Résumé de la déclaration (M’PEP)
Le vote majoritaire des Irlandais en faveur du « NON » au traité de l’Union européenne (dit traité de Lisbonne), qui était une copie conforme du traité constitutionnel européen déjà rejeté en 2005 par une majorité de Français et de Néerlandais, suscite naturellement de nombreux commentaires. Ceux qui émanent de la gauche ayant mené la bataille du « NON » en 2005 nous inquiètent car ils témoignent de profondes différences d’appréciation provoquant son éparpillement et son impuissance. Or la question européenne est centrale pour l’union des gauches : aucune grande force politique de gauche ne peut advenir sans une réévaluation complète de sa perspective européenne. C’est pourquoi nous souhaitons nous adresser aux dirigeants et aux électeurs de la gauche en leur faisant part de nos réflexions.
En prenant connaissance des analyses et prises de position des uns et des autres, cinq questions cruciales méritent, selon nous, un approfondissement du débat :
quel sens politique donner au « NON » irlandais ?
faut-il se fixer pour objectif d’aménager la cadre actuel de la construction européenne ?
faut-il un nouveau traité ?
faut-il un processus constituant européen ?
comment poursuivre les mobilisations « pour une autre Europe » ?
Les deux porte parole du M’PEP considèrent que le résultat du référendum irlandais ne traduit aucune perspective politique autour de laquelle la gauche française ou européenne pourrait se rassembler. La grande diversité des motivations du vote « NON » ne permet pas de porter un jugement global sur ce scrutin, hormis une forte et juste exigence de souveraineté nationale et populaire des Irlandais.
Une « autre Europe », avec ou non une constitution européenne au contenu progressiste, est rigoureusement impossible dans le cadre politique et idéologique actuel de l’Europe. Les gouvernements sont très à droite, et quand ils ne le sont pas ils sont socio-libéraux. En cela ils ne font que refléter les opinions publiques en Europe. Dans ces conditions, une constitution européenne ou un nouveau traité n’auraient aucune chance d’être progressistes. Sauf si on croit à la chimère selon laquelle il serait possible d’élaborer des textes constitutionnels « neutres », faisant abstraction de tout contenu idéologique.
Toutes les hypothèses dont les deux porte parole du M’PEP font la revue sont inopérantes. La plupart des dirigeants de la gauche doivent comprendre que le mythe européen est arrivé à son terme, ce dont témoignent particulièrement les trois référendums où le « NON » l’a emporté.
Il faut que toute la gauche s’y fasse et le reconnaisse : l’Union européenne actuelle n’est pas un cadre aménageable. Elle est à déconstruire pour que les peuples réapprennent à disposer d’eux-mêmes tout en retrouvant les voies de la solidarité internationale. L’idée même d’une « autre Europe » est devenue obsolète dès lors que l’oligarchie rejette la démocratie. Elle est en train de bâillonner les peuples d’Europe, elle est un garrot, un nœud coulant qui étouffe l’espoir. Cette Europe ne sera jamais sociale, ni démocratique, ni féministe, ni écologique.
La grande perspective qui s’offre aujourd’hui, enthousiasmante, passe donc par la sortie de l’Union européenne et la construction d’une Europe à la carte, ou à géométrie variable, fondée notamment sur les principes de la Charte de La Havane. C’est plus démocratique, efficace, réaliste et sérieux !
Sommaire des points développés
1.- Quel sens politique donner au « NON » irlandais
2.- Faut-il se fixer pour objectif d’aménager la cadre actuel de la (…)
Faut-il réclamer la démission du président de la Commission, Jose-Manuel (…)
Faut-il mettre « plus de social et de démocratie » dans le « projet » européen (…)
Faut-il que les Vingt-Sept se réunissent pour trouver une issue (…)
Faut-il que les oligarques européens « prennent conscience »
Faut-il convoquer les Parlements nationaux pour qu’ils organisent le débat (…)
Faut-il construire une Europe à géométrie variable
3.- Faut-il un nouveau traité
4.- Faut-il un processus constituant européen
Une assemblée constituante européenne
Donner un mandat constituant au futur Parlement européen
5.- Comment poursuivre les mobilisations « pour une autre Europe » (…)
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