Retraite

Un sujet qui ne cesse de revenir dans les médias depuis plus de 15 ans.

J’aimerai connaitre vos opinions sur les réformes de retraites et sur ce que nous pourrions faire.

Je voudrais vous entendre également sur cette excuse utilisé à tort, à travers et à toutes les sauces sur cette particularités Française qu’il y aurait plus de retraité que de salarié cotisant. On ma appris petit que la France comptait entre 55 et 58 millions de personnes, aujourd’hui nous sommes dans la tranche des 65-70 millions, des gens seraient-ils né vieux? La génération baby-boom n’ont pas fait d’enfants? Les Français sont tous devenus des K-SOS? Pourtant j’ai vue une cheminée d’usine tournée quand je suis rentré aujourd’hui…

Je n’ai pas d’opinion bien à moi sur la question ( je ne suis absolument pas compétent sur la question) mais l’avis de Bernard Friot est très convaincant (et séduisant! :wink: ).

Je n'ai pas d'opinion bien à moi sur la question ( je ne suis absolument pas compétent sur la question) mais l'avis de Bernard Friot est très convaincant (et séduisant! ;) ).
Notre ami Durkheim dirait: "Puisque mon opinion n’indiffère la question qu'à la hauteur de mes compétences, malgré l'aspect croutons de Bernard Friot il faut reconnaitre que son idée vaut la peine d'être partagée!" Alexandre Hédan

Auriez-vous des documents sur Friot à me faire voir? J’ai regardé une vidéo de lui sur youtube ou il expliquait comment répartir la richesse du PIB Français, même si c’est intéressant, il nous explique juste sa théorie pour rééquilibrer le PIB dans la situation actuelle des choses.

Ce que je voudrais savoir dans un premier temps, c’est 1) « Est-ce que le papy boom est réellement un problème? » 2) « Y a t’il vraiment plus de retraité que d’actif dans ce pays? » 3) « Pourquoi les vieux porcs ne veulent pas quitter leurs postes lorsqu’ils sont bien placés? » (Comparé à une personne qui à travailler dur toute sa vie et à qui on somme de faire des efforts (Maçon, ouvrier, agent d’entretiens…)

Mr Chouard parlait aussi d’une loi qui aurait cassé l’indexation des cotisations salariales, notamment celui des retraites, qui aurait été mis en place dans les années 90 (en 1993 me semble t’il). D’où sort cette loi, qui l’a pondu, de quoi est-elle composée?

Autant de questions auquel il nous faut des réponses. Je suis sur une logique ou il nous faut des réponses quant aux félonies que l’on subit afin de proposer une alternative aux gens qui nous entourent.

Loi n° 93-936 du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale. (Réformes Balladur)

LOI no 95-882 du 4 août 1995 relative à des mesures d’urgence pour l’emploi et la sécurité sociale (1)

LOI no 95-1348 du 30 décembre 1995 autorisant le Gouvernement, par application de l’article 38 de la Constitution, à réformer la protection sociale (1) (Réformes Juppé)

Réforme BALLADUR, réforme FILLON ou la baisse programmée des pensions de retraite.
Ou en version cache: https://docs.google.com/viewer?a=v&q=cache:Bit51HGd8_4J:sd95.fsu.fr/IMG/pdf_reformes_retraites-1.pdf+&hl=fr&gl=fr&pid=bl&srcid=ADGEEShHctWNNKGN1ry6yOJNl5RtIQGwtKBtdSFVH_iodsmn5A__9UsZWbo7VjijNUSD6vdKiGzMQcpwVz35FTbx6gru90WBsIpG5EWSqcBl0nxNgmuEmdpCekl1nH6r9MAsP50ytCkD&sig=AHIEtbQowC029NoU6krzt_MJKe6ge0AsEw

Un peu d’histoire :

[align=center]Avant 1945, l’origine des retraites[/align]

En France, les premiers systèmes de retraite ont été instaurés pour des catégories professionnelles particulières, liées à l’État :
1673 : les marins
1831 : les militaires
1853 : les fonctionnaires civils
1894 : les mineurs
1909 : les cheminots

L’histoire explique ainsi la concentration de régimes spéciaux dans le secteur public et nationalisé.

