3 Extension des moyens de la résistance

Dans la série « formulons des invitations à nous rejoindre » et « n’oublions pas de descendre dans la rue pour garder le contact physique », j’ai fabriqué mardi dernier (28 mars) la première banderole de ma vie.

Comme je l’ai vécu l’an passé, c’est assez émouvant d’ainsi sortir la tête du groupe pour protester, c’est même inquiétant, pas l’habitude : est-ce que je ne fais pas une connerie ? Cette fois, je n’étais plus « à l’abri » dans mon bureau, devant mon seul écran, j’ai mis la tête à l’air, en l’air.

Mais c’est bien : c’est complémentaire, c’est cohérent.
(Et puis j’étais loin d’être seul : on était 200 000 à Marseille… Quelle ambiance de partage festif, de générosité, de protection mutuelle, quelle chaude humanité. C’est vraiment bien, une manif :/)

C’est difficile, aussi, de résumer sur une minuscule banderole (2 m) toute ma réflexion, ces milliers d’heures passées à découvrir (avec vous) les mécanismes du piège, analyses réduites à quelques petits mots, slogans forcément risqués, potentiellement sources de tous les malentendus.

Avec mes enfants, après force réflexions et inspirations fulgurantes assez marrantes, on s’est fixés, pour le moment, sur :

au recto :

CITOYEN, TE LAISSE PAS FAIRE LA POLITIQUE C'EST TON AFFAIRE http://etienne.chouard.free.fr/forum
et au verso :
UNE SEULE SOLUTION : CHANGEONS LA CONSTITUTION http://etienne.chouard.free.fr/forum
Mardi prochain, en plus, on aura [b]des sifflets [/b](pas encore des barils tam tam, mais mardi d'après, peut-être :/)

Si vous avez des idées (autres formules résumant bien notre résistance, autres médias…) pour étendre la diffusion de nos idées, on peut en parler ici, non ? :confused:

Oui, la dignité humaine est au centre de tout.

Le fond du problème, c’ est que le CPE part du principe que les gens sont des marchandises.

Les « entrepreneurs » veulent une marchandise toute prête à servir, sans quoi ils menacent de la trouver ailleurs, dans des pays où la dignité humaine est encore moins bien reconnue que chez nous et où la marchandise s’obtient à encore meilleur compte.

Autrefois, les entreprises formaient les entrants sur le marché du travail. Aujourd’hui, nos marchands les voudraient tout formés, ou alors il faudrait que l’Etat leur accorde des compensations pour qu’ils daignent accepter ces marchandises imparfaites.

Je ne vois pas ce que la France (qui reste, d’après mes expériences multiples et convergentes, l’un des pays, sinon le pays, où l’on vit le mieux, même si c’est moins vrai qu’autrefois) irait renoncer au système qui lui a réussi : dans la mesure où justement l’on y vit mieux, c’est aux autres de prendre exemple sur elle, et pas à elle de prendre exemple sur les autres.

Un seul correctif : s’assurer que le système français ne se maintient pas au détriment de la justice sociale, c’est-à-dire, d’autres populations ; comparer avec les autres systèmes (l’américain ou le chinois, par exemple) ; rectifier le tir s’il y a lieu. Se rendre bien compte que le culte de la croissance n’est souvent rien d’autre que le culte d’un profit déshumanisant et irrationnel, facteur de surexploitation et de détournement des ressources naturelles, dont la principale est le temps (temps gaspillé à faire des choses inutiles ou nuisibles).

Le mouvement de protestation actuel a toute ma sympathie : les jeunes ont raison. JR

Je vais ajouter ma pierre à votre édifice.

Je suis grand-mère de 7 petits-enfants entre 3 et 14 ans. Le T"C"E a été une pomme de discorde avec la mère des 2 ainés.

Mon prof de Droit Constitutionnel avait été très clair, alors que je n’étais pas compétente, et j’ai voulu communiquer mon sentiment à ma fille, fière de voter OUI : « Mais lis le traité… - Je ne le lirai pas - Mais c’est très dangereux - Tu m’as aussi dit que c’était dangereux de faire des enfants. Je veux le meilleur pour eux. Ceux qui ont rédigé le traité, ils ont des enfants eux aussi… »
Comment expliquer qu’ils ne se soucient pas vraiment des siens, et que si je ne voulais plus qu’on mette des enfants au monde, c’est pour ne pas leur faire la saloperie vers laquelle on se dirigeait toutes voiles dehors.

Bon voilà, après m’avoir expliqué que « c’est l’instinct », mes 3 filles m’ont donné … de merveilleux petits-enfants à protéger, et avec lesquels j’aurai beaucoup de plaisir à travailler.

En 68, je partageais à Nanterre avec Daniel Cohn-Bendit des travaux dirigés de psychologie sociale, moi en psycho lui en socio. J’étais plus âgée, j’avais déjà 2 fillettes que j’emmenais sans hésiter à la fac pendant les assemblées générales, gardées par les étudiants. Les étudiants m’ont expliqué que pour y changer quelque chose, on ne pouvait pas faire autre chose que d’avoir recours à la force et à la violence. Je ne voulais pas cela. J’ai choisi un autre chemin, et c’est par là que je vous rejoins.

J’ai lu le livre postérieur de Dany : « Nous l’avons tant aimée la révolution »
J’ai lu le livre de son frère Gaby : « Lettre ouverte à tous ceux qui n’aiment pas l’école », nov 2003, après la lettre de Luc Ferry aux enseignants.

Je m’intéresse au dossier Éducation, et dans l’ordre des perles, je vous en cite une :
Une femme proviseur de lycée en région parisienne essaie de modifier l’ambiance professorale là où elle travaille secondée par une collègue. Echecs de ses nombreuses tentatives, elles concluent : « les murs nous résisteront moins que les profs, on va repeindre les murs… » Le Ministère s’intéressait à « leur cas », et elle a déposé un dossier pour être responsable d’un « lycée innovant ». Cela a presque failli réussir jusqu’à ce que la réponse arrive, je vous la donne en mille : « Madame, vous êtes trop atypique pour pouvoir vous couler dans le moule des établissements innovants ».

