Le loup et l'agneau ? La cigale et la fourmi ?Non, le lien va directement sur la fable, "L'Ours et l'Amateur des jardins"
Bien trouvé Bernarddo.
Non lanredec les villages traditionnels de Provence sont construit sur des cailloux incultes le plus souvent. J'ai séjourné quelques temps au Ladack et les gens aussi là bas se gardaient bien de préserver leurs rares terres fertiles.C'est une façon moins désespérante de présenter l'affaire. Mais même en Provence les villages sont là où il y a plutôt plus de terre que de caillou, ceux qui sont devenus des villes là où il y a surtout de la terre, et celles qui sont devenues des grandes villes là où elle était la meilleure avant d'être bétonnée. Et même au Ladakh les routes sont dans les vallées, pas sur les crêtes.
Naples met en place un rabais local:
http://www.romandie.com/news/n/Monnaie_locale_Naples_va_lancer_le_napo_pour_epauler_l_euro73200920121702.asp
[u]Monnaie complémentaire en Grèce ?[/u] Une opportunité à saisir ?Je suis étonnée de n’entendre parler que de sortie de la Grèce ou persévérance dans l’euro.
Je suis étonnée de ne pas entendre un mot sur l’opportunité d’une monnaie nationale complémentaire en Grèce.
L’idée est elle absurde ?
L’idée de monnaies nationales auxiliaires de l’euro n’est pas nouvelle. Elle a déjà été discutée sur notre site, et j’ai vu au moins un article allant dans ce sens sous la plume d’un économiste (je ne sais plus qui).
La version 1-Rév. 8 (pas encore en ligne) du projet de constitution de la Confédération européenne présenté par EUROCONSTITUTION.ORG (http://www.euroconstitution.org/) contient à ce sujet la disposition suivante :
[i][63] : Attributions et fonctionnement [de la Banque centrale européenne]
- La Banque centrale a pour attributions principales :
– d’émettre l’euro, monnaie confédérale ;
– d’autoriser éventuellement l’émission de monnaies nationales auxiliaires de l’euro échangeables exclusivement contre l’euro ou les autres monnaies auxiliaires de l’euro… [/i]
JR
Merci pour cette proposition. Qui va dans le bon sens. (je parle de la partie en gras)
Mais je crois qu’à présent cette autorisation est de fait, et que plus encore l’adossement à l’euro des monnaies complémentaires (régionales pour l’instant) est obligatoire. Ce qui dérange souvent les concepteurs de monnaie locale, car sa fonction étant locale et relocalisante, elle n’a pas vocation à fuir son territoire. Eviter la fuite est d’ailleurs l’un de leurs soucis et ils préfèreraient souvent avoir le droit de proposer une monnaie non convertible. Qui non seulement induirait un « protectionnisme naturel », favorable à la cohérence écologique, mais encore ouvrirait toutes sortes de possibilités innovantes relatives au mariage de la monnaie avec : la démocratie, l’éthique, le social local, l’assistance à l’activité non usuellement rémunérée. Mais je déborde … : Mon post, au moins autant qu’une proposition, était une interrogation sur la sagacité des élus ou hiérarques, sur leur capacité à inventer ce pour quoi ils ne sont pas programmés, pardon : nommés. Oups, j’oublie les journalistes-experts-économistes.
Cela va-t-il vraiment dans le bon sens ? Prévoir qu’une institution peut autoriser c’est confirmer que c’est interdit. Plus généralement c’est se placer dans le paradigme du « ce qui n’est pas autorisé est interdit ».
Bien évidemment le mécanisme auxiliaire envisagé s’adresse aux pays qui souhaitent rester dans la zone euro et devront donc librement accepter les mécanismes institutionnels correspondants.
Si ça ne leur plaît pas, ils auront toujours la possibilité de se retirer de la zone euro et de créer leur monnaie nationale indépendante, qui ne sera donc pas une monnaie auxiliaire de l’euro.
Il faut choisir. JR
Ouais enfin si le seul choix quand un truc ne nous plait pas était de se retirer et de s’isoler, on n’irait pas très loin vu qu’il ne se présente jamais de choix conformes à tout ce que nous voulons. En réalité, le choix ne se limite jamais à ces deux éventualités absolues ( j’accepte tout ou je rejette tout définitivement ) à moins d’être dans un rapport de force vraiment déséquilibré ( sous domination et vassalisation ). J’espère que nous sommes encore dans un rapport avec les autres pays où on pense avoir un intérêt commun à s’entendre entre nous sur des questions comme celles de la monnaie, bref dans un rapport de coopération, même si cela se dégrade rapidement dans le sens d’une domination ( notamment Allemande et Francaise sur le reste de l’UE ).
Bien évidemment le mécanisme auxiliaire envisagé s'adresse aux pays qui souhaitent rester dans la zone euro et devront donc librement accepter les mécanismes institutionnels correspondants.A savoir que c'est le gouverneur de la BCE qui, en son âme et conscience, autorise, éventuellement, tel pays, plutôt que tel autre, à émettre une monnaie auxiliaire, et non le SME qui prévoit que les membres de la zone euro ont la possibilité, sous conditions contrôlées par la BCE, d'émettre une monnaie auxiliaire ?
J’ai dit : « mécanismes institutionnels correspondants », pas « diktat de la BCE ». Je vous rappelle que les mécanismes dont il s’agit seraient inscrits dans des traités négociés et acceptées par tous les États membres.
Ça vous paraît anormal ? JR
Je note simplement que vous avez écrit « La Banque centrale a pour attributions […] d’autoriser éventuellement l’émission de monnaies nationales auxiliaires […] ».
