63 Les pères fondateurs de la « construction » européenne

[align=center]Les Pères fondateurs de la « construction » européenne[/align]


Paul-Henri Spaak

I ] Paul-Henri Spaak et le neutralisme face au troisième Reich

[color=#111100][size=9]Source d’information sur Paul-Henri Spaak : wikipédia printemps 2010

Lien de wikipédia utilisable au printemps 2010 :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Henri_Spaak#La_guerre.2C_la_capitulation.2C_l.27exil.2C_le_retour

On pouvait notamment lire ceci à cette époque sur wikipédia :

[…] Le parcours politique de Paul-Henri Spaak entre-deux-guerre ne fut cependant pas marqué par une grande clairvoyance ou courage politiques. Ainsi, il fut un des grands défenseurs de la neutralité belge et pourfendeurs de l’alliance militaire franco-belge de 1920. Il fit ainsi dénoncer par la Belgique le traité d’assistance militaire franco-belge en 1936, alors même que l’Allemagne avait réoccupé la Rhénanie en violation du Traité de Versailles.

La dénonciation de l’accord franco-belge eut pour conséquence que certaines garnisons protégeant la Belgique de l’Allemagne furent dégarnies pour porter des troupes le long de la frontière franco-belge. De même, la fortification de la frontière belgo-allemande fut abandonnée et l’effort militaire fut réorienté sur la frontière franco-belge. Cet aveuglement politique participa en partie à la débâcle belge de mai 1940 lorsque l’Allemagne envahit la Belgique. La dénonciation de l’accord franco-belge en 1936 par Paul-Henri Spaak empêcha aussi l’armée française de protéger correctement Dunkerque comme cela aurait été le cas en application de l’accord militaire franco-belge. Cette erreur fut cher payée : une occupation totale du territoire belge par l’Allemagne pendant plus de 4 ans.

[bgcolor=#FFFF99]Encore plus nettement accusateur :[/bgcolor]

L’extrait du livre de l’historien Yves Durand sur la collaboration avec le régime nazi en Europe : « Le nouvel ordre européen nazi » publié aux Éditions Complexe © 1990

[…]Dans les années 1930 les représentants des divers courants fascistes ou fascisants, neutralistes et pacifistes, se retrouvent à Bruxelles dans le salon des époux Didier. Édouard Didier, grand bourgeois bruxellois a fondé un club : « Jeune Europe »; il entretient des relations suivies avec Otto Abetz et avec Max Liebe, membre de l’ambassade du Reich à Bruxelles. Didier organise chez lui, avec sa femme, des rencontres germano-belges où les Allemands précités retrouvent , outre Henri de Man, d’autre socialistes proches du ministre Paul-Henri Spaak, le journaliste socialiste chrétien Raymond de Becker, mais aussi les « rexistes » Pierre Daye […]

Ce foyer de pacifisme est ainsi, volontairement ou non, le creuset des influences germaniques et nazies au sein de l’establishment belge.

En octobre 1939, au début de la « drôle de guerre », ce noyau pacifiste influent a lancé un journal neutraliste affirmé, « Ouest », que soutient discrètement le ministre des Affaires étrangères Paul-Henri Spaak, mais qui émarge aussi au budget secret de l’ambassade d’Allemagne, pour 300 000 Marks par mois au printemps 1940.[/size][/color]

II ] Paul-Henri Spaak et la « construction européenne »
[color=#111100][size=9]Extrait du Daily Telegraph du 19 septembre 2000 :

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/1356047/Euro-federalists-financed-by-US-spy-chiefs.html

Les archives déclassifiée de l’administration américaine pour les années 50 et 60 montrent que Paul-Henry Spaack, Robert Schuman et d’autres personnalités importantes dans les origines de la construction européenne étaient « employés » par les services américains. Le journaliste explique que les américains ont camouflé leur action et ont fait transiter des fonds par le biais des fondations Rockefeller et Ford.

Extrait : The leaders of the European Movement - Retinger, the visionary Robert Schuman and the former Belgian prime minister Paul-Henri Spaak - were all treated as hired hands by their American sponsors. The US role was handled as a covert operation. ACUE’s funding came from the Ford and Rockefeller foundations as well as business groups with close ties to the US government.

