Le chantage aux délocalisations du aux accords de libre circulation des capitaux :
Extrait de la bande dessinée d’explication sur le libre-échange : TPP in French
Le chantage aux délocalisations du aux accords de libre circulation des capitaux :
Extrait de la bande dessinée d’explication sur le libre-échange : TPP in French
Le combat contre le traité TIPP de partenariat transatlantique est vital pour éloigner les risques de reculs des droits sociaux, environnementaux, politiques.
Manifestation européenne contre les traités de libre-échange :
https://stoptafta.wordpress.com/2014/10/01/11-octobre-2014-mobilisations-journee-daction-contre-le-tafta-le-ceta-et-le-tisa/
Conférences-débats avec Raoul-Marc JENNAR :
Le mercredi 8 octobre, à MONTARGIS (45), à 20h30, au Tivoli, Place du Patis. A l’invitation des Amis du Monde Diplomatique – AMAPP du Gâtinais – ATTAC – Confédération paysanne, Utopia, Loiret sans OGM.
Le jeudi 9 octobre, à FOSSE (41), à 20H au Complexe intergénérationnel de Fossé, 20, route de Vendôme. A l’invitation du collectif STOP TAFTA 41.
Le vendredi 10 octobre, à CAEN (14), à 20H, à la Ligue de l’enseignement, 16 rue de la Girafe. A l’invitation du Collectif « Stop Tafta ».
Le samedi 11 octobre, JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE GMT/ACS/CETA . Je serai à Paris.
Le lundi 13 octobre, à VAISON LA ROMAINE (84), à 20H, à la Mairie, salle du Conseil municipal. A l’invitation d’Attac 84.
Le mercredi 15 octobre, à FIGEAC (46), à 20H, salle Balène, rue Balène. A l’invitation de ATTAC et de l’Union Syndicale Solidaires.
Le jeudi 16 octobre, à SARLAT (24), à 19H30, salle Pierre Denoix, rue Stéphane Hessel (en face de l’ancien hôpital). A l’invitation du Parti de Gauche, d’Ensemble et du Collectif sarladais stop Tafta.
Le vendredi 17 octobre, à AURILLAC (15), à 20H, à la salle de la Montade, Cité de la Montade. A l’invitation du Parti de Gauche.
Le lundi 20 octobre, à ANGOULEME (16), à à 20h, à la Salle des Fêtes de Gond Pontouvre, Place de l’Hôtel de Ville, commune limitrophe d’Angoulême. A l’invitation des Amis du Monde diplomatique 16 et d’ATTAC 16 Angoulême.
Le mardi 21 octobre, à POITIERS (86), à 20H30, à la Maison du peuple, salle Timbaud, rue St-Paul. A l’invitation du Collectif poitevin Stop TAFTA.
Le mercredi 22 octobre, à CHATELLERAULT (86), à 20H, à la salle de la Gornière, 15 rue de la Gornière. A l’invitation du Collectif châtelleraudais Stop Tafta.
Le jeudi 23 octobre, à TONNAY-CHARENTE (17) à 20h30, à l’Auditorium du Centre Richard, av. du Général de Gaulle. A l’invitation du collectif « Stop TAFTA-réseau saintongeais ».
Le vendredi 24 octobre, à NIORT (79), à 20H30, salle rouge de la maison des associations, 12, rue joseph Cugnot. A l’invitation d’Attac 79.
Le lundi 27 octobre, à STRASBOURG (67) à 20 H, Maison des Associations Salle Marguerite Yourcenar. A l’invitation de l’Union Départementale CGT 67, de la FSU et d’ATTAC.
Le mercredi 29 octobre, à GUERET (23), à 19H30, salle polyvalente de St Sulpice le Guéretois. A l’invitation du collectif Stop Tafta Creuse.
Le jeudi 30 octobre, à CLERMONT-FERRAND (63), à 20 H, à « La Maison du Peuple », Place de la Liberté (Tram A – Arrêt Gaillard ou Bus 5 – Arrêt Gaillard). A l’invitation de l’association « Le Temps des Cerises ».