Je l’ai juste reformulé. C’est vous qui estimez que sous cet éclairage il s’agit d’un diktat. C’est un peu ce que j’espérais.
J’aurais trouvé plus démocratique « de contrôler que les éventuelles monnaies auxiliaires … » (ne font pas l’objet de transactions sur les marchés financier ou monétaire ?).
Plus exactement, j’ai proposé (http://www.euroconstitution.org) le projet d’article suivant :
[i]Article [63] : Attributions et fonctionnement
- La Banque centrale a pour attributions principales :
– d’émettre l’euro, monnaie confédérale ;
– d’autoriser éventuellement l’émission de monnaies nationales auxiliaires de l’euro échangeables exclusivement contre l’euro ou les autres monnaies auxiliaires de l’euro ;
– de conduire les opérations de change en euro et dans les monnaies auxiliaires de l’euro ;
– de détenir et gérer les réserves officielles de change en euro des États membres ;
– d’assurer le bon fonctionnement des systèmes de paiement.
- La Banque centrale exerce ses attributions et gère ses finances en toute indépendance fonctionnelle. Ses décisions publiques prennent la forme de règlements publiés au journal officiel de la Confédération.
3. Les modalités d’application du présent article sont arrêtées par voie d’acte législatif organique.[/i]
Comme vous le voyez, c’est un acte législatif organique qui préciserait, entre autres choses, les conditions dans lesquelles la BCE pourrait autoriser l’émission de monnaies nationales auxiliaires.
Quelque soit l’éclairage, il ne s’agirait donc pas de diktat de la Banque. JR
Mais si, Jacques, le problème se situe dans la différence entre pouvoir et devoir. Si la BCE peut autoriser (et donc peut interdire) une monnaie auxiliaire qui respecte les règles c’est le règne de l’arbitraire. Si elle doit appliquer ces règles, ou mieux, contrôler qu’elles sont appliquées, ça ne l’est plus.
lanredec, c’est tout simple : la loi organique dira ce que doit faire la BCE et (dans le système que je propose du moins) la loi organique est une loi à procédure renforcée qui peut donner lieu à une procédure d’opposition populaire.
Maintenant, si la loi organique donne certains pouvoirs à la BCE, je ne vois pas en quoi on pourrait y faire objection : démocratie, n’est-ce pas ? JR
Si le peuple choisit par un référendum portant uniquement sur cette alternative de donner un pouvoir discrétionnaire d’autorisation plutôt qu’un pouvoir de contrôle au président de la BCE, je m’inclinerai (jusqu’au premier incident). En attendant (!) je maintiens que « éventuellement » est en trop, que s’il est en trop l’autorisation devient automatique, qu’on peut avantageusement se passer d’une autorisation si elle est automatique, et que le seul rôle pertinent de la BCE dans cette affaire est de contrôler le respect des règles par les États. Après, que vous préfériez que les règles que doivent respecter les États apparaissent dans un traité, une directive, une loi organique, c’est un autre débat que nous pouvons avoir sur un autre fil.
[align=center]Monnaie complémentaire en Grèce et principes relatifs à l’équilibre des balances des paiements contenus dans la Charte de la Havane[/align]
Plus généralement, au vu de la baisse concomitante et liée dans les faits d’à la fois du niveau de démocratie et de la dévolution des pouvoirs aux États-Unis, au vu de la centralisation autoritaire chinoise et russe, le sous-continent européen, c’est à dire l’isthme occidental de l’Eurasie n’a pas, pour moi, vocation à être centralisé et caporalisé pour les beaux yeux de qui que soit et encore moins au profit des organismes bancaires. Je suis d’accord avec lanredec, les dispositions que prévoit Jacques Roman ne sont pas celles d’une monnaie complémentaire donc autonome qui conviendrait à la Grèce, mais celle d’une monnaie dépendante pour gérer une dépendance. La coopération, si elle doit avoir lieu, doit à mon avis se tenir, non au niveau de la monnaie, mais en amont au niveau de l’équilibre des échanges commerciaux, notamment au niveau de l’équilibre de la balance des paiements.
Il faudrait approfondir les principes et travailler au plus près de la réalité des échanges pour que les principes contenus dans la Charte de la Havane trouvent une traduction concrète.
Je rappelle, pour ceux qui seraient tentés de démarrer au quart de tour, que la Charte de la Havane n’a rien à voir avec Fidel Castro puisqu’elle a été établie avant qu’il arrive au pouvoir.
http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?pid=10854#p10854
Exemple :
L’Article 4
Rétablissement de l’équilibre interne de la balance des paiements
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Si un déséquilibre interne et persistant de la balance des paiements d’un État membre constitue un élément majeur d’une situation dans laquelle d’autres États membres éprouvent des difficultés à maintenir l’équilibre de leur balance des paiements et, de ce fait, à appliquer les dispositions de l’article 3 sans un recours à des restrictions au commerce, le premier État membre contribuera pleinement au redressement de la situation, en même temps que les autres États membres intéressés prendront des mesures appropriées à cette fin.
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Dans l’action entreprise en vertu du présent article, il sera dûment tenu compte du fait qu’il est préférable d’employer des méthodes visant au développement plutôt qu’au resserrement des échanges internationaux.
Si le principe de l’équilibre de la balance des paiements est louable, la situation concrète n’est pas assez correctement précisée. Le déséquilibre interne et persistent de la balance des paiements n’est pas défini par des chiffres précis. À partir de quel montant en pourcentage du PIB ( par exemple ) par rapport au déséquilibre de la balance des paiements, les États mettent-t-ils en oeuvre des mesures correctives et quelles sont-elles et comment sont-elles choisies au vu des autres principes de la Charte ?