtes resté, semblerait-il, à des technologies anciennes : les disquettes, ça fait un bail que ça n'existe plus,
Vous devriez en informer les maires des villes qui utilisent encore les machines à voter de première ou deuxième génération ;)
le stockage style iCloud ou Skydrive devient rapidement la règle... Dans ces conditions, il y a de moins en moins de matériels à voler ou échanger.
Et de plus en plus de données immatérielles à transiter d'une façon qui ne peut être contrôlée que par un petit nombre de gens sur des supports publics ouverts au piratage par des gens suffisamment motivés.
De toute façon, la solution, sur le plan de la sécurité, réside probablement dans le cloisonnement des logiciels et des informations,
Ce que les machines à voter permettent plutôt plus que moins, et que le vote Internet permet plutôt moins que plus.
dans la duplication des programmes, des listes électorales et des listes de résultats,
ça peut effectivement compliquer la tâche à certains types de pirates.
et surtout dans la possibilité du contrôle citoyen individuel permanent,
Je n'y crois pas. La complexité d'un système suffisamment sûr pour éviter les piratages les plus basiques rend totalement illusoire la protection contre un organisateur de consultation non intègre. (voyez plus bas)
avec passage à la consultation-papier classique au moindre soupçon d'erreur ou de fraude pouvant affecter les résultats.
Là nous sommes d'accord. L'idéal étant de doubler le vote en ne comptant les bulletins papier qu'en cas de problème. Sinon il est bien évident que recommencer le vote après un soupçon de fraude aura pour conséquence de modifier le vote d'un certain nombre de citoyens, avec un résultat confirmant le soupçon.
Pour simplifier: 1) si chaque votant peut vérifier à partir de la liste publique de résultats que le résultat correct a bien été enregistré dans sa ligne codée (anonyme),
J'aimerais bien que vous expliquiez dans les détails la façon dont vous verriez la mise en oeuvre de cette vérification. Personnellement toutes les mises en oeuvre que j'imagine sont aisément contournables.
et 2) si toute personne peut vérifier à partir de la liste électorale publique que la liste des résultats codés ne comprend pas d'autres votants que les inscrits,
Idem. Et de plus ça ne protège de rien.
il semblerait que toute fraude ou erreur significative sera immanquablement détectée par les citoyens eux-mêmes dans les minutes qui suivront la clôture du vote.
Je suis pour le moins dubitatif. Rien de tout ça n'empêcherait de concevoir un système pour donner les bonnes réponses à ces contrôles et simultanément pour transformer un vote 60-40 en vote 40-60.
Supposons que ce soit aussi facile que vous le dites de contourner les systèmes électroniques :
Supposons.
comment expliquez-vous que les banques et les bourses utilisent de plus en plus régulièrement ces systèmes pour des opérations financières considérables beaucoup plus complexes et étalées dans le temps et qu'elles ne soient pas toutes en faillite depuis belle lurette ?
1) Ces opérations ne sont pas comme vous dites étalées dans le temps. 2) [b]Si le truand est la banque, soit le truandé est un client et peut s'en rendre compte facilement, soit c'est le fisc et ... vous savez ce qu'il en est.[/b] 3) Les systèmes bancaires sont beaucoup plus isolés du public que ne peut l'être un système de vote électronique surtout contrôlable par le public. 4) Les banques sont quand même piratées, mais le compromis financier reste favorable.
Il faudrait qu'il y ait des différences fondamentale entre les deux types d'utilisation.

Quelles sont-elles à votre avis ?


Le fait que le résultat d’un vote n’est pas équivalent à une non faillite bancaire :wink:
Ou alors vous admettez que l’honnêteté du vote soit vérifiée par des auditeurs informatiques, plus l’équivalent de commissaires aux comptes, plus l’équivalent de contrôleurs des contributions. On est loin du contrôle par le citoyen.
Le fait que le résultat d’un vote n’est pas équivalent à une tenue de compte.
Ou alors vous demandez à supprimer l’anonymat du vote.