Au cours du XIX° siècle, l’État n’est pas le seul employeur à développer des régimes de retraite. Dans le secteur privé, ces mesures ne concernent, toutefois, que les personnels qualifiés. Elles laissent de côté les plus mal rémunérés, dont la vieillesse est synonyme de misère.

Avec l’industrialisation, les hommes rejoignent les villes. Sans le soutien de leur famille ni de leur village, leur subsistance repose sur la perception d’un salaire, souvent bas et aléatoire.

Une grande pauvreté touche cette frange de la population, tout spécialement les personnes âgées. Les mouvements ouvriers s’organisent et les pouvoirs publics sont amenés à mettre en place des solutions collectives.

La loi du 5 juillet 1910 crée des rentes ouvrières et paysannes obligatoires pour les salariés gagnant moins de 3 000 francs. Elle ne s’applique ni au-delà, ni aux travailleurs indépendants. Ce dispositif ne perdure pas, l’employeur n’ayant pas la possibilité d’imposer le précompte à ses salariés.

Entre 1928 et 1930, un ensemble de lois instituent les assurances sociales pour les salariés de l’industrie et du commerce, sur le modèle du régime de retraite mis en place en Allemagne, par Bismark, dès 1889.

Ce système n’est pas sans limites :
La vieillesse reste considérée comme un risque, au même titre que l’invalidité ou l’accident du travail. L’affiliation repose sur un critère de dépendance économique. Le système est destiné à lutter contre la pauvreté et ne concerne que les salariés du secteur privé non couverts par un régime spécial et dont les revenus ne dépassent pas un seuil donné : le plafond.
Le principe est celui d’une capitalisation viagère : chaque assuré possède un compte individuel sur lequel sont portées cotisations et les rentes qu’elles produisent. Lorsqu’il atteint l’âge de la retraite (à partir de 60 ans), après 30 ans d’assurances, il peut choisir entre deux options : 1.Le capital aliéné qui permet d’obtenir une rente servie jusqu’à sa mort
2.Le capital réservé qui donne droit à une rente plus faible mais réversible aux héritiers.

L’érosion monétaire ne permet pas de préserver le pouvoir d’achat des retraités : ces difficultés financières conduisent assez vite à l’abandon du système de la capitalisation au profit de celui de la répartition, qui va permettre de verser rapidement des retraites aux personnes âgées.
La loi du 14 mars 1941, qui crée la retraite des vieux travailleurs salariés (AVTS), va dans ce sens.

La chronologie de la période

22 septembre 1673 : édit royal instaurant une pension vieillesse pour les officiers de la marine royale (création par Colbert de l’Etablissement national des invalides de la marine).

22 août 1790 : loi instaurant un régime de retraite pour les fonctionnaires de l’État, dès l’âge de cinquante ans, sur la base de trente ans de services effectifs. Cette loi, qui n’est pas réellement appliquée, pose les principes généraux des régimes spéciaux apparus dans la première moitié du XIX° siècle.

11 et 18 avril 1831 : lois fixant le régime de retraite des militaires. Le droit à pension est acquis après trente ans de service effectif dans l’armée de terre et vingt-cinq ans dans la marine.

18 juin 1850 : loi créant la Caisse des retraites pour la vieillesse (future Caisse nationale des retraites par les lois de 1884 et 1886), qui fédère la vingtaine de caisses pour les fonctionnaires et les ouvriers de grandes entreprises (mines, chemin de fer, forges).

9 juin 1853 : loi unifiant les pensions civiles et militaires des fonctionnaires d’administration centrale. Le trésor est désormais en charge du versement de l’ensemble des pensions des agents publics.

29 juin 1894 : loi instituant, en faveur des mineurs, un régime de retraite de base par capitalisation.

1909 : régime de retraite des cheminots.

5 avril 1910 : loi sur les retraites ouvrières et paysannes.

14 avril 1924 : loi améliorant l’accès des fonctionnaires à la retraite.

5 avril 1928, 5 août 1929 et 30 avril 1930 : lois instaurant les assurances sociales obligatoires pour les salariés de l’industrie et du commerce.

30 avril 1928 : loi créant un régime spécial pour les agriculteurs.

14 mars 1941 : loi instaurant l’allocation aux vieux travailleurs salariés (AVTS).

