Projet d'un contre média

Bonjour à tous,

Je viens ici vous soumettre une idée de projet.
Celui-ci est axé sur la démocratisation du 4ème pouvoir : Les mass-médias

La pertinence des médias est un sujet auquel je suis très sensible, sûrement par ma formation et mon métier. Je suis graphiste dans une agence de communication et je constate tout les jours le potentiel « d’enfumage » de la forme sur le fond.
Je me suis souvent indigné de la manipulation des médias et ai longtemps cherché un média objectif… Mais depuis peu, je me suis rendu compte qu’il vaut mieux des informations d’une subjectivité affirmée plutôt que des faits d’une objectivité journalistique factice. J’ajoute à cela ma conviction profonde que l’information est la clé des peuples et qu’à ce titre elle pourra libérer demain comme elle peut emprisonner aujourd’hui.

La démarche de remise en cause du système évoquée ici rencontre donc une arme redoutable de l’adversaire que sont les médias. Ces médias construisent dans l’opinion une réalité unique ou du moins étriquée à grand renfort de spécialistes, d’instituts, d’économistes qui livrent la pensée au lieu de donner à penser. Hors, vouloir faire évoluer notre système doit s’accompagner d’une démarche de communication qui rivalise avec cette grosse machine sous peine de rester marginal…

N’ayant pas tout à fait les moyens de Mr Lagardère :), je pense qui va nous falloir autre chose que le matraquage comme arme de propagande… peut être un média réellement démocratique ?!
J’ai donc commencé à imaginer une solution qui, il me semble, est compatible avec l’objectif démocratique dont il est question ici. Je vous livre ma pensée en l’état, sachant qu’elle n’est qu’embryonnaire et sans prétention…

Je propose de créer un contre-média qui soit une labocratie pour mettre à l’essai un système médiatique démocratique. J’imagine une revue de presse sur le web, doté d’un mode éditorial démocratique avec pour vocation d’être une sentinelle de la démocratie, qui soit réellement démocratique!

Pour être utile, l’information doit être sélectionnée, et c’est cette sélection qui doit être strictement démocratique. La démocratie au niveau même de l’idée et non de la personne, comme actuellement dans le système électif de notre pays.
Cette idée de revue de presse a 4 avantages majeurs face à la création d’un journal :

- La nature critique de la revue de presse, par le procédé de seconde lecture qui la compose, favorise un esprit critique face aux médias (et donc l’affaiblit)
- Le faible coût de production (car il n’y pas de production mais une collecte), évite le problème autrement insoluble de l’indépendance
- La multitude des sources peut éviter l’enfermement partisan, et casser le clivage simpliste gauche-droite pour accéder à des débats utiles sur les idées regroupant des personnes d’horizons politiques différents.
- La démocratie du système devrait favoriser la vulgarisation de nombreux thèmes, cette vulgarisation pourrait même être exigible et serait fatale à l’enfumage et à l’éloquence politicienne et élitiste.

Pour cette revue, on pourrait imaginer un système ou chacun puisse être citoyen et peut-être tirer au sort dans l’une des 5 chambres de l’exécutif. Le système serait une démocratie directe pour le législatif.

Les chambres de l’exécutif pourraient être celles-ci :
- La chambre des sourceurs : sélectionne les sources
- La chambre des sélections : sélectionne les articles
- La chambre des critiques : critique les articles sélectionnés
- La chambre des diffusions : gère le mode de présentation de l’info
- La chambre des missions annexes

Cette division de l’exécutif tempère la subjectivité de façon mécanique. On accepte que l’homme, le journaliste, est subjectif et partisan et que le système doit aller contre.