D’où la démission de Gabriel Cohn-Bendit, instigateur du lycée expérimental de Saint-Nazaire, qui a inventé une autre école, où les élèves exclus ou en rupture du système classique trouvent toute leur place et sont respectés.
Il avait été nommé au Conseil National de l’innovation et de la réussite scolaire, et a démissionné en novembre 2002 avec 16 autres membres, pour protester contre la remise en cause de l’indépendance du Conseil.

Pour lui, « l’école ne doit pas être une machine à créer, au mieux des élèves obéissants, au pire des rebelles violents ; l’école doit être un lieu où se forgent des personnalités de citoyens ».

Il va nous falloir suivre la conjoncture au jour le jour. :smiley:

"[i]Bien que d'une nature tout à fait différente, les forces de désagrégation sociale sont sans doute aujourd'hui bien plus fortes que celles qui se constataient à la veille de la Révolution française, et nul ne sait ce qui pourrait survenir demain si la rue venait à balayer l'ordre public. Comme alors, l'inconscience de certaines féodalités dominantes qui se croient à l'abri et qui profitent, le plus souvent indûment, de situations privilégiées, est ici totale[/i]."

Maurice Allais. Économiste (Prix Nobel), scienfique, français, européen… et libéral.


J’ai oublié de citer ce passage, tout à l’heure, sur le « volet économie »… (c’est pour vous amener « là-bas ») ; le lien vers le texte complet de M. Allais y est indiqué.)

Oui, pas un « branquignol » du tout, ce monsieur, pas un jeunot (comme moi), un vrai bon « expert », bardé de médailles, de références et de bouquins parus,… et même pas un « dangereux gauchiste » ! … Mieux vaut préciser quand on cite des trucs comme… :

"Voir message n°487 du volet "[i]Principes constitutionnels relatifs à l'activité économique[/i]."
... parce que si on insiste un peu sur le fait que la mondialisation EST (non pas "commence"), donc qu'il existe bel et bien une forme d'État mondial, sauf qu'il est primitif, anarchique, gouverné suivant les règles de la jungle..., et sur le fait que la force physique est un moyen quelque peu dépassé (où dont on se passe désormais plus facilement) pour accéder et se maintenir au pouvoir...

… En français, la moitié de la citation de M. Allais, j’appelle ça… « le nouveau totalitarisme est arrivé ».

Ça fait plaisir de l’entendre (lire) exprimé par quelqu’un de … ‹ sérieux ›. Surtout quand soi-même on a cité du G. Orwell sur le volet « économie », ici…
… et tiens, c’est marrant, on dirait parfois du Jospin… (voir mon message n°158 sur le volet « 1A - La Constitution définit les pouvoirs sans imposer une politique économique »).

Finalement, « on » dit tous un peu la même chose, sauf :

  • ceux qui causent le plus près des micros, employent ceux qui les tiennent, les micros, et prennent leur cas de privilégiés et leur insensibilité sociale (leur sentiment de non appartenance à l’espèce animale, je ne sais quoi) pour une généralité

  • que M. Allais parle en termes d’économiste (même si, pour un économiste, il a vraiment les pieds sur terre)

  • Jospin assume la solidarité avec les camarades. Lui (son fameux chapitre ‹ de la nouvelle aristocratie ›), c’est la schizo complète. Ou bien une position clairement antidémocratique. Ou un clin d’oeil qu’il fallait traduire soi-même. À condition de ne pas être pris dans la cacophonie des experts journaleux politologues autoproclamés.

  • qu’on ne parle pas la même langue entre nous… et ça c’est un défi de tous les instants, la com’.

… j’ai un double aveu à vous faire. Sur les deux grandes raisons qui m’amènent ici, et guident mon approche.

  • Je considère que la plus grosse tare des « altermondialistes » (ou assimilés, tous niveaux gauche - droite confondus - disons « mondialistes », tiens, justement) n’est pas ce qu’ils font, conçoivent, soutiennent… pas même le fonctionnement interne actuel pas très démocratique de ATTAC (un mouvement un peu révolutionnaire ne devient pas démocratique du jour au lendemain, qu’on m’en cite… ou alors je m’appelle Robespierre) mais qu’ils sont nuls pour la pédagogie. Ils entreprenent d’éduquer des élus, c’est bien. Mais les citoyens ?

    J’ai été affolé, durant des mois de conversation sur un forum montrant des participants de tous bords, par la quantité de préjugés des uns et des autres. Une constante importante : assimilation des alters à l’extrême gauche (à un parti / à une volonté de réinstaurer le collectivisme). ?? À une époque où on détourne aussi bien le sens du terme « libéralisme » que ceux de révolution, démocratie, Constitution… Faut-il que moi, un gauchiste (français, de surcroît), j’explique à un droiteux ce qu’est le libéralisme ?? Et lui dire sérieusement que les créateurs du Monde diplomatique sont sans aucun doute plus libéraux que lui-même ?..

    Moi qui prend l’altermondialisme comme un nouvel existentialisme… ce « sectarisme projeté », ça me révolte.
    Des dizaines de gens, sympathisants PC, PS, UMP, Villiéristes, qui vous tartinent des pages (comme moi) ou pas, mais jamais ne font de lien clair (ou juste par à coups, sans cohérence ni continuité) entre l’économie mondialisée et anarchique, la crise du politique, la demi-mort du syndicalisme, la désertion des partis et syndicats… et traitent les altermondialistes d’ « opportunistes » et de 'tiers-mondistes simplistes"… Marre. Pourtant, je ne suis pas altermondialiste.
    Ce fut pour moi la goutte d’eau en matière de capacité de notre idéologie (dominante, c’est un pléonasme) à diviser pour mieux régner.

