[align=center]L’aristochocratie et la lotocrassie
La loi du marché néolibéral et la stochocratie.
Feric Jaggar
[/align]
[align=center]Préambule sur le boboïsme néolibéral[/align]
[size=12]
Le « Chacun, en travaillant pour soi, travaille pour tous » du troupeau mondial de nomades sans territoire, conduit à la prophétie de Smith : « Un marchand n’est nécessairement citoyen d’aucun pays en particulier. Il lui est, en grande partie, indifférent en quel lieu il tienne son commerce, et il ne faut que le plus léger dégoût pour qu’il se décide à emporter son capital d’un pays dans un autre, et avec lui toute l’industrie que ce capital mettait en activité », Le « jeu qui augmente les chances de tous les joueurs » définit l’État-benêt du troupeau comme étant dorénavant dans le parc économique, l’inverse était féodale.
La gabegie sociale résultante conduit l’Etat-Maman-Nation à vouloir reprendre la main partiellement, et du haut. Ceci évidemment ne retisse aucun holisme, mais exacerbe les lobbyings et l’infantilisation, surtout des non solvables abandonnés par le marché. L’idiot du village n’existe plus. Mais Maman est déjà laminée par le Grand Colonisateur prédit par Smith. L’actuel anonie paroxystique du dealer ferrariste est affirmée comme normal par Hayek. Un benêt, agent du marché instinctif, agit comme une fourmi laborieuse. Il lui est impossible de percevoir le but ultime, qui est d’ailleurs même inconnu ! Le génome du marché est génial par lui même et son évolution un mystère (de l’autre Friedrich !). Le monde est une fourmilière, la fourmi ne connait rien aux lois de l’évolution, ni même pourquoi elle trimbale ce machin (qui peut être une fourmi perdante). Le Marché-Dieu néolibéral seul le sait (si, si c’est Hayek), Smith lui au moins croyait à la Providence.
[/size]
[align=center]L’aristochocratie antique[/align]
[size=12]
A l’opposé l’ « ordre tribal » de l’Athènes antique, reflète une morale primitive, une société refermée sur elle-même, dont les membres se connaissent tous entre eux et déterminent leur conduite en fonction d’objectifs concrets qu’ils perçoivent. Un euphémisme de dire que ce n’est pas le cas du Benêtland. Les citoyens les déterminent de manière homogène, car ils ont un seul code de conduite homogène. La meilleure preuve étant la persistance des classes riches et pauvres. Un cas plus extrême est celui de Sparte, ou l’argent personnel servait à jouer aux dés … très, très loin de la lutte des classes bodruchonienne. Dans cette société de vergogne à vergogne, agencée en fonction de finalités collectives à atteindre (écrabouiller Sparte par exemple, ou les macédoniens, ou les perses …), les rapports humains, largement déterminés par les instincts (entraide, territoire, puissance etc …), sont essentiellement fondés sur la tradition, la religion, la guerre, et la solidarité condition nécessaire et non finalité. La réciprocité et l’altruisme à l’intérieur de la Cité face aux autres Cités, pas du boboïsme. Évidemment le citoyen guerrier entrainé d’Athènes rigolerait aussi du benêt, sujet de l’État Maman infantilisant, et des tarzans de la tété « je suis là pour te protéger, petit benêt ! ».
[/size]
[align=center]Que serait la lotocrassie dans le Benêtland décadent[/align]
[size=12]
Pour Rosanvallon « le libéralisme fait en quelque sorte de la dépersonnalisation du monde les conditions du progrès et de la liberté », et Hayek « à chacun ce sur quoi il peut compter, quels objets matériels ou services il peut utiliser pour ses projets, et quel est le champ d’action qui lui est ouvert ».
L’État bobo n’est plus LE lien social, il doit juste en garantir la permanence. Son unique outil, une diarrhée de règlements pour individus universels, pour des droits d’égalité formelle, créant le fondement de l’échange marchand qui englobe la société de fait dans le libéralisme, car il est la modalité du lien social.
La diarrhée étant, comme le libéralisme l’exige, aux enchères, sur la place du marché politique des vendeurs à la criée de la Caste.
La lotocrassie aussi a son produit d’appel, la lotoprime pourrie « prendre à A 0,01% les Seigneurs Capitalistes, pour donner à B, 99,9% ». En cas de vente réussie, nonobstant le fait que le client, pas millionnaire helvète, va constater inefficacité total du produit dans un état benêt noyé dans l’Empire des Seigneurs, elle va juste étendre le néolibéralisme diarrhéique politique, et le rendre plus direct entre État Maman et factions de lobbyistes dans une gueuserie généralisée de sa constitution usine à gaz qui croit créer une nouvelle morale aristocratique …
[/size]
[align=center]Entracte : Le saint boboïsme, summum de l’évolution ?[/align]
Une société évolue « spontanément » aussi bien vers un ordre réactionnaire que vers un ordre libéral. C’est d’ailleurs en arguant de cette « évolution naturelle » ou même de la « non évolution » des traditions, que le National Anarchisme ne voit pas en quoi fondamentalement le boboïsme serait supérieur à la théocratie islamique, la monarchie absolue ou la tradition papou ? Cette croyance benête est juste une variante du pieux racisme de Jules Ferry et sa « civilisation supérieure ». Quoi qu’il en soit, le fait est que l’ordre du veau d’or droit de l’hommiste n’a pas été partout « sélectionné ».
