1 Comment déclencher un processus constituant ?

Sans nul doute, il nous faut une Assemblée Constituante,
mais comment lancer la mécanique constituante alors que ceux qu’elle menace peuvent aujourd’hui, par définition et c’est bien le problème, tout bloquer ?


• Par l’élection d’un Président de la République, citoyen non professionnel de la politique, qui l’a promis solennellement et qui a aussi promis de démissionner après nous avoir permis de changer les institutions ?

• Par le procédé des élus d’un site comme celui de L’Expérience démocratique ?

• Autre idée concrète réaliste ?

Pour un argumentaire sur ce point, lire : Grands principes d’une bonne Constitution et également mon journal du 19 novembre.

Synthèse des arguments échangés :
(que je devrais normalement tenir à jour en fonction de nos échanges)
Vous pouvez sans doute m’aider en me proposant une nouvelle synthèse de temps en temps.

Par l’élection d’un Président de la République, citoyen non professionnel de la politique, qui l’a promis solennellement et qui a aussi promis de démissionner après nous avoir permis de changer les institutions

Ça, c’est effectivement la « voie royale ».

  • Pourquoi pas vous, Etienne ? Vous avez déjà fait causer de vous. Bon point.
    Enfin, le courageux pour mener pareille opération va s’en prendre plein la vue. Et j’imagine que cela mis à part, vos enfants ont besoin d’avoir un peu leur papa…
    Quoique des volontaires, on en trouvera (il s’agit essentiellement de porter un drapeau, le projet, « cahier des charges constitutionnel », il faudra bien qu’il soit construit en groupe avant d’être exprimé comme programme électoral).

  • Peut-être qu’il faudrait contacter un ensemble de personnalités, politiques ou pas, qui nous paraitraient capables de mener pareil projet. Et organiser un vote, ici, pour le porte drapeau.
    Demandons à Michel ou Laurent Blanc. C’est bien, comme nom :wink:
    Pardon. Blague à part, c’était pour dire (sérieusement, donc) que si Coluche était encore dans le coin, je saurais qui j’aimerais voir porter le drapeau. Au moins, là il aurait pu aller au bout.
    Bové n’est pas drôle, c’est dommage. Car il ne veut pas diriger, j’en suis convaincu. Il a écrit récemment (citant) : qu’il faudrait ne donner le pouvoir qu’à ceux qui ne le veulent pas ; qu’on se maintient au pouvoir avec les mêmes moyens qui nous ont permis d’y arriver. Donc je me demande à quoi attribuer les rumeurs de candidature.

• Mais déjà, cherchons à savoir si la question n’est pas : « est-ce souhaitable, mieux, de procéder ainsi ? » mais « n’est-ce pas indispensable, vital, déterminant pour un tel projet ? »
(Réflexe de matheux : quand on s’attaque à un problème complexe, essayer de démontrer l’unicité de la solution. Ca fait gagner du temps et des efforts).

On ne fait pas de maths, mais j’ai des raisons de dire qu’il y a urgence à présenter un candidat uniquement pour une Constitution, en France. Et en proposer une pour l’Europe n’empêche pas.

• Ensuite, cherchons à savoir qui devrait être accepté ou non dans une « équipe constitutionnelle », attachée à la campagne présidentielle

Excusez déjà cette question. S’il faut la poser, ne traînons pas :

Si une constitution vaut pour toute la représentation politique, cela implique-t-il pour autant qu’il y a égalité, dans les divers courants, en matière de dispositions à vouloir une Constitution ?

Je reprendrai ces points, et les propose pour discussion.

Autre idée concrète réaliste ?

Je n’ai pas cette idée, mais une remarque que je tiens à faire, qui me semble valoir quelle que soit la forme de la méthode employée.

D’une manière ou d’une autre, pour procéder le plus rigoureusement possible, il faut bien faire les choses en deux étapes. Avec un vote populaire ENTRE LES DEUX (c.à.d. avant rédaction de la Constitution elle-même).

  1. Rédiger et approuver en comité restreint :
  • une Charte de droits fondementaux ;

  • des grands principes et objectifs pour un Préambule, du moins une problématique

  • s’il s’agit d’un projet de Constitution européenne, une option sur le Choix de la Forme de l’État Europe. Là, il faut bien faire un choix. Europe fédérale, Fédération d’États-nations" avec Constitution, « Europe des Démocraties » sans Constitution et constitution française adaptée à l’existence d’une Europe politique non unifiée (non démocratique, non souveraine…) ? Dans le cas de l’option 2 (Fédération d’États souverains dotée d’une Constitution) : définition claire, exclusive, exhaustive des règles de subsidiarité, nécessité de soumettre toute modification de celles-ci à référendum, …

  • (sans doute pas le plus dur) les règles à l’interface (disons l’antithèse des articles II-111 et II-112 du T"C"E, pour faire court) : indépendance de la Charte, et de la constitution, primat du Droit fondemental sur toute loi et Traité dans lesquels la nation de l’individu consulté est partie.

En fait, ce 1) est la base du programme de campagne de « notre candidat ».
Ou c’est ce qui est proposé, d’une manière ou d’une autre pour référendum.

  1. Vote populaire sur les points résultats de 1).

  2. Élaboration de la Constitution.

(Je l’avais déjà écrit sur le BLOG :slight_smile: au mieux, une liste pour la Constituante pourrait même être désignée à l’étape 1) une fois que les autres points de cette étape auront été bouclés. On aura le QUI (peut ou non participer) en fonction du QUOI. Il s’agira alors de lancer appel à candidature, sur ces critères, avant ou même temps que le 2). C’est-à-dire, pour l’option « candidat à la présidentielle », que l’on pourrait joindre cet appel à candidature dans le programme lui-même…

Nelson Mandela devint un « homme libre » en prison… Partir des conditions existantes, y développer son autonomie, celle du rêve, puis de la pensée, puis conquerrir la parole, et enfin subvertir les geoliers.

Il me semble que pour dépasser l’autoenfermement actuel de la démocratie dans ce système écrit par et pour les « puissants », il faut en subvertir les rouages, en investissant toutes les instances où la revendication est encore « légitime » : syndicats, partis, associations.

les 40% de militants PS qui ont « désobéi » en interne aux "conseils " de leurs dirigeants, ont eu raison à 60%, aux yeux des « électeurs socialistes » (de novembre 2004 à mai 2005) : il y a eu dans cette « sphère établie » une belle « subversion », car 1 an plus tard, toujours « en interne », ils furent 45% à « désobéir » (mathématiquement, on peut calculer à quoi cela devrait « correspondre » au niveau des « électeurs socialistes »… (67,5 % ?)…

Les élections ne sont pas toujours des pièges… Elles sont parfois l’épreuve de vérité !