    Voilà, je ne sais pas répondre autrement à la question « comment étendre le domaine de la lutte » sans renvoyer à cette carence criante de pédagogie « mondialiste ».
    D’où l’allure de ma démarche, ici.

  • J’ai véritablement compris l’importance qu’il y a à créer un volet « économie »… ici même. Disons plus généralement, en échangeant avec des gens qui veulent vraiment une Constitution.

    Jusque-là, à trop discuter au milieu de certains OUI et NON, réponses à une question bête (pardon), je ne me rendais pas compte de l’ampleur de ce que M. Allais appelle ignorance", s’agissant de reconnaître l’importance primordiale de l’ordre économique mondial sur la déroute des politiques internes, et d’un ensemble de structures démocratiques, plus encore que sur la conjoncture économique interne, qui est pourtant frappante (Allais parle de 50% de perte potentielle de PIB réel / habitant en Europe depuis 1974).

    Parce que parmi ces gens qui veulent une véritable Constitution, on en trouve beaucoup qui ont l’air de croire que la démocratie peut marcher avec la lecture de la politique au niveau national et celle de l’économie illisible au même niveau.

    C’est la seule raison qui fait qu’il nous faut parler d’économie ici. Nous avons changé d’ordre mondial (depuis 1974, 1982-84, 1989, suivant les comptes *) et faire une nouvelle Constitution, du moins réinstaurer la démocratie, ça ne peut pas faire l’économie de cette révolution. Les choix (les modes) il n’y en a pas 36 : deux principaux tout au plus. Et encore, ils se rejoignent : aux extrêmes, l’isolationnisme et le commerce équitable généralisé.

    Ben « je suis désolé mes enfants (les vieux)… ;) » quand on entend faire la révolution, c’est sans doute qu’il y a d’abord à faire des constats étonnants, qui font un peu peur. On ne part pas dans des comment de cette ampleur sans donner des pourquoi qui valent le détour… Vous en connaissez beaucoup, des gens qui savent vous donner des pourquoi qui ne traitent pas les dossiers les uns séparés des autres ?

S’il ne s’agissait que de corriger la Constitution de 1958, et même, de prendre nos distances vis-à-vis de l’UE actuelle… lisez la contribution de M. Allais, par exemple.

  • Et c’est moi, le jeunot, né en 1977 qui raconte ça à des plus vieux, et en viens à douter tous les jours, au point que je suis soulagé chaque fois qu’un type vieux et sérieux me le confirme.

Mon premier tract

Très bon, le papier d’Allais, effectivement, merci. Il faut que je note cette adresse sur ma page ‹ Liens ›.

Extension des moyens de la résistance (suite) : tiens, j’ai publié une photo de la banderole sur la page ‹ Liens ›(http://etienne.chouard.free.fr/Europe/Liens.php), et surtout j’ai publié le tract, mon premier tract, de toute ma vie, ça donne le trac :confused:

http://etienne.chouard.free.fr/Europe/tract_EC.pdf

S’il vous plaît, dites-moi ce que vous pensez de ce tract : j’essaie d’y résumer toute ma réflexion en peu de mots… Pas facile.

Je vais sûrement en faire un billet à commenter, peut-être aussi sur d’autres sites, je vais voir… Si vous avez des idées, je suis preneur.

Ceux que le texte intéresse peuvent l’utiliser librement, cela va sans dire :confused:

Je trouve Sam trop sévère avec les alter. Ce n’est pas si simple d’expliquer clairement. Et quelles forces ils nous donnent pour résister !

Etienne,

pour les alters, « qui aime bien châtie bien »… Et d’ailleurs… je suis membre d’ATTAC depuis le mois dernier :wink:
Oui, "quelle force ils nous donnent pour résister ! "

A qui/quoi d’autre crois tu que je me réfère lorsque moi qui « tiens » à causer de ces horreurs d’économie ici même, j’écris : « mes enfants / mes vieux […] on ne part pas dans des comment de cette ampleur sans donner des pourquoi qui valent le détour… Vous en connaissez beaucoup, des gens qui […] » ?
Et de citer Allais dans la foulée, pour dire qu’un type aussi « sérieux » (économiste, Prix Nobel) et qui plus est « libéral » (gaulliste), considère que l’ordre économique mondial est le paramètre numéro 1, de loin, sur tous les problèmes de politique économique des Etats.

[b]Je corrige donc ici largemement la formule « ils sont nuls en pédagogie mondialiste » : c’est mal tourné, et surtout, ça fait l’impasse sur ce qu’il y a vraiment à dire autour de cette idée… (Merci donc pour le rappel Etienne.)

Si c’était une simple question de capacité à s’expliquer, les choses seraient bien plus simples.
Mais c’est beaucoup plus compliqué… et grave.

Quand je dis « pédagogie », déjà, je pense surtout à l’ampleur du diviser pour mieux régner « en face ». Mais même, ce n’est pas la seule nuance, loin de là[/b] :

  • pour moi, « donner des pourquoi qui valent le détour » çà signifie en particulier être capable d’expliquer dans les grandes lignes l’étendue de la confusion du (très) grand nombre - ce n’ets pas tant une disposition élitiste, c’est la conséquence directe de l’idée que nous sommes en pleine crise politique, et en pleine confusion : si un pourcentage significatif d’élu ou de citoyens pouvaient donner un sens à l’ordre des choses, ils pourraient aussi proposer un programme digne de ce nom. Nous sommes, je le crains, dans une ère ou ne règne plus que la bricole. Et donc, où les plus gros imposteurs, et les partisans du zéro prévention / tout répressif comme du laisser fairisme économique ont la voie royale. Est-ce tiré par les cheveux de poser ainsi ces grands conclusions ?

  • dans la même logique, ce diviser pour mieux régner « en face », ce serait une erreur grave de ne l’attribuer qu’aux « comploteurs actifs » (dit officiellement néo libéraux), à la quasi totalité des médias et même à se limiter ensuite aux cratocrates (-manes) impuissants (politiquement - face aux pouvoirs économiques) mais qui profitent de la place.