Le Département d’État jouait aussi un rôle. Une note émanant de la Direction Europe, datée du 11 juin 1965, conseille au vice-président de la Communauté Économique Européenne, Robert Marjolin, de poursuivre de façon subreptice l’objectif d’une union monétaire. [bgcolor=#FFFF99]Cette note recommande « d’empêcher tout débat jusqu’au moment où l’adoption de telles propositions deviendraient virtuellement inévitables.[/bgcolor] »[/size][/color]

[align=center]Paul-Henri Spaak, le « père de l’Europe » et les Spéculoos[/align]

Un article du site « Les dessous de Bruxelles » sur Paul-Henri Spaak pour compléter l’intervention précédente.

[align=center]Qui était Robert Schuman ?[/align]

[font=ARIAL][color=#111100][size=11]Pendant la Seconde Guerre mondiale, tout en condamnant l’idéologie nazie, les principaux responsables de l’Église catholique soutinrent massivement les régimes fascistes, au motif qu’ils formaient un rempart face à la subversion bolchevique. L’écroulement du IIIe Reich, sous les coups conjugués des Anglais, des Américains et des Soviétiques, aurait dû se traduire non seulement par l’épuration de la classe politique européenne, mais aussi par celle de l’Église romaine. Il n’en fut rien.

Les ecclésiastiques collaborateurs manipulèrent l’illusion religieuse au point que tout questionnement de leur responsabilité dans des crimes contre l’humanité apparut comme un blasphème. Utilisant l’immunité que leur confèrent aux yeux des croyants les fonctions sacrées qu’ils exercent, ils s’employèrent à « exfiltrer » vers l’Amérique latine les chefs fascistes pour les soustraire à la justice et empêcher que des procès ne viennent révéler leur propre culpabilité. Dans ce contexte, l’Opus Dei consacra toutes ses forces à effacer les traces de l’Histoire en favorisant la réconciliation européenne.

Un cas surprenant est celui de Robert Schuman. En septembre 1944, ce politicien chrétien démocrate, alors âgé de cinquante-huit ans, apparaît comme l’éphémère conseiller du maréchal de Lattre De Tassigny lors de la libération de l’Alsace-Lorraine. Il est élu député en 1945, nommé ministre des Finances en 1946, président du Conseil en 1947, ministre des Affaires étrangères en 1948. En 1949, il installe le siège de l’OTAN à Paris. Il lance l’idée de l’Europe communautaire en 1950 (CECA et CED), participe activement au gouvernement d’Antoine Pinay. Maintenu à l’écart des affaires françaises au retour de de Gaulle, il fut le premier président du Parlement européen. Atteint de sénilité, il meurt en 1963 et reste dans les mémoires comme « le père de l’Europe ».

On le savait profondément religieux, assistant à la messe chaque matin, se livrant à de douloureuses mortifications, on apprend aujourd’hui à l’occasion de son procès en béatification qu’il était membre de l’Opus Dei.

On aurait dû se souvenir du décret Poinso-Chapuis. Ce texte qu’il signa en tant que président du Conseil (JO du 22 mai 1948) permettait à l’Eglise de détourner des subventions publiques par le biais des associations familiales. Il fut retiré après une mobilisation nationale comparable à celle provoquée récemment par l’abrogation de la loi Falloux.

Mais avant que Robert Schuman ne soit proclamé bienheureux, puis saint par Jean-Paul II, il convient de se demander comment on a pu oublier qu’il avait été fasciste, sous-secrétaire d’Etat de Philippe Pétain. Frappé d’indignité nationale à la Libération, au moment même où il avait tenté de se placer auprès du maréchal de Lattre, il avait été relevé de son inéligibilité sur intervention de Charles de Gaulle en août 1945. Pour maquiller cette réhabilitation, on avait mis en avant qu’il avait été assigné à résidence par les nazis dès 1941. En réalité, Robert Schuman avait toujours soutenu la « révolution nationale » fasciste, et s’était uniquement opposé à l’annexion de l’Alsace-Moselle par le Grand Reich.[/size][/color][/font]


[font=ARIAL][color=#111100][size=11]De gauche à droite Konrad Adenauer, Alcide de Gaspieri, Robert Schuman et les ministres des affaires étrangères de Hollande et de Luxembourg lors des travaux du Conseil de l’Europe à Strasbourg (1951).