Je pense qu’il faut selon ses penchants culturels, philosophiques ou autres, investir ces partis historiques, et en faire les outils qu’ils devraient être, pour l’intervention citoyenne.

Si je suis communiste, je ne vais pas pleurnicher si mon parti a commis des erreurs ou des fautes : je vais aller le dire en congrès avec d’autres, en convaincant 5 camarades qui chacun convaincra 5 autres… etc.

De même si je suis gaulliste… (etc.)

… Et si je fais partie des abonnés au vote BLANC, je vais en faire le parti qui revendique la représentation du vote blanc.

… Bien sûr, c’est accepter de rentrer dans « des tiroirs » hérités de l’histoire, mais , comme Nelson Mandela, il faut partir de la « liberté » qu’on a pour conquérir la liberté qu’on devrait avoir.

… Et je pense que faute de se convaincre du caractère incontournable de ce « militantisme », le citoyen de base se condamne à se renvoyer de lui-même une image dévalorisante, à la fois pour la citoyenneté, et pour la politique.

… Il faudra toujours utiliser les libertés existantes et réfléchir à deux fois avant de les brader.

Car un tyran dangereux se passe fort bien des partis, il va surfer « au-dessus des partis » avec ses fans recrutés « en direct » avec les médias qu’il possède, puis proposer sa « constitution populaire »… une fois la « bonne foi » du citoyen « sans parti » abusée. (La conquête des médias par des Berlusconi , voilà l’avenir ?)

C’est bien l’individualisme poussé jusqu’à la lâcheté qui sert la tyrannie, plus que l’engagement militant.

Le mécanisme qui détourne la démocratie n’est pas nécessairement celui des partis : c’est trop simple et c’est faux.

Rapide, le procès, en effet… :confused:

Je peux comprendre le reproche du manque de proximité physique, inhérent à l’Internet, mais ce n’est pas si grave car il ne s’agit pas de remplacer les débats humains par des votes et comptages informatiques (que seule l’informatique permet dans ces conditions séduisantes), mais de compléter les uns avec les autres, ce qui rend la technique de comptage beaucoup moins dangereuse, n’est-ce pas ?

Je n’ai pas senti sur ce site cette présentation des thèmes comme « des marchandises sur un marché ». Les idées n’y sont pas des marchandises et il n’est pas question d’argent sur le site, ni de marchands. De toutes façon, le mot « marché » n’est pas maudit : bien régulés, les échanges que permet le marché sont un facteur de progrès incontestable.

Qu’est-ce qui permet d’affirmer que les lecteurs de ce site ne développeront pas une pensée forte et mûrie, qu’ils ne défendront pas d’astucieuses et fertiles idées, exactement comme sur tout autre lieu d’échange d’idées ? Star’Ac et fast food sont des dérives possibles mais pas certaines : pas de quoi condamner à l’avance le support innovant. Heureusement que l’on n’a pas renoncé à l’outil « téléphone » sous prétexte qu’il existait un fort risque qu’on s’en serve pour y dire des bêtises. :confused:

Je ne vois pas sur ce site de l’Expérience démocratique "les « graves défauts d’Internet » qu’il faudrait dénoncer.

L’exemple de la radio, qu’il aurait fallu critiquer parce qu’Hitler s’en est servi, me paraît bien fragile : si on va dans ce sens, il est probable qu’Hitler a aussi beaucoup usé du téléphone et de l’imprimerie pour répandre sa funeste idéologie. Faut-il pour autant interdire ces outils de communication ? Évidemment pas. Ça me rappelle ce soi-disant argument selon lequel nous devrions nous méfier de la démocratie parce que « la démocratie n’a pas empêché Hitler d’arriver au pouvoir ». C’est évidemment un sophisme : la démonstration n’est pas faite qu’un autre système aurait empêché l’accession au pouvoir de cet affreux. Il reste aussi à démontrer qu’aucun correctif ne permet de réduire cette faiblesse du système. En renonçant à la démocratie à cause d’un de ses défauts (supposé spécifique), on jette (commodément pour certains) le bébé avec l’eau du bain.

Il faut savoir rester critique, sans doute, mais cela ne signifie pas renoncer hâtivement à ce qui ressemble, pour nous, à une lumière dans la nuit, une chance inédite (dans toute l’histoire des hommes) pour une vraie démocratie qui garde le contact direct et permanent avec les hommes qu’elle prétend protéger.

À Alainguillou :

« Il me semble que pour dépasser l’autoenfermement actuel de la démocratie dans ce système écrit par et pour les « puissants », il faut en subvertir les rouages, en investissant toutes les instances où la revendication est encore « légitime » : syndicats, partis, associations. »

S’il y avait encore tant de différence entre les programmes des partis, ce serait un signe que la démocratie fonctionne. Si la réthorique politique n’était pas aussi infestée d’une rationalité économique fondée sur des paradoxes ingérables, qui ne font que diviser toujours plus ceux qui pourtant s’engagent le plus…

Quand vous affrontez un ennemi cernable, compréhensible, fut-il énorme, l’union fait la force, et on peut tout espérer. J’ai une grande foi en la démocratie, quand elle fonctionne à peu près. Pas quand ses fondements sont déjà sapés. Vous qui parlez de crise du lien social.

Quand la tyrannie s’instale sous couvert de démocratie, parce que ce sont les choses qui changent bien plus vite que les idées, la division fait des ravages, et l’aliénation pèse.

Je crains que tous les signaux soient au rouge.

Ça fait 25 ans déjà qu’on le dit assez fort, 50 ans qu’on l’avait annoncé…
… et malgré toute leur bonne volonté, les partis en sont réduit à un dangereux pragmatisme.
Et dans ces situations là, c’est le lien social, le sens de l’action politique, les limites de l’Etat de droit qu’il faut repenser. Bref, IL FAUT D’URGENCE REFONDER UNE CONSTITUTION.

"C’est bien l’individualisme poussé jusqu’à la lâcheté qui sert la tyrannie, plus que l’engagement militant."

Pourquoi opposer ainsi les choses ? Dans une société, il faut les deux. Dans 1984, tout le monde milite. tout le temps. Il n’y a pas que les caméras, il y a que la vie privée, l’égoisme sans lequel il n’y a pas d’amour, le plaisir simple, l’activité gratuite n’a plus aucune place.