Pensez-vous que le public ne soit pas convaincu que ces systèmes bancaires fonctionnent convenablement ?
Je pense que le public est raisonnablement convaincu que les systèmes bancaires fonctionnent raisonnablement bien mais qu'il vaut mieux quand même vérifier ses relevés de compte régulièrement. Mais je ne vois pas le rapport avec un vote anonyme.
La sagesse commande d'effectuer des tests d'attaque systématiques : c'est le seul moyen de prouver que le cybervote est suffisamment sûr...
Oui et non. C'est seulement le moyen de prouver qu'il ne l'est pas. Ne pas trouver la démonstration du petit théorème de Fermat pendant plusieurs siècles ne prouvait pas qu'elle n'existait pas, puisqu'on a fini par la trouver, ce qui a prouvé qu'elle existait.
Mais ne nous faisons pas d'illusion : sans cybervote (avec débat préalable approfondi), la démocratie directe restera limitée à quelques référendums.
Là je vous rejoins. Partiellement (voir mon message du 16).
Que faites-vous du rapport du gouvernement suisse ?
Le gouvernement suisse trouve que, de son point de vue, c'est un bon compromis. Il n'a pas tort. Surtout qu'il est juge et partie.
Que concluez-vous du fait que (d'après les informations disponibles) le passage au vote électronique n'a pas soulevé d'objection majeure de la part de la population suisse ? JR
La population suisse trouve que c'est un bon compromis. Ou fait confiance à la propagande pro-électronique. Dans la mesure où il n'y a pas encore eu de scandale électoral.

Aspects problématiques du vote Internet

Pour la commodité, je répondrai au dernier message de lanredec sous forme d’intercalaires en rouge.

Mais une remarque générale d’abord : je n’ai aucune compétence technique informatique particulière, et c’est je crois le cas des autres participants.

Par la force des choses, mes propositions sont donc à peu près exclusivement du genre logique. Disons qu’elles se voudraient des propositions de bon sens.

Mais même à ce niveau élémentaire de réflexion qui est forcément le nôtre, il me semble qu’on peut attendre des objections (soit techniques, soit logiques) argumentées. En d’autres termes, la simple expression de doute et de craintes ne devrait pas suffire à invalider une proposition. JR

Je crois que vous confondez vote Internet (cybervote) et vote au moyen de machines à voter (électroniques ou non).
Rassurez vous, je connais très bien les facilités de détournement et les difficultés de contrôle que le vote Internet ajoute aux machines à voter.

Par ailleurs je pratique (malheureusement) l’un comme l’autre depuis un moment.

[color=red]Dans votre pratique, avez-vous constaté des contournements du vote Internet ou des machines à voter ?

Est-ce que ces contournements ont changé le sens des votes ?

Y a-t-il eu des contremesures efficaces ?[/color]

D'autre part, vous en êtes resté, semblerait-il, à des technologies anciennes : les disquettes, ça fait un bail que ça n'existe plus,
Vous devriez en informer les maires des villes qui utilisent encore les machines à voter de première ou deuxième génération ;)

Ils n’en utiliseront plus si l’on met en place un système de cybervote à l’échelle nationale par Internet exclusivement.

le stockage style iCloud ou Skydrive devient rapidement la règle... Dans ces conditions, il y a de moins en moins de matériels à voler ou échanger.
Et de plus en plus de données immatérielles à transiter d'une façon qui ne peut être contrôlée que par un petit nombre de gens sur des supports publics ouverts au piratage par des gens suffisamment motivés.

Le rapport suisse traite de ces questions, et il conclut dans le sens de la fiabilité.

De toute façon, la solution, sur le plan de la sécurité, réside probablement dans le cloisonnement des logiciels et des informations,
Ce que les machines à voter permettent plutôt plus que moins, et que le vote Internet permet plutôt moins que plus.

