Un entretien intéressant de Marion Sigaut

Voici une vidéo un peu longue (75 minutes), mais très intéressante, abordant les sujets de la souveraineté populaire, la monarchie, la démocratie, l’Eglise, la laïcité, les Lumières, le libéralisme, la richesse, l’oppression, les corporations, la lutte des classes, la Révolution, la Commune, etc… Elle y mentionne Etienne Chouard (elle et lui semblent bien s’entendre), Nicolas Dupont-Aignan ainsi qu’Alain Soral.

http://www.youtube.com/watch?v=g4M2wWcRAOg

Au début, quand j’ai lu les textes qu’elle publiait sur E&R (car je fréquente assiduement ce site), j’étais pour le moins sceptique, mais en fait parce que j’étais choqué d’entendre parler de réseaux pédophiles sous l’Ancien Régime et refusait de considérer les éléments et thèses qu’elle avançait. J’ai ensuite vu et lu ce qu’elle avait à dire sur Israël et la Palestine, l’histoire de sa jeunesse, et il m’est apparue que cette femme avait des motivations nobles et des sentiments élevés, et qui si jamais elle se trompe, ce serait plutôt par excès d’idéalisme que par volonté de nous tromper et manipuler.

Il ne faut pas forcément prendre tout ce qu’elle dit pour argent comptant (par exemple mes lectures m’ont poussé à plus de prudence quant aux corporations et à la prélature catholique, où la tentation du pouvoir et de la richesse était loin d’être mineure, malgré la tendresse particulière que j’ai pour l’Ancien Régime), mais elle offre une très intéressante perspective historique aux idées sociales qui motivent notre présence sur ce forum. Elle ne révèle rien de révolutionnaire (encore que c’est elle qui m’a fait connaître la police des grains), mais fait une synthèse rapide, qui peut servir d’introduction aux personnes qui ne connaissent le XVIIIe siècle qu’à travers l’assommante somme de mensonges qui courent, propagés notamment par l’école.

Sa vision des choses rejoint globalement celle de Guillemin (elle partage d’ailleurs avec lui une foi catholique sociale), mais elle s’intéresse plus à la monarchie (et la réhabilite dans les faits), tandis que la Révolution ne trouve pas vraiment grâce à ses yeux (pas de mention particulière de la Convention, alors que pour Guillemin, la Révolution n’est rien sinon la Convention montagnarde). Par rapport à lui, elle cite beaucoup moins, et fait une place plus grande à la religion (dans son rôle positif), et de manière générale à une certaine subjectivité humaniste peut-être un peu idéaliste.