À ma grande honte, j’avoue avoir délaissé ce site pendant plusieurs mois…
Un rapide tour des sujets abordés, sans vouloir être critique, m’a quelque peu fait réagir. Le débat sur la propriété des entreprises voir « s’affronter » à mon sens beaucoup d’incompréhensions où sont mis sur le même plan le petit patron d’une PME « qui travaille 16 heures par jours » et les multinationales dont le but de la manoeuvre est simplement de faire de l’argent. Un actionnaire n’a que faire des soucis du petit patron; ou bien cela rapporte ou cela ne rapporte pas. Point.
Et comment comparer le patron d’une multinationale qui se voit gratifier d’une prime représentant 40 000 ans de SMIG (il est vraisemblable que son héritier aura moins de mal à créer lui-même son entreprise) et l’entrepreneur du coin qui met la main à la truelle auprès de ses dix tâcherons?
Ne serait-il pas temps de revenir à des principes et non déjà d’en vouloir régler le détail?
Il est un principe de propriété inscrit dans le Préambule de la Constitution française (Art 9) qui me semble largement mis à mal ces dernières décennies et qui mériterait pourtant qu’il soit d’abord respecté et ensuite transposé avec force dans une constitution pour l’Europe:
« Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. »
En tant qu’ancien du Service public cela ne peut que renforcer ma colère de voir nos gouvernant successifs, nous déposséder de cette propriété (puisque nous sommes, citoyens d’une Nation, cette Collectivité) sans que même il soit à un quelconque moment envisagé de solliciter notre avis.
Une autre loi, édictée par Colbert, mais qui garde pourtant toute sa valeur (et son actualité) stipule que « le bien public est inaliénable (ne peut être vendu) et imprescriptible (sans limitation de durée) ». Cela implique qu’une mairie, par exemple, ne peut se permettre de vendre une rue sans avoir d’abord effectué son déclassement en bien mobilier au terme d’une enquête publique ; l’avis de l’ensemble des citoyens de la commune est sollicité.
En d’autres termes, un gouvernement, quel qu’il soit, peut-il s’arroger le droit de brader un service public (clairement à privatiser) sur sa simple décision?
Je ne suis que simple citoyen, ni juriste ni intellectuel, mais il me semble que dans ce cas, l’enquête publique au niveau d’une Nation a un nom : cela s’appelle un référendum !
Ne serait-il pas temps d’inscrire en lettres claires le délit d’« abus de bien public » et d’en sanctionner les auteurs ???