[color=red]Oublions les machines à voter.

Je ne vois pas pourquoi le vote Internet ne permettrait pas de cloisonner les logiciels et les bases de données pas à partir du moment où les données vérifiées et vérifiables en permanence sont conservées dans une mémoire passive (consultable, non modifiable).[/color]

dans la duplication des programmes, des listes électorales et des listes de résultats,
ça peut effectivement compliquer la tâche à certains types de pirates.
et surtout dans la possibilité du contrôle citoyen individuel permanent,
Je n'y crois pas. La complexité d'un système suffisamment sûr pour éviter les piratages les plus basiques rend totalement illusoire la protection contre un organisateur de consultation non intègre. (voyez plus bas)

Ce n’est pas dans la maîtrise des modalités opérationelles que résiderait la vérifiabilité du système, mais dans la séparation et la duplication des bases de données dans des mémoires actives ou exclusivement passives et dans la possibilité pour quiconque de contrôler à tout moment l’exactitude des données enregistrées dans les mémoires passives génératrices des résultats officiels.

avec passage à la consultation-papier classique au moindre soupçon d'erreur ou de fraude pouvant affecter les résultats.
Là nous sommes d'accord. L'idéal étant de doubler le vote en ne comptant les bulletins papier qu'en cas de problème. Sinon il est bien évident que recommencer le vote après un soupçon de fraude aura pour conséquence de modifier le vote d'un certain nombre de citoyens, avec un résultat confirmant le soupçon.

Le but de l’élection-papier ne serait pas de confirmer le cybervote, mais de procéder à un nouveau vote après annulation du premier. À partir du moment où le cybervote aura été annulé, il est bien évident que les électeurs auront la possibilité de voter en toute liberté lors de la nouvelle élection-papier. S’ils souhaitent changer de position par rapport à leur cybervote, c’est leur droit absolu : tout électeur est libre de son vote jusqu’au moment où il met son bulletin dans l’urne (classique ou électronique).

Pour simplifier: 1) si chaque votant peut vérifier à partir de la liste publique de résultats que le résultat correct a bien été enregistré dans sa ligne codée (anonyme),
J'aimerais bien que vous expliquiez dans les détails la façon dont vous verriez la mise en oeuvre de cette vérification. Personnellement toutes les mises en oeuvre que j'imagine sont aisément contournables.

[color=red]C’est ce que j’ai fait je crois. Par un ou plusieurs identifiants ou mots de passe, l’électeur aura accès à la ligne codée correspondant à son vote dans la liste de résultats (liste consultable mais non modifiable enregistrée dans une mémoire exclusivement passive) et pourra vérifier ainsi à tout moment que son vote a été correctement enregistré. En comparant la liste électorale (inscrits), la liste des votants, et la liste des résultats, il pourra s’assurer que les résultats ont été calculés exactements. En comparant la liste des résultats de circonscription (le cas échéant) avec la liste des résultats au niveau national, il pourra s’assurer que les résultats nationaux sont cohérents[color=0].

Sur les moyens techniques d’effectuer ces comparaisons dans des conditions satisfaisantes, je m’en remets aux experts.

Vous semblez être de l’avis que ce n’est pas possible : sur quelles bases, et à partir de quelles expériences ? [/color].

et 2) si toute personne peut vérifier à partir de la liste électorale publique que la liste des résultats codés ne comprend pas d'autres votants que les inscrits,
Idem. Et de plus ça ne protège de rien.

Si. Ça protègerait du bourrage des urnes électroniques.

il semblerait que toute fraude ou erreur significative sera immanquablement détectée par les citoyens eux-mêmes dans les minutes qui suivront la clôture du vote.
Je suis pour le moins dubitatif. Rien de tout ça n'empêcherait de concevoir un système pour donner les bonnes réponses à ces contrôles et simultanément pour transformer un vote 60-40 en vote 40-60.

