Bonsoir Alain,
j’ai pris un réflexe que je crois assez bon : celui de voir que la plupart du temps, on s’acharne sur des symptômes, alors qu’il faut guérir la cause de la maladie.
Donc, tout ce que je peux retirer d’une proposition, je le ferai sans problème, du moment que je suis convaincu que je m’ennuyais à poursuivre un symptôme, qu’on peut voir disparaître en traitant le problème par ailleurs.
Ce réflexe m’a naturellement amené à m’opposer au vote obligatoire, mesure que je trouve tout simplement contraire aux droits fondamentaux (une société qui ne peut forcer les gens à faire de la politique, ne veut pas isoler les individus tout en s’interdisant de forcer les individus à s’associer politiquement, et qui affirme dans ses préambules de constitution que l’ignorance est la source de nos plus grands maux, ne peut pas forcer les gens à voter) pour exiger la seule prise en compte du vote blanc et me retrousser les manches pour voir et comment le prendre en compte, et quelles conséquences lui associer, l’abstention des anarchistes d’une part, et des je-m’en-foutistes qui en ont le droit et qui ont l’intégrité de ne pas voter d’autre part, ne me posant aucun problème.
J’ai donc des priorités, et des exigences incompressibles. Globalement, je m’en fait bien plus pour la presse que pour les partis.
Imposer par la constitution des élections au bulletin secret dans les partis, cela vous pose-t-il un problème ? Vous parlez d’interdire ce qui fonctionne comme une secte. Ne serait-ce pas déjà une méthode pas chère, pas bien choquante ?
J’ai précisé que je proposais pour les partis « Une reconnaissance de l’autonomie et de l’autodétermination pour ces organes, notamment dans la nomination de leur hiérarchie. »
Donc, la souveraineté des militants du parti. C’est une base essentielle. Mais elle ne peut pas suffire. L’autodétermination, dans un univers totalitaire, une secte par exemple, est un principe de souveraineté bien faible, la souveraineté d’individus qui ne sont pas libres. Excusez-moi, c’est une caricature et je prendrais le temps de développer, mais je n’ai pas certaine foi, ni « drogue de bon militant fidélisé ».
Merci de parler vous même de la complémentarité « médias-partis », des candidats bien caricaturaux qui passeront bien à l’antenne (y compris comme caricatures putching-ball, pour les sympathisants des autres partis).
Belle logique de marché, s’agissant des médias.
Ca vous donne un argument de poids contre une partie des miens, si j’en reviens au principe dont je parlais en introduction… et si la presse se voit soumise globalement à des règles qui la protègent des lois du marché et autres pouvoirs économiques centralisés. Mais me concernant, la seule que j’aie encore proposée ne vaut pas pour tous les médias de presse, mais pour une partie seulement, qui le souhaitent (bien que je pense que le statut, et les résultats qu’il permettront puissent attirer du monde). Ecrivez donc des propositions en matière d’interdiction des monopoles, de plafonnement de participation dans l’ensemble des médias (de presse), … Je m’y collerai si personne ne le fait dans les mois qui viennent. Vous m’avez donné une nouvelle raison de le faire.
Et du fait que G. Marchais vous a été infligé. Moi je suis au PS, en 2006, et n’y soutiens pas grand monde comme vedette, Montebourg faute de mieux. Lequel, pour des raisons de statuts définis « librement », par la tête, non pas « souverainement par la base », sera privé de candidature à la candidature…
Que penseriez-vous si après-demain, les statuts de tel ou tel parti sont modifiés « librement », pour ne laisser que deux ou trois candidats à la candidature, désignés par la direction ?
La souveraineté d’un parti, c’est la volonté de sa majorité. Et bien je vais vous dire : laissez la situation politique s’empirer, et tôt ou tard, cette idée de modification des statuts, la majorité des militants PS en viendra à la ratifier. En fait, on en est presque déjà là.
Je n’ai pas votre âge pour vous apprendre que les chefs « autoritaires » émergent, en démocratie, quand la situation se pourrit.
Il n’y a pas que la psycho que j’ai apprise « sur le terrain ». J’ai aussi eu le bonheur de vivre dans une « secte » (pour moi, elle en a le statut) évangélique-baptiste.
Dans un univers où domine la persuasion contre la conviction, la force contre l’autorité, la foi contre la critique, la confusion de la vie privée et de la vie publique, je crois que tout statut « proposé » par la direction en vient aisément à être accepté « librement » par la base.
Dans la mesure où ma proposition de statut, qui ne sera pas la seule, ne vous fait pas bondir… merci de bien vouloir l’évaluer à la lumière (…) de ce que je viens d’écrire. Ou d’autres arguments, ce n’est pas un interrogatoire…
Chomsky, et pas que lui, a écrit que l’entreprise est un système totalitaire. Régulièrement, dans les plaidoiries des volets « économie », on lit quelque chose comme : « peut-on laisser l’économie se faire par le biais de systèmes totalitaires, dans une société qui se veut démocratique ? ».
Je doute fortement que vous admettiez qu’un parti soit, en interne, une structure totalitaire. Donc vous avez nécessairement des idées de statuts qui ne soient pas laissés au bon vouloir des partis. Si le « donc » vous fait sursauter, n’hésitez pas à m’en aviser.
Si vous voulez une bonne définition de la secte, qui vous épargne un tas de considérations psychologiques de plus ou moins bas étage (…) lisez des choses sur le sujet… du système totalitaire (l’essai de H. Arendt ainsi intitulé, est une référence, que je conseille à tous).
Vous œuvrez sur une constitution pour la société, je suppose que s’agissant des paris, l’anarchie ne vous convainc pas trop, et que vous n’êtes pas à ce point hostile a priori à l’instauration de règles figées par rapport au quotidien de la politique et à ceux qui le font.
Voilà, Alain, je n’ai pas trop envie de vous hérisser le poil avec ce sujet, d’autant que j’ai d’autres priorités. Mais je pense qu’il serait bien que vous mêmes vous proposiez autre chose que le simple « laisser-fairisme optimiste »… si vous ne voulez pas que les gens qui se préoccupent du sujet vous fâchent.
Soyez donc plus « positif » dans vos propositions, et moins dans l’attitude, c’est dans l’esprit de ce forum, non ?
Pardonnez-moi une fois de plus, mais Citrouille montre un peu la même attitude avec les entreprises… et les médias, … je ne mélange pas les trois types d’ « organes », vous le savez bien, mais il n’empêche, mettez vous à ma place. J’aimerais avoir un débat digne de ce nom, sur la base de la bonne foi.
Espoirs tous azimuts… Et mort aux chèques en blanc. A quand le débat constructif, sans tabous ? …