[bgcolor=#FFFF99]LE PRAGMATISME, C’EST L’IDÉOLOGIE DOMINANTE.[/bgcolor]
Personne n’a osé attaquer la question ici" (phase forum).
Et le Blog n’avait pas été hyper prolifique, si je puis me permettre. Au mieux, on avait eu le plaisir de dénoncer - à raison -le « cas T"C"E »…
Serait-ce un symptôme qu’on a là, dans le contexte présent, un OS ?
Ma réponse est : OUI, SANS DOUTE LE PLUS GROS, même…
Que ce principe doivent être respecté, c’est évident. Mais CELA NE RÉSOUD PAS GRAND CHOSE…
Pour faire simple, JE VAIS DÉJÀ SIMPLEMENT REMETTRE EN CAUSE DE GROS CLICHÉS DU DISCOURS :
QUI PEUT DÉMONTRER QUE L’ « ULTRA LIBÉRALISME » EST AUTRE CHOSE QU’UN ÉTAT DE FAIT ?
C’est-à-dire NON PAS UNE POLITIQUE ÉCONOMIQUE, MAIS UN CONTEXTE STRUCTUREL, ESSENTIELLEMENT LIÉ À LA MONDIALISATION ÉCONOMIQUE, AU DEVELOPPEMENT DE POUVOIRS ÉCONOMIQUES DÉJÀ ACQUIS DANS LES FAITS, HORS DE L’ÉTAT DE DROIT, ET PAR EXTENSION, UNE LOI QUI S’APPLIQUE PAR DÉFAUT.
QUI S’IMAGINE QUE LE « NÉO LIBÉRALISME » EST AUTRE CHOSE QU’UNE IDÉOLOGIE, CELLE QUI DOMINE AU PRÉSENT ?
C’est-à-dire NON PAS UN COURANT POLITIQUE (même si on trouve toujours quelqu’un, confrère de puissants, pour théoriser et rationaliser come volonté politique un état de fait), MAIS L’ÉMANATION DANS LE DISCOURS POLITIQUE D’UN ENSEMBLE DE POUVOIRS ÉCONOMIQUES (NON équilibrés) EN PLACE ?
QUI S’IMAGINE QUE LE « PRAGMATISME » / « RÉALISME » POLITIQUE EST NON-IDÉOLOGIE ?
C’est la capitulation du politique face aux pouvoirs économiques.
À tous, je conseille de (re)lire la fameuse « tirade de l’été » de Jospin, notamment l’extrait que je rappelle en fin de message (1).
Ce n’est pas le passage qui a été le plus commenté.
Cette déclaration d’impuissance politique contemporaine est de plus un « manifeste politique », car si le tableau est digne d’un altermondialiste éclairé (avec 10 ans de retard), la conclusion est digne d’un élu (ou assimilé) : une personne payée non pour faire la révolution, prôner la résistance, rester indépendant… mais pour s’engager, assumer, et agir concrètement, « PAR L’ACTION POLITIQUE, SELON LES POUVOIRS QUI LUI ONT ÉTÉ CONFÉRÉS ».
En somme, lorsque la tyrannie provient de pouvoirs développés HORS de l’État de droit, c’est le domaine de l’État de droit qu’il faut reconcevoir (étendre).
La réflexion que je fais est un peu similaire à celle que je ferais sur la manière dont on appréhende le plus souvent le volet d’à côté (« ce n’est pas aux hommes de pouvoir… ») :
ON VOIT SURTOUT CE QUI NE VA PAS DANS CE QUI EST PROPOSÉ, BIEN MOINS CE QUI MANQUE. C’est naturel.
Les nations ont déjà des constitutions, qui ne définissent pas de politique économique.
Rejeter le problème sur le projet de T"C"E, et même, sur la classe politique européenne, c’est bien simpliste, et ne résoud pas la question.
Avec ou sans Europe, le problème est apparu avec la mondialisation.
Si pour notre projet, ON S’IMAGINE QUE « NE PAS FAIRE DE POLITIQUE » est un principe qui nous affranchira d’une dure réflexion… et, autant le résumer ainsi, si on songe qu’on peut avoir crument besoin d’une nouvelle constitution, face à un ordre de nature tyrannique et nouveau, sans que cela n’implique un besoin de concevoir quelque révolution culturelle, je ne donne pas cher de l’avenir de ce projet. Pourtant, j’y tiens. Comme Étienne, je ne suis pas là pour vendre du néomarxisme, et je me dis avant tout démocrate. Il n’empêche, rien n’est moins naturel que la démocratie.
C’est en ce sens - uniquement - que je comprends la raillerie de Jospin, dans son même ouvrage, parlant de gens… comme moi, Étienne, sans doute (de ces démocrates classables à gauche - j’espère ne pas mal juger Étienne), et d’autres ici ou ailleurs. Jospin écrivait en substance : évidemment que le TCE n’avait de constitutionnel que le nom. Certains, parmi la « gauche du NON », ne semblent pas avoir compris, et s’évertuent de manière assez pathétique à vouloir se faire réunir une véritable constituante…
Ce que je ne pardonne pas, chez Jospin, c’est ce verdict : non seulement le politique ne fera rien contre les pouvoirs économiques inégalitaires qui s’en sont émancipés… mais en plus, il est ridicule de vouloir une vraie constitution, issue du peuple…
(1) [i]Extrait de « Le monde comme je le vois » (L. Jospin), chap. « de la nouvelle aristocratie » :
"dans le discours public, [ce groupe de privilégiés] se réclame avant tout de la rationalité économique et de l’« efficacité ». Bref, il a la raison pour lui.
[…]
Bien sûr, il peut venir à l’esprit de demander à ces chantres du sacrifice ce qu’ils sont prêts, pour les besoins de la bataille économique, à concéder eux-mêmes : sur leurs profits, sur des salaires très élevés, sur leur propre temps de travail, sur leurs nombreux avantages secondaires, sur leurs retraites spectaculaires ou leurs indemnités fastueuses en cas de départ. Mais la rationalité économique a réponse à tout.On ne saurait toucher aux profits, imposer davantage le capital, limiter les salaires extravagants sans décourager les initiatives et paralyser les énergies créatrices, sans provoquer des désinvestissements et des délocalisations d’entreprises ou encore sans entraîner des fuites de cerveaux ou de talents. Des tentations aussi fâcheuses seraient antiéconomiques et nuiraient finalement à tous. Elles ne sauraient donc être envisagées"..[/i]