@Étienne, et merci à toi de même…
J’ai failli ne rien dire… juste partir comme je suis arrivé. Puis j’ai prélevé l’extrait qui m’a le plus déconcerté, essayant de saisir la logique qui depuis un point commun, la constitution, nous amenait vers deux sujets distincts. Logiquement, une question devrait se formuler depuis sa réponse : j’ai donc, à partir de l’extrait le plus étonnant de mon point de vue, essayé de le décrypter, et d’en reformuler ma proposition : de deux cultures, probable, en effet, que l’on ait différents référents culturels :
[i][1. Synthèse/résumé : ][/i]
Je ne comprends pas [u][b]pourquoi il faudrait renoncer à une liste précise (et donc applicable et défendable) des services publics auquel notre corps social tient[/b][/u] beaucoup, au seul prétexte que ce serait "trop précis" (et même "dangereux" ? pourquoi dangereux ?)[...]
[2. Antithèse/réfutation :]
[…]à tenir à jour : on gèrera cette précision, voilà tout ; mais ce sera moins grave que le désastre actuel (que nous sommes condamnés à constater sans pouvoir y réagir) des grands marchands en train de dépecer nos services publics et de les transformer en centres de profit privé, en nous laissant tous à poil et sans aucune institution nous permettant de nous défendre… Non ?
J’essayerai de rester fixement sur les sujets qui nous réunissent… Ne pas déborder sur la formulation, sur les prémisses, les sous-entendus, etc. Strictement, m’importe, la bonne compréhension de ma proposition; elle-même ne pouvant être justement traitée sans être comprise!
Critique :
Le début est assez juste : « la précision » dans une constitution (ou plus précisément une « certaine précision ») est une pratique que j’ai questionnée. Quoique je trouve la formulation de ce qui à tout l’air d’une question puis de sa réponse douteuse, il y a matière à dialoguer, donc ça va. Je rappelle seulement le titre du post : « les visées d’une constitution », vous comprendrez que je propose une critique des articles de la « wiki »constitution selon une interprétation des visées d’un tel papier…
Puis [bgcolor=#FF66FF]la deuxième phrase, c’est la rupture![/bgcolor] Cela dit, je te remercie d’avoir écrit aussi spontanément sans fioritures justificatives, car sans doute que légèrement affiné, je n’aurais répondu que sur l’effet d’ensemble, sur la première impression, alors que là, [bgcolor=#FF66FF]tous ces sauts d’une chose l’autre, si abrupts et, à mon regard, inconséquents[/bgcolor] – et en plus d’un intellectuel que je considère – que je n’aurais sans doute jamais relu [bgcolor=#FF66FF]ce qui à première vue m’apparaissait juste malveillant, hors-sujet, et donc pas pertinent sur le fond[/bgcolor]. [bgcolor=#CCFFFF]Mais voilà qu’en voulant faire le test de reformuler selon tes catégories, j’ai dû penser tes réfutations pour reformuler le point de départ[/bgcolor], (logique que la réponse soit liée à la question). D’abord j’avais assumé que cette étonnante affirmation n’était qu’une petite ruse de démagogues – ça plaît au petit peuple – Je ne m’y attardai pas. [bgcolor=#CCFFFF]Puis à chercher à intégrer ce « non-sens » dans la reformulation, j’ai fini par comprendre[/bgcolor] (j’y reviendrai).
Ensuite, rien de vraiment nouveau, sinon que la rupture demeure : par exemple, le « trop précis » qui, dans l’extrait n’est justement qu’un exemple, ne sert en aucun cas d’argument. Quant à ta réponse, l’antithèse, j’ai l’impression que tu te réponds à ton interprétation : je ne me sens pas concerné du tout…
Explication :
Je dois dire tout de suite que j’ai échoué à reformuler, pas étonnant qu’il y ait incompréhension.
Nous avons tous deux un parcours, et par conséquent, des finalités différentes. Sans vouloir porter aucun jugement de valeurs, à regarder cet extrait, les justifications que tu donnes en réponse à l’exemple sur la privatisation de certains services publics – cela dit, j’assume ce choix, mais ça ne se résume pas à ça – semble vouloir [bgcolor=#FFFF99]légiférer aujourd’hui contre les décisions d’hier, et ce, en prévision de demain[/bgcolor]. En gros, ce n’est qu’une mise à jour du système actuel, voulant réparer les probables erreurs du passé… Ce pourquoi j’ai pas saisi sur le coup, c’est que [bgcolor=#FFFF99]l’organisation des pouvoirs, à mon sens, se dérobe tout-à-fait des opinions politiques[/bgcolor].
