Bonjour à tous,
Quelle leçon doit-on constater sur cet accident d’octobre 2008 dans le monde? L’argent existe toujours. Mais par la ruse, par dogme, par la tromperie, par la cupidité et par ambition de nos professionnels du spectacle politique, qui ont vendu leurs âmes certainement pour une raison évidente du pouvoir et de privilège, ont trahi en conséquence leurs concitoyens. Même si le culte de marché a subi une défaite catastrophique au cours des dernières semaines, il se trébuche uniquement.Tous les grands partis politiques en occident, depuis la trente dernière années, ont dépensé la totalité de leur carrière politique dans ce culte de marché.On remarque une fois de plus que les adeptes font appel à la déréglementation avec leurs rituelles et foi fondamentaliste sauvage.
On dirait que chaque accident est conçu par la panique déclenchée par l’effondrement d’une grande institution financière, dont les flammes sont attisées par la presse et à travers la mise attentives des déclarations et des informations dans la sphère publique. Aux États-Unis, la panique de 1907 a abouti à la création de la Réserve fédérale, alors que la crise agricole 1920/21 a abouti à la consolidation de vastes exploitations agricoles, le Crash de 1929 a entrainé une consolidation massive en puissance financière pour des gens comme JP Morgan, qui a aussi conditionné la montée du fascisme en Europe. Renforcer le pouvoir de la BCE?[*1]
Souvenons-nous cette affirmation contradictoire : « Les caisses sont vides », il semblerait que cette affirmation touche uniquement les citoyens.
[*1]Ajouter le 7-03-2009
http://www.pauljorion.com/blog/?p=2209
Bonsoir à tous,
Ajouter le 7-11-2008
Source:http://www.cadtm.org/spip.php?article3845
Le sauvetage des banques et des assurances privées réalisé en septembre-octobre 2008 constitue un choix politique fort qui n’avait rien d’inéluctable et qui plombe l’avenir à plusieurs niveaux décisifs.[…]
(Ajouter le 11 novembre 2008)
Infos sur l’article sur le site d’Etienne Chouard :
« Le plan de sauvetage : l’ultime pillage de Bush »
une excellente analyse de Naomi Klein :
http://www.france.attac.org/spip.php?article9182
L’administration de Bush a embauché une firme de Wall Street, le géant mondial “Mellon Bank of New York”,qui va conduire les distributions des 700 milliards de dollars du plan de sauvetage. Mais comme d’habitude, la méthode de partage restait toujours opaque. Et cette même banque, qui gère et distribue, bénéficie en même temps aussi de l’aide, mais le montant des partages envers les élites financières sera rendu public que dans quelques mois. Il est difficile de savoir s’il y a une ferme volonté de nettoyer les produits sales du système, ou c’est une simple manipulation de leurs propres actifs en difficulté, dont certains sont soupçonnés d’être presque sans valeur…
UN SEUL député uniquement a eu le courage d’exposer les stratégies alarmistes qui ont été déployées à cette version révisée et bien calculée. Une petite anecdote, cette année, la Banque Mellon du New York a au moins deux lacunes dans la sécurité des données informatiques,soi-disant , elle a perdu des données critiques de ses clients. Dans cet incident, les numéros de sécurité sociale de 4 millions de personnes se sont volatilisés, et les documents de paiement de 50 clients institutionnels ont également aussi disparu.
30-08-2009
Source:__http://www.jovanovic.com/salomon-brothers-jovanovic.htm
extrait:
[…]Alors comment Goldman Sachs arrive-t-il à gagner autant d’argent ? Ha ha ha, Ha Ha ha, Accrochez-vous au pinceau, on enlève le plafond, eh bien tout simplement parce que c’est Goldman Sachs qui a la charge de la vente des Bons du Trésor du gouvernement américain !!! Ha Ha Ha ha Mais oui! Regardez: Bear Stearns, concurrent de GS, a été tué par Harry Paulson, ancien patron de GS. Lehman Brothers, principal concurrent de GS, a aussi été tué par Harry Paulson. Ni vu, ni connu, c’est la crise mon bon monsieur. Et dans ce domaine très spécialisé des bons du Trésor, une fois la Bear Stearn et la Lehman Brothers au tapis, qui est le grand gagnant ? Goldman Sachs !
