Question sur les relations avec les autres pays suite à une refonte du système de la création monétaire

Bonjour,

En partant du principe que l’Etat reprenne le contrôle de la création monétaire, comment se passeront les échanges avec les autres pays de l’UE ?

Répondre à « comment se passeront… » est impossible, mais on peut essayer de répondre à « comment pourraient se passer… »

Partons de l’hypothèse où il n’y a pas de remplacement de « l’euro monnaie unique » par des monnaies nationales au sein d’un « euro commun ».
Le franc se retrouve donc seul, comme le sont de très nombreuses monnaies dans le monde et sa parité est celle que lui donnent « les marchés » (sauf à le rendre non convertible, voir plus bas)

A partir du moment où l’Etat peut émettre chaque année la quantité de monnaie nécessaire, et sous réserve d’une bonne gestion, il ne doit plus emprunter sur les marchés pour couvrir d’éventuels déficits; il peut émettre la monnaie dont il a besoin (dont nous avons collectivement besoin).

Les seuls besoins de devises étrangères dont nous avons besoin correspondent à un solde négatif de la balance des échanges ( voir 171 – Balances des transactions en 2010 | Le blog d'André-Jacques HOLBECQ ) si les pays à qui nous achetons ne veulent pas du franc ou de l’euro commun

En ce qui concerne les échanges avec les pays de l’UE nous sommes dans le même cas de figure, mais il semble souhaitable et possible qu’interviennent des accords « de libre échange » ou au contraire des accords style « Traité de la Havane » équilibrant les balances commerciales entre chaque pays: il est dans ce cas important d’arriver à des équilibres des échanges et ceci est régulé par des droits de douane ou des contingentements tels que proposés par Allais.

http://www.fsa.ulaval.ca/personnel/vernag/PUB/MNC.html

on distingue quatre niveaux de convertibilité :

Tableau 1 : Notion de convertibilité

  1. Convertibilité totale
    Aucune restriction sur les changes, opérations commerciales, transactions invisibles et mouvements de capitaux. Convertibilité possible en toute monnaie.

  2. Convertibilité relative
    (respectant les limites fixées par l’article VIII des statuts du FMI) Aucune restriction sur les changes, mais restrictions possibles sur les opérations commerciales, les transactions invisibles et les mouvements de capitaux. La convertibilité n’est pas garantie pour toutes les monnaies

  3. Convertibilité limitée
    Restriction probable des changes et sur les opérations commerciales. Restrictions possibles des transactions invisibles et des mouvements de capitaux. Convertibilité possible avec un ensemble limité et défini de monnaies (Exemple du franc C.F.A. ou du rouble)

  4. Totale inconvertibilité
    Nombreuses restrictions sur les changes et les opérations commerciales, très larges restrictions sur les transactions invisibles et les mouvements de capitaux, pas de convertibilité avec d’autres monnaies.

@AJH (2) :

"Les seuls besoins de devises étrangères dont nous avons besoin correspondent à un solde négatif de la balance des échanges (voir http://postjorion.wordpress.com/2011/05 … s-en-2010/ ) si les pays à qui nous achetons ne veulent pas du franc ou de l’euro commun"

(Pardon si beaucoup de choses continuent de m’échapper.)

  1. Ces « besoins en devises correspondant bien au solde négatif de la balance des échanges » couvrent bien le remboursement de la dette extérieure ?

  2. Quel est actuellement le montant de la dette extérieure ?

  3. Comment gèrera-t-on la dépréciation du franc nouveau par rapport à l’euro commun ou aux autres devises en ce qui concerne le remboursement de la dette extérieure ? Est-ce qu’il faudrait renoncer à rembourser une partie de la dette extérieure, et quelles sont les conséquences envisageables ?

Il y a sans doute eu des messages à ce sujet mais j’ai du mal à m’y retrouver. JR

@AJH (2) :

"Les seuls besoins de devises étrangères dont nous avons besoin correspondent à un solde négatif de la balance des échanges (voir Mai | 2011 | Le blog d'André-Jacques HOLBECQ … s-en-2010/ ) si les pays à qui nous achetons ne veulent pas du franc ou de l’euro commun"

(Pardon si beaucoup de choses continuent de m’échapper.)

  1. Ces « besoins en devises correspondant bien au solde négatif de la balance des échanges » couvrent bien le remboursement de la dette extérieure ?

Disons, au moins la part d’intérêts, soit environ 30 G€/an. Comme je le dis depuis longtemps, aucun pays ne remboursera jamais sa dette… les anglais pensent à lancer des obligations à 100 ans à faible taux d’intérêt ( révisables ou non, j’ignore)
2) Quel est actuellement le montant de la dette extérieure ?
A la louche 2/3. Sur 1700 G€, 1/3 pour la zone euro, 1/3 pour les autres pays, 1/3 chez nous
3) Comment gèrera-t-on la dépréciation du franc nouveau par rapport à l'euro commun ou aux autres devises en ce qui concerne le remboursement de la dette extérieure ? Est-ce qu'il faudrait renoncer à rembourser une partie de la dette extérieure, et quelles sont les conséquences envisageables ?
Plusieurs avis sur cette question, j'ai déjà exprimé la mienne. Les "investisseurs" prennent le risque d'un remboursement partiel, qu'ils incluent dans les intérêts. La monnaie de la France est l'euro. Si nous changeons le nom de notre monnaie, la dette reste identique, remboursée (hum?) en francs, les intérêts payés en francs (ou en euros communs). Mais pourquoi faudrait-il qu'il y ait une dépréciation du franc par rapport à un euro commun ?... nous sommes à mon avis dans la "moyenne"

J’ai écrit

Disons, au moins la part d'intérêts, soit environ 30 G€/an.
Je précise néanmoins: ces paiements des intérêts ont lieu par de nouvelles émissions car nous n'avons pas de solde primaire positif. Ce sont en fait les nouveaux acheteurs de dette publique qui payent les intérêts aux anciens... tout cela fait évidemment grossir la dette publique.

Une monnaie nationale a ptetr ben quelques chances de s’apprécier … Qui sait.

Une monnaie nationale a ptetr ben quelques chances de s'apprécier ... Qui sait.
Je ne le souhaite pour aucun pays du G20. C'est un encouragement aux importations = à consommer plus de produits qui ont plus voyagé = à détruire plus de ressources pour la production et plus pour le transport.