Mesurer le taux de chômage n’est absolument pas révélateur de quoi que ce soit sur le bien-être d’une société.
Il est d’une part important de défendre l’idée que le travail est un droit, pas une obligation. Chaque personne doit pouvoir vivre dignement qu’elle ait ou non un emploi, qu’elle veuille ou non en avoir. Parce qu’avant d’être des travailleuses et des travailleurs, nous sommes des personnes et qu’il ne peut exister de société démocratique qui conçoive l’idée que l’on puisse exercer un chantage sur la vie d’une autre personne sous prétexte qu’elle n’a pas d’emploi.
Par ailleurs, le taux de chômage n’est en rien un indicateur. Combien de personnes ont été radiées de la « liste des demandeurs d’emploi » pour faire baisser les chiffres du chômage ? Combien de personnes ont été forcées d’intégrer un métier qui ne leur plaît pas ou un métier qui les exploite ?
Nous devrions considérer plutôt le taux de développement humain (combien de personnes précaires ? Combien de personnes vivant dans des habitations insalubres ? Combien de personnes dormant sous les ponts ? Combien de personnes malades ? Combien de personnes ayant accès à la culture ? Combien de personnes analphabètes ? etc. etc.) Ce sont ces questions qu’une société progressiste doit se poser. Pas celle du nombre de personnes ayant un emploi.