Les tests de fiabilité auraient justement pour effet de concevoir des systèmes de contournement efficaces. Si l’on n’y arrive pas, la preuve serait faite à mon avis que le système est suffisamment fiable.

Supposons que ce soit aussi facile que vous le dites de contourner les systèmes électroniques :
Supposons.
comment expliquez-vous que les banques et les bourses utilisent de plus en plus régulièrement ces systèmes pour des opérations financières considérables beaucoup plus complexes et étalées dans le temps et qu'elles ne soient pas toutes en faillite depuis belle lurette ?
1) Ces opérations ne sont pas comme vous dites étalées dans le temps.

Elles le sont dans la mesure où la transaction conservée en mémoire passive fournit les données de base, conservées dans un compte actif et modifiable, d’une nouvelle transaction éventuellement frauduleuse. Alors que dans le cas du cybervote on ne peut procéder à aucune transaction autre que la lecture du vote enregistré, puisque le compte est non modifiable au delà de la première transaction. C’est en ce sens que je dis que les transactions bancaires sont étalées dans le temps (et donc vulnérables), au contraire des cybervotes.

  1. Si le truand est la banque, soit le truandé est un client et peut s’en rendre compte facilement, soit c’est le fisc et … vous savez ce qu’il en est.

Je ne vois pas trop ce que le fisc vient faire ici, mais le fait est que le compte électoral électronique serait aussi vérifiable que le compte bancaire électronique.

  1. Les systèmes bancaires sont beaucoup plus isolés du public que ne peut l’être un système de vote électronique surtout contrôlable par le public.

  2. Les banques sont quand même piratées, mais le compromis financier reste favorable.

Admettons que les comptes électoraux soient piratés : pourquoi le compromis électoral ne resterait-il pas favorable, à partir du moment où l’on peut maintenir le piratage ou l’erreur dans des limites telles que les résultats locaux et nationaux n’en seront pas affectés, avec possibilité de passage à l’élection-papier s’il y a lieu ?

Il faudrait qu'il y ait des différences fondamentale entre les deux types d'utilisation.

Quelles sont-elles à votre avis ?


Voir la différence que j’ai faite plus haut entre transaction bancaire et transaction
électorale.

Le fait que le résultat d’un vote n’est pas équivalent à une non faillite bancaire :wink:

[color=red]Non.

Je dis que si le système marche pour les transactions bancaires, il marcherait d’autant mieux pour les transactions électorales, qui sont d’une nature beaucoup plus simple et donc plus facile à protéger.[/color]

Ou alors vous admettez que l’honnêteté du vote soit vérifiée par des auditeurs informatiques, plus l’équivalent de commissaires aux comptes, plus l’équivalent de contrôleurs des contributions. On est loin du contrôle par le citoyen.

J’admets la possibilité de toutes les vérifications légitimes à condition de préserver l’anonymat du vote, mais c’est la possibilité du contrôle citoyen individuel qui sera la clé du système.

Le fait que le résultat d’un vote n’est pas équivalent à une tenue de compte.

Ou alors vous demandez à supprimer l’anonymat du vote.

Ce n’est certainement pas ce que je demande.

Pensez-vous que le public ne soit pas convaincu que ces systèmes bancaires fonctionnent convenablement ?
Je pense que le public est raisonnablement convaincu que les systèmes bancaires fonctionnent raisonnablement bien mais qu'il vaut mieux quand même vérifier ses relevés de compte régulièrement. Mais je ne vois pas le rapport avec un vote anonyme.

Pour que le système donne les résultats démocratiques voulus, il faut que les électeurs aient confiance en lui et puissent vérifier à tout moment que les résultats enregistrés sont corrects… L’anonymat du vote est un des éléments clés de la confiance du public

La sagesse commande d'effectuer des tests d'attaque systématiques : c'est le seul moyen de prouver que le cybervote est suffisamment sûr...
Oui et non. C'est seulement le moyen de prouver qu'il ne l'est pas. Ne pas trouver la démonstration du petit théorème de Fermat pendant plusieurs siècles ne prouvait pas qu'elle n'existait pas, puisqu'on a fini par la trouver, ce qui a prouvé qu'elle existait.