[bgcolor=#00CCFF]Source: [/bgcolor]http://www.info-retraite.fr/index.php?id=origine

[align=center]1945-1975: la mise en place du système de répartition[/align]

Sous la double influence du système Bismarckien et du rapport Beveridge, les Pouvoirs publics français créent la Sécurité sociale, avec trois objectifs.

Mise en place d’un système unique : l’ordonnance du 4 octobre 1945 prévoit un réseau coordonné de caisses se substituant aux multiples organismes existants.

Extension des risques couverts : l’ordonnance du 19 octobre concerne les risques maladie, maternité, invalidité, vieillesse et décès (la loi du 22 août 1946 étend les allocations familiales à la quasi-totalité de la population et celle du 30 octobre 1946 intègre la réparation des accidents du travail à la Sécurité sociale).

Généralisation à l’ensemble de la population : la loi du 22 mai 1946 pose le principe de la généralisation de la Sécurité sociale à l’ensemble des citoyens. Dès 1947 (loi du 13 septembre 1946), toute la population active doit bénéficier de l’assurance vieillesse dans le cadre du régime général.

La mise en place du régime général suppose une unification du système de retraite qui ne s’effectuera que partiellement.

En effet, les régimes spéciaux (agents de l’Etat et assimilés) sont maintenus à titre provisoire (ordonnance du 4 octobre 1945), puis définitivement.

Par ailleurs, des régimes professionnels sont créés, à la demande des travailleurs non salariés. Le régime des exploitants agricoles, géré par la mutualité sociale agricole, est consacré par la loi du 10 juillet 1952.

Dès 1948, les Indépendants, ou « non-non » (non salariés non agricoles) ont leur propre régime : Cancava pour les artisans, Organic pour les commerçants et industriels, Cnavpl (qui fédère 16 sections professionnelles) pour les professions libérales

Pour des raisons historiques et sociales, le modèle français est fondé sur l’activité professionnelle, avec la coexistence du régime général et de régimes spéciaux.

La création de la Sécurité sociale représente une étape décisive dans la mise en place de notre système de retraite : désormais, tous les salariés du privé cotisent à l’assurance vieillesse dans la limite d’un plafond, quel que soit le montant de leur salaire.

De plus, le principe de répartition remplace le système de capitalisation : les cotisations versées aujourd’hui financent immédiatement les retraites présentes.

Dans les années soixante, soixante-dix, l’enjeu devient de garantir une retraite à tous et de réduire l’écart de niveau de vie entre les actifs et les retraités.

Pour ceux qui n’ont pas acquis de droits propres à la retraite, ou dont les cotisations ne permettent pas d’atteindre un montant minimum, l’Etat crée, en 1956, le Fonds national de solidarité et instaure le Minimum vieillesse. Il garantit à toute personne de plus de 65 ans, quels que soient ses revenus et ses cotisations, une retraite minimum versée au titre de la solidarité et financée par l’impôt.

En parallèle, la création de caisses complémentaires permet aux assurés d’améliorer les retraites modestes attribuées par les régimes de base. Les retraites, calculées sur la base d’un salaire de référence limité à un montant maximum (plafond de la Sécurité sociale équivalent à environ une fois et demie le salaire moyen), ne représentent que 28 % du salaire moyen, en 1950, pour les pays de l’OCDE.

En France, les cadres du privé sont les premiers à créer leur propre régime complémentaire, l’Agirc, pour cotiser au-dessus du plafond (1947). Ils ouvrent la voie aux salariés du privé (Arrco, 1961) et aux agents non titulaires du public (Ircantec, 1971).

[bgcolor=#FFFF99]Progressivement, les conditions des retraités s’harmonisent.[/bgcolor] Pour les industriels, commerçants et artisans, la loi du 3 juillet 1972 introduit l’alignement des cotisations et des prestations sur celles du régime général. La loi du 29 décembre 1972 rend obligatoire l’appartenance des salariés à un régime complémentaire.

En 1974, la loi de finance organise une compensation financière entre tous les régimes de base.

La chronologie de la période

17 mai 1945 : ordonnance créant la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL), à l’intention des agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière.

4 et 19 octobre 1945 : ordonnances créant la Sécurité sociale.

