1A La Constitution définit les pouvoirs sans imposer une politique économique

@ Jacques Roman

Ce sont notre gouvernement et nos législateurs qui ont donné des pouvoirs aux banques et à la finance, donc on peut le leur reprendre à tout instant, ce n’est qu’une question de volonté politique.

En 1981, il me semble qu’ils n’avaient pas vraiment ce genre de volonté.


Sandy, tu devrais aller revisiter l’histoire des années 1981-1983 : elle est très instructive. Le gouvernement et le législateur voulaient, ils n’ont pas pu, à cause de forces du privé et des forces internationales notamment.

D’autre part : le gouvernement n’a pas « donné des pouvoirs » aux banques et ¹ la finance. Par nature les banques et la finance avaient le pouvoir, Les gouvernements successifs (en France, notamment, en 1945, et en 1981-82 un peu aussi si je me rappelle bien) leur ont épisodiquement repris ces pouvoirs, puis ont dû les leur rendre.

La crise actuelle marque un tournant : les banques se sont déconsidérées, elles ont volé puis se sont fait renflouer par les gouvernements. La conséquence est que nous sommes mûrs pour des mesures de nationalisation (au moins partielles), ou en tout cas des mesures de régulation très strictes, ce qui reviendrait en partie au même.

Mais dire que « le gouvernement peut reprendre les pouvoirs à chaque instant » me semble extrêmement irréaliste. Ce serait difficile. JR


C’est une belle fable.

Pendant 200 ans on a pu voir les différentes forces politiques à l’oeuvre. A chaque fois que les gens ont eu à affronter les pouvoirs de l’argent, les industriels, la finance, cela s’est passé de 2 manières. Soit ils ont fait preuve de courage et ils ont gagné. Soit ils ont fait preuve de lâcheté et de compromission et ce sont les autres qui ont gagné.
Qu’a fait le gouvernement pour lutter contre ces pouvoirs dis moi ? Poser la question c’est y répondre …
Donc il n’est pas très honnête d’essayer de faire croire que Mitterrand et le PS ont fait tout ce qu’ils ont pu. Ils n’ont strictement rien fait, ils n’ont fait preuve d’aucun acte de résistance, ils bénéficiaient pourtant d’un soutien populaire, ils auraient pu l’utiliser, mais non, tout s’est déroulé dans les réunions de ministres.

Le général de Gaulle n’a pas hésité par exemple à pratiquer la politique de la chaise vide face aux autres pays européens alors qu’il était mécontent des accords signés sur la PAC.

En l’absence de telles actes de résistance, on peut exclure l’hyppothèse de « l’impossibilité », c’est bien de la « mauvaise volonté ».

Je rejoints Sandy.
Dire que le gouvernement n’a pas donné des pouvoirs aux banques est un contre-sens. Ou un auto-crevage oculaire assez mystérieux.
Et le cadeau monstrueux offert par nos élus à la finance est l’une des pièces à conviction démontrant la dangerosité du système représentatif.

Je n’ai pas un souvenir très net de cette période, mais je me souviens que le gouvernement ( Mauroy ? ) face au déficit de la balance commerciale avait contingenté ( de manière détournée et hypocrite ) les importations de magnétoscope japonais en obligeant de les faire dédouaner à Poitiers. La spéculation à la baisse sur le franc avait flambé à la suite de cette mesure et il me semble qu’au lieu de continuer temporairement dans cette voie anti-marchés, c’est à dire la dévaluation du franc, un contrôle douanier plus efficace, le contrôle des changes et le contrôle de la circulation des capitaux et la dénonciation des traités C.E.E sur le système monétaire européen, Mitterrand n’a pas fait appel au peuple et a fait marche arrière.

Je me souviens que j’avais emporté une grosse somme en Francs pour les changer dans les comtés du Norfolk et du Suffolk où je passais des vacances avec des amis dans des campings ou des « Beds and Breakfast » les moins chers possibles à l’été 1983 et que nous faisions tous les jours le tour des banques pour trouver celle qui pratiquait le taux de change Francs Français - livre Sterling le plus avantageux. Malgré cela en cours de séjour je fus complètement à sec et endetté auprès de mes amis et je fus obligé d’appeler mon père pour qu’il m’envoie d’urgence un mandat international. Chaque jour, le Franc Français baissait de manière désespérante vis à vis de la Livre Sterling et les économies que j’avais faites pour partir en vacances partaient en fumée.

C’est pourquoi, ayant vécu ces évènements en partie à l’étranger et malgré ma déception et à contre-coeur, et comme j’étais pro-construction européenne, j’ai donc approuvé à l’époque le tournant de la rigueur, ce qui permettait de rester dans la C.E.E.

Tu sembles penser qu’il aurait fallu faire preuve de plus de courage envers les marchés et appliquer les mesures citées plus haut, c’est ce que je pense maintenant parce qu’au plus le temps passe au plus nous sommes ficelés de plus en plus serrés : Traité de Rome ( 1957), Acte Unique Européen ( 1986), traité de Maastricht ( 1992 ), Traité d’Amsterdam ( 1999 ), TCE ( 2005 ), traité de Lisbonne ( 2008), MES, FESF, Pacte Budgétaire …

Sans oublier 1973
Dans cette liste, bien peu de consultation du peuple .

((( Oups je touchais mon salaire en CHF, donc pas très sensible à la pression ;)))

Je n'ai pas un souvenir très net de cette période, mais je me souviens que le gouvernement ( Mauroy ? ) face au déficit de la balance commerciale avait contingenté ( de manière détournée et hypocrite ) les importations de magnétoscope japonais en obligeant de les faire dédouaner à Poitiers. La spéculation à la baisse sur le franc avait flambé à la suite de cette mesure et il me semble qu'au lieu de continuer temporairement dans cette voie anti-marchés, c'est à dire la dévaluation du franc, un contrôle douanier plus efficace, le contrôle des changes et le contrôle de la circulation des capitaux et la dénonciation des traités C.E.E sur le système monétaire européen, Mitterrand n'a pas fait appel au peuple et a fait marche arrière. .... Tu sembles penser qu'il aurait fallu faire preuve de plus de courage envers les marchés et appliquer les mesures citées plus haut, c'est ce que je pense maintenant parce qu'au plus le temps passe au plus nous sommes ficelés de plus en plus serrés : Traité de Rome ( 1957), Acte Unique Européen ( 1986), traité de Maastricht ( 1992 ), Traité d'Amsterdam ( 1999 ), TCE ( 2005 ), traité de Lisbonne ( 2008), MES, FESF, Pacte Budgétaire …
Le "marché" c'est à dire les gens qui échangent ne se "contrôle" que par la concurrence et la responsabilité (illimitée ça va de sois). Toutes les réglementations et les théorie fausses ne sont pas seulement inefficaces, elles sont nuisibles, puisqu'elle détruisent l'une comme l'autre. La gauche (et bien souvent) la droite, par idées fausses ou simplistes ont fait le contraire de ce qu'il faut pour aider les gens.

Mitterrand avait fait une large partie de sa campagne de 1981 sur les « terribles dévaluations faites par la droite ».