Je ne dis pas, mais tant qu’on a la possibilité de détecter instantaném,ent tout colntournement il ne serait pas raisonnable de se priver d’un système de cybervote simplement parce qu’un jour il deviendrait possible de le contourner.

Il reste que si les cybervotes annulés pour pour fraude ou erreur sont peu nombreux, on gagnera économiquement et sur le plan de la démocratie participative à la mise en place du système.

Mais ne nous faisons pas d’illusion : sans cybervote (avec débat préalable approfondi), la démocratie directe restera limitée à quelques référendums.

Là je vous rejoins. Partiellement (voir mon message du 16).

Que faites-vous du rapport du gouvernement suisse ?
Le gouvernement suisse trouve que, de son point de vue, c'est un bon compromis. Il n'a pas tort. Surtout qu'il est juge et partie.

En quoi le gouvernement suisse est-il juge et partie ? Son rapport est fondé sur des expériences objectives et, sauf erreur, sur les conclusions d’experts indépendants ?

Faut-il considérer que tout rapport dont les conclusions sont favorables au cybervote émanage automatiquement de juges-parties et donc est dépourvu du toute valeur ?[/color]

Que concluez-vous du fait que (d'après les informations disponibles) le passage au vote électronique n'a pas soulevé d'objection majeure de la part de la population suisse ? JR
La population suisse trouve que c'est un bon compromis. Ou fait confiance à la propagande pro-électronique. Dans la mesure où il n'y a pas encore eu de scandale électoral.
[color=0][/color]

[color=red]Pourquoi la population suisse fait-elle confiance à la propagande pro-Internet et pas à la propagande cybersceptique cybersceptique, alors que cette dernière est beaucoup plus aprésente et agressive ?

S’il n’y a pas eu encore de scandale électoral depuis plusieurs années, que faut-il en conclure en toute logique ?[/color]

JR

« Mais une remarque générale d’abord : je n’ai aucune compétence technique informatique particulière, et c’est je crois le cas des autres participants. »

je ne conteste pas le début

Jacques, je vois que nous ne convergerons jamais. A mon avis, votre confiance absolue dans la technologie, qui vient probablement de votre « absence de compétence technique particulière », vous aveugle.

Je répondrai quand même à plusieurs de vos objections et interrogations par un seul point : ce sont les hommes au pouvoir qui ont intérêt à rendre le vote opaque.

En ce qui concerne vos questions techniques, je suis désolé mais y répondre de façon succincte nécessiterait de votre part une culture informatique que vous avouez ne pas avoir.

Vote Internet : questions à lanredec

Ou bien vous ne m’avez pas lu, ou bien vous faites semblant de ne pas voir ce que je veux dire.

Mon argumentation précédente devrait montrer au contraire de ce que vous écrivez que je suis loin de faire aveuglément confiance à la technique informatique – justement parce que je ne la connais pas.

Votre esquive qu’il est inutile de fournir des explications parce que je ne comprendrais pas est un peu facile. Vous oubliez que je ne suis pas seul sur ce forum et que d’autres ici (Étienne, NingúnOtro, etc. – sans oublier Ana, fin connaisseur en la matière à en juger par ses messages) peuvent vous suivre et au besoin compléter vos arguments.

Mais si vous ne voulez pas répondre en détail à mes questions/observations antérieures, je comprendrai. Vous serait-il possible du moins de faire connaître clairement votre position sur les quatre points suivants :

  1. Est-ce votre avis, en tant que personne informatiquement cultivée, qu’en l’état actuel des techniques il ne serait pas possible de mettre en place des contremesures permettant aux électeurs de détecter une erreur ou fraude informatiques pouvant changer le sens des résultats électoraux ?