La déclaration de 1948 (article 20, je crois) mentionne que :

  • tout le monde peut participer à la vie politique
  • nul ne doit être forcé à prendre part à une association.
    Les exemples de cet équilibre, en démocratie, ils abondent.

Et même, il faut des gens rebelles ET des gens plus disciplinés, sinon c’est l’anarchie ou le fascime.
Du don de soi ET des gens qui pensent à leur gu…le, sinon la culture est insipide ou c’est un nid d’horreurs.

Je tiens à le dire haut et fort, car pour moi, il est bien de se présenter tel qu’on est, quand on entend toucher ainsi aux fondements démocratiques :
[i]je suis un rebelle invétéré, critique, mais parait-il très éveillé et doté d’une grande capcité de remise en cause…, je n’ai pas choisi. J’ai eu la chance et la malchance d’avoir des parents qui assument mal, d’être devenu athée après avoir grandi dans une secte évangélique baptiste ; j’ai été confronté à une mère et soeur psychotique, un père orphelin, j’ai côtoyé des SDF, vis avec des artistes, philosophes et psychologues, et je suis ingénieur dans l’automobile. Je suis spécialiste de débuggage de problèmes mal posés, j’assure technique, comm vitrine et orga du turbin, j’ai bossé directement pour 5 boîtes du CAC40… et des cadres dynamiques au coeur de la guerre économique, j’en ai vu, même si je n’ai que 28 ans.

Bref, après tout,… ce n’est pas un si mauvais conditionnement pour participer à un projet de constitution en 2006.[/i]

Je n’ai de carte nulle part. Pas tant par refus d’engagement (s’agissant de mes penchants, j’aimerais m’inscrire au PS et à ATTAC) mais par choix de vie, parce que j’ai besoin de mon indépendance. Et pour finir, parce qu’aujourd’hui, la situation politique est devenue très sclérosée, l’action syndicale pareil… Ce n’est la faute de personne. Mais, comme Étienne, me semble-t-il, je suis convaincu qu’il est essentiel que pas mal de gens prennent du recul sur l’action politique.

L’engagement, c’est bien, il en faut. Et il faut aussi des êtres libres. Libres de réflechir par eux mêmes…
Surtout depuis 1945. Encore plus depuis 1989. Lisez donc l’introduction de La crise de la Culture (Arendt) si ce n’est pas déjà fait.

« C’est bien l’individualisme poussé jusqu’à la lâcheté qui sert la tyrannie »

Et pourquoi ordonner ce soit disant rapport de cause à effet ?

« Diviser pour mieux régner » dit ce que ça veut dire : la tyrannie, ça isole, ça joue sur la peur de l’autre…
et la réaction de protection la plus courante, celle qu’on adopte toujours tôt ou tard, suivant sa force de caractère, c’est l’individualisme.

Bref, encore une de ces propositions à double sens. Dont la validité relative est fonction du contexte.

On trouve une partie des gens aujourd’hui (surtout les plus vieux et les plus engagés en politique) pour dire : la politique ne marche plus parce que les gens se désimpliquent, parce qu’ils deviennent individualistes.
Un autre moitié pensent plutôt : la politique ne marche plus, alors les gens se désimpliquent et par ailleurs, livrés à eux-mêmes, ils deviennent individualistes.
D’ordinaire, je dirais que c’est les deux. Quand la démocratie fonctionne bien, plutôt le 1.
Moi, au présent, je pense surtout que le problème est le 2e… Je ne m’en cache pas du tout.
Je comprends le désarroi des premiers. Et si je n’étais pas tant convaincu, je me joindrais volontiers à eux.

Vous parlez d’engagement. C’est une belle chose. Mais encore une fois, juger les choses dans l’absolu, hors contexte, ne suffit pas.

« On unit les gens contre un ennemi », aussi.

Si je ne peux pas m’engager, c’est que l’ennemi est à la fois énorme, et surtout, très variable.
Vous parlez du retour du capitalisme primaire comme si cela relevait d’un combat politique. Mais comme la mort du syndicalisme, la mort du socialisme (et même du libéralisme) sont des effets de phénomènes STRUCTURELS. Liés à la mondialisation.

J’ai l’impression que vous fixez sur des combats politiques, comme si les équilibres politiques ne tenaient essentiellement des gens engagés, et non pas avant tout des structures sociales…
… et que vous houspillez un peu Étienne parce qu’il aurait l’air de jouer les zorros dans son coin…

Je cautionne ENTIÈREMENT l’action d’Étienne, et PAS UNE SECONDE, je n’ai trouvé l’idée ridicule.
Prétentieuse ? Pas même.

En fait, quand je suis venu sur ce forum, je venais moi-même de me décider à m’y coller.
Et évidemment, j’ai commencé par chercher un peu ce qui se fait déjà (je ne suis pas bande à part à ce point…)

S’il s’agit de dire « Étienne, votre projet est prétentieux » : croyez vous convaincre Étienne ? convaincre d’autres, ici ? pourquoi vous y joindre ?

J’ai donné mon point de vue sur le pourquoi du T"C"E. Et je me suis permis de le faire, parce que je n’avais pas besoin d’une quelconque théorie du complot pour expliquer le résultat.

En l’occurence, j’ai posé que le néo libéralisme est une idéologie, celle qui domine, pas un courant politique (si on exclut les 3 pékins que ça intéresse). Cette idéologie repose en grande partie sur le pragmatisme.

L’ultra libéralisme n’est pas une politique, c’est un vide politique.

Bref, il n’y a pas à dire : les partis sont infestés de gens qui ne pensent qu’à eux, qui sont des parvenus… il y a à dire ce qu’eux mêmes ne peuvent pas dire : les politiques sont DEVENUS IMPUISSANTS, ET CE N’EST PAS PAR MANQUE DE COURAGE, VOLONTÉ, PARTICULIER. C’est le contexte structurel qui le veut.

Nous assistons à l’avènement d’une forme de totalitarisme nouveau. Et une double grande caractéristique d’une idéologie totalitaire, c’est qu’elle agite un ennemi très maniable et absurde, et qu’elle est très paradoxale, ce qui fait qu’elle divise tout le monde, a réponse à tout, et aliène…

… on est conditionné à employer une rhéthorique patriotique. Tous les modèles économiques, politiques, à commencer par le keynésianisme et le libéralisme se fondent sur le lien social, sur la solidarité économique entre individus, État, entreprises, travailleurs, investisseurs.

