Je viens de finir de visionner avec beaucoup d’intérêt la conférence d’explication, via ce billet.
Et j’ai deux objections en défaveur du modèle démocratique athénien… Deux questions plutôt :
[bgcolor=#FFFF99]- Quelle barrière a-t-on pour éviter le cas où l’assemblée s’emporte de manière désordonnée ?
Quels éléments empêchent ou défavorisent les « donneurs de leçons », les « beaux parleurs »,les « brasseurs de vent », etc. d’investir et de polluer l’assemblée ?[/bgcolor]
Merci à toute personne m’aidant à creuser cette question.
(Je suis tout nouveau sur ce forum (chaleureuse salutation à la communauté). Désolé si mon fil de discussion n’a rien a faire ici… Ou si la réponse s’y trouve déjà : il s’avère que je n’ai pas encore tout à fait saisi l’organisation du présent forum, et que je n’ai rien trouvé à l’aide de la fonction recherche.)
Dans la pensée des athéniens d’alors le peuple en assemblée ne pouvait pas prendre de mauvaise décision, sauf si un beau parleur induisait le peuple en erreur.
Dans ce cas il suffisait qu’un seul citoyen attaque l’orateur en justice au motif que ce dernier n’aurait pas respecté son serment au Héliastes, selon lequel il s’engagait à ne défendre les intérêts que du peuple et surtout à ne pas l’induire en erreur.
Si le beau parleur était reconnu coupable il pouvait perdre une partie de ses droits civiques, voire même, dans les cas les plus extrèmes, la vie. D’autre part toute loi pouvait être rempacée par une autre loi.
[bgcolor=#FFFF99]l’obligation pour l’Assemblée, quand une discussion a été serrée, âprement disputée, de se réunir à nouveau quelques jours plus tard, avant de décider définitivement, et sans la présence de ceux qui avaient parlé le plus pendant la première séance[/bgcolor], pour s’assurer que l’Assemblée n’a pas voté sur un coup de tête.
la procédure d’[bgcolor=#FFFF99]ostracisme[/bgcolor] qui permettait (préventivement ou curativement) de mettre au ban les beaux parleurs et les démagogues.
la possibilité pour les meilleurs (comme Périclès ou Démosthène) d’exercer un ascendant intellectuel sur l’Assemblée, MAIS AVEC [bgcolor=#FFFF99]L’OBLIGATION DE PROUVER TOUS LES JOURS LA QUALITÉ DE LEUR RÉFLEXION, avec le risque PERMANENT d’être répudié[/bgcolor] en cas d’erreur ou de malversation.
les procédures de mise en cause individuelle ou collective ([bgcolor=#FFFF99]Esangelie et Graphe para nomon[/bgcolor]) pour engager —même après coup— la responsabilité de ceux qui avaient pu circonvenir l’Assemblée, et [bgcolor=#FFFF99]pour donner à l’Assemblée la possibilité de corriger sa position en cas d’erreur et de s’adapter rapidement[/bgcolor], sans être contrainte par ses propres positions passées.
La possibilité pour une Assemblée de s’emporter n’a rien de spécifique au peuple : le risque est le même avec des des élus (il me semble). Les multiples solutions devraient donc être transposables.
-[bgcolor=#FFFF99]la révocabilité permanente, l’obligation de rendre des comptes et le risque réel de punitions graves[/bgcolor] poussaient les représentants à la vertu, MILLE FOIS PLUS que l’invraisemblable régime de chèque en blanc que les élus on mis en place avec le gouvernement représentatif.
Voilà, j’en oublie sans doute, mais la rentrée scolaire m’empêche désormais de passer autant de temps dans les controverses que durant les vacances.
Et il faut que je fasse des objections de Sandy et Sitouaillain une priorité.
Ajout :
Au cas où c’était sincère, je te signale que les conditions de gouvernance de la démocratie athénienne sont faites pour que le peuple échappe au mieux à ce nivellement intellectuel par le bas.
Je te conseille de visionner (ou re-visionner plus attentivement) la vidéo-conférence dont j’évoquais la publication dans mon premier message. Étienne y évoque un état africain qui a adopté ce modèle républicain, état qui a fait justement preuve de sagesse dans beaucoup de ses décisions (par rapport à celles de nos chers états républicains oligarchiques).
La constitution est faite pour les citoyens, afin de régler l'organisation et le fonctionnement des organes qui constituent leur État. JR
D'après É. Chouard dans ses conférences filmées, La Constitution n'a pas pour but, contrairement à l'idée totalement répandue, d'organiser les pouvoirs, mais de les affaiblir.
Partagez-vous cette innovation de la réflexion ?
La constitution est faite pour les citoyens, afin de régler l'organisation et le fonctionnement des organes qui constituent leur État. JR
D'après É. Chouard dans ses conférences filmées, La Constitution n'a pas pour but, contrairement à l'idée totalement répandue, d'organiser les pouvoirs, mais de les affaiblir.
Partagez-vous cette innovation de la réflexion ?
Pas tout-à-fait, il me semble qu'il ne s'agit pas de les affaiblir mais de leur donner une vraie "distributivité" par rapport à l'ensemble des citoyens, pour parler un langage mathématique.
Par ailleurs, je m’oppose à la notion de pluralité des pouvoirs, le pouvoir est UN, et ses formes diverses ne résultent que de processus de délégations.
Par rapport à la toute première question d’Alain :
La vitesse de renouvellement des membres
La non reconduction des mandats
Le mécanisme de régulation des prises de parole est une chose délicate.
Un tour de table toutes les deux heures est une bonne habitude.
-La méthode perchoir type assemblée nationale inhibe la spontanéité
-L’absence de règle inhibe les timides et permet l’« angustuum »
-La méthode du bâton de parole ( à l’amérindienne ) fonctionne bien.
(creux avec un grelot dedans : on peut me couper la parole, mais si j’agite le grelot, on me la rend immédiatement)
-Un ChronoMaître qui n’intervient que quand nécessaire.