Robert Schuman ne put édifier les premières institutions européennes qu’avec l’aide d’un autre opusien, Alcide De Gasperi, dont le procès de béatification est également en cours devant la Sacrée congrégation pour la cause des saints. De Gasperi s’opposa à l’accession de Mussolini au pouvoir, et fut emprisonné par les Chemises noires en 1926. Mais il fut libéré et se retira de l’opposition après la signature des accords du Latran entre le Saint-Siège et l’Italie. Il vécut alors dans la Cité du Vatican, où il travailla aux archives secrètes, jusqu’à la chute du Duce. Secrétaire général de la Démocratie chrétienne, il entra au gouvernement dès juin 1945 et fut plusieurs fois président du Conseil. Il arrêta immédiatement l’épuration et veilla personnellement au reclassement des cadres du fascisme qui avaient su être si généreux avec la papauté. Il décéda en 1954.[/size][/color][/font]

[align=center]Walter Hallstein : Le premier président de la Commission européenne[/align]

Dans la notice consacré à Walter Hallstein dans l’encyclopédie wikipedia.de nous pouvions lire au 18 avril 2012 :

[size=9][b]https://de.wikipedia.org/wiki/Walter_Hallstein[/b][/size]

Extrait :
Bis 1930 von 1941 war Hallstein ordentlicher Professor für Privat- und Gesellschaftsrecht an der Universität Rostock. Er war Mitglied des NS-Rechtswahrerbundes, der Nationalsozialistischen Volkswohlfahrt, des NS-Luftschutzbundes und des NS-Dozentenbundes.

Cette traduction est la mienne, à l’aide de Google traduction, n’ayant que des connaissances sommaires en allemand. :

De 1930 à 1941 Walter Hallstein fut un professeur à temps plein de droit privé et de droit d’entreprise à l’Université de Rostock. Il était membre de la Ligue Nationale-Socialiste des juristes, de la Ligue Nationale-Socialiste pour le bien-être populaire, de la Fédération des Enseignants Nationaux-Socialistes et de la Fédération pour la sécurité aérienne Nationale-Socialiste.

Ce passage de l’article de wikipédia.de a écrit d’après l’ouvrage historique d’Ernst Klee : « Das Personenlexikon zum Dritten Reich. » : L’annuaire des dirigeants du Troisième Reich. Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt am Main 2005, ISBN 978-3-596-16048-8, S. 221.

« Das Personenlexikon zum Dritten Reich. » : L’annuaire des dirigeants du Troisième Reich. Fischer Taschenbuch Verlag, Frankfurt am Main 2005, ISBN 978-3-596-16048-8, S. 221.

[color=midnightblue][size=9]Le 7 Septembre 1936, Adolf Hitler fit à Berlin un discours au cours duquel il déclara :

[b] « Les peuples européens sont désormais une seule et même famille dans ce monde.
Il n’est pas sensé de prétendre pouvoir maintenir à long terme, dans un espace aussi restreint que l’Europe, une communauté des peuples avec des systèmes et des valeurs juridiques différents. »

[/b]


Le 9 mai 1938, suite à l’annexion de l’Autriche par le IIIème Reich, Hitler se rendit à Rome, afin d’y rencontrer Mussolini et d’y mettre sur pied « das Neue Europa » (la Nouvelle Europe).

Suite à ce voyage, du 21 au 25 Juin 1938, Walter Hallstein, l’un des principaux juristes du régime nazi y représenta son gouvernement durant les négociations concernant la mise en place juridique de la « Nouvelle Europe ». Durant cette dernière, il exposera précisément le Nouvel Ordre Juridique des pays annexés par l’Allemagne.