Le plus grand diviser pour mieux régner actuel réside dans nos habitudes à nous. Et j’invite chacun à y réfléchir, si ce n’est pas déjà fait :

  • l’habitude si ancrée en nous, de raisonner dans le sens de la solidarité de principe entre « acteurs économique » nationaux, et d’opposition entre nations - bref, sur une base de patriotisme économique.
    Celui-ci, qu’on le prône, ou qu’on le moque, il est toujours autant évoqué implicitement dans la rhétorique économique dominante, et il est tous les jours plus absurde)
    .
    Que celui qui en doute n’hésite pas à demander des explications.

    Au présent, dans le contexte, songer toujours (implicitement) « solidarité entre « acteurs économiques » dans la nation » / « concurrence entre nations » est une chose destructrice. C’est l’arme géniale du riche actionnaire qui gagne à tous les coups. En faisant passer ses intérêts pour l’intérêt général ; en divisant les pauvres des nations, entre nations , dans les entreprises.

    Le CAC40 dont tu parles dans ton tract, Etienne, tu ne dis pas à quel point il est bien peu « français » (et pourtant, dans les discours, le CAC40 c’est « la France », la croissance française…)
    Evidemment, ton tract n’est pas conçu pour te donner bêtement (à tort) l’air raciste / impérialiste / … Et ce n’est d’ailleurs pas le tract que je critique.

  • cette terrible manie du discours… Maurice Allais écrit : « La confusion actuelle du libéralisme et du laissez-fairisme constitue une des plus grandes erreurs de notre temps. »

    Manie qui nous fait amalgamer non seulement « une société libérale et humaniste […] à une société laxiste, laissez-fairiste, pervertie, manipulée, ou aveugle », comme le dit ce monsieur, mais j’irai plus loin.

    L’amalgame permanent du libéralisme et de l’anarchie ultra libérale nous fait considérer implicitement que celle-ci est le « libéralisme réel ». Alors qu’elle est indissociable de l’ordre économique mondial, ce qui change tout dans la manière que l’on a de SITUER L’ETAT (fort).
    Ainsi, ça nous conduit toujours à nous en remettre à la démocratie dans la nation tout en niant (consciemment ou non) l’existance d’un « Etat mondial », très anti démocratique, évidemment, « primitif » pourrait-on dire, mais bel et bien présent, lié à l’existence de pouvoirs POLITIQUES bien réels en dehors de l’Etat de droit. En termes de « lecture économique », qu’est-ce que l’anarchie sinon le pouvoir POLITIQUE, de fait, aux pouvoirs ECONOMIQUES les plus forts ?

Si j’ai un peu ralongé mon message d’avant, et que je reprends le temps (la longueur ici, désolé…) c’est que j’ai jugé pas du tout inutile d’évoquer mon expérience de certain forum, soutenue durant plus de 6 mois, et la quantité de préjugés que j’ai vu circuler sur les altermondilaistes. Le constat de cet énorme défi a fortement contribué à me faire retrousser les manches.

Je dis « mondialiste », désormais. Et cherche mieux en attendant. « Alter » ou pas, « pour », « contre », le principal est dans le « mondialiste »… ou pas. Question de mode de pensée plus que de parti pris.

Voilà pour la « pédagogie mondialiste »… C’est pas gagné.

Excellente, ta banderolle.
Le jour ou je ne suis plus un dynosaure, et si besoin, et si j’ai assez le temps, je t’enverrai quelques dessins.
J’ai un avoeu à te faire : la page d’introduction de ton site est assez moche… (le forum, c’est bien mieux, même si c’est un brin austère). Trop de tons et de typo apposés. Et puis un arrière plan avec une belle image, ça serait plus joli (par exemple une reprise de ta banderolle, avec le globe, quitte à bouger un peu la légende).

Le tract : regardé très vite. J’aime bien le ton (la MEP mériterait bien quelques fignolages).
Une remarque d’après ce tract : si tu peux faire (dans ton esprit) un lien évident entre les deux pages du tract, c’est une manière de dire toi même que le « volet économie » a bien un sens ici
J’ai d’ailleurs décidé de reprendre l’introduction volet depuis ce point précis ("peut-on / doit-t-on parler d’économie ici ?)

Au fait : j’avais bien aimé le poisson d’avril dans ton journal. Ca fait réagir. (Au bout de trois minutes, j’ai fait CNTRL +F / « poisson d’avril »… rien. Ce qui m’a forcé à lire la page et demie, plutôt dense) :wink:

Cher Étienne,

Ce tract est clair et net… Je l’approuve .

Bien sûr, la place des partis est un peu rapidement et sévèrement abordée, car si les partis entrent dans le dispositif qui alimente la perversité du système, ils peuvent aussi servir au processus inverse dés lors que les citoyens le veulent :

c’est aussi quelque part la faute des citoyens s’ils ont ces institutions-là et les partis qui vont avec… (La faute de ceux qui croient devoir y entrer comme en religion ou ne pas y entrer…)

Chacun de nous peut refuser à sa manière de laisser pourrir ce système. Je pense qu’il faut prendre parti autrement que par l’acceptation des règles établies, y compris dans les partis.

Ces espaces sont censés permettre aux citoyens porteurs d’une même sensibilité politique, de l’exprimer, de la défendre ensemble, et d’en affiner la pertinence grâce aux contacts « transversaux » qu’ils doivent toujours être libres de cultiver, dans tous les environnements, y compris au boulot…

(…lieu où se joue le jeu du courage ou celui de la trahison, celui de la dignité ou celui de l’opportunisme, celui de la conscience professionnelle ou celui du carriérisme…celui de l’initiative ou celui du renoncement: toutes ces « vertus » que nous constatons ensuite chez « nos élus »…)

Il faudrait peut-être envisager une base statutaire minimale commune à tous les partis, avec des règles démocratiques, la transparence etc… et selon laquelle l’appartenance à l’un d’eux ne saurait créer d’autre devoir ni d’autres droits que ceux de tout citoyen de la République (lutte contre les mafias, les dérives sectaires, et la culture en vase clos de « fausses nouvelles »)…

Il y va de la liberté réelle et de l’égalité entre membres et non membres de partis.