Le reste à JP Morgan (avec le cadavre de la Bear), et les miettes données aux cochons ! Imaginez que Goldman Sachs prend son pourcentage sur tous les achats et ventes des Bons du Trésor américain, qu’il soit du gouvernement, de la région et même municipal ! Et comme vous le savez, depuis le 1er janvier 2009, AVEC CETTE CRISE COLOSSALLE ce sont des trilliards et trilliards de dettes qui ont été vendues, et on ne parle pas des Bons du trésor arrivés à échéance et sur lesquels la GS prend AUSSI sa commission ! C’est beau, c’est propre, du travail de pro, une exécution faite devant le monde entier par Paulson, ancien président de GS !
Et tenez-vous bien, en tant que Secrétaire, il avait quand même gardé ses millions de stocks options de… Goldman Sachs bien-sûr ! Il a éxécuté les deux seuls concurrents de GS, et lui a laisé une voie royale ( voir par exemple la vidéo de Glenn Beck plus bas, lui aussi scandalisé, mais il n’avait pas encore accroché ce wagon-ci, il s’est reposé sur un article de Rolling Stones). Et moi, snif, qui croyais que c’était le gouvernement américain qui vendait ou rachetait sa propre dette, un peu comme la Banque centrale anglaise… Mais non: Goldamn Sachs est le seul, ou presque, pour les enchères et aussi pour prendre sa com sur toutes les entrées et sorties passage… C’est beau des concessions comme celles-ci. Tu m’étonnes qu’ils gagnent des milliards en ce moment !
[…]
Ajouter le 09-01-2009
Historiquement parlant, les pathocraties visent à éliminer en premier lieu l’intelligentsia.Ce gaspillage des meilleurs esprits et talents mène à la catastrophe.
http://www.pauljorion.com/blog/?p=1216
Ajouter le 30-01-2009
Dans le rapport fiscal de 2000, le département de la Défense avait «égaré» 1,1 billions de $, soit une fois et demie ce que le président élu Obama veut investir aux États-Unis.
http://fr.youtube.com/watch?v=eootfzAhAoU
Ajouter le 04-04-2009
Période 1810-1830
Premier krach boursier de Londres.
Météors et crises climatiques à travers le monde.
Guerres
1810-1819 Guerre de l’indépendance colombienne
1810-1816 Guerre de l’Indépendance Argentine
1810-1817 Madagascar La conquête de Merina
1810-1820 La guerre du Punjab
1810-1818 Jihad D’Amadu
1810-1821 Guerre de l’Indépendance du Mexique
1811-1818 Guerre Ottomane et de l’Arabie saoudite
1811-1825 Guerre de Bolivar
1814-1826 Guerre de l’indépendance du Chili
1815 Deuxième guerre de Barbarie
1815-1817 Second soulèvement Serbe
1817-1864 Guerre du Caucase
1817-1818 Première Guerre Seminole
1820-1823 Guerre civile espagnole, 1820-1823
1821-1831 Guerre d’indépendance grecque
1821-1823 Guerre Ottoman-Persian
1821-1837 Guerre Padri en Indonésie
1822-1844 Invasion haïtienne de la République dominicaine
1823-1826 Première Guerre birmane
1824 Guerre d’indépendance du Pérou
1825-1828 Guerre russo-persane
1825-1828 Guerre Brésil contre l’Argentine et l’Uruguay Confédération partisans.
1825-1830 Guerre de Java
1828-1829 Guerre Colombie et Pérou
1828-1829 Guerre russo-turque
Extrait du Journal hebdomadaire des arts et métiers de 1826 :
Source: http://books.google.ca/books?pg=PA84&dq=inventions&id=jQoAAAAAMAAJ&as_brr=1&hl=fr#PPA82,M1
*Incapable de se taire
Londres, 1er mars 1826
Sur la détresse actuelle du Royaume-Uni.