Évidement, ce n’est pas à moi d’écrire la constitution qui régirait le système, mais une constituante tirée au sort…

Déjà, des missions annexes peuvent être envisagées :
- Mission de cartographie des médias (affinités politiques, parcours des éditorialistes et des actionnaires)
- Mission de démocratisation de France Télévision et Radio France et du CSA (Qui met en place les dirigeants ?)
- Mission d’ouverture au regard des médias étrangers sur notre actualité

[i]Dès maintenant, je vois arriver trois problèmes majeurs:

  • la démocratie et l’opacité informatique sont contradictoires. Le système risque d’être mis en cause et dé-crédibilisé, mais déjà j’imagine quelques astuces pour rendre un tel système transparent et contrôlable…
  • Comment réunir et intéresser suffisamment de personne d’avis contraire pour ne pas s’enclaver rapidement et apparaître comme un espace conquis par une tendance politique. Comment ne pas être un répulsif pour les opposants et surtout pour ceux qui essayent de penser et non de croire…
  • Comment faire un système équilibré pour que ce ne soit pas un empilement de censure qui scléroserai l’information…[/i]

Peut-être un projet similaire existe t-il déjà et je serais heureux d’y participer, mais s’il n’existe pas et que l’idée vous parait intéressante, je vous propose de creuser la question sur le forum.

Sachant qu’il est inutile que je me lance dans un projet comme celui-ci seul dans mon coin, j’attends vos remarques, suggestions et critiques afin de juger de la viabilité d’un tel projet…

Nico :slight_smile:

Pourquoi pas :slight_smile:

1ère question bêtement technique : Qui détient les codes ? Une personne ? Une association ?

Quid de la stabilité de la ligne éditoriale (nécessaire à la fidélisation du lecteur)

Qu’entends-tu par critique des articles sélectionnés ? Jusqu’à les modifier ? Si oui, quel dialogue avec l’auteur ?

Effectivement, internet et l’informatique ne font pas bon menage avec la démocratie… mais essayons :

  • les codes (du serveur ? ou les codes sources ?)
    Pour les codes serveur, on peux imaginer un système de tirage au sort dans les chambres, pour qu’une personne par chambre possède les codes, on peux même être prudent et doublonner le tout sur 2 serveurs avec les codes transmit à des chambres différentes. Evidement à renouvellement de chambre, nouveaux codes.
    Pour le code source, l’open source reste un gage de transparence car vérifiables … (Il est a noter que pour le vote Français, le vote par internet ne semble pas si transparent http://www.humanite.fr/politique/le-vote-par-internet-des-francais-de-l’etranger-tres-conteste-497269)

  • La ligne éditoriale à l’opposé d’un journal devrais être moins stable et donc plus ouverte. Le but étant de ne pas toujours lire des articles avec lesquels on est d’accord et de pouvoir réagir. La fidélisation reste incertaine, mais je me dis que le melange d’information et de tribune peux intéresser du monde qui comme moi a la sensation que les médias ne font pas leur travail honnêtement.

  • Pour la critique, il ne s’agit pas de réécrire un article, il s’agit de faire à grande échelle ce que l’on peux faire à deux. Je te montre un article, et tu me dis ce que tu en pense (Critique ou complement d’info sur l’auteur, faiblesse du raisonnement, vulgarisation du contenu). L’intérêt étant d’aller contre la tentation naturelle de ne lire que ce qui nous fait plaisir ! C’est la séparation de l’exécutif qui rend la demarche plus ouverte qu’une ligne éditoriale classique, capable de faire emerger à la tribune des infos qui sont aujourd’hui occultées.
    On peux effectivement imaginer un droit de réponse de l’auteur et/ou de la redaction cités et même un système de commentaire libre pour tout les citoyens.

Je ne vois pas pourquoi « internet et l’informatique » ne feraient pas bon ménage avec la démocratie. Internet est globalement la forme la plus puissante et la plus aboutie d’isegoria: mondial, difficile à censurer, quasiment illimité en capacité, évolutif, etc. C’est la parole, mais en amélioré. Son problème et son avantage est son extrême niveau de décentralisation, qui lui donne à la fois une grande résilience en tant que réseau et moyen d’expression, mais qui fait aussi que justement il n’y a pas de ligne éditoriale, pas de sélection et de relecture, pas de contrôle de la qualité de l’information (sic), comme dans les médias traditionnels. Si j’ai bien compris, le but de ce fil est d’adapter les médias traditionnels à la démocratie. Mais je me demande: a-t-on réellement besoin de ces médias traditionnels? A-t-on vraiment besoin du 20H, des résultats du tiercé et de la météo à heure fixe? A-t-on besoin de journalistes qui n’ont pas à faire leurs preuves d’engagement quand à la recherche d’information (« aller sur le terrain ») mais qui pour beaucoup retranscrivent les dépêches et servent de courroie de transmission idéologique à ceux qui les payent. Ce n’est pas certain.