… Pour ma part, je pense qu’il est bon de « prendre son parti », à condition de ne pas remiser sa liberté de pensée :

« La foi que l’on a eue ne doit jamais être une chaîne… » disait E. Renan à propos du catholicisme.

Ce qui m’inquiète, c’est la montée des intolérances ( Benoît XVI demandant à ses ouailles de s’éloigner de ceux qui doutent…! On croit faire un cauchemar !)

Je suis pour (… non pas l’embrigadement, mais…) la culture, individuelle, associative, collective, communautaire et autres)… contre le communautarisme (l’échanchéité des cloisons culturelles) , et pour
que vivent ensemble « l’esprit partisan » et « la curiosité transversale », le respect entre porteurs de messages paradoxaux, dont la confrontation pacifique sans complaisance est source de dépassements :

Il est merveilleux de passer de l’entière incompréhension d’un point de vue adverse, à sa compréhension, qui n’oblige pas la conversion (éminente place du doute)… :confused:

Je rejoins Sam lorsqu’il évoque les préjugés des uns comme des autres.
Je quitte progressivement ma période naïve sur ce point.
J’ai pratiqué les arts martiaux pendant 20 ans et enseigné pendant 15. J’avais choisi de travailler majoritairement avec un Japonais plus jeune que moi de 6 ans qui avait écrit un livre qui m’avait beaucoup plu. J’avais mes préjugés vis à vis de l’idéal des arts martiaux, et dans ma liberté de langage, alors que nous dinions ensemble, j’ai dit sans façon devant ce jeune maître : « les mecs, vous êtes plein de préjugés » (c’est difficile pour une femme de faire sa place dans ce milieu…) . Il a répondu : « tout à fait, je suis plein de préjugés ». Dans ma candeur, j’ai répondu du tac au tac : « T’aurais pas dû le dire, je croyais que tu n’en avais pas ! » Idéalisme quant à la notion « d’art » et de « maîtrise »… j’ai dû perdre mes illusions à grands renforts d’expériences diverses, avec de nombreuses personnalités de ce monde des arts martiaux.

Avec le temps j’ai fini par regarder différemment les différentes expressions des subjectivités personnelles. Chacun a sa logique, ses perceptions, ses interprétations. On est obligé d’en tenir compte et de se dire que c’est avec tout cela qu’il faut qu’on trouve des modalités de cohabitation. Olivier Besancenot a sa logique et Jean-Marie Le Pen la sienne, au nom de quoi donner priorité aux uns plus qu’aux autres. On se polisse intérieurement et on s’affine dans la confrontation avec d’autres. J’ai été élevée dans une religion que je ne renie pas mais dont j’ai vu les limites et que j’ai quittée lorsqu’elle ne correspondait plus du tout à ma vérité intérieure. En quoi cela me permettrait-il de dire que ceux qui la pratiquent sont dans l’erreur ?

Je lis, j’écoute toutes ces personnalités du monde politique pour me faire ma propre opinion. Et voir où et comment je peux faire avancer les choses à partir de mon expérience propre.

Étienne j’ai imprimé votre tract pour voir l’effet que ça me faisait et dans quelle mesure je pouvais le diffuser.
Cela suppose que je sois en mesure de répondre aux questions qu’il pose à ceux qui le lisent…

Quelque part, sur un des fils de ce forum, il y a une interrogation sur ce qu’est la société civile.
Dans Nicanor Perlas, j’ai trouvé cette définition sur la nature essentielle de la société civile, celle-là que je veux mobiliser :

[i]Dans sa forme moderne, la société civile est formée d'associations et de groupes actifs, organisés au sein de la sphère culturelle : ONG, organisations populaires (OP), universités, médias, groupes religieux, etc. Ces organisations se distinguent des appareils formels de gouvernance qui constituent la sphère politique et du réseau d'entreprises de la sphère économique, sans nécessairement s'opposer à eux. Les entreprises ont un pouvoir économique, les gouvernements exercent un pouvoir politique et la société civile utilise un pouvoir culturel. La culture est le domaine des idées, des conceptions du monde, des savoirs, des significations, des symboles et de l'identité. Parmi les sous-ensembles qui composent la société, la "sphère culturelle" est celui qui se consacre au développement de toutes les capacités humaines. À la sphère culturelle nous devons l'art, l'éthique, le savoir, la sagesse, notre sens du sacré et beaucoup d'autres choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue. La culture est fondamentalement l'espace social où s'élaborent l'identité et le sens. Les deux sont inséparables. L'identité et le sens permettent aux êtres humains de s'orienter dans la connaissance, les émotions, l'éthique. Autrement dit, la culture est cette source inépuisable qui détermine et nourrit le comportement humain. Une perte de sens se traduit par des enchainements de comportement aberrants et destructeurs. La découverte du sens, en revanche, accroit la créativité, la compassion et l'efficacité. Il est clair que l'institution - en l'occurence la société civile - qui a autorité sur les questions de sens et d'identité, et par suite sur les comportements, exercera une influence considérable sur la société d'un pays et la société mondiale [/i]
À la suite, il émet des réserves à l'égard de l'idée que la société civile serait une institution culturelle, définit ses deux tâches et la nécessité de la triarticulation. Dans ces discussions nous sommes dans un processus très créatif, parce que nous nous aventurons dans du radicalement nouveau, et il faut concevoir quelque chose qui tienne la route. Chacun apporte son éclairage personnel, ça fait avancer le schmilblic ;)

La nuit porte conseil, je vais dormir :cool:

Au cours de la manifestation « contre la guerre et le néolibéralisme, pour une autre Europe », le 6 mai, dans les rues d’Athènes, 120 000 altermondialistes ont défilé, foule dispersée à coups de gaz lacrymogène concentré…