Le vendredi 31 octobre, à SAINT-AMAND-MONTROND (18), à 20H, la salle des carmes, 2 rue Philippe Audebrand à Saint-amand. A l’invitation d’un collectif de 5 citoyens.
[align=center]Retrait du m’pep du collectif STOP-TAFTA[/align]
Bonjour, j’ai milité dans la manifestation anti-TAFTA du 11 octobre 2014 et j’ai suivi les argumentaires développés par les sites anti-TAFTA. Malgré mon opposition résolue à la destruction des démocraties en Europe improprement dénommée « construction » européenne, j’avais pris sur moi en raison de l’enjeu et j’ai signé la pétition ( l’initiative citoyenne européenne ) qui a été ensuite blackboulée par la Commission Européenne le 11 septembre 2014.
[bgcolor=#FFFF99]Après il m’a semblé ridicule et absurde la position de refaire une autre pétition qui demandait moins aux mêmes personnes qui avaient rejeté la première pétition[/bgcolor].
Aujourd’hui, je constate le recul complet de certains anti-TAFTA, qui au départ ne voulaient aucune négociation de libéralisation des échanges entre ce l’on appelle l’UE et les États-Unis et qui maintenant font pression sur le PS pour juste que certains domaines soient épargnés. Voir l’opération Jeudi 5 février : participez à l’opération « Allo le PS ? Pas de mécanismes d’arbitrage investisseur-État (ISDS)
[bgcolor=#FFFF99]Certains anti-TAFTA se sont foutus de nous, ceux-ci ont reculés par rapport à la ligne commune définie au départ : « Pas de négociation » et valorisent par leur campagne « Allo le PS … » le Parti Socialiste et la destruction des démocraties en Europe improprement dénommée « construction » européenne et son résultat odieux : l’Union Européenne.[/bgcolor]
C’est pourquoi, je suis entièrement d’accord avec la position du M’PEP sur ce coup : Le M’PEP se retire du collectif « Stop TAFTA » dont les objectifs non-avoués sont désormais de légitimer l’Union européenne et de protéger le Parti socialiste.
http://www.m-pep.org/spip.php?article3908
Post-scriptum : il reste heureusement des militants sincères dans les différents collectifs anti-TAFTA.
Ni Marine le Pen, ni son suppléant Aymeric Chauprade n’ont voté contre le TAFTA au parlement européen le 28 mai 2015.
[align=center]L’accord sur le commerce des services (ACS – TISA en anglais)[/align]
Parlement de Wallonie
Commission en charge des questions européennes
Séance du 11 janvier 2016
Audition de Raoul Marc Jennar, essayiste, sur
L’ACCORD SUR LE COMMERCE DES SERVICES (ACS ou TISA)
[font=arial][color=#111100][size=11]Je remercie votre Commission pour m’avoir invité à cette audition. Je suis, vous le savez peut-être, le co-auteur d’une étude approfondie sur le contenu et l’impact de l’Accord Général sur le Commerce des Services, cet AGCS qui est en quelque sorte la matrice d’où est né le projet qui fait l’objet de la réunion de ce jour. J’ai également publié un article sur l’ACS dans Le Monde diplomatique. Et je vais m’efforcer de démontrer en quoi, l’ACS est plus dangereux encore que l’AGCS pour la démocratie et les choix de société dont nous entendons garder la maîtrise.
Mais auparavant, je souhaite inscrire ce projet dans un ensemble plus large que je désigne comme les accords de libre-échange de la nouvelle génération, accords qui ont profondément modifié le sens de termes comme « commerce » ou « libre-échange » puisqu’ils dépassent et de très loin la seule volonté de réduire ces obstacles au commerce que sont les droits de douane et les réglementations douanières.
Le premier de ces accords de nouvelle génération est l’ALENA, accord de libre échange nord-américain entre le Canada, les USA et le Mexique qui inspire à beaucoup d’égards trois accords du même genre auxquels nous sommes confrontés directement aujourd’hui : l’accord UE-Canada, dont la négociation est terminée, l’accord UE-USA en cours de négociation ainsi que l’ACS également en cours de négociation. Indirectement, la négociation du PTCI (ou TTIP) est impactée par l’accord de Partenariat transpacifique dont la négociation est également terminée.
