12 Conséquences institutionnelles de la crise financière et économique

Nous vivons la pire crise économique et financière depuis 1929. Et que fait la Commission Européenne ? La Commission Européenne envisage des procédures contre certains États (dont la France) pour déficits publics excessifs !

Lisez cet article incroyable :

La lutte contre la récession et la crise financière donne lieu à une bataille de plus en plus féroce entre les Etats membres et la Commission européenne dans des domaines clefs, comme la politique de concurrence et la discipline budgétaire. Mardi 2 décembre, lors d'une réunion des ministres des finances des Vingt-Sept, la France, l'Allemagne, la Suède et les Pays-Bas ont fait front commun pour exiger de la commissaire chargée de la concurrence, Neelie Kroes, davantage de souplesse au sujet des plans de recapitalisation de leurs banques. "Nous devons nous débarrasser de ces légions de bureaucrates sur les aides d'Etat", a lancé le ministre suédois des finances, Anders Borg.

Mme Kroes a donné quelques gages et promis de clarifier cette semaine les conditions dans lesquelles des banques en bonne santé peuvent être soutenues par les Etats afin de surmonter la crise financière. La commissaire exige une rémunération d’au moins 10 % des fonds publics mis à leur disposition, taux jugé trop élevé par ses détracteurs. La gardienne de la concurrence s’est entretenue avec la ministre française, Christine Lagarde, pour chercher un compromis sur le plan de 10,5 milliards d’euros annoncé en France en octobre en faveur de six grands réseaux - BNP Paribas, Société générale, Crédit agricole, Caisse d’épargne, Banques populaires, Crédit mutuel. « L’enjeu n’est pas de préserver une saine concurrence entre les banques, mais plutôt de sauver le secteur », explique-t-on dans les pays les plus remontés contre l’approche bruxelloise.

Ce genre de bras de fer risque de se multiplier au moment où les Etats membres tentent par tous les moyens d’endiguer la récession, quitte à renouer avec un interventionnisme longtemps passé de mode. A l’instar de Nicolas Sarkozy, de nombreux dirigeants européens invitent la Commission à abandonner certains « dogmes » pour faire face aux événements. A Paris, comme à Berlin, on considère que « les Etats membres ne doivent pas être ralentis par les procédures communautaires ».

Au plus fort de la crise financière, José Manuel Barroso et ses collègues ont autorisé dans l’urgence des opérations ponctuelles de recapitalisation. Face aux pressions exercées par les Etats, la Commission a convenu que « des circonstances exceptionnelles exigent des réponses exceptionnelles », comme le répète son président. Elle est d’accord pour utiliser « toute la flexibilité » du pacte de stabilité, mais elle n’entend pas renoncer au seul instrument de concertation budgétaire en vigueur au sein de l’Union. A Bruxelles, on envisage même, dans des conditions qui promettent de longues discussions, de nouvelles procédures pour déficit excessif en janvier.

On s’agace aussi du manque de transparence, voire de « l’arrogance », dont font preuve certaines capitales dans l’examen des plans de soutien aux banques. Pour les eurocrates, le principal enjeu d’un plan de relance européen - une enveloppe de 200 milliards d’euros que les ministres des finances ont soutenue du bout des lèvres mardi - est d’ailleurs de se fixer collectivement des garde-fous dans l’espoir d’écarter toute distorsion de concurrence, voire un retour au protectionnisme.

Le contentieux est d’autant plus vif qu’il oppose les capitales entre elles sur des sujets jusqu’ici considérés comme fondamentaux pour l’intégration européenne, comme la politique de concurrence. Mardi 2 décembre, Mme Kroes a reçu le soutien du Royaume-Uni, dont le plan de recapitalisation a été approuvé très vite. Plus généralement, les petits pays attendent de la Commission qu’elle agisse avec rigueur dans l’examen des aides accordées par leurs grands voisins. Le premier ministre belge, Yves Leterme, a récemment demandé à M. Barroso de se montrer « impartial » au sujet des mesures que certains pays promettent à leur industrie automobile. « C’est une question d’équité entre les grands et les petits pays, qui ne disposent pas des mêmes moyens », indique un responsable belge.


Les copier-coller sans argumentation propre… encore une fois, pas la peine de me faire perdre mon temps si vous n’êtes pas prêt à investir du vôtre.

La seule façon de ne pas être enterré sous la PROPAGANDE c’est d’analyser les faits sous-jacents d’une forme autonome, sans tout avaler tel quel. Merci de démontrer que vous en êtes capable, au lieu d’agir seulement comme agent disséminateur (un idiot utile, quoi).