8 juin 1946 : décret d’application de l’ordonnance du 8 octobre 1945 déterminant les modalités de fonctionnement des institutions gestionnaires des régimes de retraite complémentaire au régime général de la Sécurité sociale.

22 mai 1946 : loi généralisant l’assurance-vieillesse.

14 mars 1947 : signature de la Convention collective nationale créant, pour les salariés cadres de l’industrie et du commerce, un régime de retraite complémentaire géré par les institutions membres de l’Agirc.

8 juillet 1947 : création du régime de retraite des agents non-titulaires de l’État, qui deviendra l’Ircantec en 1971.

17 janvier 1948 : loi prévoyant la création de quatre régimes de non-salariés. Les régimes des commerçants, artisans et professions libérales sont mis en place dès 1949 ; celui des agriculteurs en 1952 (loi du 2 juillet).

26 juillet 1956 : création du Fonds national de solidarité (FNS). En 1956, l’État crée le Minimum vieillesse : toute personne de plus de 65 ans a droit à un montant minimal de ressources.

8 décembre 1961 : signature de l’accord national créant l’Arrco qui fédère les régimes de retraite complémentaire conventionnels institués en faveur des salariés non-cadres du secteur privé.

26 décembre 1964 : loi réformant le code des pensions civiles et militaires.

21 août 1967 : ordonnances prévoyant notamment la création de trois caisses autonomes dont la Caisse nationale d’assurance vieillesse (Cnav).

31 décembre 1971: loi dite « loi Boulin » prévoyant le passage de 120 (30 ans) à 150 trimestres (37,5 ans) de la période d’assurance ouvrant droit à une retraite à taux plein, sur la base des dix meilleures (et non plus dernières) années de salaire.
Octroi aux femmes assurées sociales ayant élevé au moins deux enfants d’une majoration de durée d’assurance d’une année par enfant.

3 juillet 1972 : loi alignant les régimes des artisans et commerçants sur les règles en vigueur au sein du régime général.

29 décembre 1972 : loi portant généralisation de la retraite complémentaire à l’ensemble des salariés et anciens salariés affiliés au régime général de la Sécurité sociale.

29 décembre 1973 : décret instaurant la double revalorisation annuelle des pensions.

6 juin 1973 : signature de l’accord prévoyant l’affiliation à l’Arrco des salariés cadres sur la tranche de salaire limitée au plafond de la Sécurité sociale.

24 décembre 1974 : loi instaurant la compensation financière entre les régimes de retraite.

[bgcolor=#00CCFF]Source :[/bgcolor] http://www.info-retraite.fr/index.php?id=mise_en_place

[align=center]L’exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945[/align]

[i][bgcolor=#FFFF99]« La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d’infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d’eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. »

« Envisagée sous cet angle, la Sécurité sociale appelle l’aménagement d’une vaste organisation nationale d’entraide obligatoire qui ne peut atteindre sa pleine efficacité que si elle présente un caractère de très grande généralité à la fois quant aux personnes qu’elle englobe et quant aux risques qu’elle couvre. Le but final à atteindre est la réalisation d’un plan qui couvre l’ensemble de la population du pays contre l’ensemble des facteurs d’insécurité ; un tel résultat ne s’obtiendra qu’au prix de longues années d’efforts persévérants, mais ce qu’il est possible de faire aujourd’hui, c’est d’organiser le cadre dans lequel se réalisera progressivement ce plan. » [/bgcolor][/i]

[align=center]De 1975 à nos jours: le temps des réformes[/align]

Depuis le milieu des années soixante-dix, crise économique et vieillissement des populations modifient le contexte dans lequel évoluent les systèmes de retraite de l’ensemble des pays occidentaux.

Des mesures s’avèrent nécessaires pour assurer la pérennité des dispositifs de protection sociale créés après guerre.

Après l’ordonnance du 26 mars 1982 fixant l’âge légal de la retraite à 60 ans en France, les réformes s’attaquent au problème de financement du système.

La réforme de 1993

La loi du 22 juillet 1993 réforme le régime général et les régimes alignés, c’est-à-dire ceux des salariés agricoles, des artisans, des industriels et des commerçants.

