Les 15 et 16 mars, des centaines de manifestations contre le « changement climatique » ont eu lieu dans le monde. Avant tout, des manifestations d’étudiants mais aussi, de lycéens et même d’enfants plus jeunes amenés par leurs parents. Que la nouvelle génération soit motivée par une saine inquiétude pour l’avenir de la planète est une bonne chose. Bien sûr, ces manifestations bénéficient du soutien, sans scrupule ni mesure, de l’élite eurolibérale mondialiste. Ainsi, les principaux responsables d’un modèle économique qui dévaste la planète se refont une virginité et sont aujourd’hui présentés comme les seuls recours et sauveurs de la planète, précisément en raison de leur mondialisme.
Les gouvernements, et les grands médias à leurs bottes, se pâment devant une jeune suédoise de 16 ans qu’ils ont érigée en héroïne. La même que les oligarques du forum de Davos ont mise à la disposition de leur presse. Tous les écolos béats soutiennent, sans vergogne, la nouvelle déesse et ses manifestations « pour le climat ».
La manœuvre est pourtant grossière et un minimum de réflexion fait dégonfler la baudruche. Les élites dirigeantes (UE, gouvernements, multinationales etc.) véritables responsables de la pollution de l’air, de l’eau et des sols, veulent passer du statut d’accusés à celui de sauveurs. Rien de plus facile : Il suffit pour cela de détourner l’attention des gens. Remplacer, aux yeux des peuples, leurs responsabilités par « la transition écologique » et l‘injonction à mener, au quotidien, la sacro-sainte bataille environnementale. Le classique « nous sommes tous dans le même bateau » est cette fois réédité à l’échelle mondiale. Tous ses occupants auraient les mêmes défauts et les mêmes responsabilités, de Jeff Bezos (PDG d’Amazon) aux derniers damnés de la terre en passant par les Gilets jaunes, qui ont protesté contre les mesures « écologiques » de Macron…
Il n’est pas question de nier le changement climatique qui se déroule sous nos yeux.
Nous sommes pour une transition énergétique, qui doit avoir lieu le plus rapidement possible. Cette transition est inséparable de mesures, trop longues à décrire ici, mais radicales et exposées en détail dans le programme du Parti de la démondialisation (Pardem).
Si les multinationales chantent, haut et fort, la chanson de la réaction collective au « changement climatique », c’est pour de toutes autres raisons.
La première raison est immédiate…l’argent. Eux, l’appellent économie. Le capitalisme en crise voit un nouvel âge d’or dans « l’économie verte » et les barons du monde des affaires se préparent en conséquence.
La deuxième raison est plus générale. Depuis des années, les élites économiques et politiques gouvernent par la peur et le catastrophisme. Brexit ? Danger ! La Manche s’élargira et vous vous retrouverez englouti dans l’océan. Vous voulez quittez l’euro ? Votre pays sera un champ de ruines ! Revoir les règles budgétaires ? Vous allez affamer vos enfants ! etc. Peur, peur, peur…La peur du lendemain sert à empêcher toute lutte pour le changement maintenant.
La troisième raison est plus importante. La mondialisation néolibérale est en crise, mais profiter du (réel) alarmisme climatique pourrait la relancer. Quoi de plus anxiogène et efficace qu’un récit qui place l’humanité sous l’épée de Damoclès du désastre climatique, pour imposer encore plus une mondialisation qui serait fondée sur la nécessité d’un « gouvernement » politique planétaire ? Les multinationales, les grandes banques d’investissement, les principaux centres de pouvoir financier, appellent toutes à aller dans cette direction. De même que les élites politiques actuelles, qui éviteraient ainsi la grande nuisance des élections nationales…
C’est pourquoi, tout en soutenant les luttes environnementales et pour la protection de la santé, nous mettons en garde contre le discours mondialiste actuel du « changement climatique ». Ceux qui sont le problème ne peuvent pas être la solution. Le libre-échange et le néolibéralisme sont incompatibles avec la transition écologique.
Source :
http://www.pardem.org/actualite/point-de-vue-du-pardem/938-lutte-pour-le-climat-gardons-les-yeux-ouverts