Les moralistes religieux, socialistes, communistes, humanistes, écologistes et autre utilitaristes, ont revendiqué à leur comptes le dévouement instinctif, comme origine mystique, sociale ou humanitaire. Comme l’ a dit Guyau, le Nietzsche français, c’est le sentiment de sa propre force : « Sentir intérieurement ce qu’ on est capable de faire, c’ est par la même prendre la première conscience de ce qu’ on a le devoir de faire », et ce n’ est pas l’ inverse qui est vrai. C’est ce que Nietzsche appelle « volonté de puissance », compris de travers par les imbéciles, avertissement qu’ il donne dans un de ses bouquins d’ ailleurs. Pour exemple, l’ adolescent qui va sauver quelqu’ un de la noyade ne va pas le faire à cause de la loi « obligation de porter assistance », mais pour prouver à ses copains qu’ il sait nager, pour frimer. Déjà une loi à supprimer dans la grande diarrhée actuelle. La loi paradoxale chinoise sur les indemnités du blessé de la route fait que le chinois est incité à se barrer ou d’ achever la victime ! Beau résultat d’ une loi bien pensante contre la compassion naturelle. Le chômeur ou le retraité s’ investit dans des activités bénévoles non pas par idéologie communiste, mais parce que l’ inaction le rend malade … s’ ajoutera aussi le sentiment égoïste de reconnaissance sociale. Il faut être imbibé d’ une « idéologie » pour considérer que le travail est une punition de Dieu, ou qu’ il est réservé au esclaves. Louis XVI faisait des horloges … par plaisir. Quand l’ hypocrite coure, c’est pour le Téléthon ! Quand il joue aux boules c’est pour le cancer ! La passion est l’ idéal des hommes, la vie n’ est intéressante que si le travail est motivant, les loisirs etc … L’ adrénaline, les phényléthylamines, l’ ocytocine, l’ endorphine voila les vraies utopies.
Les altruistes nous rabattent les oreilles avec la solidarité, le droit machin, la loi mémorielle truc, culpabilisent le descendant d’ esclavagiste (c’ est à dire la totalité de l’ humanité), le descendant de massacreur (de même), pérorent au nom de l’ égalité etc … Nietzsche répond « Ou que tu sois creuse profond ! ». C’est à dire, sois fort et tu seras bon pour ta race animale ! Ces culpabilisateurs en tout genre participent plutôt du ressentiment, des idiots utiles des extrêmes à la limite. Ce n’ est sûrement pas les communistes américains qui obligent Bill Gates à donner sa fortune. Bill Gates, probablement un parfait enfoiré égoïste en affaires, pour jouir de sa puissance est altruiste, par fierté égoïste, et ça fait chier le véreux qui lui dira « sale riche ! Il faut tout te prendre pour le bien de l’ humanité, tu n’as pas le droit de faire toi même le bien ! ».
Dans un autre domaine, une loi interdisant la corrida, au nom du bien être du taureau, fera que celui ci n’ existera même plus ! Car évidemment les éleveurs n’ auront plus la possibilité de les vendre. A la place de taureaux qui vivent 3 ou 4 ans en plein air, libres, un peu plus de veaux qui se morfondent 6 mois dans le noir pour être abattu au merlin électrique. Résumé de la pensée bobo. Quand à choisir, je préfère me réincarner en taureau de corrida.
Kropotkine explique que la distinction « altruisme et égoïsme » est un non-sens zoologique. Il y a des enfoirés bornés me direz vous … Alors la solution du bien-pensant c’ est la loi, la police, la préemption de la maison de la mémé, le gentil État protecteur avec son karcher etc … La solution de l’animal c’est « l’ ordre sans la toute puissance de l’ État », dans l’ association. Quand un vol de corbeau attaque une buse, c’est probablement pas parce que l’ État Corbeau a passé une loi « mort aux enfoirées de buses ». Un exemple animal rigolo est cet hippopotame sauvant une gazelle d’ un crocodile, par pitié bien-pensante chrétienne ou pour affamer l’ ennemi crocodile du peuple impala ? Non l’ hippopotame qui a lu Nietzsche, veut démontrer au crocodile sa supériorité génétique et que cette force le rend altruiste et dévoué à un autre règne animal … En tout cas la morale de l’ hippopotame est sûrement plus pérenne que celle de l’ homme. L’ opprobre, la pitié, l’ entraide sont instinctives et rendent révolutionnaire ou mystique selon le contexte, mais révolutionnaire ne veut pas dire « bon ».
En dehors des instincts toutes les autres morales sont des foutaises à voir comme elles ont varié ou se sont faites laminer dans l’ histoire. « Le nazisme est né dans les tranchées » (G. Mosses); le paroxysme de l’ entraide crée le paroxysme de la morale révolutionnaire conservatrice, balayant tous les faux-semblants bien-pensants précédents. La guerre, ce temps démultiplié par les souvenirs et l’ adrénaline, va overdoser des junkies à l’ instinct de mort. L’anecdote se passe en 1936, à l’Université de Salamanque. Devant les étudiants, un vieux général franquiste, manchot, unijambiste et borgne ! Le fondateur de la Légion espagnole, Millan Astray s’écrie « Viva la muerte ! ». C’est aussi cri de guerre du kamikaze culpabilisé par ses frères de la ouma qui sont au paradis, le syndrome du survivant. L’ islamiste cultivé et le lumpen prolétaire nazi sont de la même race des estropiés, ils rient des bobos bien-pensants et de leurs lois sur papier qui vont former « l’ homme nouveau ». Ces mots de Kropotkine à cracher à la figure des constitutionnalistes qui on la diarrhée réglementaire :
« Cette morale n’ordonnera rien. Elle refusera absolument de modeler l’individu selon une idée abstraite, comme elle refusera de le mutiler par la religion, la loi et le gouvernement. Elle laissera la liberté pleine et entière à l’individu. Elle deviendra une simple constatation de faits, une science.
Et cette science dira aux hommes : si tu ne sens pas en toi la force, si les forces sont justes, ce qu’il faut pour maintenir une vie grisâtre, monotone, sans fortes impressions, sans grandes jouissances, mais aussi sans grande souffrance, eh bien, tiens-t’en aux simples principes de l’équité égalitaire. Dans des relations égalitaires, tu trouveras, à tout prendre, la plus grande somme de bonheur possible, étant données tes forces médiocres. […]
Sois fort, au contraire. Et une fois que tu auras vu une iniquité et que tu l’auras comprise, — une iniquité dans la vie, un mensonge dans, la science, ou une souffrance imposée par un autre — révolte-toi contre l’iniquité, le mensonge et l’injustice. Lutte ! La lutte c’est la vie d’autant plus intense que la lutte sera plus vive. Et alors tu auras vécu, et pour quelques heures de cette vie tu ne donneras pas des années de végétation dans la pourriture du marais. »