Toutes ces négociations ont en commun
✵ l’élimination des droits de douane ; une suppression particulièrement problématique pour les paysans européens, mais aussi pour les pays en développement,
✵ la réécriture des règlements, des normes et des lois par et pour les multinationales, au sein de traités et par le biais de forums technocratiques de coopération réglementaire,
✵ la mise en place d’une justice privée des multinationales contre les décisions des gouvernements et des collectivités locales ou régionales
✵ des garanties et des avantages socio-économiques dérisoires,
✵ la langue de bois des textes et le langage piégé des promoteurs de ces traités,
✵ l’opacité des négociations pour les citoyens et leurs élus qui contraste avec la part essentielle qu’y prennent les grandes multinationales.
À propos de cette dernière caractéristique, je voudrais souligner que le mandat européen de négociation de ces traités est préparé par la Commission et cela se fait toujours en étroite coordination avec des acteurs privés comme l’American Chamber of Commerce et BusinessEurope, le puissant lobby patronal européen. Même Pierre Defraigne, ancien directeur de cabinet de Pascal Lamy quand il était Commissaire européen admet, je cite, « une collusion systématique entre la Commission et les cercles d’affaires. » Pour la préparation du mandat pour le PTCI/TTIP, la Commission a reconnu avoir tenu 119 réunions sur 130 avec les représentants de ces intérêts très privés. Les résolutions que vote le Parlement européen sur ces questions sont sans effets de droit. Par contre, une fois le mandat adopté par le Conseil des Ministres de l’UE – dont chacun sait que, comme collège, il n’est en rien responsable devant une instance démocratiquement élue – ce texte devient la politique de l’Union européenne . Le silence qui accompagne le plus souvent l’adoption de ce mandat et qui caractérise ensuite le déroulement de négociations qui concernent pourtant des choix de société fondamentaux constitue un véritable déni de démocratie.
Lire la suite de l’original là → [/size][/color][/font]http://www.jennar.fr/?p=4781
La grande offensive sur les services publics :
https://www.collectifstoptafta.org/IMG/pdf/ceta-ttip_public_services-fr-print.pdf
Agissez au sein des collectifs opposés aux accords de libre-échange, comme STOP TAFTA.
Merci Gilles.
Ton travail est précieux.
Bernie Sanders et Donald Trump mobilisent leurs électeurs en s’opposant aux traités de libre-échange qui détruisent l’emploi. Partenariat trans-pacifique et Partenariat trans-atlantique.
Sanders : http://www.sanders.senate.gov/stop-the-tpp
54 oligarques des milieux d’affaires ( le lobby du libre-échange, de la concurrence de tous contre tous ) se rencontrent pour bloquer Trump :
Je n’écrit pas ici sur les autres positions de Trump et de Sanders. Il y aurait à faire !
La première vidéo d’une série de vidéos sur le libre-échange :
https://www.youtube.com/watch?v=e-uIInn3yU0
Durée : 17 mn 02 s
Pétition contre les accords de libre-échange transatlantiques :
À signer ici :
https://www.collectifstoptafta.org/l-actu/article/pour-ses-62-ans
Pour moi, c’est fait, faites tourner !