Le rôle même de nos élus est conçu au sens du lien social dans le pays.

Avec la mondialisation économique, tout cela a explosé.

La compétition entre nations est ce dont on parle dans le discours, alors que la compétition réelle, c’est entre individus qu’elle se fait.

… on se plaint des chinois qui « nous » piquent nos emplois et qui cassent les prix. Ce sont les acheteurs de nos grandes entreprises qui les fixent, les prix imbattables… Les chinois n’ont rien à dire : d’une, la plupart des chinois vivent à la campagne, ils n’ont pas le droit de circuler librement et sont payés trois à quatre fois moins qu’en ville, autant dire que la pression à l’embauche, c’est le top ; de deux, il suffit que chez nous comme chez eux, les cadres sup. se surpayent pour que tout le monde marche à la baguette, pour que le syndicalisme crève chez nous, et que les cadres dirigeants lèchent les actionnaires.

Ma voisine, qui vient de râler parce que la mondialisation ceci, et la Turquie dans l’UE cela,… est pétée d’actions et elle est « contre l’homosexualité » et « contre l’avortement » (quelle idée, de résumer la chose à un pour ou contre…). Moi, je savais que ma grande soeur s’est faite avorter après un viol, et je viens d’apprendre que ma petite soeur est homo… et on voudrait me monter contre des plombiers polonais, surtout que la guerre en Irak, l’occasion manquée de se taire tout ça, tout ça,… des gars sans doute super chaleureux, dont les deux tiers n’écoutent pas Radio Marija…

… le 4*4 de mon patron est bourré de pièces fabriqués en Chine, chez nos concurrents, dont on subit de plein fouet le dumping.

Mais écoutez les au PS. Je ne juge pas, je constate, et je tire des conséquences.

Tiens, en parlant de tirer des conséquences… Vous voulez du Jospin, « dans ses grandes lignes » ? J’en ai reproduit, patiemment, ici même (volet « une constitution ne définit pas de politique économique »). Sur un volet encore désert, après une phase blog très peu prolifique… j’ai posé des paroles de Jospin : un manifeste à l’impuissance politique en milieu mondialisé. À lire et à relire.

La politique a bien changé. Et c’est pour cela qu’il FAUT une constitution. Pas même, comme tant se l’imaginent, parce qu’il « faut » bâtir l’Europe. L’un n’empêche pas l’autre, mais il y a des degrés.

À Étienne et Alainguillou,

Qq remarques en cascade, en guise d’arbitrage gentil et bête et méchant…

S’il s’agit de convertir de force tout le monde au net…
Étienne sait que moi-même je suis un dinosaure. Pas pour parler de moi, la preuve, je me débrouille… mais pour dire que je jouis d’une grande liberté dans la vie : consacrer le moins de temps possible aux nouvelle technologies, le plus possible à la littérature, à la nature, à ma fille,… Je connais des gens qui jouissent de la vie pleine nature, bien plus encore que moi, et pour rien au monde je ne tolèrerait qu’on entende harmoniser le mode de vies des gens, plus encore sur la bécane que sur les peaux de bête. Comme je hurle contre la rhétorique économiste qui consiste à faire disparaître clairement, par jugement de valeur, par comptabilité et au final, tout court, les petits métiers à faible « valeur ajoutée ».

Bref, oublions cette idée ridicule qu’est la démocratie en ligne.

L’argument disant que de très nombreux français (10% auraient déjà leur blog…) ou européens sont convertis est irrecevable.

S’il s’agit de dire qu’on va faire voter des surfeurs, ici seulement : So What ?

  • d’une, pour notre « avant projet », ici : a-t-on le choix ? Non (ou qu’on m’explique).

  • de deux, c’est un vrai projet, mais en termes de consultation populaire, çà reste un « avant projet ».

  • de trois, l’important serait plutôt de toucher un large échantillon de gens au moment de l’étape cybernétique finale. À moins de prendre l’option Président de la République (et de penser à regarder sa montre, d’ailleurs), il y a un moment où ce qui va surtout compter, outre le fait que le projet se concrétise, à l’étape du net, et outre le pourcentage de « OUI cybernétiques », c’est le nombre de d’internautes votants : même avec 70% de OUI, 3000 votes exprimés ne vont pas faire bouger un gouvernement.

  • de quatre, la question trois ne se pose pas si le projet plait : la chaîne de solidarité passera bien. Étienne est assez bien placé pour le savoir.

  • de cinq : rien ne dit en quoi un échantillon d’internautes, de par sa seule culture « nouvelles technologie », est ou non représentatif de la population en termes d’opinions politiques, démocratiques, de philosophie politique… donc pas la peine de s’embêter à en causer : optimiser l’outil internet, c’est indispensable mais ne relève que d’une préconsultation.

Dernière chose : j’ai parlé de « seule culture des nouvelles technologies », en songeant qu’il ne s’agissait :

  • probablement pas d’une question d’argent. Du moins, c’est impossible de juger. L’accès au net se joue déjà peu, en moyenne, sur une question de sous.

  • je crois que la sensibilité à (intérêt pour) une constitution juste tient d’un compromis entre sensibilité sociale, esprit critique et éducation… bref, c’est vaste. Et sur le net comme ailleurs, on voit des formes de sensibilité, et d’éducation très diverses… et d’esprit critique très variable.

  • les bouseux de mon espèce (bon, je suis installé à Lyon, mais j’ai un pied et mon coeur en Ardèche profonde) aussi s’intéressent au net comme à la constitution.

A priori, ici, on sera tous dispatchés partout en France.

Je disais ça, rapport à l’écart enregistré pour le projet de T"C"E entre Paris et « la province »…

Si un parisien, statistiquement, vote plus OUI au TCE, c’est qu’il a plus de fric (en moyenne), et qu’il est plus rompu aux réalité de la société des managers, à tous points de vue :

  • proximité avec les tenors de la culture et de la politique : QG de partis, locaux des institutions, haute culture, grands médias…

  • habitué à la centralisation politique et sa rhétorique politique.

  • culture, et même publicités, conçues d’abord pour les parisiens, quand ce n’est pas par les parisiens.

  • rompu à la folle société de l’anonymat, aux inégalités, à l’insensibilté, à la présence pas loin de gros bonnets.

  • proximité avec la grande industrie, à tous niveaux : sièges sociaux, donneurs d’ordre…

Bref, a priori, plein de raisons d’être blasé de la guerre économique, des inégalités, de l’insensibilité sociale, du discours des managers du privé comme des scènes politiques et médiatiques…

… et rien à voir a priori avec l’internet.