Réveiller le souvenir de ce printemps radieux, ressusciter la ferveur de ces meetings triomphants, bref, refaire le coup du 29 mai 2005 ! Tel est l’espoir que partagent les deux petits Poucet siamois qui viennent de lancer chacun leur mouvement, le tonitruant Jean-Luc Mélenchon et son Parti de Gauche, et le virulent Nicolas Dupont-Aignan, et son mouvement Debout la République.

Chacun dans leur camp, ces deux élus de l’Essonne, ce drôle de laboratoire qui n’en finit pas de donner des portées de manoeuvriers socialistes à la scène politique (Julien Dray, Manuel Valls, François Lamy, etc), pensent pouvoir récupérer les voix qui avaient eu raison de la Constitution européenne il y a bientôt quatre ans. Et entendent faire tourner les tables pour réveiller l’esprit du non. Il ne s’agit toutefois pas de se contenter de faire du spiritisme politique. En quatre ans, l’eau a coulé sous les ponts - de droite comme de gauche – et souvent pour valider les thèses nonistes pourfendant les dégâts de la dérégulation néo-libérale.

Le « Dupont-Aignan de gauche », Jean-Luc Mélenchon, se frotte donc les mains devant l’état de santé désespéré de la concurrence noniste qu’il lui reste à affronter à gauche : les socialistes qui faisaient à l’époque cause commune avec lui ont adoubé une « ouiste », Martine Aubry, à leur tête, et celle-ci a commencé par aller ratifier à Madrid, le manifeste des sociaux-démocrates qui valide le traité de Lisbonne adopté sans référendum. Dès lors, la voix de Benoît Hamon, Laurent Fabius et des autres risque de ne trouver plus guère d’écho lors de la campagne des européennes. Quant à José Bové, il s’est rallié à l’europhile Daniel Cohn-Bendit au risque lui aussi de disparaître.

Quant au Mélenchon de droite, Nicolas Dupont-Aignan, il mise, pour faire son trou, à la fois sur la disparition du FN, où Le Pen s’apprête à continuer son grand ménage de printemps en virant Bruno Gollnisch avant d’installer sa fille à la caisse de la boutique familiale, sur la ringardisation de Philippe de Villiers embourbé dans ses chouanneries, et sur l’impopularité persistante du pouvoir dont risquent de souffrir les listes UMP.

Pas sûr pour autant qu’il faille pour eux se contenter d’être dans la répétition. Le sursaut salvateur annoncé après la victoire du non a fait long feu et si le résultat du 29 mai 2005 reste déterminant, notamment quant au sort réservé aux classes populaires, et demeure structurant dans le débat politique français, ses conséquences doivent sans nul doute être relues à l’aune de la crise financière, économique et sociale actuelle. Il ne suffira pas de dénoncer le cours actuel de l’Union européenne au moment où le monde réclame davantage de régulation et de recours à la puissance publique.

C’est bien à une réorientation de la construction européenne qu’aspirent aujourd’hui les peuples, un discours professé dans les mots tant par Mélenchon que par Dupont-Aignan sans que l’internationalisme de l’un ou le protectionnisme de l’autre soient capables, pour l’heure, de le traduire dans les faits. Il est vrai que tourner le dos à 20 ans de dérégulation néo-libérale promet d’être sportif quand l’écrasante majorité des gouvernements des 27 pays de l’UE sont eux-mêmes libéraux.

Construire une autre Europe, bien sûr, mais avec qui ? Au fait, quelqu’un a-t-il remis la main sur le plan B ?

http://www.marianne2.fr/Europe-esprit-du-non,-es-tu-la-_a93983.html?PHPSESSID=115db1a76405d5bf65d5e69324d586ad

Décidément… nulle originalité, encore des copier-coller et même pas une petite évaluation propre.

Bonne chance, les clones.

Inaugurée il y a trente-trois ans, la réunion annuelle du club des pays riches avait vieilli. Le cercle était devenu trop étriqué, trop occidental, trop cossu. Au départ, l’Asie n’y était représentée que par le Japon, généralement muet ; l’Amérique latine et l’Afrique n’y figuraient pas. Chute des murs, basculement du monde, village global, dialogue des cultures : le groupe des Six (G6) de 1975 (1), devenu G7 l’année suivante (avec l’arrivée du Canada), puis G8 en 1997 (après l‘entrée de la Russie), s’est métamorphosé en G20 dès 1999.C’est-à-dire bien avant que M. Nicolas Sarkozy s’octroie le mérite de toutes les innovations planétaires.