Entre les idéologies quasiment totalitaires du libre-échange et celle de l’autarcie, le pragmatisme du protectionnisme au coup par coup, secteur d’activité par secteur d’activité, un entretien avec François RUFFIN du mensuel Fakir
https://www.youtube.com/watch?v=G7rR00EojvU
Durée 13 mn 53 s
L’annonce du débat :
La vidéo du débat, durée 1h 57 mn :
https://www.npa2009.org/videos/debat-sur-le-protectionnisme-entre-o-besancenot-et-f-ruffin
Le protectionnisme : une condition nécessaire pour tout projet politique alternatif
Source du texte :
Ruffin a d’emblée voulu désamorcer une série de mauvais procès qui lui sont faits par l’extrême-gauche et une partie de ses amis antilibéraux : pour lui, le protectionnisme n’est pas « la solution », mais un moyen. C’est une « condition nécessaire » pour tenter de rendre viable un projet politique alternatif au capitalisme néolibéral. Il a pris l’image d’une « boîte à outils » qu’il faudrait utiliser pour ne pas se soumettre aux lois du capitalisme pur. Comment lui donner tort sur ce point ? Que l’on défende un projet de rupture avec le capitalisme (ce qui est notre cas) ou que l’on défende un projet de réformes et de redistribution dans le cadre du capitalisme (ce qui est le cas de Ruffin), ne pas remettre en cause le libre échange est se condamner à l’échec automatique. Si on ne remet pas en cause la liberté de circulation des marchandises et des capitaux, la loi du marché condamne tout projet politique qui heurte un tant soit peu les intérêts du capital.
Ruffin ne veut pas abolir la loi du marché, il veut simplement se donner des marges de manœuvre, en contrôlant les mouvements de capitaux ou en augmentant les droits de douanes sur les marchandises. Cela vise à permettre l’écoulement de la production de l’économie nationale, en compensant la perte de compétitivité liée à l’application de mesures sociales sur le territoire national par des mesures pénalisant la production étrangère. Taxer un tel programme de « nationaliste » ou de « chauvin » n’a strictement aucun sens : un programme keynésien de redistribution et de réformes sociales ne peut pas s’envisager sans protectionnisme. Ruffin cherche donc des marges de manœuvre pour rendre viable un projet antilibéral. La critique que nous devons lui faire n’est pas celle du protectionnisme ou du nationalisme, mais celle de l’impasse du projet antilibéral : avec ou sans protectionnisme, il n’y a pas de marges de manœuvre pour des réformes sociales dans un capitalisme en crise. Si Mélenchon essayait d’appliquer son programme, il y aurait alors une chute de la rentabilité du capital, et donc une chute de l’investissement et une hausse du chômage… et donc un retour très rapide à une politique d’austérité pour rétablir le taux de profit, moteur de l’économie capitaliste. La seule rupture envisageable avec l’austérité implique (dans un capitalisme en crise) la rupture avec le capitalisme.
Mais cela, le NPA ne le porte pas clairement, et donc Besancenot ne l’a pas expliqué. Il a effectivement donné quelques éléments qui montrent que le problème est plus profond que celui de la mise en concurrence, puisque des secteurs non délocalisables (comme la Poste) subissent aussi de nombreuses suppressions de postes et la précarisation. Mais il s’est contenté d’en conclure qu’il fallait rester centrés sur la lutte des classes, ce qui répond à côté.
Il est certain que de nombreux partisan-e-s du protectionnisme opposent de bons patrons (français) à de mauvais patrons (étrangers), ce qui détourne de la lutte de classe. Mais soulignons qu’il y a une réelle différence de traitement avec d’autres thèmes : quand nos porte-parole débattent avec des antilibéraux plus classiques (à la Pierre Laurent), elles/ils ne leur rappellent presque jamais qu’il ne faut pas oublier la lutte des classes. Nous pensons pour notre part que les prétendues solutions avancées depuis des années par ces antilibéraux, comme « taxer la finance », sont des impasses, qui peuvent elles-aussi faire croire à un accord avec de bons patrons (entrepreneurs) contre de mauvais capitalistes (spéculateurs).
La lutte de classe ne peut déboucher sur une transformation de la société que par une révolution, c’est-à-dire concrètement par la saisie par les salarié-e-s eux/elles-mêmes des grandes entreprises, pour pouvoir produire selon les besoins sociaux et écologiques, en dehors de la concurrence. Si notre parti portait vraiment ce discours, il pourrait défendre une position plus compréhensible sur le débat protectionnisme/libre-échange. Nous devons expliquer à la fois que dans le cadre du capitalisme, un protectionnisme même « de gauche » ne suffira pas, et à la fois qu’un pouvoir révolutionnaire sortirait de la concurrence nationale et internationale, donc de fait du libre-échange.