Vous voyez, déjà un bon signe…

Enfin, y a des parisiens, ici ? … J’arrête. :lol:

Sam17,

Envisagez-vous d’ouvrir un sujet spécial sur les principes constitutionnels « économiques » comme je vous l’ai déjà suggéré? Vous devriez : ce serait très intéressant et on arriverait sans doute à quelques projets d’article concrets.

À alainguillou :

Merci pour ces éclaircissements, et ravi de savoir que malgré les longueurs, je peut apporter de la constructivité dans le débat.
Tout cela confirme mes impressions et mes espoirs : je ne vois pas non plus de vraie contradiction dans nos approches, que de la complémentarité.

Sur le "hors-sujet (éventuel) et son SAV…
Avec votre accord, et une fois les présentations faites, je supprimerai le gros de mes blablas. Il faudra alors que vous puissiez vous assurer de couper ce qui, chez vous, y répondait seulement.

Sur le fond, plusieurs choses, dont je dirais qu’elles se recoupent, et que c’est bien ce qui nous intéresse ici.

Nous croisons largement idéologie (dominante) et structures (économiques, partis, syndicats, associations, actions citoyennes…)

  • il faut parler des premières pour redonner leur sens aux secondes.

  • c’est bien dans les secondes que vit la politique.

  • si l’économie se personnifie dans la rhétorique politique dominante, c’est bien parce que les pouvoirs politiques, l’exercice démocratique, bref, NOTRE capacité à faire évoluer des STRUCTURES (et des pouvoirs économiques) est devenu affreusement faible. « Une Constitution doit remettre le droit en place contre » le fait accompli structurel". Nous sommes bien d’accord.

  • Il FAUT donc une Constitution.

  • Cohésion sociale… La première chose que je regarde, dans CE projet (ici), c’est notre envie à tous de combattre la perte du lien social, et son corollaire, l’impuissance du politique face à l’économie.

  • La Constitution une fois écrite, rendue juste, et adoptée, il va de soi que c’est aux individus qu’on s’en remet pour la porter, la faire vivre. Bref,

Parfait. Au travail… :slight_smile:

"La Constitution devrait se permettre d’introduire la possibilité de "réversibilité « dans les processus dits « économiques » dès lors qu’ils ne sont que la manifestation des désirs de domination de classe ».

Ca sent la lapalissade, si je puis me permettre.

Je ne me moque pas : ça fait deux ans que j’écris par-ci par-là des réflexions, et cherche à préciser les choses :

  • d’une, exprimer ce qu’on pense et le confronter au débat, c’est essentiel pour faire mûrir sa réflexion.

  • de deux, il va falloir traduire tout ça par des articles rédigés.

J’ouvre ce soir le volet [bgcolor=#FFFF99]« dispositions et principes constitutionnels relatifs à l’activité économique »[/bgcolor]. Je me lance dans des propositions formulées. N’hésitez pas à faire de même. Il vaut mieux poser trop de choses, du moment que c’est du concret, et débattre ensuite de leur validité (en terme de place dans une Constitution).

Slts.

Et pourquoi ne pas voter pour un parti qui prêche le passage à la 6ème république depuis des années ?

Les verts sont depuis des années et des années pour ce passage et rejoignent pas mal de vos idées
(les premiers ? mis à part les communistes qui de toute façon n’ont jamais voulu de la 5eme Rép.).

Encore aujourd’hui, lorsqu’on écoute les débats internes, pour les élections internes pour choisir entre Voynet, Cochet, … On voit un consensus pour un précédé démocratique de passage à la 6eme république…
D’ailleurs, les verts vont certainement le proclamer (s’ils se présentent), mais par exemple pour Duflot, ce n’est pas la présidence qui l’intéresse, mais le fait de pouvoir changer les choses
(pour eux la présidence sous la 5eme Rép. est un gros problème et ce n’est pas leur élection préférée… surtout quand elle passe avant les législatives…)
http://manifestation87.forumactif.com/viewtopic.forum?t=151
http://www.dailymotion.com/daphcom
http://www.dailymotion.com/sls

Même au niveau européen et pour le TCE, les verts étaient pour un référendum fait le même jour pour tous les Européens et l’ont défendu jusqu’au bout (et le défendent encore).
Et avant cela, ils ont défendu (malgré leur faible poids) l’idée d’une constituante.

Procédure constituante citoyenne : proposition

Nous avons tous nos opinions, et nous y avons droit. Alain Guillou n’aime pas la cinquième république, il n’est certainement pas le seul. Je considère pour ma part que c’est le meilleur - ou le moins mauvais - des systèmes constitutionnels dont la France a fait l’expérience ; en tout cas la plus réceptif, et de loin, à la volonté du peuple. Nous n’arriverons certainement pas à accorder nos violons.

Aussi, je propose que nous nous en tenions au sujet de discussion défini par Etienne : « Comment déclencher un processus constituant ? »

Ce processus peut être déclenché soit par rapport à l’Union européenne (rappelons-nous que le TCE était à l’origine de ce site…), soit par rapport à la constitution française actuelle (dans l’optique d’une révision partielle ou totale de cette constitution).

Pour des raisons évidentes, je donnerai ici l’exemple de la future constitution europénne et plus particulièrement du projet CIPUNCE.

Une personne a pris l’initiative de ce projet (il faut bien qu’une idée commence quelque part). Au stade actuel, il s’agit de rédiger, sous la seule responsabilité d’un « coordonnateur provisoire » , un avant-projet tenant compte des observations faites sur le site CIPUNCE et ailleurs. Le projet reste donc largement personnel pour le moment, bien qu’il ait beaucoup bénéficié d’apports extérieurs (en particulier des échanges sur notre site).

Dès l’origine, il a été prévu que lorsque 50 participants en auraient accepté les principes essentiels, ces 50 participants hériteraient du projet, éliraient un coordonnateur permanent et feraient évoluer le texte démocratiquement par consensus ou par des votes.

Il est également prévu que quiconque, à condition de signaler la source en cas d’emprunt substantiel, peut utiliser et reproduire librement les textes CIPUNCE (par un exemple pour un autre projet qui, bien sûr, devrait alors porter un autre nom que « CIPUNCE »). Tout citoyen a donc la possibilité de lancer son propre projet dans des directions différentes en mettant à profit, s’il le juge souhaitable, des éléments du projet CIPUNCE.