Elle révise :
La durée de cotisation

Pour bénéficier d’une retraite à taux plein, elle passe de 37,5 ans à 40 ans.
Le salaire moyen de référence

Celui qui sert de base pour le calcul de la retraite est calculé progressivement sur les 25 meilleures années et non plus les 10 meilleures.
La retraite
Elle est revalorisée annuellement en fonction de l’indice des prix à la consommation et non plus selon l’évolution générale des salaires.

Le Fonds de solidarité vieillesse est créé la même année. Il prend en charge les dépenses de solidarité, financées par l’impôt :
Prestations du Minimum vieillesse.
Majoration de retraite pour enfants ou conjoint à charge.
Validation de périodes de service national ou de chômage.

La création de nouveaux outils de gestion
En 1999 : création du Fonds de réserve pour les retraites

Créé par loi de financement de la Sécurité sociale de 1999, il anticipe les conséquences financières de l’arrivée à l’âge de la retraite des générations du babyboom. à partir de 2020, il a pour vocation d’alimenter les régimes en déficit grâce aux sommes provisionnées depuis la création du Fonds. L’objectif est d’atteindre 150 milliards d’euros à cette date.
En 2000, création du Conseil d’orientation des retraites

Le décret du 10 mai 2000 institue cette structure pluraliste de concertation présidée par un conseiller d’état et composé de 32 membres : représentants des partenaires sociaux et de l’état, élus, Vice Président du Comité national des retraités et des personnes âgées, Président de l’Union nationale des associations familiales, experts. Le conseil est chargé d’établir un diagnostic de la situation des retraites et de formuler des propositions.

La réforme de 2003

Une première tentative de réforme des retraites du secteur public échoue en 1995.

Les mesures prévues par la loi du 21 août 2003, en grande partie appliquées à compter du 1 er janvier 2004, concernent l’ensemble des régimes (exceptés les régimes spéciaux).

Concernant les fonctionnaires, la réforme introduit l’alignement progressif de la durée de cotisation requise pour bénéficier d’une pension à taux plein sur celle du régime général (soit 40 ans ou 160 trimestres en 2008).

À partir de 2009, cette durée augmentera pour les salariés du public et du privé d’un trimestre par an jusqu’en 2012. Elle évoluera ensuite en fonction de l’espérance de vie.
Dès 2004, tous les salariés pourront racheter jusqu’à trois années d’études s’il leur manque des annuités.

L’âge d’ouverture possible des droits à la retraite (60 ans pour le privé et les fonctionnaires dits sédentaires) est maintenu. Aucun salarié du privé ne pourra être mis à la retraite d’office avant 65 ans, sauf dans le cadre d’une convention de préretraites ou d’un accord collectif. Ceux qui ont commencé à travailler entre 14 et 16 ans auront la possibilité de partir avant 60 ans s’ils ont cotisé suffisamment longtemps.

La loi introduit un système de décote mais également de surcote. Ainsi, les salariés du privé et du public travaillant au-delà de 60 ans et de 40 années de cotisations pourront bénéficier, dès 2004, d’une majoration de leur retraite de 3 % par année supplémentaire.

Deux nouveaux dispositifs d’épargne retraite sont prévus : Un produit individuel :
le Plan d’Épargne Retraite Populaire (PERP)
Un dispositif collectif : le Plan d’Épargne pour la Retraite Collectif (PERCO) (remplace le Plan partenarial d’épargne salariale volontaire).

Enfin la loi introduit un droit à l’information individuelle du salarié sur sa retraite.

Le rendez-vous de 2008

Le rendez-vous de 2008 était le premier point d’étape prévu par la loi du 21 août 2003 portant réforme des retraites.

Il confirme l’application des principes de la loi de 2003, accentue la convergence des règles applicables dans les différents régimes de retraite et confirme la priorité accordée à l’emploi des seniors

Comme cela était prévu par la loi de 2003, la durée d’assurance nécessaire pour bénéficier d’une pension de retraite à taux plein sera majorée d’un trimestre par an pour atteindre 41 annuités au 1er janvier 2012. En outre, le dispositif de retraite anticipée pour carrière longue est reconduit au-delà de 2008.

La convergence des règles applicables dans les différents régimes de retraite est accentuée avec, d’une part, la réforme de plusieurs régimes spéciaux et, d’autre part, la réforme de l’Ircantec. Les principaux paramètres intervenant dans le calcul des pensions (durée de cotisation, décote/surcote et mode d’indexation des pensions) sont alignés.

