Le bon exemple répond à la volonté des citoyens, j’en réponds…
A Candide :
[i][color=gray]Pourquoi l'Europe ? Elle est le principal concurrent des Etats-unis dans le contrôle de l'OMC. Et l'UE constitue la première entité économique mondiale. Assez loin devant les USA. Ce sont des choses qui comptent...[/color]
Sur le papier… Mathématiquement… Mais tant que ladite Europe ne parlera pas d’une seule voix, ce qu’elle a du mal à faire, n’exprimera pas une véritable volonté commune et ne présentera pas une image cohérente et crédible, les USA (pour le moment) continueront de dominer le jeu[/i].
Je suis bien entendu parfaitement d’accord avec vous.
Pour toute réponse, je me contente de rappeler ce que j’avais écrit un peu avant (je projette le principe nouveau, proposé, dans son contexte révolutionnaire : il l’est sur le fond - j’en reparlerai plus en détail et tiens à créer débat, mais aussi par la forme, tout aussi éminemment démocratique) :
Plus précisément, la réalité c’est qu’une idéologie domine au présent.
Qu’elle soit d’essence totalitaire ou spontanée, ça se discute. Mais je crois que c’est déjà secondaire.
Ce qu’il importe, c’est d’inverser un mécanisme morbide, qui paraît inéluctable. S’il y avait volonté active de quelque groupe d’installer sa réalité absurde, le tableau ne s’écroulera de toutes manières qu’en prenant les choses par le bon bout : les institutions.
A Jacques Roman :
Nous avions déja parlé du « bémol [63] » qui, je crois, me plaisait beaucoup (pas le temps d’aller rechercher tout ça).
J’avais aussi exprimé clairement ma conviction que votre argument « parce qu’il m’a semblé qu’elle répondait au sentiment de la majorité des citoyens » était tout à fait infondé.
Le citoyen est pour moi avant tout un être de bon sens. Or il suffit d’assez de bon sens, pas tant d’expertise, pour comprendre que la libre circulation des capitaux tue le libéralisme (et sape la démocratie dans la foulée) dès lors que ladite liberté n’est assortie d’aucun contrôle démocratique digne de ce nom.
Cette pratique, instaurée de fait, et face à laquelle les institutions de Bretton Woods devaient initialement installer un contrôle (institutions qui ont été pourries, dévoyées, progressivement, typiquement comme l’a été l’UE, parce qu’elles ont été fondées en pouvoir sans l’être en caractère démocratique) c’est le coeur de la machine (économique) qui nourrit l’impérialisme, qui n’a jamais cessé de croître depuis la révolution industrielle.
Ceci vu au niveau macroscopique, d’Etat à Etat.
Vu au niveau de l’individu investisseur, il s’agit de voir que le meilleur moyen de contourner le contrôle démocratique (transparence et contribution au financement des services publiques) qu’impose la génération d’inégalités économiques liée à l’action d’entreprendre, c’est d’aller en dehors de la sphère dans laquelle ce contrôle s’exerce (l’Etat-nation) pour exploiter des travailleurs miséreux. Au sens légitime de la propriété vis-à-vis de l’Etat-nation, vous vous enrichissez alors indûment.
L’abstraction des capitaux est le plus grand mal de la démocratie au présent, et depuis le XIXe siècle.
Le fait que nous n’ayons jamais envisagé sérieusement une mesure visant à faire contrepoids à la libre circulation des capitaux, qui refonde le libéralisme dans un contexte de mondialisation économique (comme le type de reconception de l’imposition sur les entreprises, que j’évoque) est un symptôme colossal et tout à la fois une cause principale de la mort lente de la démocratie.
Autre manière de dire que je parle bel et bien d’un principe révolutionnaire.
Le côté le plus révolutionnaire du principe (parce qu’à bien y regarder, il implique pas mal d’aspects très positifs en matière de démocratie) étant peut-être justement qu’il est susceptible de convaincre beaucoup de citoyens démocrates. Qu’ils soient plutôt sociaux-libertaires ou plutôt libéraux conservateurs. Bien entendu, ce ne sont pas tellement ceux qui ont le droit au chapitre dans les médias - leur langage fondé sur le bon sens est incompatible avec la réthorique néo libérale - et ce pricinpe nouveau, dont je gage qu’il ne peut que susciter, au delà de l’adhésion de pas mal de gens, un débat très constructif, froissera sans doute divers fascistes, qu’ils soient plutôt farouches collectivistes de gauche ou adeptes du capitalisme d’État…
Si vous remplacez « capitaux » par « biens » : non, ça ne me fait pas plaisir.
Cela recrée un flou, que je combat justement, entre capitaux et biens de production.
Je préfère que nous nous en tenions aux concepts déjà posés, et que nous séparions « entreprendre » et « investir » (spéculer).
Concrètement, je me répète :
- Il est absolument indispensable que vous supprimiez le concept de libre circulation des capitaux d’un article portant sur la liberté d’entreprendre. - Vous pouvez très bien l’écrire par ailleurs.
Ce que je pense de la libre circulation des personnes ? Aucun problème. Et cela n’a rien n’avoir, non plus, ni avec marchandises, ni capitaux.
Si vous me parlez des « travailleurs » (ce que je suppose) je répondrais que le modèle libéral classique admet parfaitement leur « libre circulation », contrairement à celle des capitaux.
En d’autres termes, la main d’oeuvre étrangère n’est pas un problème. L’important, pour la démocratie, c’est que le travail se fasse dans le périmètre où s’exerce son contrôle (en information, réglementations sur le travail, sur l’environnement désormais, et en redistribution, a minima en mise à contribution équitable au financement des services publics).