J’ai eu l’occasion de parler tant de fois de la prospérité industrielle de la Grande-Bretagne, et de la puissance que donne à son commerce le système des grandes associations, que je ne puis garder entièrement le silence sur la crue horrible que ce pays éprouve depuis plusieurs mois ; crise à peu près générale, on peut le dire, et qui certainement, comme ces grandes tempêtes qui semblent bouleverser la masse des flots, jusqu’au fond des mers, ne se calmera pas subitement, et laissera après elle une effroyable quantité de ruines, dont une partie aura profité à quelques-uns seulement. En sorte que cette terrible convulsion aura créé quelques nouveaux riches, et en aura renversé ou réduit à la médiocrité un grand nombre.
On ne peut se tromper maintenant sur les causes réelles et éloignées, bien qu’elles aient été ignorées durant un assez long temps, cle ce grand malheur national. J’en citerai quelques-unes.
1° La pléthore ou l’extraplénitude des richesses, qui étaient tellement multipliées en or, en papier de banque, en actions commerciales, en marchandises, en longs crédits, qu’elles se montraient partout ; et qu’une partie de ceux qui les possédaient, ne sachant à quoi les employer, se sont élancés vers les voies nouvelles (riantes à l’entrée, mais semées de précipices à une certaine distance) qui leur ont été offertes avec tout l’art de la séduction par quelques-uns de ces misérables cl fins agioteurs qui fourmillent aujourd’hui dans presque toutes les bourses de l’Europe.
J’ai vu une époque (à la fin de 1824 et en 1825)à laquelle, je puis le dire sans exagération, il n’eût fallu que quelques semaines pour placer une ou deux centaines de millions de francs d’actions dans quelque association, formée sur le simple témoignage de quelque prétendu voyageur (bien accrédité préalablement par les escrocs dont il aurait été l’instrument) pour l’exploitation d’une mine d’or ou d’argent dans laquelle on aurait trouvé, eut-on dit, ces métaux en roches compactes. Jamais la démence des illusions d’une imagination avide de richesses n’a eu un pareil exemple, ni ne se renouvellera.
Un tel désordre dans les idées nationales (car il a été à peu près général), une ardeur si vive, si obstiné à poursuivre des chimères dorées, présageaient aux esprits sages, et devaient nécessairement amener de funestes résultats.
Depuis l’époque à laquelle les Parisiens devenus fous se battaient à qui pourrait le premier échanger son argent contre les billets de l’escroc « Law » *, jamais aucun peuple ne s’était laissé abuser par des rêves pareils à ceux dont la fin a mis à découvert tant de plaies profondes faites au corps commercial et financier de la Grande-Bretagne.
2° La plétore des richesses a répandu de tous côtés l’esprit de monopole ; chacun a voulu acheter des marchandises soit pour les revendre à bénéfice, soit pour les emmagasiner, afin de dicter la loi plus tard à ceux qui devaient les consommer, en fabrique ou ailleurs.
Avec un capital de 20,000 livres, on s’est lancé dans des opérations de 100, de 150,000 livres ; et une armée d’aventuriers a envahi les affaires. Quelques-uns de ceux qui ont commencé ce genre d’opérations, sans bases et sans moyens réels, ayant fait des bénéfices, ont aiguillonne toutes les cupidités, et chacun ajouté à l’aveugle sur les marchandises, sur les effets publics, sur des actions de toute nature.
Mais ce jeu ne pouvait continuer à procurer des bénéfices. Bientôt donc la succession des achats et des reventes a atteint son apogee. Alors chaque opération a tourné à perte, et cette perte s’est accrue progressivement jusqu’à prendre le caractère de la ruine, parce que les prix ont baissé, parce que les ventes sont devenues très difficiles ; enfin, parce que les tripoteurs qui avaient acheté ont été forcés de donner à rien leurs marchandises ou leurs actions, pour faire face aux énormes engagements qu’ils avaient contractés.
3° Les capitaux des banques, si multipliés, si utiles dans l’intérieur, et ceux des banquiers particuliers qui avaient pris part à cette folie des spéculations, se sont trouvés en partie engagés à long terme, ou sur des biens-fonds, ou dans les actions, dans les emprunts, ou dans des entreprises lointaines, etc., et lorsque la foule est accourue, voulant réaliser ses billets de banque ; lorsque l’obstination et la peur sont devenues générales, les caisses les plus riches se sont trouvées pauvres et n’ont pas tardé à être épuisées, parce que l’imprévoyance avait tout dirigé sans penser à l’avenir.