La priorité accordée à l’emploi des seniors se manifeste par la libéralisation du cumul emploi-retraite pour les assurés ayant une carrière longue, le report à 70 ans de l’âge des mises à la retraite d’office, l’amélioration de la surcote à 5 % par an et des incitations financières à des accords en faveur de l’emploi des salariés âgés dans les entreprises et les branches.

Chronologie de la période

3 janvier 1975 : loi supprimant la condition de durée minimum d’assurance pour ouvrir droit à la retraite ; pour les femmes, majoration de durée d’assurance portée à deux années par enfant.

30 décembre 1975 : loi permettant à des travailleurs manuels ayant exercé différents types de travaux pénibles et aux assurés mères de famille d’obtenir, sous certains conditions, dès l’âge de 60 ans, une retraite de vieillesse calculée au taux plein.

1979 : instauration de la retraite complémentaire obligatoire pour les artisans.

26 mars 1982 : ordonnance fixant l’âge légal de la retraite à 60 ans à partir du 1 er avril 1983.

4 février 1983 : accord créant l’ASF (Association pour la gestion de la structure financière) chargée d’assurer le financement du coût des garanties de ressources et du surcoût, pour les régimes complémentaires AGIRC et ARRCO, des retraites versées à taux plein entre 60 et 65 ans.

31 mai 1983 : loi instaurant le « minimum contributif ». L’assuré âgé de 60 ans qui bénéficie d’une retraite à taux plein se voit garantir par le régime général un revenu minimal.

6 janvier 1986 : loi abaissant progressivement l’âge légal de départ à la retraite des exploitants agricoles de 65 à 60 ans au 1 er janvier 1990.

24 avril 1991 : parution du Livre blanc sur les retraites, premier rapport posant les grands enjeux de la réforme des retraites.

10 février 1993 : signature de l’accord triasannuel ARCCO, qui regroupe un ensemble de mesures destinées à redresser la situation des caisses de retraite des salariés non cadres.

22 juillet 1993 : loi modifiant les conditions d’accès à la retraite des assurés du régime général et assimilés et créant le Fonds de solidarité vieillesse (FSV).

9 février 1994 : signature de l’accord d’assainissement financier de l’AGIRC.

11 février 1994 : loi Madelin instaurant un complément de retraite volontaire par capitalisation pour les non-salariés.

8 août 1994 : loi fixant le nouveau cadre juridique des Institutions de retraite complémentaire, de leurs fédérations (ARRCO et AGIRC) et leur attribuant une mission d’intérêt général.

25 avril 1996 : accords ARGIRC et ARRCO instituant la compensation financière entre les deux régimes, le passage du taux de cotisation contractuel à 16 % en 1999 et un régime unique à l’horizon 1999.

1999 : loi de financement de la Sécurité sociale instaurant un fonds de réserve pour les retraites.

1 er janvier 1999 : création du régime unique ARRCO, avec pour conséquence la mise en oeuvre d’une réglementation unique, d’une seule valeur de point de retraite et d’un seul prix d’achat du point.

Mars 1999 : parution du rapport Charpin L’avenir de nos retraites.

Janvier 2000 : parution du rapport Teulade, L’avenir des systèmes des retraites. Parution du rapport Taddei, Retraites choisies et retraites progressives. Parution du rapport Balligand-de Foucauld, L’Epargne salariale au coeur du contrat social.

10 mai 2000 : création du Conseil d’orientation des retraites (COR), instance de concertation menant une réflexion sur la situation des retraites et chargé de formuler des propositions.

10 février 2001 : signature d’un accord entre le patronat et plusieurs syndicats sur le renouvellement de l’accord AGIRC-ARRCO sur les retraites complémentaires du 25 avril 1996.

14 mars 2001 : assemblée constitutive de l’Association pour la gestion du fonds de financement, nouvelle structure remplaçant l’Association pour la structure financière.

17 juillet 2001 : création, au 1 er janvier 2002, d’un Fonds de réserve pour les retraites.

6 décembre 2001 : remise au Premier ministre du premier rapport du Conseil d’orientation des retraites.

4 mars 2002 : loi instaurant un régime de retraite complémentaire obligatoire pour les chefs d’exploitation et d’entreprise agricoles.