La logique voudrait que le deuxième avant-projet, adopté par les 50 premiers participants, soit ensuite soumis à l’acceptation de 100 participants, puis le troisième avant-projet à 200, et ainsi de suite, avec élection d’un nouveau coordonnateur à chaque étape.

Cette procédure « tache d’huile » me paraît parfaitement adaptée à l’écriture d’une constitution par les citoyens : on commence par l’idée de quelques-uns pour finir par celle d’un grand nombre, sans recours à des mécanismes de type gouvernemental (commissions, présidents, sous-comités) : seulement par l’Internet, qui constitue à cet égard l’instrument idéal remplaçant les médias imprimés et les clubs et partis. Le coordonnateur a un rôle importantissime à jouer, qu’il faudra donc définir soigneusement. Je précise que dans mon esprit il n’est pas question d’exclure qui que ce soit de cette procédure d’écriture citoyenne.

Le texte résultant de cette procédure serait ensuite soumis aux procédures constitutionnelles habituelles (projet ou proposition de loi constitutionnelle votée par référendum dans le cas de la constitution de la Ve république). JR

Un petit retour sur l’histoire.

La France a une histoire spécifique sur le plan constitutionnel. Les changements de Constitution ont été nombreux contrairement à d’autres États. Et ils ont chaque fois été produits par une crise souvent liée à un contexte extérieur :

  • 1958 et l’Algérie
  • la IVe République et la fin de la Seconde Guerre mondiale
  • l’État français en 1940 né de la défaite
  • la IIIe République et la défaite de 1870 face à la Prusse
  • 1851 : coup d’État et avènement en 1852 du second empire
  • 1848 : crise économique et sociale majeure en Europe, crise des institutions de la Monarchie constitutionnelle, printemps des peuples en Europe.
  • 1830 : coup d’État « légal » de Charles X (passage en force par ordonnances)
  • 1814 : Charte constitutionnelle liée à l’effondrement de l’Empire et à la présence des troupes alliées.

Le bilan de ces changements constitutionnels est donc le suivant : la plupart des processus constituant se sont instaurés en France après une crise extérieure (guerre, occupation, colonisation) ou dans un mouvement européen de transformation politique. Évidemment, des facteurs internes jouent de façon importante, mais le « processus » constituant a toujours un élément extérieur fort. Cette dépendance du processus constituant me paraît particulièrement puissante pour le XXe siècle.

La Monarchie de Juillet n’a fait que modifier dans un sens parlementaire la Charte de 1814. Il est vrai que, très souvent, la transition d’un régime à l’autre s’opère par le biais des anciens tenants du pouvoir.

Les modèles de « processus constituant » issus d’un mouvement non déconnecté de l’extérieur mais propre à la France sont finalement au nombre de deux : 1848 et la Révolution française. Paris à joué en 1848 un rôle moteur dans le déclenchement du printemps des peuples. La révolution française a été influencée largement par un mouvement historique de long terme et transatlantique mais conserve un caractère spécifiquement français.

Cela relativise les possiblités d’attendre le messie constituant.
Ne faudrait-il pas renvoyer aux citoyens ce pouvoir d’appeler à une assemblée constituante ?

Le passé, effectivement, n’incite pas à l’optimisme, tant les peuples se font enfumer par leurs « représentants » depuis la nuit des temps…

Ce qui me donne de l’espoir, pourtant, c’est l’émergence historique d’outils inédits pour communiquer entre nous, rendant enfin possible la formation autonome d’une opinion publique adulte.

Parmi ces outils, il y a la télévision, mais on se l’est déjà fait voler (ça n’a pas traîné…).

Heureusement, pour l’instant, il nous reste l’Internet.

Petit intermède sympathique : les citoyens ont de la qualité…:smiley:

Un site Internet http://www.mga.asso.fr :slight_smile:
diffuse une proposition pour changer les paroles de notre hymne National.
Je pense, Étienne, que ça vaudrait la peine que vous le mettiez dans les Documents.

Voici ce qui est expliqué :

« En 1792 à la suite de la déclaration de guerre du Roi d’Autriche, un officier français, Rouget de l’Isle, en poste à Strasbourg, compose « le chant de guerre pour l’armée du Rhin ». Je me suis toujours demandé comment les Français peuvent continuer à chanter, comme chant National, un chant de guerre, avec des paroles belliqueuses, sanguinaires et racistes. En regardant à la télé des petis enfants obligés d’apprendre ces paroles épouvantables, j’ai été profondément peiné, et j’ai décidé d’essayer de faire une autre version de la Marseillaise. Le jour où les politiques décideront de changer les paroles de la Marseillaise, ce sera un grand jour pour la France. »

[font=Arial]Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L’étendard d’espoir est levé
L’étendard de justice et de paix.
Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L’amité la joie et le partage.
La flamme qui nous éclaire
Traverse les frontières
Partons, partons, amis solidaires
Marchons vers la lumière[/font]

[color=green]2005 Graeme Allwright - Sylvie DIEN

Diffusion entièrement libre de droits offerte par leurs auteurs
[/color]
Je pense que cela est bien représentatif de la transition que nous voulons atteindre avec cette Constitution pour la Première Démocratie.
Quelle image pour la France dans le Monde !!

En en faisant un emblème sans attendre l’assentiment des politiques, on gagnerait déjà un premier round.
C’est sûr, cela ne plaira pas à tous ceux qui vivent des bénéfices de la guerre, mais il est temps de mettre un terme à ces massacres cautionnés par notre gouvernement.
J’ai les cheveux qui se sont dressés sur la tête quand j’ai appris que 4 sociétés en France fabriquaient et vendaient des « bombes à sous-munitions » (explications sur le site de Handicap International).
Lorsque j’ai évoqué devant un de mes camarades de promo politique le fait que Chirac, dans ses récents déplacements, allait pour vendre des armes, il a fait cette réponse imparable : « si ce n’est pas nous qui les vendons, ce sera d’autres pays ».
Quelqu’un d’autre, sur un forum de discussion, m’a fait remarquer que la France avait toujours vendu des armes, et que les employés des sociétés fabricantes défendaient… leurs propres emplois !!! Comment sortir de là, nous vivons des bénéfices des guerres que nous entretenons…

Il nous faudra un Ministre des Affaires Étrangères très particulier !!! :confused:

DES CHAÎNES DE TÉLÉVISION ET DES JOURNAUX POUR / PAR LE(S) PEUPLE(S) EUROPÉEN(S) !!!

Pour rebondir de manière… rassurante sur le message de HG Wells et sur la réponse d’Etienne, sans s’écarter du sujet, bien au contraire.