4° La banque d’Angleterre ayant commis des faits du même genre, et s’étant engagée de 50 millions de francs avec le gouvernement, la banque, avec de bonnes intentions, s’est trouvée impuissante.
5° Les petits billets de 50 francs ayant été multipliés à l’excès, et se trouvant dans les mains des classes ouvrières, la peur s’est d’abord emparée de ces classes, qui ont assiégé soudainement la porte des banques.
C’est le seul mal qu’aient fait ces actions tant accusées dans les chambres ; mais, le mal eût-il été beaucoup moindre, s’il n’y avait eu que des billets de 5 livres. et de 10 livres.? Car on connaît l’esprit de toutes les foules, et les ravages que font parmi elles l’épouvante, les bruits ; on s’explique donc comment l’effroi a atteint successivement toutes les classes, et comment il les eut atteintes, même quand les billets de 2 livres. n’eussent pas existé.
6° Alors il s’est forme des ligues odieuses et dénaturées, dans le but d’augmenter le désordre des esprits et les embarras des débiteurs pour en profiter, soit par des prêts monstrueusement usuraires, soit en faisant tomber à vil prix les effets publics ; du dehors et du dedans, les marchandises, et les propriétés de toute nature, afin de s’enrichir de la ruine publique.
Mais je dois dire aussi que, dans l’intérieur, un grand nombre de lords, de propriétaires et de capitalistes puissants, ont eu une conduite vraiment admirable. Quant aux habitants de Londres, ils ont perdu la tête.
Comme cela devait être, chaque faillite en a engendré, d’étages en étage, une multitude d’autres, et a accru successivement la grandeur de la plaie nationale, en tuant tout crédit, toute Confiance, en occasionnant le resserrement des capitaux ; en sorte qu’au moment où il eut été nécessaire de les mettre tous sur la place, la circulation ordinaire a manqué de moyens.
Les banquiers et les banques qui avaient soutenu les premiers assauts ont succombé dans un second, ou dans un troisième et ceux qui ont résisté à la furie de la tempête ne l’ont pu qu’en se dépouillant, par des marchés onéreux, d’une partie de leur fortune pour sauver l’autre ; en sorte que les maux cachés ne sont pas moins grands que ceux qui ont éclaté publiquement.
8° La confiance et les moyens réels étant détruits presque partout, on n’a pu escompter le papier du commerce, et tels individus de ma connaissance qui avaient en porte-feuille, et en masses considérables, les signatures les mieux famées , les plus recherchées avant la crise, ou de grandes valeurs en marchandises, etc., ont pu à peine trouver du comptant pour faire face aux dépenses journalières de leur maison.
Je dois dire qu’en Angleterre on ne conserve en argent que le strict nécessaire, et qu’on tire sur le banquier, chez lequel on a ses fonds, au fur et à mesure des besoins.
Le dépôt ne produit aucun intérêt au propriétaire, et au contraire lorsque c’est celui-ci qui doit au banquier, ce dernier est bonifié de l’intérêt convenu entre lui et son client.
Certes, ce mode de comptes courants était très favorable au commerçant et au commerce ; mais je n’ai jamais pu concevoir pourquoi l’homme qui n’était pas négociant laissait ainsi dormir ses fonds, au milieu des dangers dont il existait tant d’exemples antérieurs.
9° La fabrication, comme la vente et la consommation intérieure, ont sensiblement diminué, et par gradation, par suite du reflux le plus tempétueux, le particulier le plus étranger aux affaires s’est trouvé atteint par le fleau.
Enfin, les choses ont été portées au point qu’on a pu craindre, pendant quelque temps, une sorte de désorganisation sociale.
10° Les gens les plus riches se sont vus tout à coup réduits à la misère, au milieu des caisses, des fabriques, ou des magasins les plus opulents, ou sur des liasses d’actions, d’effets publies et de billets, ou de lettres de change qui, quelques jours avant, étaient préférés à l’or et valaient réellement davantage.