3 septembre 2002 : prolongation de l’accord sur le financement à taux plein de la retraite complémentaire des salariés du privé à 60 ans jusqu’au 1 er octobre 2003.

21 août 2003 : la loi portant réforme des retraites est promulguée (Journal officiel du 22 août 2003).

30 octobre 2003 : le décret relatif à l’abaissement de l’âge de la retraite pour les assurés ayant commencé à travailler jeunes et eu une longue carrière est promulguée (Journal officiel de 31 octobre 2003).

13 novembre 2003 : prolongation de l’accord sur le financement à taux plein de la retraite complémentaire des salariés du privé à 60 ans du 1 er janvier 2004 au 31 décembre 2008.

26 décembre 2003 : 7 décrets d’application concernant les pensions des fonctionnaires sont promulgués (Journal officiel du 30 décembre 2003). Ils font suite à la loi du 21 août 2003 sur la réforme des retraites. Ces décrets portent notamment sur la revalorisation de 1,5 % des pensions civiles et militaires, le rachat des années d’études, la refonte du système de bonification pour enfants dont le bénéfice est étendu aux hommes, les modalités de prise en compte du temps partiel et de la cessation progressive d’activité et l’application de la réforme aux agents territoriaux et hospitaliers.

1 er janvier 2004 : création du régime complémentaire obligatoire des commerçants et industriels indépendants.

1 er janvier 2005 : mise en place du régime additionnel de la fonction publique (RAFP).

1 er juillet 2006 : les régimes AMPI (assurance maladie des indépendants), AVA (retraite des artisans) et ORGANIC (retraite des commerçants et industriels) sont devenus le Régime Social des Indépendants (RSI)

12 janvier 2007 : simplification du minimum vieillesse avec la création de l’allocation supplémentaire aux personnes âgées (ASPA)

1 er trimestre 2008 : réforme des régimes spéciaux de retraite des personnels de l’Opéra de Paris, de la Comédie française, des Industries Electriques et Gazières, de la SNCF, de la RATP et des clercs et employés de notaire

23 septembre 2008 : réforme de l’Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques (Ircantec)

1 er janvier 2009 : libéralisation du cumul emploi-retaite pour les assurés ayant une retraite complète, hausse de la surcote à 5 % par an, confirmation de l’allongement progressif à 41 ans de la durée nécessaire pour avoir le taux plein, report à 70 ans de l’âge de mise à la retraite d’office

1 er janvier 2009 : la caisse de retraite des chirurgiens dentistes (CARCD) et la caisse de retraite des sages-femmes (CARSAF) fusionnent pour devenir la caisse de retraite des dentistes et des sages-femmes (CARCDSF)

[bgcolor=#00CCFF]Source :[/bgcolor] http://www.info-retraite.fr/index.php?id=reformes

Les retraites et la redistribution sociale (fichier power point .ppt)

Document intéressant et explicatif sur le système des retraites et sa redistribution.

Par exemple on peut lire page 16 :

[bgcolor=#FFFF99]Les cotisations retraite (comme les cotisations chômage) ouvrent des droits qui dépendent étroitement des cotisations versées. Aussi, ne devraient-elles pas figurer dans les prélèvements obligatoires puisque, selon la définition de l’OCDE elle-même, ceux-ci ne doivent regrouper que les transferts sans contrepartie directe. Le taux de prélèvement obligatoire en France est donc inférieur de 12,8 points au taux publié officiellement (soit 30 % au lieu de 42,8 % en 2000).[/bgcolor]

On commence à s’approcher du problème.

PS : Je peux vous fournir le document en .pdf sur demande par email.

Oui, on ne devrait pas utiliser le terme de charge sociale ou de prélèvement obligatoire. Ce sont soit des salaires différés, soit des salaires mutualisés.

A ce que je comprends ce sont des salaires différés, même si j’ai un doute vu ce qu’il y a marqué dans le document précédent affiché sur le site http://www.info-retraite.fr/index.php?id=reformes ou j’avais compris que nous avons un système par capitalisation (faut que je relise).

Les salaires mutualisés, je pense que cela ne fonctionnerait pas, car cela viendrait à dire que nous considérons les retraites comme des assurances, et donc que nous faisons un pari sur l’espérance de vie d’une personne ou d’un groupe.