Avec l’irruption du Brésil, de l’Argentine, de l’Afrique du Sud, de l’Inde, de la Chine, le G20 allait, c’était écrit, chambouler un ordre international vermoulu, donner la parole aux pays du Sud, sonner le glas du « consensus de Washington ». En novembre 2008, l’occasion paraissait rêvée. La pression populaire était forte, et l’urgence économique offrait l’occasion de tout mettre à plat, de tout « refonder » dans la polyphonie du nouveau monde.

Il en va apparemment de cette « diversité » comme de quelques autres… Détachée d’un mouvement social, elle maquille les vieux rapports de pouvoir, elle remplace des gérants usés par des sociétaires plus fringants. Mais l’itinéraire suivi, lui, est à peine altéré. « Nous serons guidés, dans nos travaux, annoncent ainsi les Etats du G20, par la conviction commune que les principes du marché, des économies ouvertes et des marchés financiers correctement réglementés favorisent le dynamisme, l’innovation et l’esprit d’entreprise qui sont indispensables à la croissance économique, à l’emploi et à la réduction de la pauvreté. » Non sans aplomb, le communiqué insiste : « De tels principes ont sorti des millions de personnes de la pauvreté et permis une élévation importante du niveau de vie mondial. » Autant dire que la stratégie choisie depuis trente ans fut la bonne et que la crise actuelle — un banal accident de parcours ? — trouvera remède dans une réglementation plus « correcte » des marchés financiers. Saluons ici l’abnégation de l’Argentine, elle dont les cicatrices encore fraîches démontrent pourtant la nocivité du bréviaire libéral qu’elle vient de signer.

Deux mois après le krach de Wall Street, inutile de chercher dans ce texte du G20, mélange de platitudes et de charabia, mais également de réitération du dogme, la mise en cause des politiques inégalitaires — et des institutions financières — qui ont, par exemple, encouragé des dizaines de millions de personnes à s’endetter afin de compenser l’effritement continu de leurs revenus. Pas un mot non plus sur les paradis fiscaux, à moins que ces derniers ne doivent redouter, à l’égal d’un couperet sur leur nuque, l’annonce que des dispositions vont être étudiées en vue de « protéger le système financier mondial des juridictions non coopératives et non transparentes qui présentent un risque d’activité financière illégale (2) »… Quant aux fonds spéculatifs, leurs amateurs ne peuvent que trembler puisque les pays du G20 se sont promis d’« accroître leurs exigences en matière de transparence sur les produits financiers complexes ». Mais comment le G20 aurait-il pu désigner clairement les coupables quand les principaux d’entre eux continuent de rédiger ses communiqués ?

C’est entendu, un « nouveau Bretton Woods » ne se bricole pas en quelques semaines ; les accords d’origine, en 1944, furent préparés pendant plus de deux ans. Néanmoins, l’improvisation de la réunion n’explique pas tout. Car les « 20 » ont parfois su parler net :

« [b]Nous soulignons combien il est vital de rejeter le protectionnisme /b. [b]Dans les douze mois à venir, nous nous abstiendrons d’ériger de nouvelles barrières à l’investissement et au commerce de biens et services /b. Nous nous efforcerons de parvenir cette année à un accord sur des modalités conduisant à la conclusion de l’agenda pour le développement de Doha de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avec un résultat ambitieux et équilibré. »

Que le libre-échange et la mondialisation financière puissent se prévaloir de l’aval de gouvernements représentant 65 % de la population mondiale, voilà qui constitue la conclusion singulière — et certainement provisoire… — de la tempête économique.

http://www.monde-diplomatique.fr/2008/12/HALIMI/16593

Le 9 décembre 2008, sur son blog, Jean Quatremer écrit :

Lisbonne : la réforme de la Commission abandonnée.

Pour convaincre les Irlandais d’approuver le traité de Lisbonne, lors d’un nouveau référendum qui sera sans doute organisé en octobre 2009, les Vingt-sept vont entériner, lors du sommet européen de jeudi 11 et vendredi 12 décembre, l’abandon de l’une de ses réformes phares, la limitation du nombre de commissaires (à deux tiers du nombre d’Etats membres à partir de 2014).

En effet, il s’agit de l’une des motivations du vote négatif du peuple irlandais du 12 juin dernier et le premier ministre irlandais, Brian Cowen estime nécessaire d’y répondre pour faire revoter ses citoyens.

