Démocratie et intervention citoyenne:
Je partage la préoccupation essentielle d’Étienne: mettre fin à la perversion qui fait que les dés sont pipés dès l’origine, par « les hommes de pouvoir ».
Le problème concret est que les citoyens qui se mobiliseront pour « écrire eux-mêmes la Constitution » seront déjà une minorité « de pouvoir » relativement à la masse de ceux qui préfèreront attendre, car « ces choses là prennent du temps » …
Qui sont « les hommes de pouvoir ? »
Si l’on désigne ainsi tous les élus, quels citoyens vont s’engager dans « la démocratie participative » ?
Participer, c’est à la fois contester et prendre des responsabilités.
La Constitution doit donc changer le rapport des élus à leurs mandants, et il ne faut pas renoncer à pointer le vice initial, mais bien faire avec les volontaires, qui souvent, se retrouvent mobilisés dans des partis, et heureusement car sinon, le peuple s’endormirait entre deux crises, et n’interviendrait jamais que trop tard.
Les partis sont imparfaits, et cela nous concerne : les règles interne de ces « associations politiques » concernent tout le monde : la loi doit être exigeante en transparence, et démocratie dans ces espaces qui ne doivent pas etre la propriété privée de candidats aux présidentielles.
Faire de la politique n’intéresse pas spontanément les gens. Les partis doivent redonner cette envie et refléter déjà l’exigence de démocratie participative, et de "puissance politique " de la base sur le sommet plutôt que l’inverse.
On ne tirera pas un trait sur ce problème en désertant les partis, où une mutation s’impose, sans laquelle les citoyens n’écriront pas eux-même vraiment une Constitution pour tous.
On peut être de partis différents, tout en allant sur les forums ouverts, et c’est cette transversalité qui permet à "la base " de se parler sans passer par des « maîtres à penser », et donc il faut, en plus des partis, ces « espaces citoyens ».
La « resilience » de la civilisation dans les chocs qu’elle subit dépendra de ses micro-structures: « à la base » !
Ou bien ces dernières seront source d’intervention citoyenne, ce que la Constitution doit permettre, et alors le civisme populaire sauvera les valeurs nécessaires au peuple, ou bien elles seront dépassées et désertées, et alors, « la bête est de retour »…
Donc, un projet constitutionnel doit se préoccuper de ce qui est nécessaire pour empêcher le démaillage du tissu sociétal : des institutions où se forme et se développe la démocratie participative, aussi bien dans les milieux économiques que dans tous les milieux associatifs.
On n’est plus innocent : aucun citoyen ne peut se laver les mains en laissant « les hommes de pouvoir » abuser du dit pouvoir.