Malheureusement, Besancenot ne veut pas poser la question du pouvoir. Lors du débat, il a ironisé : « on n’est pas à Pétrograd en 1917 », donc cela ne sert à rien de se poser la question de ce que ferait un gouvernement des travailleur-se-s. Donc inutile de se poser la question des moyens pour rendre viable une transition socialiste. Si nous nous posions cette question, nous ne pourrions que dire qu’il faudrait qu’un gouvernement des travailleur-se-s rompe immédiatement avec l’Union européenne, avec l’euro, crée sa propre monnaie, contrôle strictement les échanges extérieurs (monopole étatique du commerce extérieur). Mais Besancenot préfère parler abstraitement de la révolution, tout en défendant un « programme d’urgence » (interdiction des licenciements, hausse des salaires, etc.) qui n’a aucune crédibilité à partir du moment où la question des moyens pour le réaliser n’est pas posé. Trotsky n’avait pas peur du mot « protectionnisme ». Il était très ferme sur la nécessité d’un protectionnisme socialiste pour ne pas mettre la production nationale de l’économie socialiste en concurrence avec la production des États capitalistes : « nous sommes résolument partisans du protectionnisme socialiste, sans lequel le capital étranger pillerait notre industrie »
1. De mauvais arguments contre le protectionnisme
Besancenot a repris à son compte des arguments qu’on retrouve de façon caricaturale chez LO, en opposant la « lutte contre le capitalisme » à la « lutte contre le libre-échange ». Trop lutter contre le libre-échange, ce serait dédouaner le système capitaliste, oublier que l’important c’est le rapport capital/travail. Et d’ailleurs, que le capitalisme soit mondialisé ou non, cela ne changerait rien de fondamental. Et les patrons seraient tout autant pour le capitalisme national qui leur irait très bien. Cette façon de raisonner pose de gros problèmes. D’une part, il ne faut pas opposer la lutte contre le capitalisme à la lutte contre le libre-échange. Le libre-échange, c’est la liberté du capital. C’est le cadre institutionnel qui facilite l’exploitation du prolétariat, puisqu’il met en concurrence les travailleur-se-s du monde entier et tire donc les salaires vers le bas. La lutte contre le capitalisme ne consiste pas simplement à lutter dans son entreprise, mais aussi à lutter contre les dispositifs institutionnels de la bourgeoisie qui nous placent dans une situation plus difficile pour lutter. Il n’y a pas à opposer la lutte pour « l’interdiction des licenciements » ou « la réquisition des entreprises » avec la lutte contre les dispositifs de libre-échange : il faut les articuler au lieu de les opposer. En outre, le patronat n’est pas « neutre » entre libre-échange et protectionnisme : il veut que toutes les entraves à la liberté du capital soient levées. Même si des secteurs minoritaires (les perdants de la mondialisation) du patronat plaident pour le protectionnisme, la très grande majorité du patronat veut le TAFTA, le CETA, la liberté de circulation des marchandises, la fin de tout contrôle des investissements étrangers, etc.
Besancenot a aussi repris à son compte les études des économistes bourgeois qui vantent le libre échange et qui expliquent que les délocalisations ne sont responsables que d’une part minoritaire des suppressions d’emplois en France. Mais cela ne consolera pas les travailleur-se-s des secteurs entiers qui sont concernés. Et même si le libre-échange crée « globalement » des emplois (toujours plus « flexibles »), nous devons être contre le libre-échange, car c’est un cadre qui permet la convergence vers le bas de tous les droits sociaux ! Entre parenthèses, et contrairement à ce que nous racontent les économistes antilibéraux, la loi travail XXL permettra de créer des emplois car elle sera bonne pour les profits des capitalistes, et donc bonne pour l’investissement et la croissance. Mais les économistes antilibéraux essaient de nous faire croire que le capitalisme doit bien traiter ses salariés pour se refaire une santé…
Enfin, Besancenot a cédé à la facilité en associant les mesures protectionnistes (sur les marchandises) et les mesures contre la liberté de circulation des humains. Raisonner ainsi, c’est faire croire qu’il y aurait d’un côté ceux qui sont pour la « liberté de circulation » (les bons et les généreux) et ceux qui veulent s’enfermer dans leurs frontières nationales (les méchants et les aigris). Ce type d’amalgame est martelé par une certaine gauche bourgeoise, trop contente de faire passer tous les protectionnistes pour d’horribles nationalistes. Pourtant, un gouvernement des travailleur-se-s devra prendre des mesures protectionnistes pour empêcher la circulation des marchandises et des capitaux… mais cela n’a strictement rien à voir avec la liberté de circulation des personnes.