D’une manière ou d’une autre, il faut que soit créés, et sans tarder, quelques médias spécifiques pour accueillir un débat européen.
Et donc faire naître (apparaître) le peuple européen, un débat politique européen qui confronte les idées (aujourd’hui confinées dans les nations) à la réalité de l’Europe politique, ses options de forme juridique, la subsidiarité, l’Europe sociale, économique, environnementale, (alternative aux USA), …

La question ne se pose pour personne, pourvu qu’on y songe (sauf ceux qu’on entend le plus - cela vaut bien un commentaire (1) - j’ai nommé la seule minorité dont nous sommes ici déterminés à nous passer de l’avis pour le processus constituant).

Les deux grandes questons qui se posent sont :

  • qui / quoi / à quel niveau va donner l’impulsion ?
    La question pécuniaire est secondaire : une fois mise dans le débat, les pouvoirs publics ne pourront refuser pareille mesure, de bon sens, et dont l’absence, elle, a été d’un coût exhorbitant… pour l’Europe politique, jusqu’à ce jour.

  • Comment gère-t-on la question des langues ?
    De toute évidence, il s’agit de traduire systématiquement tous les programmes et débats de ces médias nouveaux dans toutes les langues européennes.
    Si l’avenir de l’Europe politique démocratique et affranchie d’une domination idéologique américaine implique le choix entre peu de solutions, l’usage commun de l’Esperanto, ou bien l’apprentissage systématique de 3-4 langues dans chaque nation européenne (2), nous n’en sommes pas là.

L’existence de ces « médias du peuple européen » va entraîner :

  1. évidemment, la naissance d’une conscience populaire européenne, de volonté communes, d’opositions éventuelles…
    Bref, tous les ingrédients nécessaires et suffisants pour la création de l’Europe politique : la mise en route de la Constitution européenne émanant du peuple européen, ou des peuples, justement (2), l’apparition, de fait, des frontières de l’Europe politique, et des clivages éventuels : une mise au point essentielle sur les (soi-disant) oppositions idéologiques, et sur l’approche des institutions européennes (chaque pays pouvant bien garder les siennes et leur spécificité en son sein (2)).

  2. le contrepoids essentiel à la désinformation, qui revêt au présent un rôle destructeur d’importance capitale, et dans la division des nations par ceux qui ont intérêt à l’entretenir, et dans le maintien de ceux-ci sous forme de pouvoir européen centralisé et tyrannique. Un pouvoir dont l’un des effets pervers sur le peuple, par médias interposés, est que l’idéologie (dominante) induit une sélection dans le personnel cadre et les vedettes des grands médias, de ceux qui y adhèrent au dépend des autres. Le processus est en large partie naturel : il agit par imprégnation et reconnaissance mutuelle de « compétence » / de « non appartenance idéologique » (c.à.d. justement d’appartenance idéologique - à celle qui domine, vue comme pragmatique, et qu’on ne désigne pas comme telle) - les complots, et même les copinages ne font pas tout.
    En matière de division des nations, songeons à la couverture du débat (français) sur le TCE. Sinon, chacun a en tête quelques exemples de couverture médiatique de l’actualité française dans d’autres pays, c’est effarant. Bien sûr, le phénomène est bilatéral. (3)

  3. Nombre d’autres facteurs de « prise de conscience du peuple européen par lui-même ».
    Notamment, de ses spécificités.
    La question de la pluralité des langues, ses avantages considérables mais également les difficultés qu’elle entraîne, et les moyens d’y répondre, on ne l’appréhendera jamais autrement (et mieux) qu’en se confrontant à la chose… EN LIVE / ON AIR EN DIRECT / EN RÉEL.

[color=green]Il me paraît de plus en plus évident que cet aspect « médias du peuple européen » est l’un des principaux qu’il va nous falloir défendre.

À la question « qui / quoi / à quel niveau, va donner l’impulsion ? », on peut sans doute répondre que jusqu’à nouvel ordre, le sujet relève du volet "extension du domaine de la lutte"…[/color]

(1) Manifestement, l’une des tares les plus odieuses de la classe politique actuelle est son incompréhension profonde de la crise culturelle liée au traitement du politique dans les médias. Pour cause, ces gens en sont usagers, bénéficiares… et premiers esclaves. Le « tout gestionnaire » du politique actuel est lié en grande partie à cette esclavage moderne, ce à quoi il faut ajouter l’invasion dans le politique du discours des managers du privé, invasion idéologique qui s’explique évidemment par les structures : les pouvoirs économiques concentrés dans les multinationales et leurs grands actionnaires sont de fait le 1er pouvoir politique mondial.

(2) Voir lien cité dans mon message suivant.

(3) J’ajouterai ceci : je n’oublierai jamais le choc que j’ai reçu en visionnant 10 minutes d’images de la télévison yougoslave (serbe) durant la guerre en yougoslavie, et sous le règne du dictateur Milosevic. C’est ainsi qu’on mesure de la manière la plus frappante, directe, comme deux peuples peuvent vivre, presque voisins, dans deux mondes différents.
C’était aussi une manière de répondre à ce que m’avait dit Alainguillou (message n°204)
: « vous semblez bien pessimiste quant à la capacité d’existence d’une « volonté humaine » face à des structures qui la nient. »

Il faut lire (absolument…) le texte pertinent et court édité par ATTAC : « Quelle Europe construire »

http://www.france.attac.org/a5767

Un lien donné par Étienne, un papier que j’ai retrouvé au format papier récemment…

… et document qui compte, parmi 52 références, le site d’Étienne. Cité au moins 6-7 fois ! (pour le vote blanc, les préventions des citoyens pour ce qui est d’écrire eux-mêmes les règles du pouvoir, le référendum d’initiative citoyenne, la participation d’un certain pourcentage de « simples citoyens » à la Constituante, les institutions).

Beau score, Étienne. Dans un très bon texte, vu la concision… je crois que ça clot définitivement le début de malentendu (provoqué par ma faute - pardonne ma fougue et ma jeunesse ;)) sur la « pédagogie des altermondialistes ».

Je souscris totalement à l’idée de Sam de développer très rapidement nos propres médias d’information.

Sur le site http://www.voter-y.net est développé le thème « L’Autre campagne », pourquoi, comment, avec qui.
Un livre à préparer, des auditions à réaliser. Ces auditions, filmées, seront transcrites sur DVD, précisément pour pouvoir en permettre la diffusion sur une chaîne de télévision.

