[color=purple]Jacques m’ayant demandé mon avis, je réponds rapidement à sa proposition et à ses suites…
Réponse rapide à Jacques, message 375 : EFFET À DONNER AU VOTE BLANC : proposition[/color]
Je pars de deux principes : 1) que le vote blanc est un vote contre chacun des candidats (on ne vote pas pour un « M. Blanc » virtuel), et 2) qu’il n’est pas tenu compte des abstentions.
(…)
[color=purple]1) : Il me paraît être désormais acquis que le vote blanc ne pas être un vote pour un candidat Blanc.
En revanche, comme je l’indique dans mon message 394 :
« Mais si je ne récuse pas totalement un ou plusieurs candidats (disons 2 sur 5), sans toutefois forcément les approuver non plus, mais que je tiens absolument à récuser les 3 autres, je peux :
• soit voter pour le moins pire des 2, au risque qu’il perde contre l’un des 3 autres que je récuse (auquel cas mon vote n’aura pas été efficace),
• soit voter blanc, en espérant ainsi empêcher la victoire des 3 affreux que je ne peux pas voir en peinture.
La nature et la composition du vote blanc sont donc bel et bien plus complexes qu’il n’y paraît et ne sont pas forcément homogènes non plus…
- : OK pour ne pas tenir compte de l’abstention, à condition qu’elle ne soit pas trop forte, ce qui, si l’on rétablit un vrai vote blanc, ne devrait pas poser de problème.[/color]
Scrutin uninominal à deux tours (deuxième tour, deux candidats : A et B)
(…)
2ème hypothèse : A = 45 % B = 16 % Blanc = 39 % (total + 100 %)
A : 45 % moins 39 % = 6 % Elu
39 % de vote blanc me semble tout de même indiquer un problème de légitimité/représentativité non négligeable pour le candidat élu…
(…)
Et d’ailleurs, tout système consistant à pondérer le vote des citoyens (d’une manière ou d’une autre) serait contraire à une règle fondamentale de la démocratie : le suffrage universel égal - voir article 21-3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il n’est pas question que le vote blanc vaille davantage que n’importe quel autre vote, quels que soient les effets qu’on veut en tirer : c’est un point que je n’ai pas fait clairement remarquer dans mes précédents messages.
Il n’est pas question qu’il vaille davantage… ni qu’il vaille moins.
[color=purple][u]Réponse rapide à Sam, message 382 : EFFET A DONNER AU VOTE BLANC : proposition[/u][/color]
Avant d’être plus critique, je vous fais déjà part d’une satisfaction quant à votre proposition : elle traite par une règle unique les différents types de scrutins, et en particulier, la question plus délicate de la proportionnelle.
Donc si ça marche, c’est très bien. Et même si j’ai des objections, je crois que vous avez apporté quelque chose d’intéressant, qui devrait faire avancer le débat.
Elle est en effet très intéressante en ceci qu’elle présente un intérêt majeur : la simplicité. Or je suis persuadé que le peuple ne pourra se réapproprier la vie politique que si les règles du jeu sont simples, claires et lisibles pour tout le monde.
(…)
Cela ne s’appele-t-il pas « pondérer des votes » ?
- Littéralement, non : la pondération correspond, en termes mathématiques, à la multiplication par un facteur donné (qui peut être évidemment inférieur à 1, donc réduire la valeur). Vous parlez, vous, de soustraction.
Cependant, cette distinction est un faux débat que je pose et que je boucle aussi sec, pour dire que je ne joue pas sur les mots. L’article 21-3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ne mentionne pas de « pondération », juste le "suffrage universel égal ". Autrement dit, une soustraction ou une multiplication, cela revient au même.
Sans doute. Toutefois il me semble que ce « traitement » des scores, du fait de sa nature très simple, n’est pas criticable dans son essence, même s’il l’est dans certaines de ses modalités d’application.
(…)
La question que je me pose est en gros « combien de fois on vote contre un candidat, quand on a voté blanc, dans votre méthode » ?
Est-il normal que pour chaque candidat, vous retranchiez à son score la totalité du score du vote blanc ?
A priori j’aurais tendance à penser que c’est normal, dans la mesure où il s’agit d’un vote sanction contre TOUS les candidats. Mais encore faut-il être sûr que tout le monde donne la même signification au bulletin blanc qu’il met dans l’urne. À ce sujet, voir plus haut la citation tirée de mon message 394.
(…)
À première vue, je trouverais plus normal que le total de ce qu’on retranche fasse le score du vote blanc.
Non, car à mon sens ce serait diluer son poids, ce qui est contraire au principe de suffrage universel égal.
Quand, après soustraction, un candidat a un « score pondéré » négatif, cela traduit que plus de gens ont voté contre lui qu’il y a de gens qui ont voté pour lui.
Mais alors quand vous écrivez « vote contre chacun des candidats », vous écrivez bien (dans votre traduction mathématique, après) que l’on vote plusieurs fois. Le poids du vote blanc est plus important que le poids d’un vote pour un candidat ou un autre.
Non, pour moi on ne vote qu’une fois. C’est la nature ou le sens du vote qui sont différents : quand on vote pour, on vote pour un seul candidat, alors que quand on votre contre on vote a priori contre l’ensemble des candidats en lice. Ça ne me paraît pas antinomique. Mais là encore la citation de mon message 394 s’applique…
(…)
D est élu, et il se trouve finalement crédité de 2%… Ça dépend ce que ça veut dire.
Si effectivement, il a 2% et que les 98% restant se partagent entre les candidats du vote blanc, c’est injuste. Parce qu’on lui a retiré 27%, soit la totalité du score du vote blanc.