Cette assimilation entre « libre-échange » et « liberté de circulation » est aussi faite par l’extrême-droite qui diffuse habilement son venin en accusant l’extrême-gauche de collusion avec le « mondialisme » du patronat, qui serait toujours pour l’accueil des migrant-e-s (pour faire pression à la baisse sur les salaires). Besancenot a évidemment combattu fermement cette idée, en déplorant qu’elle ait un écho. Mais pour mener cette bataille idéologique notre parti doit éviter de se retrancher dans des formules comme « abolition des frontières » dès qu’il y a un débat économique sur le protectionnisme, et revendiquer plus clairement une économie sans patrons.
Ni libre-échangiste, ni protectionniste ? Une position confortable mais gravement erronée
Besancenot n’a pas réussi à sortir d’une contradiction intenable : d’un côté, il dit que le NPA a été de toutes les mobilisations contre les traités de libre-échange ; d’un autre côté, il dit qu’il est « ni libre-échangiste, ni protectionniste ». LO est sur une posture « ni/ni », et ils en tirent une conclusion logique : l’indifférence à l’égard des traités de libre-échange qui ne sont ni bons, ni mauvais, puisque l’essentiel est de « lutter contre le capitalisme ».
Ruffin a eu raison de souligner la position étrange de Besancenot : il est d’accord pour lutter contre les traités de libre-échange, mais une fois que ceux-ci entrent en application, plus question de lutter pour leur abrogation car cela serait céder aux sirènes protectionnistes. Pourtant, si nous estimons que ces traités sont mauvais, il faut exiger leur abrogation… et donc assumer le fait que nous préférons une situation où des dispositifs protectionnistes n’ont pas été démantelés.
Comme l’a expliqué Ruffin avec précision, il y a une réelle coupure entre les catégories frappées de plein fouet par la concurrence internationale (surtout les ouvrier/ères peu qualifié-e-s), et les couches supérieures du salariat qui tiennent le coup, voire ont partiellement bénéficié de la mondialisation. Cela a fracturé profondément le bloc qui s’identifiait « à gauche » depuis les années 1980, et conduit ce mot à une forte perte de sens. Ruffin a raison de chercher un remède à ce problème, et de souligner que cela doit passer par une remise en question de la couche relativement favorisée du salariat. Celle-ci est surreprésentée dans le milieu militant et ce n’est pas sans conséquence idéologique.2
Le discours « ni/ni » nous coupe de l’écoute des catégories populaires. Celles-ci sont massivement hostiles au libre-échange, à l’Union européenne car elles perçoivent bien que ce sont des armes de la bourgeoisie pour mieux les exploiter. Ruffin a expliqué qu’il y avait deux approches : « soit on leur dit c’est pas bien [le protectionnisme, la rupture avec l’UE, etc.], soit on s’appuie sur ce potentiel pour l’accompagner et porter un autre discours ». Le discours de Besancenot choisit la première option, et il se coupe alors d’un désir profond de rompre avec le rouleau compresseur de la mondialisation capitaliste ; pire, il prend alors le risque d’être assimilé à ceux qui font l’apologie de la mondialisation, au nom de « l’ouverture », de l’antiracisme et qui stigmatisent tous ceux qui s’y opposent comme des affreux réactionnaires ou des gros cons. En revanche, Ruffin adopte la deuxième démarche, et il explique (à juste titre) qu’il adopte la démarche de Lénine dans les « Thèses d’avril » : partir des aspirations populaires pour les inscrire dans un projet politique progressiste de rupture avec l’ordre établi. Ruffin a rappelé que le FN était dans les années 1980 libre-échangiste et pro-UE. Mais il a eu l’intelligence politique de changer radicalement son discours et de surfer sur les aspirations populaires pour les associer à son projet xénophobe nauséabond. Cette intelligence politique a fait défaut à l’extrême-gauche qui n’a pas vu le potentiel anticapitaliste de ce refus de la mondialisation. Et Ruffin a parfaitement raison de pointer la responsabilité du NPA (bien sûr à un degré bien moindre que le PS et le PCF) et d’autres dans le succès du FN. Nous n’avons tout simplement pas été à la hauteur.