  2. Si oui, sur quoi, en résumé, est fondée cette opinion ?

  3. Pourriez-vous renvoyer aux documents (google ou autres) qui la justifieraient particulièrement bien selon vous ? On essaiera de comprendre les arguments techniques.

  4. Y a-t-il lieu d’écarter d’emblée les conclusions (contraires aux vôtres) du gouvernement suisse dans le rapport que j’ai cité plus haut, et pour quelles raisons ?

Croyez que vos réponses seront très utiles.

Et qu’en pense thierryb ?

Merci d’avance.

JR

Si nous devions élire le plus ignare en informatique j’aurai bien peur de décrocher la palme et même de me retrouver hors concours. Cependant je crois que le centre de la toile est sous contrôle etatuniens et que ce pays pourrait stopper le système. Peut être pour cette seule raison l’utilisation d’internet pour le vote est elle invalidé ?
Anonymous aussi menace de couper internet.

frigouret, ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas utiliser le cybervote. Si cette chose extraordinaire se produisait,on passerait au vote-papier classique. Ce serait un cas d’annulation du cybervote comme un autre.

D’ailleurs, on ne serait pas forcément obligé d’annuler : peut-être (sauf contre-indication technique) suffirait-il de prolonger la période du vote par Internet.

Il faut mettre les avantages et les économies du vote Internet en balance avec les inconvénients possibles : il me semble que les avantages l’emporteraient nettement. JR

Votre esquive qu'il est inutile de fournir des explications parce que je ne comprendrais pas est un peu facile.
Relisez moi. J'ai écrit qu'il n'était pas possible de le faire de façon succincte pour quelqu'un n'ayant pas une culture suffisante. Et que j'en étais désolé. Pas du tout que c'était inutile.
Vous oubliez que je ne suis pas seul sur ce forum
non ;)
1) Est-ce votre avis, en tant que personne informatiquement cultivée, qu'en l'état actuel des techniques il ne serait pas possible de mettre en place des contremesures permettant aux électeurs de détecter une erreur ou fraude informatiques pouvant changer le sens des résultats électoraux ?
Oui. Vous pouvez même supprimer "en l'état actuel des techniques".
2) Si oui, sur quoi, [i]en résumé[/i], est fondée cette opinion ?
J'y ai déjà répondu en résumé. Je reprends : -La complexité des mécanismes nécessaires pour éviter les piratages les plus simples rend facile d'y intégrer des backdoors suffisamment discrets pour n'être détectables, même dans le code source, que par des personnes particulièrement averties et équipées. -La complexité des mécanismes permettant de passer du code source censé être utilisé, d'une part au code source contrôlable par un citoyen, et d'autre part au système effectivement utilisé, est largement suffisante pour qu'un insider motivé pratique un échange indétectable. Or ceux qui ont le plus intérêt à rendre le vote opaque sont directement ou indirectement des insiders. -Tout "contrôle" intégré au code n'est qu'une exigence fonctionnelle de plus à remplir par ce code. Pour simplifier cela se ramène toujours à poser au système la question "êtes vous intègre ?" et à vérifier que la réponse est "oui". Demander au système quel vote il a pris en compte, quelle liste d'électeurs il a pris en compte, etc. n'en sont que des versions relativement simplistes. Mais même des "contrôles" internes plus élaborés reviennent toujours à cela. -La protection des données d'un ordinateur connecté sur internet ne peut pas être garantie.
3) Pourriez-vous renvoyer aux documents (google ou autres) qui la justifieraient particulièrement bien selon vous ? On essaiera de comprendre les arguments techniques.
Non. Je ne me suis jamais passionné pour ces sujets au point d'aller faire des recherches sur google. Mais - sur la complexité du code, regardez déjà la taille de votre système d'exploitation (un octet c'est un caractère, et le code source est plus volumineux d'au moins un ordre de grandeur), dont une partie non négligeable est utilisée par un tel système, pour aller plus loin regardez la taille, la doc, et le suivi des bugs d'une bibliothèque de cryptage (qui ne constitue qu'une petite partie du système) comme ssleay. - sur la complexité des mécanismes, vous pouvez déjà vous imaginer vous même le nombre de transferts de fichiers, - sur la protection des ordinateurs connectés à internet, je suppose que la littérature est monstrueuse et que vous n'aurez aucun mal à vous y noyer.
4) Y a-t-il lieu d'écarter d'emblée les conclusions (contraires aux vôtres) du gouvernement suisse dans le rapport que j'ai cité plus haut, et pour quelles raisons ?
Non. Comme je l'ai déjà écrit, c'est essentiellement une question de compromis. D'un côté la probabilité du risque et la gravité du risque. De l'autre côté les gains économiques, écologiques, etc. permettant une participation plus importante.
Merci d'avance.
De rien, c'est moi ...
Y a-t-il lieu d'écarter d'emblée les conclusions (contraires aux vôtres) du gouvernement suisse dans le rapport que j'ai cité plus haut, et pour quelles raisons ?
Non.