Les pauvres se sont multipliés, parce que l’ouvrage a manqué, et si, au lieu d’être exempte d’esprit de parti et d’éléments de discordes, la nation en eût recelé d’intérieurs, comme cela se voit en d’autres pays, il est assez présumable que l’empire britannique eût éprouvé l’un des bouleversements les plus horribles dont l’histoire fasse mention.
11° Certes, le mal n’est pas à son terme ; mais sa grande furie est passée et ne se renouvellera pas. Toutefois, les faillites ne peuvent manquer de se succéder, pendant plusieurs mois, c’est-à-dire jusqu’à l’époque du dernier terme des crédits de quatre , de six mois et plus, accordés antérieurement à la crise ; car ou doit savoir que, sous le rapport de la longueur des échéances, les avantages du commerce britannique étaient infinis, chaque bonne maison ayant dans son banquier un appui sûr, et des ressources toujours proportionnées au crédit qu’elle avait sur la place.
Je le répète, le mal ne sera réellement et complètement à sa fin que lorsque tous les précédons billets à long terme auront été payés, ou protestés ; que lorsque les effets publics et les diverses actions négociables seront remontés à leur valeur réelle, ce qui demande plus de trois mois, à mon avis : or, combien d’amertumes et de transes pour les maisons les plus solides durant un si long temps, et lorsqu’un si grand nombre d’effets leur reviennent protestés chaque jour ; ce qui explique la continuation journalière des banqueroutes, et l’effroi ou les bruits sinistres qui se renouvellent si souvent à la bourse, ainsi que les ruineuses fluctuations qui oui lieu dans la valeur des effets publics.
12° Pour comble de malheur, les capitaux considérables prêtés à l’Espagne se trouvaient réellement détruits, puis-je le dire, quoiqu’on leur ait conservé la valeur fictive et de pure comédie, qu’on voit cotée dans les journaux ; et l’emprunt des Grecs venait d’être jeté, par les hasards de la guerre, dans une dépréciation presque pareille à celle des bons royaux des cortes.
13° On attribue encore ( mais c’est l’une des causes les moins influentes) une partie du mal à la disproportion existante entre la valeur de l’or et de l’argent monnayés, dans la Grande-Bretagne, ce qui a occasionné, dit-on, une grande exportation du premier.
Cependant le fait est que s’il n’y avait point eu de peur panique, le numéraire et le papier en. circulation étaient encore en proportion des besoins, et que la presque totalité des banques publiques ou particulières, et des maisons commerciales qui ont failli, était grandement au niveau de ses affaires; et que si l’importation s’est trouvée plus grande dans ces derniers temps que dans les années précédentes, comme le justifient les recettes des douanes, elle était peut-être plutôt un signe de prospérité, qu’un signe de décadence ; car la masse principale des importations consistait en matières brutes, dont le besoin augmentait en proportion de la fabrication, alors incalculable, et néanmoins inférieure aux demandes, dans un grand nombre d’articles.
La catastrophe actuelle (car c’en est bien une) n’est due qu’à une double maladie des esprits : 1° La folie des spéculations aveugles, ignorantes et sans objet réel ; 2° la peur.
Ou se tromperait donc si l’on attribuait cette catastrophe au cours naturel des choses commerciale ou au trop grand développement de l’industrie, et le temps prouvera de plus en plus, qu’on doit à des rêveurs, à des fous, à des aventuriers, les premiers maux qui ont servi d’origine à tous les autres .
La fabrique, la véritable classe commerçante, ont été en- traînées, elles sont devenues les victimes d’un fléau déchaîné par d’autres ; mais ce seront ces classes, aujourd’hui les seuls appuis, les seules nourricières de tous les empires, qui répareront les fautes, les imbécillités des classes qui leur sont étrangères, et je pourrais dire toujours contraires et trop souvent ennemies ; car, après les ligues anciennes qui méprisent ou qui craignent et qui tuent l’industrie, par calcul, dans certaines Turquies, quels ennemis plus dangereux peut-elle avoir que ces flibustiers de bourse, que ces capitalistes fainéants, dont l’avidité est insatiable, dont les intrigues et les brouilleries sèment le désordre, la méfiance et la misère, autant qu’ils en trouvent l’occasion, pour s’assurer des moissons aux dépens de l’industrie active, intelligente, et honorable ?