La posture « ni/ni »est une position de surplomb confortable. Mais elle traduit une impuissance politique, un refus de se coltiner avec la réalité. On juxtapose alors un programme minimum (catalogue de revendications) et un programme maximum (la révolution, le communisme, renvoyés aux calendes grecques). Aujourd’hui, nous ne défendons évidemment pas un protectionnisme dans le cadre du capitalisme, mais cela ne doit pas nous empêcher de mener une bataille politique conséquente (et non à reculons) contre le libre-échange.
Avec son journal Fakir, Ruffin a eu l’immense mérite de traiter sérieusement de questions taboues (le protectionnisme, la rupture avec l’UE) dans la gauche antilibérale et anticapitaliste. Bien sur, il les traite dans le cadre de son projet réformiste antilibéral qui n’est pas le nôtre. Nous espérons que le prochain congrès du NPA sera l’occasion de lever un certain nombre de tabous et d’avancer sérieusement dans l’élaboration d’un programme révolutionnaire concret. En rester à des abstractions et à des formules toutes faites ne peut que nous confiner à la sclérose et à la marginalité.
https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1923/04/lt19230420.htm
Une excellent vidéo explicative sur les théories de Ricardo concernant le libre-échange, les avantages comparatifs, les limites de ces théories face à la complexité de la réalité :
par la chaîne Heu?reka
Ces théories des avantages comparatifs servant de base pour argumenter en faveur de la mondialisation, cette vidéo explique que cette base est assez fragile.
Durée : 22 mn 14 s
Merci @Gilles!
Salut Alexandre, comment empêcher tout débat sur les inégalités, la lutte des classes, l’opposition libre-échange/protectionnisme par la diversion vers d’autres thèmes de débats comme la diversité et la société ouverte par des think-tank et des ONG discrètement financés par certains éléments du patronat :
https://sorosconnection.wordpress.com/2017/03/07/quest-ce-que-la-sorosite-humanity-in-action/
Source de l’image : un article d’entelekheia : L'Occident, c'est fini
Mon commentaire :
Ce qui désole, c’est que les dirigeants ne tirent pas les leçons des oscillations entre le libre-échange et le protectionnisme. Je m’explique : Avant la Première guerre avait eu lieu ce que certains économistes appellent la première Mondialisation, une époque où les tarifs douaniers avaient baissés et où le libre-échange avait progressé vers toujours plus de libre-échange jusqu’au moment où les déséquilibres commerciaux étaient tels que les dirigeants à cette époque ont basculés vers le tout protectionniste puis la Première Guerre Mondiale. Ce n’est pas le protectionnisme qui a entraîné la guerre, mais la séquence non-régulée avec une première phase de libre-échange non régulé puis un basculement vers un protectionnisme non-régulé. À mon avis, il faudrait réguler les échanges et dès qu’un déséquilibre trop important est constaté entre deux pays, des mesures négociées doivent prises de manière multi-latérale comme cela avait été conçu dans l’accord sur les échanges signé en 1948 : la Charte de la Havane :
Bien vu @Gilles, merci! Que dire… Ça continue… (Le libre échange); à bientôt camarade!