Sauf erreur de ma part, il n’existe pas de sujet spécifique sur la « devise » de la République Française, bien que beaucoup d’interventions tournent autour des concepts recouverts par les mots qui la constituent.
Il me semble que beaucoup des problèmes de notre constitution sont cristallisés par les ambiguïtés, les insuffisances et même (je mets des guillemets au terme), l’inadéquation des termes actuels.
On peut par exemple trouver que toutes les discussions philosophico-politiques autour des conceptions historiques de la « liberté » suffisent pour que son utilisation soit source d’ambiguïté. Idem pour l’égalité, qui, d’ailleurs est le plus souvent accompagnée des termes de « chances" ou de « droits » dès que la discussion s’engage.
Et le terme de « fraternité » me paraît tout aussi discutable, sinon antinomique, appliqué à ce qui est en définitive une autorité.
Par ailleurs, les notions inscrites au fronton sont censées être octroyées et garanties par la République en tant qu’autorité, ce qui tend à ravaler le citoyen au rang de sujet passif, en état de « dépendance ».
Je propose donc tout à trac quelque chose de tout à fait différent, en trois points, et qui, outre qu’il implique le citoyen lui-même dans la devise, prend en compte la problématique que la vision d’une terre « finie » devrait nous imposer comme une ardente obligation.
HUMANITE
Ce premier terme pour rappeler que l’autorité s’exerce sur des gens soumis à la "condition « humaine », et que, à ce titre, les règles du « vivre ensemble » doivent donner la priorité à la satisfaction des contraintes et nécessités permettant la permanence générationnelle de la vie.
RESPONSABILITE
Ce terme me semble nécessaire à la fois pour rappeler à tous, que la permanence de la vie est chose fragile, et que, chacun à sa place a une parcelle de responsabilité sur l’avenir de celle-ci, au delà même du respect de la Constitution. Celà signifie, corrélativement pour l’autorité, de donner l’information la plus exacte sur les enjeux du comportement citoyen.
REVERSIBILITE
Ce terme un peu technique est là pour rappeler que la permanence de la vie repose sur la perpétuation des cycles du vivant dans un monde destiné à lui survivre et à la transcender.
Il a, à mes yeux, une importance fondamentale: cela veut dire en quelque sorte que le citoyen doit considérer sa vie comme vécue « en temps réel », et que placé devant toute alternative de choix, il doit privilégier les solutions s’approchant le plus de la réversibilité vis-à-vis du vivant comme de la matière.