Le fléau de l’Europe (je ne crains ni de le dire, ni même d’assurer qu’il lui occasionnera encore de terribles maux), le fléau de l’Europe commerçante et industrielle est dans tous ces effets qu’on nomme la dette publique des états, et dans la passion générale (comme celle des cartes) , qui a converti en de véritables tripots, en de hideux repaires, les bourses à agiotage.
Pendant que les peuples s’épuisent pour payer l’intérêt des dettes contractées par les gouvernements, les capitaux et l’activité sont détournés du champ de l’industrie, et sont appliqués à un jeu immoral, autorisé, secondé partout, sans qu’on semble même s’apercevoir combien il est desséchant et ruineux pour l’industrie.
Aux causes que je viens de signaler plus haut de la détresse de l’empire britannique, et au mal que l’agiotage a causé au corps commerçant et industriel, je dois en joindre d’autres qui sont trop graves, qui ont été trop funestes au pays, pour qu’il me soit possible de les passer sous silence.
Je vais parler des combinaisons maladroites qui ont eu lieu entre la banque d’Angleterre et le gouvernement.
Un membre de la chambre des communes ( qui n’a pas été démenti) a cité les faits suivants, dans la séance parlementaire du 20 février.
Il dit qu’une masse de billets de l’échiquier, de 18 millions sterling, au mois d’octobre dernier, s’était accrue, en février suivant, jusqu’à 26 millions ;
Que ces billets, perdant 45, étaient remontés au pair, et que bientôt après ils avaient perdu 25;
Que le gouvernement avait jeté sur la place, tout à coup, 4 ou 5 millions d’effets, puis qu’il les avait retirés ;
Qu’il avait autorisé la banque à acheter pour 2 millions sterling de ses effets ; ce qui l’avait privée d’une partie de ses ressources au moment de la détresse ;
Que lorsque le change était contraire au pays, le gouvernement retirait ses effets, et qu’il les remettait en circulation lorsque le change était favorable, etc.
L’orateur a conclu de ces faits que ces fausses et arbitraires combinaisons produisaient les résultats les plus désastreux dans les fortunes particulières.
Il a reproché au gouvernement d’avoir autorisé la banque à avancera une seule maison un ou deux millions sterling, et beaucoup d’autres sommes à d’autres maisons, pour leur donner les moyens de contracter des emprunts au-dehors ; ce qui avait privé le pays d’une grande quantité de numéraire.
Il a ajouté qu’en se concertant avec la banque pour faire tomber l’intérêt de l’argent à un taux vil ( 2 ou 2 & 1/2 ) , le gouvernement avait autorisé et excité les spéculations sur les emprunts étrangers, et dans les entreprises folles dont j’ai parlé plus haut, par l’appât que présentaient aux prêteurs ou aux actionnaires l’intérêt et les bénéfices immenses qu’on leur promettait.
Effectivement la folie des spéculations, et la secte des aventuriers de bourse, ont commencé à se montrer au mois de décembre 1823, et l’orateur a fait suivre le compte ci -dessous des emprunts de 1824 et de 1825.
Emprunts de 1824 : 25,200,000 livres sterling
Emprunts de 1825 : 15,469,000 livres sterling
Total des deux années : 40,669,000 livres sterling
Le montant actuel des effets étrangers possédés par l’Angleterre est de 33,769,671 livres sterling.
La perte qu’ont éprouvée ces effets, en comparant leur valeur décroissante à celle qu’ils avaient au moment de la première vente, a été de 6,496,295 livres et elle était, le 19 février, de 9,796,440 livres.
Voici ce qu’a dit l’orateur sur les associations pour les mines du Nouveau-Monde.
Les actions de plusieurs compagnies, qui se sont vendu à 500 I., à 600 l. et plus au-dessus de leur première valeur, sont tombées au-dessous du pair, et même ne trouvent pas d’acheteurs.
L’orateur estime ainsi l’excès des importations : Coton 330,000 balles.- Soie 1,600,000 l. pesant. - En café, en objets de teinture, en bois de charpente, en laine, en vins, etc. 1,300,000 livres. - Montant estimé à une valeur non vendue de 6 millions sterling.