Mais vous avez raison, il faut que nous utilisions les bons mots.

Ce sont bien des salaires différés et mutualisés.

Pour vérifier qu’ils bénéficient bien au plus grand nombre et que le système fonctionne, il suffit de comparer avec les pays où ils n’utilisent pas ce système.

On retrouve bien dans ces pays des personnes qui n’ayant pas pu mettre de l’argent de côté se retrouvent dans la misère une fois qu’elles ne peuvent plus travailler.
De même des personnes perdent tout ce qu’elles ont si elles tombent malade et que les coûts pour se faire soigner sont trop importants.
Enfin sans ce système des personnes sont obligées de cumuler les petits boulots pour survivre, devant accepter n’importe quoi quel que soit le salaire et les conditions de travail, là où avec notre système de chômage les travailleurs sont plutôt bien protégés, ce qui pèse indéniablement en faveur de l’employé dans son rapport de force avec l’employeur sur le marché du travail.

Donc globalement on voit bien que l’effet redistributeur fonctionne.
Pour la plupart des gens, le salaires qu’ils perdent en cotisations, ils le regagnent largement sur le long terme en services.

Ainsi quand on prétend agir dans l’intérêt ( ex augmenter le pouvoir d’achat ) des travailleurs en réduisant les cotisations salariales que l’employeur doit payer, c’est un mensonge. Sur le long terme, il s’agit clairement de réduire le pouvoir d’achat du plus grand nombre en réduisant la redistribution des richesses. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que ce genre de mesure soit prônée par le medef et la droite en général.

« quand on prétend agir dans l’intérêt ( ex augmenter le pouvoir d’achat ) des travailleurs en réduisant les cotisations salariales que l’employeur doit payer, c’est un mensonge. »

oui*3

argument supplémentaire : de cette façon, on réduit le pouvoir d’achat des vieux. c’est donc un coup de meule au fronton de la république sur le mot fraternité.

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Retraite « CNR »

Il y a aussi un mécanisme de solidarité transgénérationnelle :
Une confiance qu’on ne loue pas assez, qui consiste, quand on est actif, à accepter d’aider les anciens, sans contrepartie de leur part, mais avec la certitude d’être aidé plus tard par ceux qui sont encore en maternelle, voire pas encore nés.

Ce mécanisme est philosophiquement très intéressant car il échappe et nous fait échapper à la civilisation de la défiance, c’est à dire du troc instantané ou à court terme, (la monnaie n’en est qu’un outil facilitateur), du « je ne te donnes que si tu me donnes » ; logique comptable et loin du cœur.

Au delà du débat droite gauche :

Défendre ce système est essentiel, non seulement parce qu’il est intelligent et plus solide que le système par capitalisation, mais encore parce qu’il est germe pragmatique aux nouveaux paradigmes utopiques non encore clairement exprimés/diffusés.

Il s’agit d’une réflexion sur la civilisation autant sinon plus qu’une réflexion sur l’efficacité d’un mécanisme.

Tout cela (le mensonge relevé par Sandy) s’inscrit dans un exécrable mouvement général :

« On » cherche à nous imposer la compétition alors que la solidarité était en train de naître …

Retraite "CNR"

Il y a aussi un mécanisme de solidarité transgénérationnelle :
Une confiance qu’on ne loue pas assez, qui consiste, quand on est actif, à accepter d’aider les anciens, sans contrepartie de leur part, mais avec la certitude d’être aidé plus tard par ceux qui sont encore en maternelle, voire pas encore nés.

Ce mécanisme est philosophiquement très intéressant car il échappe et nous fait échapper à la civilisation de la défiance, c’est à dire du troc instantané ou à court terme, (la monnaie n’en est qu’un outil facilitateur), du « je ne te donnes que si tu me donnes » ; logique comptable et loin du cœur.


Ce système était en vigueur jusque dans les années 80 à ce que j’ai compris. Depuis il à été remplacé, par quoi je ne saurais encore bien le définir, pour le moment j’en suis à une baisse de cotisation patronale en faveur du régime des retraites.

Il faudrait qu’on puisse mettre la main sur la loi qui à bousculé le régimes des retraites et donc le régime mis en place par le CNR en 1945.