Nicolas Sarkozy ne pleurera pas la disparition de cette innovation : le chef de l’Etat considère, en effet, qu’une Commission dont les Français ou les Allemands seront régulièrement exclus, alors qu’au moins deux baltes sur trois, ou quatre pays sur cinq issus de l’ex-Yougoslavie seront toujours assurés d’y siéger en vertu du principe de « rotation égalitaire », court le risque de l’illégitimité.

« On ne peut pas à la fois prévoir une présidence fixe du Conseil européen et priver les Etats d’un commissaire », explique-t-on à l’Elysée. On considère que le traité de Lisbonne permet de maintenir le principe d’un commissaire par Etat sans en passer par une modification du traité. Mais il faut encore trouver le tour de passe-passe juridique qui permettra de rendre juridiquement obligatoire l’engagement solennel des Vingt-sept.

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/

Nous savons que l’Union Européenne est anti-démocratique.

Ce ne sera donc pas le premier « tour de passe-passe juridique » que les OUIstes utiliseront.

L’Union Européenne a été construite sur plusieurs « tours de passe-passe juridiques » qui ont permis de contourner les référendums en France, aux Pays-Bas, en Irlande.

La nuit « libérale » est finie depuis quelques heures « historiques », mais pour rassembler les couleurs du jour, il est nécessaire d’oter ses oeillères …Il serait grave d’attendre « le grand soir » ! Il me semble qu’il serait utile de nous défaire des censures automatiques que nous nous infligeons à nous-mêmes avec une habitude d’esclaves sans conscience: sous les oeillères il y a encore beaucoup de verres teintés, et dessous, notre peur de tout comprendre: cela nous mettrait une pression trop forte sur la conscience d’ouvrir les yeux?

Aujourd’hui ressemble comme un cousin à avant-hier ! Ne pas reproduire « les erreurs du passé » , voila la question « humiliante » , car elle nous impose de ne pas négliger l’Histoire , et de ne pas nous croire plus intelligents que nos anciens, ceux qui l’ont raté, leur « grand soir ».

Voilà ce qu’il faut, Aïda, et que je m’efforce depuis un temps de faire comprendre par ici…

… les oeillères, elles sont lourdes, mais si commodes à porter quand l’alternative est une liberté si inconnue qu’elle fait peur…

… nous avalons avidement la propagande du système (guère subtile de nos jours, mais l’anestésie de la pensée critique est générale) parce-que elle nous concède le « bénéfice » de ne rien devoir faire, même l’excuse de ne rien pouvoir faire…

Le système s’écroule… tout ce qu’il avance, il ne le fait plus que par inertie… même qu’il recule, si nous osions voir comment…

Le rève est fini, mais il faut oser se reveiller.

Bienvenue, et merci de te joindre à l’effort.

Ce qui peut faire s’effondrer l’Union Européenne (et qui peut faire s’effondrer beaucoup d’autres choses), c’est le changement climatique.

Quatre vérités dérangeantes à propos du changement climatique.

Article écrit par Gwynne Dyer, journaliste indépendant et historien, spécialiste des questions militaires, Japan Times, 7 décembre 2008.

Voilà à peu près deux ans de cela, j’ai pris conscience que les militaires de divers pays avaient commencé à élaborer des scénarios sur les changements climatiques. Des scénarios qui se basaient sur les travaux des scientifiques prévoyant une hausse des températures, la baisse du rendement de l’agriculture, et d’autres conséquences. Les militaires examinaient leurs implications politiques et stratégiques. Ces scénarios prédisaient la multiplication des États faillis en raison de l’incapacité des gouvernements à nourrir leur population, des vagues de réfugiés climatiques aux frontières des pays plus fortunés, et même des guerres entre pays qui partagent les mêmes cours d’eau. J’ai alors commencé à interroger tous ceux que je pouvais rencontrer. Non seulement des responsables militaires, mais aussi des scientifiques, des diplomates et des hommes politiques. Dix huit mois plus tard, après environ 70 entretiens, réalisés dans une douzaine de pays, j’en suis arrivé à quatre conclusions que j’étais loin d’anticiper lorsque j’ai entamé ce travail :

1- Les scientifiques ont vraiment peur.

Les observations au cours des deux ou trois dernières années leur donnent à penser que tout se déroule beaucoup plus rapidement que ne le prévoyaient leurs modèles climatiques. Mais ils sont face à un dilemme. Au cours de la dernière décennie, ils ont dû lutter contre une campagne fort bien financée qui visait à semer le doute sur la réalité des changements climatiques.