Personnellement, ce que je voudrais qu’il n’y ait plus dans les médias, c’est la pub, la télé-réalité, les « éditoriaux » qui ne sont que les avis de mecs qui souvent n’en savent pas plus que moi, etc… Les journaux ne devraient simplement pas faire partie de groupes financiers, mais être batis autour de l’information, et la télé, ce média hautement passif, ne devrait avoir qu’un but instructif: diffuser des conférences scientifiques (histoire, biologie, ethnologie, chimie, mathématiques, géologie, etc), philosophiques et littéraires, des documentaires, des études et analyses (par exemple de films classiques, de monuments, etc), bref, favoriser l’accès à la connaissance.

A mon sens, les médias traditionnels actuels sont sans grand intérêt, si ce n’est pas leur nuisance. Quelques lois d’encadrement garantissant que les puissances d’argent n’y mettent pas leurs sales pattes pourraient suffire. Pour le reste, il me semble qu’internet est dors et déjà le média démocratique du futur, mais il convient de là aussi maintenir à l’écart les puissances d’argent afin que le réseau reste libre

« Je propose de créer » dit il.

Je crois donc que notre ami propose un acte de création :wink:
Même s’il demande à être ciselé, sur le fond ce projet m’intéresse.
Qui d’autre ?


J’ai une inquiétude due à un vécu attristant :
En 2008, j’avais créé avec quelques amis un bimestriel national et nous avions décidé d’ouvrir des pages d’écriture au citoyen lambda. Nous étions en contact avec ~30000 personnes et n’avons eu que quatre candidats-écrivains …

(((Pour l’anecdote , le secrétariat d’un parti « révolutionnaire » à qui nous proposions deux pages (>A4) en écriture libre a répondu : "on peut pas : on part en vacances …:lol:)))

@ Gotfried

Je ne vois pas pourquoi "internet et l'informatique" ne feraient pas bon ménage avec la démocratie.
Je manque de precision, je parle dans le cas d'election et/ou de tirage au sort, l'informatique de par sa rapidité et l'opacité du code source une incitation à la fraude...
a-t-on réellement besoin de ces médias traditionnels? A-t-on vraiment besoin du 20H, des résultats du tiercé et de la météo à heure fixe? A-t-on besoin de journalistes qui n'ont pas à faire leurs preuves d'engagement quand à la recherche d'information ("aller sur le terrain") mais qui pour beaucoup retranscrivent les dépêches et servent de courroie de transmission idéologique à ceux qui les payent.
Je te rejoins sur le constat, mais ces mass-medias existent et influencent (voire même font) l'opinion... Alors comment changer ne serais ce qu'un boulon du système sans avoir une action concretes sur les medias. D'où l'idée de contre média qui critique les médias eux-même... ils vont pas se critiquer (sans demagogie) eux-même. Ils ont trop de pouvoir.. il me semble urgent de le démanteler.
Quelques lois d'encadrement garantissant que les puissances d'argent n'y mettent pas leurs sales pattes pourraient suffire.
Pour que le peuple exige une loi contrant la puissance des médias, il va lui falloir comprendre l’intérêt de cela. Je ne pense pas que les médias relais beaucoup l'idée... on touche au grisbi là !

@Ana

sur le fond ce projet m'intéresse
yeaaaahhhh ! plus que 32 152 250 personnes et c'est gagné... :D

Même si je ne sais pas comment commencer sans risquer de fabriquer un petit royaume inutile… je crois qu’un système efficace doit mettre à contribution les citoyens peu mais souvent et mutualiser au maximum les taches…