Parmi celles-ci figure l’audition prévue de Daniel Cohn-Bendit, favorable à l’idée d’une Assemblée Constituante.
Il nous faut regrouper toutes les initiatives qui convergent pour réveiller les populations. La tiédeur ne vient que du sentiment d’impuissance à laquelle se croient condamnés les citoyens. Je le constate en leur parlant.

Nous pouvons briser le mur du silence. Si « nous n’avons que les politiciens que nous méritons », ne leur jetons pas la pierre dans la mesure où nous leur avons laissé le champ libre. Ce champ, nous allons maintenant l’occuper en nous gardant d’exercer vis-à-vis d’eux les erreurs qu’ils ont commises vis-à-vis de nous. Ce sera le symbole de notre maturité et la transformation de l’Histoire, le pardon, mais aussi la justice.

Christian Cotten a lancé avec son site Politique de Vie un « recadrage pédagogique des magistrats ». Cela mérite l’intérêt… Il publie toute la chronologie de ses démêlés avec « la Justice »…, les siens et ceux des personnes qu’il a lui-même auditionnées, plus quantités d’autres « dysfonctionnements » auxquels il faut que nous mettions un terme. :stuck_out_tongue:

Attention, mes amis : [b]il y a Constituante et Constituante…

Pensez bien à exiger que soit interdite toute confusion entre le pouvoir constituant et les pouvoirs constitués.[/b]

Une Constituante composée de futurs parlementaires, ministres ou juges est une source prévisible de profondes tricheries contre l’intérêt des citoyens.

Chère Marie-France, vous appelez généreusement de vos vœux une sorte d’union supérieure de tous ceux qui veulent changer les institutions. Pourtant, je ne suis pas sûr que tous ceux qui exigent publiquement l’élection d’une Constituante soient prêts à déclarer inéligibles les Constituants.

Si nous ignorons cette règle d’or, il ne faudra pas nous plaindre, après le référendum, d’être à nouveau privés de tout droit d’initiative citoyenne et de contrôle.

On est souvent soi-même responsable de son propre bonheur et de son propre malheur. Il y a beaucoup de servitude volontaire dans notre condition humaine.

La précision d’Étienne rend d’autant plus pertinente l’existence d’une chaîne de télé qui expliquerait ces nuances - avec dangers à la clé - à des personnes peu familères de ces notions.

Si je peux intervenir sur ce forum, je le dois aux cours que j’ai reçus depuis l’année dernière, conçus d’une manière originale avec des intervenants qui parlaient le « non politiquement correct » bien que ce soient généralement des enseignants de Fac. L’un d’eux nous a très brillamment exposé « Les grandes orientations du Droit contemporain », et comment il devient justement assez difficile de s’y retrouver à l’époque actuelle !

Des entretiens seraient enregistrés sur DVD et rediffusés régulièrement, pour la formation des citoyens. Des séries de thèmes pourraient être traités à partir de ce que nous échangeons sur ce forum.

Il faut jouer la carte « éducation des citoyens », et s’adresser à tous les âges, des plus jeunes aux plus vieux, toutes les catégories socio-professionnelles, les gens ne sont pas nécessairement idiots parce qu’ils sont caissiers dans une grande surface, j’en connais près de chez moi qui n’attendent que tout ce qu’on peut leur proposer pour sortir de cette galère généralisée.

Il faut que ce soit gai, sympa, qu’on ait plaisir à connaître, comprendre, plus attractif que les infos télévisées dont l’audimat est très élevé. Il faut qu’on devienne incontournables dans la culture générale. Le prof qui nous a fait les cours sur « comprendre les médias » est convaincu que ce sont « les intellectuels » qui font l’évolution de la politique. On pourrait démontrer le contraire. :stuck_out_tongue:

Il faut que les auditeurs fassent la différence avec le bourrage de crâne qu’ils entendent ailleurs, qu’on sente que c’est vivant, qu’on n’agite pas les spectres, histoire de se faire peur. Il faut que ça tranche et que cela redonne confiance à l’ensemble de la population. Et pas de démagogie.

Étienne, avec votre expérience pédagogique, vous devriez être capables de faire passer ce genre de messages ; ça ferait la nique aux idiots qui vous ont agressés au moment du T"C"E (j’ai lu cela dans votre Journal, très instructif). Et il faudrait que ce ne soit pas pour vous un pensum mais un plaisir. Les corvées, y en a marre. Choisissez des partenaires de dialogues et amusez-vous bien.

On se choisira une chanteuse volontaire et sympa pour interpréter et faire connaître « La Nouvelle Marseillaise »
Et vive la Vie !! :smiley:

Elle est bien belle, cette Marseillaise. Très bonne idée, fortement chargée en symboles. Je vais la relayer bientôt, promis. Merci Marie :slight_smile:

Pour retrouver une grande bande de copains humains, il faut absolument écouter tous les jours l’émission modeste et géniale de Daniel Mermet, « Là-bas si j’y suis », du lundi au vendredi sur France Inter de 17 h à 18 h, avec son très pétillant « répondeur » (01 56 40 37 37) : une formidable machine à semer des graines de conscience politique, de solidarité généreuse, d’humanité exigeante et joyeuse… Une vraie grande belle émission. Accoutumance quotidienne probable, attention :slight_smile:

Et si on n’a pas pu écouter l’émission en direct l’après-midi, pas de problème : un site pirate, se vautrant dans la plus noire illégalité, défiant l’ordre public et les bonnes mœurs, véritable service public, en fait, qui mériterait d’être inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco, regroupe et diffuse toutes les émissions de LBSJS depuis la nuit des temps, une mine insondable d’intelligence, de coups de gueule, d’analyses inédites, de poil à gratter pour le pouvoir, d’appels au répondeur absolument inénarrables et souvent hilarants…

[b]Un site phare pour une émission phare : [url]http://www.la-bas.org/[/url][/b]
Un grand bonhomme, précieux [i]Mermet[/i].

Quand je pense qu’il va prendre sa retraite, je dépéris… :frowning:

Heureusement, un petit jeune comme François Ruffin semble à la hauteur pour la relève. Olivia aussi… Une super équipe, vraiment.

L’équipe : Daniel Mermet (producteur délégué), Antoine Chao (réalisateur), Yann Chouquet (second réalisateur), Pascale Pascariello (assistante de production), Giv Anquetil, Olivia Gesbert, François Ruffin (reporters), Raphaël Mouterde (monteur) et le chef du répondeur Christophe Imbert.