La question qui se pose alors consiste à savoir si le boboïsme libéral est le meilleur en vertu d’indéniables qualités intrinsèques ou s’il est le meilleur parce qu’il a « gagné » l’évolution concurrentielle des peuples.
Pour le deuxième point, c’est carrément non, puisque le benêt est juste remplacé … Le chinois, lui,s’en tire pas mal au contraire, et l’africain va conquérir l’Europe.
Pour le premier point, même le grand Maître Hayek retombe dans l’utilitarisme du libéralisme comme meilleur moteur de développement du grand bétonnage (Smith, Bastiat) « parce que ses institutions les plus efficaces ont prévalu » ( reniant par là, le Dieu de la fourmilière, l’obscure volonté de puissance des acteurs économiques, dommage …). Aucun libéral ne peut se sortir du pieux a-priori bobo, le veau d’or, son grand bétonnage, ses inégalités, serait le meilleur monde possible, et le libéralisme son meilleur modus operandi. Marx se réveille … puis se rendort, il est juste un autre libéral évolutionniste, adepte du veau d’or pour le prolétariat, dans aussi un grand bétonnage d’ailleurs …
Comme le décrit très bien Tocqueville, oracle de l’Empire, le marché a multiplié plus les faims des individus que leurs possibilités de les assouvir, ce qui est son moyen de domination, il est ainsi devenu l’interlocuteur unique. Les buts des individus ne tombent pas du ciel, mais procèdent de l’étable ou ils sont élevés. Si les lois, les religions et les traditions influencent la vie des hommes, la réciproque est vraie. Les sociétés ne s’instituent jamais sur la seule base des intérêts individuels, mais d’abord dans la hiérarchie des valeurs. Pour le dealer les valeurs suprêmes sont la Ferrari et les putes, pour le vrai écologiste une jungle sans béton. Et la lotocrassie n’y change rien, au contraire, elle aura même tendance à plutôt perpétuer les mythos lobbyistes des sexes décérébrés pousseurs de caddie.
D’ailleurs, le marché, issu de la monnaie, facilite la gabelle de l’Etat (Le troc étant quasi insaisissable), et entraine la suppression des communautés, sauf à être à Sparte … ou la monnaie de fer achète juste la cruche de vin avant la bataille … (bon ça leurs a pas réussi …)
[align=center]H+[/align]
[size=12]
L’avènement de la « grande société », faisant suite à l’holisme tribal, a son prolongement dans des doctrines comme le transhumanisme, ou l humanité est entièrement interconnectée et ainsi démultiplie ses individus dans un marché global cristallin. La modification génétique, l’immortalité et le cyborg, sont les étapes ultimes, finalisant le parallèle de Hayek entre l’évolution culturelle et l’évolution biologique. Alors la stochocratie du fer renaitra, dans une totale transparence et immédiateté de l’information. Elle aura bien sûr aussi ses esclaves et ses métèques.
Les Seigneurs Immortels entièrement indépendants d’une société humaine devenue inutile, la marche finale en avant de leurs libertés pures, dans un rapport de force absolu et totalement marchand, ils sont les Uniques dans la grande Cité de béton et de verre incandescents, Bobopolis.
[/size]
[align=right]« Laissez faire la misère, laissez faire la mort »
Antoine Buvet
(sur le massacre des benêts par les H+,
dans ‹ Bobo Oeconomicus ›)[/align]
Aux programmes de bonheur des masses, les autorités répondent par l’argumentum ad necessarium et dressent des programmes de pouvoir. Voilà l’erreur. Elles devraient élaborer les programmes de bonheur et les exécuter d’autorité.[…] Tout Etat se doit de créer une utopie, dès qu’il a perdu le contact avec le mythe. C’est en elle qu’il parvient à prendre conscience de sa mission. L’utopie est l’esquisse du plan idéal, qui sert à déterminer la réalité. Les utopies sont les tables de la Loi contenues dans la nouvelle Arche d’alliance ; les armées les emportent, invisibles, avec elles.[…]Voilà pourquoi les soldats qui ne sont que soldats échouent : la simple volonté d’ordre ne suffit pas."
[align=right]
Ernst Jünger Heliopolis[/align]