L’orateur fait la récapitulation suivante des valeurs, ou du numéraire exportés : Emprunts 8,125,753 livres - Mines et projets aventureux 3,097,000 livres. - Excès des importations 6,000,000 livres. - Pertes de 10% sur (estimées 36,000,000) 3,600,000 livres. - Total 20,822,753 livres dont le pays s’est follement dépouillé.
Qu’on juge quels produits fussent sortis de cette masse énorme de capitaux, si elle fût demeurée à la disposition de l’industrie !!!
Cependant, comme on n’a pas payé plus de 4 % sur les actions des mines ; comme ce paiement ne s’élève qu’à 5,097,000 livres. Enfin, comme la sortie et l’emploi réel au dehors n’ont pas excédé la moitié, l’orateur n’estime l’exportation, de ce côté, qu’à 1,647,000 livres. Mais il a ajouté qu’il y avait aujourd’hui une diminution dans le prix des marchandises de 41,000,000 de livres environ. On voudra bien observer que je ne suis ici qu’un citateur. Je rentre dans mes propres calculs. Maintenant, cherchons quelles seront les pertes réelles de la Grande-Bretagne.
Elles seront grandes, sans doute, ces pertes ; car une immense quantité de produits sont déjà perdus, ou le seront durant une année, par la diminution du travail, de la fabrication, de la consommation ; et il serait difficile de déterminer l’énormité de cette perte, qui ne sera pas sentie uniquement par les Anglais, comme le temps le prouvera à tous les peuples chez lesquels ils font des achats.
Ce qu’on peut assurer, c’est que, non seulement l’Angleterre ne dépassera pas lés bornes qu’elle avait atteintes, au moment où la crise est survenue, mais qu’elle reculera peut-être même beaucoup, et qu’elle sera heureuse, si dans deux ans elle se retrouve au même degré où elle était au moment où elle s’est arrêtée. Mais cette décadence ne sera qu’instantanée. Car il n’est pas un intérêt individuel ou partiellement public qui ne soit en union avec tous les autres pour réparer un mal qui est l’ouvrage de la nation elle-même ou de quelques individus qu’on ne peut soupçonner dans leur patriotisme.
Certes, les infortunes de la France à une époque récente furent bien plus grandes que celles qu’éprouve l’Angleterre, des ennemis croyaient l’avoir réduite pour toujours à l’état cadavéreux. La France était loin de posséder les ressources de tout genre et d’être unie comme l’Angleterre par le lien des intérêts communs. Cependant, elle n’a pas tardé à sortir grande et forte de l’abîme où l’on croyait l’avoir enfouie pour jamais.
Voilà les forces vitales des peuples et leur énergie indestructible. Comprimées, paralysées, détruites même sur quelques points, elles éclatent et se montrent sur d’autres ; et ceux-là raniment toutes les parties qu’on croyait frappées de mort.
Que ceux qui seraient assez aveugles pour sourire au malheur actuel de la Grande-Bretagne calculent les funestes suites qu’il aura pour les commerçants et les capitalistes étrangers, et ils ne tarderont pas à s’apercevoir quelle union existe dans le grand ensemble social, entre les intérêts (les plus opposés en apparence) des nations.
Avant la crise, les vendeurs accordaient de longs termes aux acheteurs, et avec l’aide des banques on faisait de grandes et belles affaires, sans avoir des capitaux très considérables. Or, ces facilités si fécondes sont retirées au commerce, et il ne les recouvrera que progressivement. Il serait inutile d’expliquer les conséquences.
Quant à la ruine réelle, sous le rapport des capitaux, elle s’élèvera,
1° À la faible somme de l’intérêt des emprunts, que le pays aura été obligé de faire au-dehors durant la grande crise ;
2° Au montant des fonds perdus avec l’Espagne, ou dans quelques mines d’une existence purement chimérique ; car les autres récompenseront les actionnaires, et la propriété des emprunts remplis en Amérique, ou sur le vieux continent, demeure à l’Angleterre.