Le FSE d’Athènes, avec ses 35 000 délégués, dont une forte délégation de Turcs « altermondialistes », a osé lancer les bases d’un texte alternatif au TCE, dont l’objectif serait la « Charte de nos principes communs pour une autre Europe ». Le texte, encore provisoire, se veut à la fois l’affirmation de valeurs communes et l’ébauche de propositions politiques alternatives, l’un des enjeux étant d’élargir la base des organisations qui travaillent à son élaboration…

…Je ne pense pas que notre tentative, ici, d’écrire des « droits nouveaux » dans une Constitution soit une idée « franco-française » de petite envergure historique : la revendication pousse sur le terreau des « grands principes des droits humains », pas en contradiction avec « l’esprit des lois » : au contraire, tous les peuples s’aperçoivent ensemble de l’usurpation en cours du « droit » par ceux qui prétendent le faire appliquer « à la lettre » tout en pervertissant le sens profondément populaire de la « dignité humaine » …

Quand je commandais sous pavillon de complaisance US, les marins Thaïlandais qu’un « marchand d’hommes » nous imposait en nous recommandant de les faire trimer comme des ESCLAVES, ils furent les premiers à me réclamer « le contrat social », tout en s’insurgeant de découvrir ce qu’il restait, à bord, de cette "France des Droits de l’Homme " qu’ils s’attendaient à découvrir : le « pavillon de complaisance » (forme de propriété privée très perverse !) permettait, comme un masque de carnaval, toutes les entorses à tous les droits… (de fait, les officiers français restaient peu « ouverts » aux « nouvelles directives managériales » écrites par la multinationale US affrétant cet ex-navire français)

C’est pourquoi je pense que la revendication de « droits nouveaux à l’entreprise » est CELLE qui fera mouche et CELLE qui rassemblera internationalement les humains, contrairement à ses détracteurs et au pessimisme prudent qui pousse au conservatisme sans issue.

Charte de nos principes communs pour une autre Europe

Alain (955) :

Où peut-on trouver le texte ? J’ai cherché sur Google sans résultat (sauf le titre). JR

Bonjour à tous.

Beau blogue, très pro, très intéressant.

J’aime bcp votre idee de rallier les gens, de nos jours il y en a grandement besoin.

Nous avons, nous aussi, lancé un mouvement
qui consiste à mettre un ou des messages de gentillesse à toutes les personnes qui nous entourent.

On est a la recherche de nouvelles personnes motivées et qui adhèrent à nos idées et à notre action.

Pour s’unir, il faut s’apprécier, et pour s’apprécier, il faut s’accorder avec les gens de notre entourage.

Si notre idée vous plait, pourriez-vous diffuser notre lien ?

Merci d’avance.
Bonne et belle journée à tous
et bonne continuation.
http://pacifions.over-blog.net

Cher Guillaume,

Merci pour ces longs messages intéressants, mais aussi un peu désespérants, parfois ; parce que de mon côté, je suis au taquet et que, même si vous avez raison, je ne peux pas en faire beaucoup plus qu’aujourd’hui (et je suis pourtant affreusement en retard sur plein de tâches essentielles)… :confused:

Pour informer le monde réel, ze real world, je participe à des conférences, y compris à l’étranger, hier le Danemark, demain la Hongrie, je réponds aux interviews, je reçois les journalistes à la maison et je passe des heures (vraiment) à leur expliquer ce qu’ils résumeront finalement en 1 min 20 (ils sont obligés, me disent-ils)…

Mais sur ce forum, on met au clair (patiemment) des idées qui n’existaient pas (dans nos têtes) il y a un an, et mêmes certaines qui n’ont quasiment jamais été testées…

L’ordre logique est bien, je crois, de s’assurer d’abord qu’on a bien compris l’essentiel, qu’on sait bien réfuter les objections des sceptiques ou des captieux… pour ensuite, et ensuite seulement, tenter de simplifier, diffuser, convaincre le plus grand nombre, et puis changer la vie, si on peut, c’est ça le bon ordre, n’est-ce pas ? On ne peut pas procéder à l’envers, non ?

Aujourd’hui, ça commence à être bien clair sur quelques points décisifs et on devrait être capable de diffuser un message relativement simple et convaincant. Mais il nous manque des documents qui résument fortement toutes ces réflexions… OK, documents à créer… mais quel boulot !

Par ailleurs, si D’AUTRES que nous se chargeaient d’aller crier sur les toits que ce forum existe et qu’il faut venir nous aider à bâtir la démocratie qui nous protègera enfin TOUS… ça aurait beaucoup plus d’impact, ce serait plus crédible, plus convaincant que si c’est nous-mêmes qui allions chercher les gens : nous serions suspects de vendre une soupe de plus…

Donc, si vous trouvez l’idée belle et porteuse d’un espoir inédit, aidez-nous, en imaginant vous-mêmes les meilleurs relais et porte-voix imaginables.

On est tellement plus forts ensemble:/

Guillaume,

Merci de vos commentaires. Je me posais moi-même la question : comment faire connaître à un grand nombre.

J’ai un bon support pour mobiliser des personnes, le livre de Jean-Marc Governatori, paru au Courrier du Livre et figurant à ma grande librairie « L’univers du livre » que je fréquente avec régularité, au rayon « sociologie » :
[bgcolor=#66FF00]VIVRE C’EST POSSIBLE[/bgcolor], 207 propositions pour une nouvelle société. On trouve ça à côté de Pierre Bourdieu, Jean-François Revel…
La démarche est radicale, et c’est comme si je l’attendais depuis de longues années. Il fallait pour cela un certain quota de personnes motivées allant dans la même direction. J’ai constaté qu’il existe et qu’on peut largement l’étendre. L’originalité c’est de vouloir créer un mouvement politique résolument « coopératif » au-delà des clivages de tous ordres. Il y a là une démarche stratégique qui m’interpelle en tant que psychologue.