Comme je l’ai déjà écrit, c’est essentiellement une question de compromis.

D’un côté la probabilité du risque et la gravité du risque.

De l’autre côté les gains économiques, écologiques, etc. permettant une participation plus importante.


C’est exactement ce que je voulais dire.

Voilà une réponse encourageante qui devrait permettre à ceux qui s’y connaissent d’aller plus loin. JR

Prenons un exemple. Imaginons qu’après l’adoption avant-hier du MES par l’AN, le Sénat exige que cela fasse l’objet d’un référendum. Le gouvernement est fortement impliqué. Donc le risque que le gouvernement soit tenté par un piratage est élevé (et ça n’est pas très compliqué pour lui). La gravité du sujet est élevée. Le coût des conséquences pour la Nation est incomparablement supérieur au coût pour l’État de l’organisation d’une consultation papier. Vous m’avez compris.

Par contre, évidemment, si je veux proposer une loi interdisant aux propriétaires de chats de les laisser chier sur les salades de leurs voisins (et que j’arrive à trouver 5 millions de signatures pour ça), le risque que le système de vote soit piraté par le lobby des mamies à chats est modéré. Et quand bien même il le serait (piraté), j’arriverais à m’en consoler. Mais comme ça me tient quand même à cœur (j’ai quand même été à la pêche à 5 millions de signatures) c’est mieux que les écologistes ne me reprochent pas les arbres abattus et l’eau polluée par la fabrication des bulletins papier.

Le vote internet inscrit par les citoyens de Genève dans leur constitution cantonale

lanredec, franchement, cet exemple que vous donnez n’était pas vraiment nécessaire. Tout le monde est convaincu je crois que les gouvernements sont mieux placés que les citoyens ordinaires pour truquer des élections. (À vrai dire, ce sont plutôt les experts informaticiens, gouvernementaux ou non, qui seraient les mieux placés dans ce contexte.)

Toutefois je vous rappelle que ma principale question était la suivante :

Les électeurs pourront-ils dans tous les cas détecter une fraude ou erreur suffisamment importante pour fausser le résultat d’une élection et passer à nouvelle élection de type classique ?

À cette question vous avez clairement répondu Non. Mais tout de suite après, vous envisagez la possibilité d’établir un « compromis entre la probabilité du risque et la gravité du risque ».

Je suis curieux de savoir en quoi consisterait ce compromis.

Deux minutes de surfage sur google m’apprennent qu’il y a un peu plus de deux ans, en 2009, les électeurs genevois se sont prononcés à plus de 70 % en faveur du vote par Internet dans la constitution cantonale : voyez http://www.ge.ch/evoting/.

Vous trouverez sur cette page la référence électronique PDF à l’analyse connexe de 25 pages intitulée : « La solution genevoise de vote électronique à cœur ouvert ».