La plus importante des lois dont il fît l’énoncé fut « la loi pour la protection du sang et l’honneur allemand » destinée à garantir la domination et la pureté allemande, en empêchant le mélange des populations aryennes avec les peuples conquis.
Ce discours est disponible dans son intégralité dans le livre : » Les racines nazies de l’Union européenne de Bruxelles » . En voici un extrait particulièrement explicite décrivant l’imposition du nouvel ordre juridique européen :

« (…) La loi est le moyen éducatif le plus remarquable qui soit mis à la disposition d’une communauté, car il y a peu des choses qui, par leur nature [b]autoritaire[/b], soient aussi profondément ancrées dans le cœur humain que la croyance en la Loi et la Vérité. Puisque nous avons maintenant répondu à la question de savoir “si“ un système juridique uniforme est nécessaire, nous pouvons à présent nous tourner vers la question de « ce à quoi un tel système doit ressembler, ce qui est encore plus difficile. Le Lien [l’annexion de l’Autriche] est, au départ, un processus de la loi d’État [des Nazis]. Ce processus intègre le territoire et les populations de l’état nouvellement lié [annexé] créant une [b]nouvelle nationalité pour ces populations[/b]. De plus, ce processus soumet les peuples et les territoires [des États conquis/annexés] à la souveraineté de l’État mère [des Nazis] avec ses pouvoirs constitutionnels législatif et exécutif bien définis. Dans d’autres zones juridiques, le lien laisse l’ordre juridique existant intact. Dans tous les territoires unifiés [européens], le vieux système juridique se poursuit – excepté, bien sûr, si cela vient à contredire la Constitution de l’État unifié [européen].
Voilà un homme que l'on devrait célébrer partout, comment ? Le premier président de la première Commission européenne ! En Allemagne, sa biographie a l'air assez connue, mais quasiment personne en France n'en a jamais entendu parler et bien sûr pardi, c'était un sympathisant nazi avéré.

Pour aller plus loin sur la biographie de Walter Hallstein pendant le 3ème reich :[/size][/color] [size=9][b]http://www.relay-of-life.org/fr/pdf-files/rol_fr_chap02.pdf[/b][/size]

Suite de sa biographie hors 3ème Reich - Extrait du site : « Toute l’Europe » [size=9][b]http://www.touteleurope.eu/?id=2182[/b][/size]

[color=#111100][size=9]À partir de 1950, Walter Hallstein s’oriente vers la politique, dans le sillage du chancelier Konrad Adenauer (CDU, Union chrétienne-démocrate). Il oeuvre avant tout comme secrétaire d’Etat aux affaires étrangères. C’est à ce poste qu’il est amené à formuler la « doctrine Hallstein » qui guide la politique de la République fédérale d’Allemagne à l’égard des pays qui reconnaissent diplomatiquement la RDA.
Celui-ci le désigne chef de la délégation de la République fédérale d’Allemagne (RFA) lors des négociations du Plan Schuman, et Walter Hallstein joue un rôle fondateur dans la mise en place de la Communauté européenne du charbon et l’acier (CECA). D’abord secrétaire d’Etat à la Chancellerie, puis aux Affaires étrangères en 1951, il rencontre Jean Monnet, avec qui il partage la conviction qu’une restructuration fondamentale des relations politiques et diplomatiques en Europe est nécessaire. C’est par conséquent dans le même esprit que Walter Hallstein est favorable au projet de la Communauté européenne de défense (CED) et à celui d’une Communauté politique européenne (CPE), qui aurait encadré la CED et la CECA. Malgré le rejet de la CED et de la CPE par l’Assemblée nationale française en 1954, il ne cesse pas son engagement en faveur de la politique européenne. En 1955, il représente son pays à la conférence de Messine, où la RFA, l’Italie et le Benelux demandent une relance de la construction européenne.

A partir de 1956, il mène les négociations du Traité de Rome aboutissant en 1957 à la création de la Communauté européenne de l’énergie atomique (EURATOM) et à la Communauté économique européenne (CEE).

Pendant les années 1958-1963, Walter Hallstein parvient à instaurer un appareil administratif efficace. C’est sous sa présidence que le marché unique se met en place et que naît la Politique agricole commune (PAC), projet que soutiennent tout particulièrement la France, les Pays-Bas et l’Italie. Par ailleurs, il réussit à faire connaître les institutions européennes à des pays tiers et à gagner la confiance de nombreux investisseurs.[/size][/color]