Attention, en effet…
(…)
→ par contre, il garde un score de 24.6%… pas de 2% (pour un type qui a fait 29% au premier tour, et avec 27% de vote blanc, le score final me semble tout de même plus représentatif).
Peut-être pourrait-on tout simplement, après avoir déterminé qui reste et qui est éliminé à l’aide de la règle de Jacques, utiliser non pas le score “corrigé” de ceux qui ont été élus mais leur score initial…
(…)
Ce qui l’est plus, c’est que si A fait plus de 50%, il a d’autant plus de chances de ne pas être élu que le score de Blanc est élevé,… donc que B fait un petit score. Exemples (avec aucun bulletins nuls supposés) :
- A : 60% ; B : 21% ; Blanc : 19% → A est élu (60% - 19%/2 = 50.5% > 50%)
- A : 60% ; B : 8% ; Blanc : 32% → Election invalidée (60% - 32%/2 = 44% < 50%)
Si A fait 60%, il faut que B fasse plus de 20% pour que A soit élu.
Autrement dit, A paie clairement, en bonne partie, pour la non crédibilité de B.
Ce n’est pas complètement injuste, au sens ou avoir un seul candidat digne de ce nom n’est pas un signe de bonne santé démocratique… mais tout de même.
Ça me paraît aberrant. Et il me semble que cela rejoint ce que je dis dans mon message 394, à savoir que le vote blanc peut ne pas être homogène, ce qui complique son interprétation…
Une manière de trancher serait d’appliquer un double critère. Soit en plus de la mesure discutée :
- si un candidat gagne à la majorité absolue, il est élu quel que soit le score du vote blanc
- si un candidat gagne à la majorité relative ET obtient plus que le score du vote blanc, il est élu
La deuxième règle me semble plus conforme à votre approche, je crois même qu’elle permettrait d’y revenir.
Ça me paraît en effet plus correct et plus conforme.
[color=purple][u]Réponse rapide à Sam, message 391 : EFFET À DONNER AU VOTE BLANC : proposition[/u][/color]
(…)
Vous deux, mais aussi moi-même, nous parlons d’un « vote contre chacun des candidats ».
Mais c’est dans la traduction mathématique qu’il y a différence.
Dans le calcul que vous faites, vous et Jacques Roman, c’est comme si, en votant blanc, on vote une fois entière contre chacun des candidats (on vote autant de fois qu’il y a de candidats).
Pour moi, on vote une fois entière contre l’ensemble des candidats, dont un nième de fois contre chacun des n candidats.
Personnellement, comme je l’ai dit plus haut, je ne vois pas les choses comme ça. Ma façon de voir n’est peut-être pas mathématique (vous avez sans doute réfléchi là-dessus), car j’estime que le sens du vote pour et du vote blanc sont de natures différentes, à moins qu’il n’y ait deux traductions mathématiques possibles…
[color=purple][u]Réponse rapide à Jacques, message 395 : EFFET À DONNER AU VOTE BLANC : proposition[/u][/color]
(…)
Alors, pour répondre à votre deuxième question : oui, il est normal de retrancher du score de chacun des candidats le score correspondant à la totalité du vote blanc. En effet, supposons 8 candidats : si le vote blanc s’analyse dans ces conditions en 8 votes « contre », les votes « pour » s’analysent également en 8 votes : un vote pour le candidat choisi, et 7 votes correspondant à la décision de ne pas élire chacun des autres candidats (attention : je ne dis pas « de voter contre chacun des autres candidats », car tel que je vous connais maintenant, Sam, je sais que vous pourriez en tirer des conclusions mathématiques qui me mettraient dans l’embarras…).
La méthode que je propose traite donc tous les votes de manière égale.
Bien vu ! La pluralité du sens vaut donc également pout le vote « pour »…
(…)
Mais ce sera également le cas du vote blanc : plus il y a de candidats (c’est-à-dire de choix possibles) et moins le nombre de votes blancs sera élevé.
Pas nécessairement. Tout dépend de la qualité des candidats en lice…
[color=purple]Pour finir, quelques remarques connexes :
Mehdi, auquel j’en profite pour souhaiter la bienvenue ainsi qu’à tous les membres de son parti, m’a pris de vitesse en utilisant l’expression [/color]“arme atomique”[color=purple] pour désigner le votre blanc tel qu’on l’envisage actuellement. Cette puissance est d’ailleurs un problème car on peut en envisager une utilisation susceptible d’avoir des conséquences fâcheuses, comme dans l’exemple suivant :
Soit une élection avec plusieurs candidats, dont un au programme “innommable” mais qui paraît bien placé pour l’emporter.
Une majorité d’électeurs vote blanc pour être sûr de l’éliminer, récusant du même coup tous les autres candidats, au nombre desquels figurent pourtant des candidats très valables
Toute ressemblance avec un plébiscite récent…
J’avouerai être un peu perplexe et déboussolé ce soir, suite aux discussions de ces derniers jours et des problèmes qu’elles ont mis au jour. J’ai un peu perdu les quelques points de repère que j’avais réussi à définir.
Si l’on ne peut interpréter de façon suffisamment univoque le sens et la nature du vote blanc (le vote « pour » me semble plus simple à interpréter), il me semble prématuré de vouloir le quantifier et en tirer des conséquences électorales.
Peut-être conviendrait-il de prendre le problème différemment et de définir au préalable ce que l’on veut faire dire au vote blanc, et surtout ce que l’on ne veut pas qu’il signifie, autrement dit les règles ou modalités de son utilisation.
Pour une arme atomique, cela me paraît la moindre des choses…
Bonne semaine à toutes et à tous…
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