[bgcolor=#FFFF99]Je remarque seulement que de soumettre tous les gouvernants du futurs, et potentiellement les citoyens, au bon jugement des fondateurs de ce texte, pouvant çà et là préférer une gouvernance plutôt à gauche ou à droite, n’est pas convenable[/bgcolor] : voilà le [bgcolor=#FFFF99]questionnement sur les visées : donner le pouvoir au peuple, ou atteindre ses propres objectifs?[/bgcolor]
« Est démocratique une société qui se reconnaît composée d’individus aux intérêts contradictoires, accepte de les analysés et des les arbitrer. (ou à peu près la citation)» Par conséquent, [bgcolor=#FFFF99]nul ne peut, ou ne devrait, imposer quoique ce soit contre l’arbitrage du peuple.[/bgcolor] De plus, imbriquer des lois dans divers paliers légaux (constitution, loi sur ceci, puis code machin, et enfin règlement cela…) ne fait que complexifier et limiter ce qui devrait relever des décideurs de demain : nous. Dans l’optique d’une réelle démocratie, cela me semble problématique. Dans le cas de l’actuelle gouvernance, c’est en effet défendable. Or, crois-je, l’objet de ces travaux est justement d’en venir à une vraie démocratie, et donc ne doit pas envisager l’écriture d’une constitution comme un protection contre les « traitres » actuels… C’est anachronique!
En d’autres mots, si l’impuissance des peuples déjà programmée dans les constitutions actuelles est attaquable, celle-ci a dû être programmée selon l’intérêt de ceux qui l’on jadis écrite. Ainsi, par exemple, on refuse à même à constitution qu’il y ait un RIP à propos de ceci ou cela; voire qu’il ne soit pas programmé du tout.
Or, de même, qu’il y soit programmé quoi que ce soit qui dérobe aux pouvoirs législatifs ultérieurs la possibilité de légiférer sur ceci ou cela, selon que la réalité d’aujourd’hui (d’hier) de ladite constituante ait semblé [jugé] nécessaire de « couler dans le béton » ces questions, [bgcolor=#FFFF99]n’est pertinent que si cette constitution continue d’appliquer les pouvoirs comme maintenant (hier), mais si l’on programme une vraie démocratie, donc pas de pouvoir abusif aux mains de quelques-uns, ces dispositif me paraissent impertinents, voire incongrus avec l’objectif même[/bgcolor] derrière tes travaux, Étienne.
[bgcolor=#FFFF99]L’idée est donc de penser à demain, d’offrir aux prochaines générations ce privilège de choisir pour eux, ce qui est le mieux, au moment qui est le leur, et donc pas le nôtre ![/bgcolor]
[bgcolor=#FFFF99]Je comprends que « ton corps social tient » à certaines choses : ce sera en effet à lui de légiférer dès l’adoption de la constitution. Mais de là à le fixer à même la constitution… hum…[/bgcolor]
En somme, d’où le questionnement : je conçois le droit comme de la programmation, la constitution comme le fichier « main », lequel appelle ses « objets » et les modifie sans s’altérer lui-même. En somme, on peut toujours changer une loi « subalterne » à la constitution, sans « altérer » le processus lui-même qui régis les modifications de ces lois. Est « dangereux » l’utilisation d’une loi pour se modifier elle-même, c’est-à-dire s’altérer, sans en effet risquer d’altérer l’équilibre de la démocratie, laquelle aura été pensé en « dehors » de sa propre fonction; c’est connu en programmation qu’un programme ne peut modifier son propre « corpus »sans sérieusement risquer de se bogger (Loop infinie, overflow, etc.); modifier le « main », en informatique, s’appelle « cracker » un logiciel. Par contre, les « updates de fichiers connexes (dll, headers, scripts, etc.) est tout-à-fait adapté à l’autogestion du logiciel : c’est un peu un modèle de « pérénnité législative ».
Au final, sache qu’à toute la construction de la réparation des pourvoir, des contrôles, etc, que tu propose, je signe tout de suite! [bgcolor=#FFFF99]Mais, évidemment, le « on ajustera », j’y crois pas…[/bgcolor] En tout cas, je propose mes réflexions, que je crois assez originale pour mériter une réflexion… [bgcolor=#FFFF99]Rien ne nous légitime à voter aujourd’hui le bien de demain, ça me paraît évident…[/bgcolor] Or tout nous oblige à organiser les pouvoirs équitablement, ce que tu as déjà remarquablement bien fait!
Je ferais la même critique de ta démocratie si la réparation des pouvoirs que tu proposes favorisait, par je ne sais qu’elle moyen, une certaine « ligne de parti », plutôt qu’une autre… Je n’ai rien vu de tel.
[bgcolor=#FFFF99]D’ailleurs, je doute que la polarisation de toutes les solutions résiste à une vraie démocratie; et encore, donnons au gens, à tous, un véritable pouvoir politique, ils seront certes les mieux placés pour penser leurs solutions : c’est pas avec nos schèmes d’aliénés que nous sommes aptes aujourd’hui à penser demain les problèmes d’une vraie démocratie…[/bgcolor] Qu’une réflexion.
…peut-être que je vais trop vite?
Sonny Champagne
P.S. Et de grâce, ne me dit pas à moi qui développe des livres entiers sur une thématique d’être plus court… de mieux penser… Surtout qu’on devine aisément le nombre de lectures nécessaire à l’élaboration d’une telle pensée que vous synthétisez durant des conférences entières, et parfois pendant 4 heures! C’est pas sérieux…