Quant à votre proposition de tee-shirt, je marche. C’est d’ailleurs mon habitude, je médite en marchant, sur tous les problèmes que nous évoquons, et par quel bout les prendre. Je confesse que je n’aurais jamais pu suivre les discussions ici sans les cours de politique que j’ai eus l’année dernière, mais que ces mêmes discussions m’en ont appris encore plus que l’initiation que j’ai reçue, et je remercie les participants.

Je veux bien une demi-douzaine de tee-shirts et en porter tous les jours !!!

Oui au T-shirt et à la chorale.

Pour le fond, euh… on peut peut-être discuter un peu du contenu ? :wink:

Pour le … « http://etienne.chouard.free.fr/forum ZE Plan B »…

  • z’avez pas plus compliqué ?
  • « Plan B » c’est le nouveau nom du journal PLPL… (et pas très spirituel, ni… original, comme terme.)

Sinon, s’il faut un coup de main : j’arrange un peu, et je dessine. :wink:
Un de ces quatre j’enverrai bien un dessin à Etienne… mais j’ai tant de boulot.

J’avais pensé à une idée… un peu provoc’, certes :

  • une jeune femme un peu « lolita », supposé être « Europe » dans l’affiche
  • Europe est sur une croix (comme Jésus à 33 ans, oui) - la pose doit être difficile, mais avec une bonne image de crucifix comme modèle…
  • sur sa tête, un fichu carré, fond bleu, et des étoiles jaunes disposées comme une couronne d’épine
  • le string en drapeau USA, on s’en passerait sans doute… pour deux raisons évidentes de mauvaise récupération ni maligne ni fine
  • titre : « Ils ont assassiné l’Europe »
  • commentaire de l’intéressée : « pardonne leur, Mammon (*), ils ne savent pas ce qu’ils font… »
  • on pourrait songer aux deux brigands autour, mettons les USA - justement (le string à la bannière célèbre serait pour lui, il suffira de trouver les feintes pour éviter les droits d’auteur…) - et un emblème d’une dictature en pleine croissance, la Chine, par exemple.

(*) Mammon est le Dieu de l’argent. Mais Etienne m’a dit que peu comprennent la référence.
Il n’y a qu’à remplacer par… Lagardère, ou Dassault, ou quelque milliardaire renommé, ou Greenspan, ou Lamy, ou… oui, mais pourquoi personnaliser ce qui ne devrait pas l’être ? Mammon, c’est bien. Et puis c’est dans le tableau… biblique.

Bonsoir.

Sam,

FAITES-VOUS PLAISIR EN DESSINANT, ça vous changera les idées !!!
Vous avez une imagination qui me plait beaucoup.

Je suis d’accord aussi pour la chorale, j’adorais chanter quand je faisais mes classes secondaires chez les religieuses au Sacré Coeur, mais je ne connais pas la chanson, ou si sûrement mais je ne m’en souviens plus…

Plutôt que Plan B, ce serait plutôt Plan Orsec…
et tout le monde porterait le tee-shirt pour la chanson

Comment mettre en scène le conflit entre les pros de la politique et les inconnus actifs : le verrou décisif de la télévision.

Bonsoir mes amis :confused:

Merci Guillaume pour ces beaux messages.

Donnez-moi une heure pour palabrer calmement avec quiconque du sujet de ce forum… et les gens voient vite où est leur intérêt, ils ont envie d’en savoir plus, ils tombent rapidement d’accord sur l’essentiel, sur l’enjeu de la Constitution comme clef décisive en vue de contrôler la plupart des pouvoirs abusifs…

Mais pour que des millions de personnes se réveillent, je ne vois pas comment nous passer de la télévision.

Or, pour l’essentiel, les télévisions ferment leurs écoutilles aux simples citoyens temporairement politisés et résistants ainsi qu’à ceux qui ne sont pas élus : avez-vous souvenir de rendez-vous réguliers avec Bourdieu ou Castoriadis à 20 h 30 ? Entendez-vous souvent Frédéric Lordon ou Raoul Marc Jennar sur TF1? Serge Halimi ou Mona Chollet sur la 2 ? Robert Joumar, Philippe Derruder ou Hervé Chaygneaud-Dupuy sur la 3 ? Christian Darlot, Noam Chomsky ou Patrick Viveret sur la 5 ?

Pourtant, tous ces humains se donnent un mal de chien pour organiser une société pacifiée, en produisant une pensée structurée, généreuse, cohérente, exigeante… et leurs propositions sont extraordinairement éclairantes, elles libèrent.

Mais non : la télévision refuse (avec quelle légitimité ?!) de faire de la politique (ce qui est évidemment éminemment politique, c’est un choix conservateur) : même les pros de la politique sont réduits à la portion congrue et doivent aller faire les bouffons dans des émissions de divertissement puisqu’on ne leur laisse aucune autre tribune.

On se fait voler la démocratie par les marchands.

Et sans rien dire… Bien fait pour nous, donc.

Heureusement, Michel Onfray fait une percée et lui, c’est un véritable ennemi du néolibéralisme, un costaud… Enfin, un intellectuel de combat ! (ce n’est pas trop tôt…) On a aussi le géant Daniel Mermet dans son phare isolé sur France Inter. On a aussi Jean-François Kahn et son journal populaire qui monte, sacrément tonique lui aussi, de plus en plus révolutionnaire même (la révolution de l’extrême centre) comme il l’avoue lui-même… On se radicalise ensemble :confused:

Mais globalement, quel éteignoir pour l’activité politique citoyenne que la télévision, nom d’un chien !

La télévision est devenue le complément machiavélique d’institutions qui, elles non plus, ne laissent AUCUNE place aux citoyens entre deux élections.

Comment faire, alors ? Peut-être interpeller directement, par courrier, tous les journalistes qu’on aime bien, chacun de notre côté, en protestant pour que Christian Darlot, Robert Joumard et d’autres inconnus actifs aient la parole en longs débats face à des pros de la politique, pour qu’on puisse enfin leur dire en face et devant tout le monde, ce qu’on leur reproche et en quoi leurs choix institutionnels sont une trahison qui ne dit pas son nom.