Presque tous les capitaux nationaux existent donc toujours, quoiqu’ils aient change de mains. Ils sont encore resserrés ; mais lorsque la confiance sera rétablie, on les verra affluer comme avant la catastrophe ; et il est certain que les fabricants honorables, estimés, habiles, qui sont tombés ou qui tomberont sous des coups impossibles à prévoir, recouvreront leur crédit, et qu’ils retrouveront les fonds nécessaires pour reprendre leurs affaires. Il est certain que ceux-là seuls seront abandonnés à leurs propres ressources, qui ne méritaient que peu de confiance avant leur faillite. L’esprit de famille, les liaisons d’amitié, et plus encore les besoins, les habitudes du commerce viendront au secours des maisons renversées ; et si les bénéfices particuliers des dernières sont moins grands, les bénéfices nationaux se renouvelleront tels qu’ils étaient.
Au reste, il est très remarquable que le nombre des fabriques ruinées, est infiniment moindre que celui des banques et des tripoteurs de bourse : ce qui prouve encore que c’est dans l’industrie que se trouve la véritable force sociale d’un état, puisque c’est l’industrie qui résiste le mieux aux plus terribles catastrophes. Enfin, il est certain que les capitalistes peureux ou dénaturés qui ont enfoui leurs fonds ne tarderont pas à s’ennuyer de n’en tirer aucun produit, et qu’ils les offriront aux seuls hommes capables de les utiliser, aux hommes industrieux.
Les discussions parlementaires, les bills convertis en lois, toutes les savantes théories, toutes les plaintes et les accusations, ou les récriminations lancées de part et d’autre dans les chambres, n’auront servi qu’à agrandir, qu’à généraliser le cercle des réflexions économiques. On ne peut pas même espérer qu’elles rendront la nation plus sage, puisque déjà elles avaient eu lieu plusieurs fois sans fruit depuis quarante ans ; et les beaux discours, les décrets du parlement, ne serviront pas plus à la guérison du mal, que ne sert le cautère sur une jambe de bois (qu’on me permette cette comparaison un peu familière).
Ce ne sont ni les lois, ni les harangues parlementaires qui ont créé l’industrie ; elles n’ont consacré que les impôts, que les mesures prohibitives, et le monopole, qui devait la paralyser; l’industrie ne doit et ne devra jamais ses prospérités qu’à elle-même, et on pourrait dire que c’est en dépit de ceux qui se présentent aujourd’hui comme ses médecins ou ses protecteurs, qu’elle a conquis ses richesses : témoin l’énormité des taxes, et le prix excessif du pain, du thé, etc., etc., qui portent si haut la valeur de la main-d’œuvre.
Tout ce que demande l’industrie aux législateurs, c’est de la laisser opérer avec le moins d’entraves possible ; c’est de ne lui pas faire de mal.
Conclusion: Quoique quelques-uns de mes lecteurs, en se rappelant ce que j’ai dit des miracles de l’industrie britannique, aient pu me nommer un enthousiaste d’écu, en voyant combien la catastrophe était voisine de l’époque à laquelle je publiais mes assertions ; toutefois, je n’en retrancherai rien, et je pense qu’après avoir pesé les diverses considérations que je viens d’établir, tout le monde ne dira pas que les motifs me manquent.
J’ai abrégé autant que je l’ai pu cet article, afin de ne pas demeurer trop longtemps absent du champ de l’industrie qui opère ; mais j’ai cru indispensable d’éclairer l’origine et les suites d’une crise qui se fera sentir sur le continent, et d’avertir ceux qui vendent à l’Angleterre que la prudence, que la plus grande circonspection leur seront encore commandées pendant quelques mois, ou peut-être pendant une année. Le mois de juillet approchant, et un grand nombre de fabricants étrangers se disposant peut-être à importer leurs soieries, etc. en Angleterre, j’ai regardé comme un devoir de leur découvrir la plaie actuelle de ce pays.
Charpeney Directeur du Journal hebdomadaire des arts et métiers 1826
P.S. Celà vous rappelle t’il quelque chose?
Ajouter le 08-04-2009
1930-2009:
Source: www.historiographie.info
La pratique du secret, qui alimente le pouvoir, afin de réorienter la perception (éducat° de la masse ) et la direction de l’Histoire officielle.