Bonjour à tous,
j’avais répondu ceci à Vincent :
Bonjour Vincent,Je vous vois venir (je crois)
Vos questions sont de vraies questions, de bonnes questions (à mon avis), des questions pourtant interdites par l’air du temps (qui a fait de l’antiracisme le marqueur de la gauche et de la résistance à l’immigration massive un marqueur de droite, ce qui est, à mon avis une catastrophe car le bon marqueur Gauche/Droite est la résistance aux privilèges et aux intrigues des riches du moment), mais, par définition, l’air du temps change avec le temps.
Il me semble que l’exemple athénien nous permettrait de faire d’une pierre plusieurs coups : en observant que le peuple athénien a d’abord été ouvert (comme toutes les sectes au début, qui, pour exister commencent par être accueillantes), puis s’est progressivement fermé (à la fin des 200 ans, il fallait que ses deux parents soient Athéniens pour devenir soi-même Athénien), on pourrait donner un élément de réponse à votre question et à d’autres : est-il LÉGITIME pour un groupe humain de se fixer des FRONTIÈRES (aux sens géographique, politique, idéologique, religieux, ethnique même peut-être) ? Je n’ai pas de réponse certaine à la question, mais elle m’intéresse, et comme vous sans doute, je n’aime pas qu’on m’interdise d’y penser.
Votre question dépasse celle du peuple, je crois : tous les groupes sont concernés, les partis, les religions, les sectes de tout poil…
Pour ma part, dans l’état actuel de ma réflexion, je dirais [bgcolor=#FFFF99]« Oui, un peuple peut dire qu’il ne veut pas coexister avec certains individus, notamment ceux qui refusent eux-mêmes radicalement de s’intégrer. Autrement dit, il ne suffit pas de naître comme ceci ou comme cela pour devenir citoyen, il faut le vouloir et le prouver ; autrement dit, la citoyenneté est politique, pas bureaucratique, pas administrative. Dans le même sens, certains individus nés en France de parents français depuis le Moyen-Âge et prouvant pourtant leur détestation de la France (pour prendre l’exemple du peuple français) devraient eux aussi pouvoir être déchus de leurs droits politiques (pas forcément expulsés d’ailleurs : l’ostracisme athénien se contentait de mettre à l’écart de la vie politique ceux que le peuple redoutait, sans les tuer, sans les voler et même sans les déshonorer). »[/bgcolor]
À part cela, d’une façon générale, les étrangers, de mon point de vue, sont des amis que je ne connais pas (encore). Je suis donc au naturel plutôt ouvert sur la question, mais pas fou quand même.
Vous voyez que je suis prêt à parler de cette question avec vous, mais plutôt en public qu’en privé si vous voulez bien, sur le forum ou sur le blog, par exemple.
Vous pourriez créer un fil de forum intitulé par exemple « Qui est le peuple ? Le peuple peut-il légitimement fixer lui-même des frontières (géographiques, politiques, religieuses…) ? » et y reproduire votre message. J’y reproduirai ensuite le mien en commentaire.
Amicalement.
Étienne.