Pourquoi de bonnes émissions comme C’ dans l’air ou Ripostes n’invitent-elles jamais des inconnus actifs (des blogueurs ou des auteurs) pour les mettre face à quelques parlementaires ou ministres ?

Oui, interpeller les journalistes, sans lesquels on aura perdu la démocratie, je sens ça profondément : si les barbares arrivent à acheter la conscience des journalistes, on est cuits.

Il reste encore beaucoup de journalistes honnêtes et généreux : j’en ai rencontré plein ! Ce qui les bride, c’est souvent qu’ils sont précarisés, dominés, parfois carrément muselés par une direction malhonnête, et il faut peut-être les aider à nous donner la parole en la réclamant avec plus d’insistance, non ?

Je ne sais pas ce qu’il faut faire, mais j’ai peur que des conférences, chorales et autres T-shirts sympas ne suffisent pas à même seulement frôler la multitude. Or seule la multitude, probablement, peut gagner contre ce ramassis de brutes.

Bon, j’ai le blues, moi, et je deviens un bonnet de nuit, pardon… :frowning:

C’est peut-être vous qui avez raison : reprendre tout à la base, tout doucement… Je ne sais pas.

Il y a aussi l’idée de créer nous-mêmes NOTRE TÉLÉVISION, la télévision des citoyens vigilants, conscience, résistance, veille, alertes, paroles, débats, la politique en amateur comme principe fondateur…

Mais alors, il faut un torrent de dollars et surtout des chefs… avec la pollution des jeux de pouvoirs… la sempiternelle confiscation…

Allez, je vais me coucher :frowning:

Il y a aussi l'idée de créer nous-mêmes NOTRE TÉLÉVISION, la télévision des citoyens vigilants, conscience, résistance, veille, alertes, paroles, débats, la politique en amateur comme principe fondateur...

Mais alors, il faut un torrent de dollars et surtout des chefs… avec la pollution des jeux de pouvoirs… la sempiternelle confiscation…


[color=purple]Mmmmm, voyons… Un caméscope + un ordinateur assez puissant (la plupart le sont aujourd’hui) + un logiciel de montage vidéo + une liaison ADSL rapide + assez d’espace de stockage chez son hébergeur de site favori = un embryon de télévision par Internet…

Voyez l’explosion des vidéo-conférences et autres « podcasts », les « keynotes » d’Apple diffusées en MPEG4 ou H.264 en direct ou en différé…

Bon, allez, je l’avoue : je suis Macintosh jusqu’au bout des ongles, mais « Think different » ça colle plutôt bien avec ce site, non ? :wink:

Juste quelques idées, peut-être à creuser… (Je viens de passe la soirée à faire du montage vidéo, ceci expliquant sans doute cela… :))[/color]

« Télévision des citoyens »

Bonjour Candide (je vois que nous somme tous les deux en ligne).

Je suis de votre avis : la numérisation et l’Internet changent tout. La question du contrôle de la télévision devient beaucoup moins importante. JR

Il y a indiscutablement à l’heure actuelle des moyens relativement simple pour faire passer du video sur Internet

Les cours de Institut politique que je suis sont enregistrés en direct pour ceux qui ne peuvent pas venir sur place et pour compléter les notes prises. Il y a un technicien spécial pour cela. Il travaille (peut-être) ensuite sur les bandes et les met (assez, selon sa disponibilité) rapidement sur Internet. A la demande des profs - vu qu’ils nous parlent le langage non politiquement correct - les cours ne sont accessibles qu’aux étudiants dûment répertoriés avec mot de passe à la clé. Impossible d’accès pour « l’extérieur ».

L’image n’est pas très grande et surtout, c’est très contraignant pour les profs pcq ils ne doivent pas sortir du champ étroit de la caméra, il faut rester assis sur sa chaise. Ils n’aiment pas beaucoup cela. La caméra est fixe. Et pendant ce temps-là, le technicien gère par Internet la communication avec les deux autres lieux où il y a des étudiants qui reçoivent les cours en direct mais par video, peuvent discuter en direct avec le prof…

C’est pour dire qu’on peut quand même facilement faire passer des images avec un technicien et du matériel pas nécessairement hors de prix.

Sur le site des psys avec lesquels je collabore, plusieurs conférences nous sont proposées, qui ont été des émissions de TV passées récemment.

Personnellement, Internet je suis double zéro, mais il y a pire que moi, je me débrouille. Tiens, je pense à une femme de l’Alliance avec qui je travaille ainsi que Germà, la comm, c’est sa spécialité, Internet, radio, etc…je pourrais lui en parler. Et aussi Governatori, qui parle dans son livre des modifications à faire dans la constitution et qui va dans le même sens que nous.

Faire des DVD, on peut les diffuser autour de soi, les mettre en vente sur un site… compter sur les journalistes, il vaut mieux pas, on va se ramasser une gamelle… On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Et puis maintenant, comme tout le monde (ou presque, moi je lis, je ne peux pas dupliquer) peut dupliquer des DVD avec son ordi, il suffit des personnes à qui ça plait pour qu’ils les dupliquent pour des gens qui n’ont pas d’ordi mais un lecteur de DVD ; ça fera tache d’huile…

Je pense aussi que faire notre télévision sur internet est possible, de meme que pour le DVD: ça demande un investissement plus personnel que financier, mais ça on en a…
Pour ce qui est de la télévision en direct, cela me semble plus difficile à mettre en oeuvre et plus couteux mais il yaurait un réel interet à ce que les gens puissent nous poser des questions…
Mais comme pour ce forum, il faut faire du bruit pour que les gens y aillent…
Par exemple, distribuer des tracts parlant de nos sites et de leurs ambitions dans des poinrs strategiques comme les campus (après le CPE, une partie des étudiants a plus que jamais envie de changer de systeme)…