Aujourd’hui, les peuples et leurs gouvernements sont à l’écoute. Même aux États-Unis, le quartier général du déni des changements climatiques, 85 % de la population voit cette question comme un problème majeur, et les deux candidats à l’élection présidentielle ont promis durant la campagne des réductions de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050.

Les scientifiques sont réticents, on le comprend, à annoncer publiquement que leurs prévisions étaient fausses, que la situation est vraiment bien pire, et que les objectifs devront être révisés. La plupart d’entre eux attendent de disposer d’une preuve incontestable montrant que le changement climatique intervient plus rapidement que prévu, même si en privé, ils s’affirment convaincus que c’est bien le cas.

De ce fait, les gouvernements, bien qu’ayant enfin pris conscience du danger, continuent de viser des objectifs de réduction des émissions obsolètes. Pour éviter l’emballement du réchauffement de la planète, le véritable objectif requis serait probablement une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, et la quasi disparition de l’usage des combustibles fossiles (charbon, gaz et pétrole) d’ici à 2050.

2- Les militaires ont raison.

L’alimentation est la question clé, et la situation de l’offre alimentaire mondiale est déjà très tendue. Nous avons consommé environ les deux tiers des réserves mondiales de céréales au cours des cinq dernières années, et ne disposons plus que d’environ 50 jours de stock. Même un seul degré d’augmentation de la température moyenne de la planète se traduirait par une diminution de la production alimentaire dans presque tous les pays qui sont plus proches de l’équateur que des pôles, et qui abritent la quasi-totalité des greniers à blé de la planète.

Pour cette raison, le marché international des céréales va disparaître par manque de marchandises. Les pays qui ne pourront plus nourrir leur population ne seront pas en mesure de se procurer le nécessaire pour se sortir d’affaire en important leurs céréales, même s’ils disposent de l’argent pour ce faire.

Les réfugiés affamés se répandront à travers les frontières, des nations entières vont s’effondrer dans l’anarchie - et certains pays pourraient être tentés de s’accaparer les terres ou l’eau de leurs voisins.
Ce sont là les scénarios que le Pentagone et d’autres états-majors étudient aujourd’hui. Ils pourraient commencer à se concrétiser aussi rapidement que d’ici 15 à 20 ans. Si ce type de désordre se répand, il n’y aura que peu de chances de conclure ou de maintenir des accords mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et éviter la poursuite du réchauffement de la planète.

3- Il existe un point de non-retour au-delà duquel le réchauffement devient inéluctable.

Nous sommes probablement en route pour le dépasser. Ce point de bascule, c’est celui où le réchauffement d’origine anthropique (d’origine humaine) déclenche une libération massive de dioxyde de carbone des océans dont la température s’élève, ou des rejets de dioxyde de carbone et de méthane provoqués par la fonte du pergélisol, ou les deux phénomènes ensemble. La plupart des climatologues pensent que ce point se situe légèrement au dessus des 2 degrés de réchauffement.

Un fois ce point dépassé, l’humanité perdra le contrôle : la réduction de nos émissions pourrait ne pas parvenir à arrêter le réchauffement de la planète. Cependant, nous allons presque certainement outrepasser la date limite. Nous ne pouvons pas retrouver les 10 années qui ont été perdues, et au moment où un nouvel accord remplaçant celui de Kyoto sera négocié et mis en oeuvre, il ne restera probablement pas assez de temps pour arrêter le réchauffement avant d’avoir atteint le point limite à ne pas franchir.

4- Nous devrons tricher.

Au cours des deux dernières années, plusieurs scientifiques ont proposé plusieurs techniques de « géo-ingénierie » destinées à combattre la hausse de température. On pourrait par exemple répandre dans la stratosphère une sorte d’écran chimique temporaire de protection solaire par l’ensemencement avec des particules de soufre. Nous pourrions également épaissir artificiellement les nuages maritimes de basse altitude pour qu’ils reflètent plus la lumière du soleil. Ce ne sont pas des solutions permanentes ; tout au plus des moyens de gagner un peu de temps pour réduire nos émissions sans provoquer l’emballement du réchauffement.

La situation devient très grave, et nous allons probablement assister aux premières expérimentations avec ces techniques dans un délai de cinq ans. Il existe une possibilité de trouver l’issue de cette crise, mais elle n’est pas aisée et il n’y a aucune garantie de succès. Comme le dit l’histoire de l’Irlandais face à un voyageur égaré : " Pour aller là, Monsieur, moi je ne serais pas parti d’ici. "

http://search.japantimes.co.jp/cgi-bin/eo20081207gd.html