Vu l’intérêt que plusieurs d’entre nous manifestent ici pour la question, le fait que deux fils de forums lui sont consacrés – dont celui-ci, auquel vous participez activement –, et votre ferme opposition au principe même du vote Internet, appuyée sans nul doute sur une culture informatique étendue, peut-être aurez-vous l’amabilité de signaler les endroits de cette analyse qui appellent des objections ou mises en garde de votre part ?

Ça ferait considérablement avancer le débat, car vous reconnaîtrez que de simples dénégations ne sont pas faites pour entraîner la conviction.

Merci encore ! JR

[align=center]Les ordinateurs de vote utilisés en Californie pris en défaut.[/align]

À lire ici : http://padawan.info/fr/2007/08/les-ordinateurs-1.html

Il est toutefois important de noter que si ces études démontrent effectivement ce que tout le monde est en droit de soupçonner (la faillibilité et l’opacité tant de ces machines que de leurs fabricants), elles se limitent à un débat technique qui peut dégénérer dans une course aux armements sans fin (je démontre une faille, le fabricant sort une rustine et on recommence jusqu’à la faille suivante). Pour reprendre les propres termes de Pierre Muller, président d’Ordinateurs de vote, il ne faut pas que ces débats techniques escamotent la question essentielle, à savoir garantir un processus électoral observable et compréhensible par n’importe qui.

lanredec, franchement, cet exemple que vous donnez n'était pas vraiment nécessaire.
Voir plus bas.
Tout le monde est convaincu je crois que les gouvernements sont mieux placés que les citoyens ordinaires pour truquer des élections.
Votre insistance à utiliser ce rapport du gouvernement suisse et à refuser d'y voir un conflit d'intérêt m'avait fait penser le contraire. Désolé de n'avoir pas compris où vous vouliez en venir.
Toutefois je vous rappelle que ma principale question était la suivante : Les électeurs pourront-ils dans tous les cas détecter une fraude ou erreur suffisamment importante pour fausser le résultat d'une élection et passer à nouvelle élection de type classique ? À cette question vous avez clairement répondu Non.
Je persiste.
Mais tout de suite après, vous envisagez la possibilité d'établir un "[i]compromis entre la probabilité du risque et la gravité du risque[/i]".
Jacques ! Je n'ai pas parlé de compromis entre la peste et le choléra, mais entre l'ensemble peste-choléra et la vaccination.
Je suis curieux de savoir en quoi consisterait ce compromis.
Je vous renvoie sur mon exemple qui "n'était pas vraiment nécessaire." Si le risque est faible et peu probable et que le gain est significatif, vive le compromis. Si le risque est important et probable et que le gain ne justifie pas ce risque, stop.
votre ferme opposition au principe même du vote Internet
Puis je vous renvoyer à mes messages précédents qui parlent de compromis ?
vous reconnaîtrez que de simples dénégations ne sont pas faites pour entraîner la conviction.
Je ne vous le fais pas dire.

Nos points de vue ne sont néanmoins pas si éloignés dans la mesure où vous admettez qu’en cas de fraude avérée le recours au vote papier constitue la solution corrective, donc, comme moi, que le risque de fraude existe, et que le vote papier est plus sûr que le vote électronique. Le seul point où nous divergeons est sur la capacité d’un citoyen à démontrer l’existence d’une fraude, et en particulier une fraude d’une faction au pouvoir.

Les ordinateurs de vote utilisés en Californie pris en défaut.
Très instructif. Suivre aussi les liens dans l'article, en particulier http://padawan.info/fr/2006/09/comment-truquer.html et http://padawan.info/fr/2006/10/comment-truquer-1.html où des commentaires entrent même dans les détails techniques (bien que la question ne soit effectivement pas dans telle ou telle faille de sécurité qui sera vite corrigée ... en introduisant deux autres failles).

Les problèmes informatiques liés au vote internet sont les mêmes … sauf que le pirate n’a même pas besoin de pénétrer dans le local où se trouve la machine.